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Conférences et avancées
 
 
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Crâne vu au Musée d'Addis Abeba en Éthiopie

Pour voir la carte des lieux de découvertes en Éthiopie allez dans " culture littéraire : géographie " )
Les crânes découverts en Afrique du Sud
Sur divers lieux

Un crâne d'Australopithecus africanus a été trouvé en Afrique du Sud.
Le grand intérêt des sites d'Afrique du Sud réside tant par la quantité des sites que par la variété des espèces d'Hominidés présents :  En plus de crânes, il y a un grand nombre de restes postcrâniens. De plus, en 1995, Ron J.Clarke a mis au jour un squelette complet d'Australopithèque à Sterkfontein. Cet Hominidé est allongé sur son côté ventral, il a déjà permis d'observer : les os des quatre membres à savoir, humérus, radius, ulna, les os de la main gauche, fémurs, tibias, douze os des pieds dont huit pour le gauche, des morceaux de côtes et enfin, un crâne complet avec sa mandibule et ses dents en parfait état de conservation. Ron Clarke n'a pas encore attribué ce squelette à une espèce précise car s'il appartient bien au genre Australopithecus, ses caractères particuliers pourraient en faire une nouvelle espèce.
 
 Le premier Australopithecus africanus est représenté par le crâne de l'enfant de Taung découvert par R.Dart en 1924. D'autres crânes de même espèce ont été trouvés dans les sites de Sterkfontein et Makapansgat. Les datations s'étendent de 3,3 millions d'années pour le dernier squelette de Sterkfontein le plus ancien à 2,5 millions d'années.

Australopithecus africanus. Les fossiles ont été trouvés en Afrique du sud seulement. Dans des strates géologiques allant de 3 000 000 à 2 500 000 ans.

Australopithecus boisei, surnommé « le casse-noix », apparaît il y a 2 500 000 années et a survécu jusqu’à 1 200 000 d’années. A. boisei avait de très larges molaires quelques unes dépassant 2 cm de largeur, de petites incisives et des canines non projectives. Fossiles trouvés en Afrique du Sud et d'Est seulement.

L'Homo habilis  est apparu il y a  2 300 000 ans et a disparu il y a 1 500 000 ans. Très semblable aux formes graciles d’Australopithèque. Longue face plate et très fortes pommettes. Fossiles trouvés en Afrique seulement. Ce qui le rapproche des hommes modernes est la tête plus ronde.

L'Homo erectus  est apparu il y a 1 800 000 années et a disparu il y a 300 000 ans. Il a de grosses mâchoires, des mandibules, des molaires très grosses aussi. Des outils, comme des haches de pierre grossières sur manche en bois, des restes de feu ont été trouvés près des squelettesOn trouve ses fossiles en Afrique, mais aussi en Asie et Europe.

L' Homo sapiens sapiens. Les plus anciens fossiles ont été trouvés en Afrique, vers 100 000 ans.

La Préhistoire s'étend sur environ six millions d'années. Elle désigne faute de mieux l'aube de l'humanité, avant que celle-ci n'invente l'écriture ( IIIe millénaire avant JC ).
Son étude remonte au XIXe siècle seulement, simultanément à la découverte de la théorie de l'évolution par Lamarck et Darwin. Fondée sur des analyses techniques très fines et souvent aléatoires.

Jean-François Zilbermann.



Nos ancêtres Australopithèques


 
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Dans le Musée archéologique d'Addis Abeba


Les fossiles de la lignée humaine sont répartis en deux genres : Australopithecus et Homo

Les principaux fossiles d'Australopithecus afarensis ont été découverts en Afrique .. Principalement en Éthiopie, au Kenya et en Tanzanie  

Deux genres, d'une ancienneté supérieure à 4 millions d'années, représentent les premiers hominidés. Il s'agit du genre Australopithecus ( les australopithèques ), représenté par au moins quatre espèces, (deux espèces mises au jour en Éthiopie : Ardipithecus Ramidus, en 1992, et Ardipithecus kadabba, en 2001). Si les Ardipihecus présentent des caractères les rapprochant à la fois des australopithèques et des grands singes africains ( gorille et chimpanzé ), la tribu des hominidés ( lignée humaine ) semble bien issue des australopithèques.

Les premiers hominidés ( ancêtres des hommes actuels ) sont les Australopithèques ( «Singes du Sud» en latin et grec ). Ils seraient apparus en Afrique ( vallée du Rift  ).
Le premier d'entre eux a été découvert à la fin de l'année 1924 : une étudiante de l'université du Witwatersrand, en Afrique du sud, Josephine Salmons, apporte à son professeur d'anatomie, Raymond Dart, un crâne découvert par des ouvriers dans une mine du Bechuanaland. Dans une note à la revue Nature en date du 7 février 1925, Raymond Dart avance l'hypothèse que le crâne est celui d'un hominidé ( un enfant de six ans ) et le baptise Australopithecus africanus
( littéralement homme-singe d’Afrique australe ).
Les Australopithèques sont nés ! À ses confrères sceptiques, le savant déclare qu'ils sont la preuve que l'humanité serait née en Afrique.
Mais c'est seulement après la Seconde Guerre mondiale que la communauté scientifique admet l'hypothèse de Raymond Dart classant les Australopithèques parmi les hominidés ( ou parents de l'homme actuel ), lointains intermédiaires entre les primates et nous-mêmes. Ils se caractérisent par une petite taille, une forte mâchoire et une capacité crânienne faible ( moins de 500 cm3 ).
En 1974, l'International Afar Research Expedition met à jour la petite Lucy et, du coup, fait reculer jusqu'à 3 millions d'années l'origine de l'humanité... À un détail près : c'est qu'aujourd'hui, les Australopithèques, y compris Lucy, ne sont plus considérés par les spécialistes comme nos lointains ancêtres mais simplement comme de vieux cousins. Lucy est notre grand-tante en quelque
sorte.
 

La datation au potassium

Un site géologique très volcanique va permettre la datation des restes d’hominidés qui s’y trouvent grâce au potassium radioactif, une méthode développée par Leakey en 1961.
Ces dépôts volcaniques contiennent du potassium 40, un élément radioactif qui était natif au moment de l’éruption et qui s’est progressivement désintégré en argon 40, un gaz piégé dans certains cristaux. En mesurant la concentration de ce gaz, on peut alors déterminer l’époque à laquelle a eu lieu l’éruption et en déduire l’âge approximatif des ossements humains les plus proches de la couche volcanique.



La bipédie, pourquoi ?

- Le trou occipital est placé très en dessous du crâne.
- Les vertèbres forment les mêmes courbes, bien que plus étirées, que celles de l’homme actuel.
- Le bassin est court, dit « en pression », à l’inverse des grands singes qui ont un bassin plus étiré.
- Le corps du fémur est oblique.
Tous ces éléments indiquent que Lucy était un être debout, apte à la bipédie.



Des Australopithèques encore plus
vieux

Il y a peut-être quelque 10 millions d'années - comme en témoigne une molaire de 9 millions d'années trouvée au Kenya-, qu'émergèrent les australopithèques ( ou pré-humains, les australopithèques, constituent une branche issue d’un tronc commun avec les grands singes d’Afrique.. ) Leurs fossiles sont principalement connus d'Afrique du Sud et de la vallée du rift en Afrique de l'Est ( Tanzanie, Kenya ) et du Nord-Est ( Éthiopie ). Ils étaient probablement plus dispersés comme en témoigne un fossile découvert au Tchad. Australopithèque signifie « singe du sud ».
Les savants n'en ont pas fini avec les découvertes qui repoussent toujours plus loin l'origine de l'humanité...  une mâchoire aussi ancienne que Lucy est découverte au nord du lac Tchad, très à l'ouest du Rift;  en 1999, en Afrique australe, quelques restes d'un australopithèque de plus de 4 millions d'années; puis, en octobre 2000,  au Kenya la mâchoire et quelques os d'un bipède remontant à... six millions d'années. Le mystérieux Australopithèque auquel auraient appartenu ces ossements serait ainsi deux fois plus vieux que Lucy; un crâne vieux de sept millions d'années et quelques autres ossements en un lieu désertique du Tchad. Ce crâne appartient à un être à la limite entre notre espèce et les autres hominidés. S'agit-il de l'un des plus anciens Australopithèques ou d'un gorille ? La question reste ouverte dans l'attente d'un fémur qui pourrait démontrer que Toumaï était un bipède, comme  Lucy et nous.

Le roman de l'East Side Story


 Il s'agit d'une explication environnementale pour rendre compte de l'acquisition de la bipédie permanente. Les gènes pourraient enregistrer certaines transformations dues à l'environnement. La thèse soutenue alors est celle selon laquelle « le développement technique et culturel dépasse le développement biologique », c'est-à-dire que l'évolution biologique a précédé l'évolution culturelle, cette dernière étant déterminante sur des transformations que vivra notre espèce.
La vallée du Rift est une grande faille qui traverse l'Afrique orientale du nord au sud, de Djibouti au Malawi. Dans un essai l'anthropologue Yves Coppens y a vu le lieu de naissance de l'humanité ( Tous les primates sont nés dans les régions tropicales ).  Il a suggéré que la formation de cette faille, il y a huit millions d'années, aurait entraîné la disparition de la forêt au profit de la savane du côté le plus sec, à l'Est.
Les primates de la partie occidentale de la faille, continuant de bénéficier du couvert forestier, auraient poursuivi leur évolution normale jusqu'aux grands singes actuels ( chimpanzés, gorilles ). Du côté Est de la faille, les primates auraient quant à eux pris l'habitude de marcher sur deux pattes pour guetter les prédateurs par-dessus les hautes herbes. Mieux soutenu, leur cerveau aurait progressivement gagné en volume et se serait développé jusqu'à atteindre notre capacité crânienne.
Cette théorie de Coppens a cependant été en partie démontée par le squelette de Lucy qui bien que bipède montait encore aux arbres.
En 1959, deux savants d'origine anglaise, découvrent les fabuleux gisements anthropologiques de la vallée du Rift, d'une richesse sans équivalent sur la planète, des restes humanoïdes accompagnés d'outils en pierre taillée dans un niveau géologique vieux de 1,7 million d'années. Elle donne du crédit à l'hypothèse de Raymond Dart qui fait de l'Afrique le berceau de l'humanité.


- l'homo habilis : ( en latin, l'homme habile ), en raison de leur maîtrise de la pierre taillée.

- l'homo ergaster : une variante de l'homo habilis. Elle pratique la station debout et se déplace sur ses jambes seules, sans utiliser les bras comme les singes. Ils témoignent d'un outillage relativement perfectionné qui leur vaut depuis 1991 l'appellation homo ergaster (ou homme artisan).

L'homo erectus, homme social : En Asie, sur l'île de Java, en 1890, un médecin hollandais, met à jour des fossiles humains vieux d'un million d'années environ. Constituerait-il le chaînon ( terme contesté par d'autres ) qui relierait l'homo habilis à l'homo sapiens ? Ces hommes-singes, qui ont vécu de 1,7 millions d'années à 400.000 années avant nous, sont bientôt élevés à la dignité d'homo erectus ( hommes debout ).

On constate en effet que les homo erectus marchent.
Johanson et son équipe ont également pu déduire de la découverte de Lucy, à partir de ses côtes, qu'elle était végétarienne ( elle se nourrissait de fruits, de racines et de tubercules dit Yves Coppens ), et de ses os qu'elle avait probablement encore sa maison dans les arbres. Alors que l’articulation du genou de l’homme actuel est très solide, celle de Lucy était encore très lâche, ce qui permettait une rotation importante de la jambe, nécessaire pour grimper dans les arbres. De la même manière, la cheville se révèle aussi instable que le genou, les pieds sont plats, sans voute plantaire, et le gros orteil est très divergent, à l’instar de celui des singes. A l’inverse, le membre supérieur est très solide, permettant la traction du corps lorsque Lucy grimpait. La conclusion de ces différents travaux est que Lucy grimpait ET marchait. Elle représenterait donc pour certains l’intermédiaire entre le singe et l’homme, une étape dans l’évolution vers la bipédie.  Plus important : certains d'entre eux enterrent déjà leurs morts, signe de la croyance en l'au-delà. Les homo erectus sont aussi à l'origine de la domestication du feu.

On
considère aujourd'hui que la domestication du feu remonte à près d'un million d'années. Quant aux rites funéraires, la découverte en 2003 d'une sépulture collective a montré qu'ils existaient déjà il y a... 500.000 ans ! C'était avant qu'apparaissent nos ancêtres directs, les Néanderthal et Cro-Magnon, lequel est aussi appelé Homo sapiens ( l'homme qui sait ! ).



 
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A Addis Abeba, au Musée archéologique  : Lucy

La découverte de Lucy ( Le plus célèbre fossile d'une vingtaine d'années, avec de longs bras et des jambes courtes, découvert le 24 novembre 1974, au squelette partiel de 1 m20, pesant dans les 25 kg et de 3,2 millions d'années ) en 1974, cet hominidé célèbre, a contribué à la définition d'une nouvelle espèce, Australopithecus afarensis, et continue d'avoir un impact majeur sur la compréhension scientifique de nos origines humaines.
Lucy a été baptisée ainsi en référence à la chanson des Beatles Lucy in the Sky with Diamonds.
 Lucy elle-même n'était pas reconnue au début comme une espèce disparate, c'est seulement plus tard, après la découverte de crânes Australopithecus afarensis que les scientifiques ont convaincu le monde que Lucy était une espèce appelée afarensis.
L'Australopithecus afarensis
( australopithèque de l'Afar région située principalement au Kenya et en Tanzanie ) est une extinction des hominidés qui vivaient entre 3,9 et 2,9 millions d'années. Les A. afarensis étaient sveltes. On pense que A. afarensis était plus étroitement liée au genre Homo ( qui comprend l'espèce humaine moderne Homo sapiens ), que ce soit un ancêtre direct ou un proche parent d'un ancêtre inconnu.

Depuis la découverte de Lucy, bien d'autres hominidés ont été trouvés.
Cependant, depuis 14 millions d'années les fossiles retrouvés d'hominoïdes ( et d'hominidés ) sont rares. Chaque découverte est un vrai événement, surtout quand le fossile est daté dans la période de 9 à 6 millions d'années. Les différentes études évaluent en effet la séparation de la lignée humaine des autres branches de grands singes entre 6 et 8 millions d'années...
Nous ne parlons pas de " chaînon manquant " entre les autres grands singes et nous. Les anthropologues cherchent en fait tout simplement de dernier ancêtre commun aux deux lignées. Cet hominidé doit être à la fois l'ancêtre des chimpanzés, des gorilles et des orangs-outans mais également celui de l'homme actuel.
Plusieurs fossiles sont situés dans cette période charnière :
- 9,5 MA Samburupithecus
- 7 MA Sahelanthropus tchadensis, surnommé Toumaï ( découverte 2001 )
- 6 MA Orrorin tugenensis ( 1974-2000 )
- 5,8 MA Ardipithécus ramidus ( 1974 )
- 4 MA    Australopithecus anamensis ( 1995 )
- 3,5 MA Abel alias Australopithecus bahrelghazali ( 1995 )
- 3,5 MA Kenyanthropus platyops ( 1995 )

Quelle branche pour l’Homo Sapiens ?

Ce « bouquet » de pré-humains révèle qu’il s’agissait d’êtres bipèdes et arboricoles.
Mais parmi eux, lesquels sont véritablement les ancêtres de l’homme ?
Lucy, elle-même ne serait qu’une cousine éloignée.
 Il n'est actuellement pas possible de décerner ce titrede dernier ancêtre commun ( DAC ) à l'un des prétendants...
" On ne pourra pas avancer sur les plus anciens représentants de la lignée humaine tant qu'on n'aura pas des fossiles datés de 10 à 5 millions d'années, soit avant et après le dernier ancêtre commun " souligne Pascal Picq ( Le Monde 29/08/06 ).
A noter que si la majorité des scientifiques imaginent que cet hominidé vivait en Afrique ( la théorie "Out of Africa " ), certaines voix s'élèvent pour proposer une autre source située en Asie.

 

 

 Chimpanzé mon frère
 

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Les auditeurs font la connaissance des chimpanzés et des bonobos grâce à Christian de Rouffignac, ancien chef du département de biologie cellulaire et moléculaire du CEA...

Ce géologue biologiste fera découvrir notre proximité génétique et culturelle avec les chimpanzés et les bonobos des forêts tropicales d’Afrique.  Il racontera l’histoire et le vécu du chimpanzé, notre plus proche parent dans l’arbre de l'évolution.  Christian de Rouffignac posera la question fondamentale de savoir ce qui est encore véritablement propre à l’homme..

Dans un langage simple accessible à tous mais ne sacrifiant en rien à la rigueur scientifique, Christian de ROUFFIGNAC a passionné son auditoire en lui contant l’histoire et le vécu du chimpanzé, notre plus proche parent dans l’arbre de l'évolution. Dans la première partie de son exposé, Christian de Rouffignac rappelle à grands traits la chronologie de l’évolution des primates. Les primates constituent un ordre de mammifères caractérisés notamment par l’existence d’un pouce opposable aux autres doigts et des omoplates en position dorsale. Il comporte deux grands groupes : celui des grands singes anthropomorphes, proches de l’homme et dépourvus de queue et celui des autres singes porteurs d’un appendice caudal..

On connait quatre espèces de singes anthropomorphes : chimpanzé et gorille habitant les forêts africaines, orang-outan et gibbon habitant les forêts asiatiques. Il convient d’ajouter à cet ensemble l’espèce humaine, la seule espèce de primates ayant colonisé l’ensemble des continents.

 Les études génétiques ont permis de préciser les dates de divergences des différentes lignées ou espèces. Ainsi a t-on établi que les primates anthropomorphes se sont séparés des autres primates il y a 32 millions d’années, que le gibbon et l’orang-outan se séparent il y a 20 et 16 millions d’années respectivement. Une découverte inattendue est qu'il y a 12 millions d’années se sont séparées deux lignées, celle du gorille et celle d’un ancêtre commun au chimpanzé et à l’homme. Dans la lignée humaine l’homo habilis apparaît entre 2 et 3 millions d’années. Dans celle du chimpanzé apparaît le bonobo qui est l’espèce qui a la plus grande proximité génétique avec l’homme. L’homme et le bonobo ont de nombreux caractères communs dont une structure cérébrale qui leur est propre que l’on qualifie de cerveau néo-mammalien.

 Christian de Rouffignac traite alors de la bipédie et de l’évolution récente des hypothèses en la matière. La plus répandue est celle d’une évolution progressive à partir de la quadrupédie. Plusieurs observations permettent de la remettre en cause. Tous les primates anthropomorphes sont capables de pratiquer la bipédie pendant une partie de leur temps. Le jeune bonobo est bipède pendant les premières années de sa vie. Au cours du développement que l’on qualifie aussi d’ontogenèse, on observe une modification de la position du trou occipital sur lequel s’articulent les premières vertèbres. Elle passe d’une situation centrale, la plus appropriée au port de la tête en situation de bipédie à une situation plus postérieure et mieux adaptée à la situation de quadrupédie. Selon l’adage solidement étayé selon lequel l’ontogenèse reproduit les étapes de l’évolution ou phylogenèse, il est tentant de conclure que l’ancêtre commun à l’homme et au chimpanzé et plus généralement à tous les primates anthropomorphes était bipède et que l’évolution s’est produite de la bipédie vers la quadrupédie et non l’inverse. La structure de la main des primates anthropomorphes adaptés à la vie arboricole est d’ailleurs plus complexe que celle de la main humaine.

La fin de la conférence sera consacrée à une description, pleine d’humanité, de différents aspects des comportements et de la vie sociale des bonobos. La cellule familiale est constituée de la mère et de ses enfants, le père en est éloigné durant la plus tendre enfance. La mère assure les soins aux jeunes et est en charge de leur éducation, la séparation n’intervenant qu’au bout d’une douzaine d’années. Un ensemble de clichés illustrant la vie familiale montre qu’une grande tendresse anime les rapports mère-enfant. Plus tard les jeunes mâles demeurent dans la famille alors que les jeunes femelles doivent la quitter. A un niveau supérieur, un petit nombre de familles s’associent autour d’un mâle dominant pour constituer un clan. Le mâle dominant est choisi et il peut être rejeté par le clan par des méthodes proches de nos élections ! Remplaçant qui cherche à plaire au groupe par exemple tout en faisant preuve d'hypocrisie vis à vis du dominant en place. Il y a aussi la femelle dominante, elle s'impose d'elle-même par son physique et son tempérament. Le toilettage joue un rôle très important dans l’établissement ou le maintien des relations de dominance. Les bonobos ont une vie sociale très active ponctuée de querelles toujours suivies de réconciliation et de marques de considération et d’amitié. Ils sont capables de compassion et d’entraide. Ils savent, par exemple, aider un individu blessé dans ses déplacements en le soutenant et en lui procurant un bâton qui servira de canne.
Ils savent utiliser et fabriquer des outils modestes, des bâtons le plus souvent, mais des outils adaptés aux situations. La bâton sur lequel s'appuyer ne sera pas le même que celui qui aidera à chercher les fourmis dans les trous.
Ils éduquent leurs enfants en transmettant leur culture : comment casser les noix..., ils savent partager la nourriture, faire la guerre. Enfin ils peuvent faire l'amour par plaisir et pas seulement pour donner naissance.

Christian de Rouffignac décrit alors des scènes de la vie quotidienne des bonobos particulièrement surprenantes. Citons par exemple de nombreuses pratiques d'automédication ou l’utilisation de lianes dont l’écorce est toxique mais dont la moelle une fois séparée apporte à l’alimentation les compléments indispensables en acides aminés essentiels. Si l’on comprend l’apprentissage par imitation de telles pratiques, leur genèse est plus difficilement explicable. A cette étape, il est déjà clair que beaucoup des comportements sociaux des chimpanzés sont proches des nôtres.
Qu’en est-il des particularités généralement considérées comme propres à
l’homme telles que la culture ou le langage ? Des études pratiquées en milieu naturel sur des communautés différentes de chimpanzés ont permis d’identifier un grand nombre de pratiques culturelles différentes d’une communauté à l’autre et transmises de génération en génération. Ainsi en est-il de la technique pratiquée pour casser les noix. La technique utilise un support de pierre ou de bois et un marteau de pierre ou de bois. selon le clan.  Les quatre pratiques possibles : pierre contre pierre, bois contre pierre, pierre contre bois et bois contre bois ont été retrouvées parmi les communautés étudiées. Des études basées sur l’imagerie du cerveau chez des sourds-muets, montre que le langage des signes mobilise les mêmes régions de l’hémisphère gauche du cerveau que celles utilisées pour la communication orale. Bien que ne possédant pas de langage articulé, le cerveau gauche du chimpanzé est organisé d’une façon très semblable au nôtre. Ces découvertes donnent crédit aux études de communication conduites chez les grands singes. Grâce à l’apprentissage de divers langages par signes, on s’est rendu compte que le chimpanzé pouvait acquérir un vocabulaire étendu, lui permettant notamment de manipuler la syntaxe et d’exprimer des notions abstraites ou des états d’âme. Les chimpanzés ont la conscience de soi. Un doute existe encore sur le fait qu’ils aient conscience de la mort. Plusieurs observations le laissent penser comme le silence qu’ils respectent et la tristesse qu’ils affichent face à la mort de l’un de leurs congénères.
Beaucoup de qualités et de défauts qui nous sont propres...

Christian de ROUFFIGNAC termine sa conférence en posant la question fondamentale de savoir ce qui est encore véritablement propre à l’homme. Ne conviendrait-il pas de placer le
chimpanzé dans le genre homo avec toutes les implications qui résulteraient d’une telle décision ?


 
Néandertal : un homme idéal

par Marylène Patou-Mathis qui s'appuie sur des vestiges
 
Intelligent et créatif, le jeune premier de l'époque est un chasseur exceptionnel.

Les Néandertaliens pratiquent la cueillette, la collecte ( y compris le charognage ), la pêche et la chasse. Comme le prouvent les résultats des analyses de leurs ossements, ils ont un régime alimentaire plus carnivore qu'omnivore ( proche de celui du loup ). C'est le cas de l'enfant de Gibraltar et des adultes de Marillac en Charente, datés de 40 000 ans.
Les Néandertaliens s'approvisionnent en  en viande en pratiquant le charognage, surtout de gros animaux comme l'éléphant antique, le mammouth et le rhinocéros ( tués par des animaux, enlisés ou bien encore échoués sur la rive d'un cours d'eau ). Mais ce sont avant tout des chasseurs. Ils sont taillés pour. Leur musculature puissante, la morphologie de leurs épaules et de leurs bras, assurant une grande amplitude des mouvements dans toutes les directions ( sorte de levier ), leur permettent de lancer leurs armes de jet avec force et précision. Leurs gros orteils, robustes, larges, courts et à forte insertions musculaires, favorisent la course rapide pieds nus et la marche en terrain accidenté, aptitudes essentielles pour la chasse. En outre, la morphologie de leurs fémurs..., ce sont de bons grimpeurs.



 
Le plus grand chasseur de tous les temps

Dossier Néandertal


Par Maryène Patou-Mathis



 
Les Néabdertaliens pratiquent la cueillette, la collecte ( y compris le charognage ), la pêche et la chasse. Comme le prouvent les résultats des analyses de leurs ossements, ils ont un régime alimentaire plus carnivore qu'omnivore ( proche de celi du loup ). c'est le cas de l'enfant de Gibraltar et des adultes de Marillac en Charente, datés de 40 000  ans.

Les Néandertaliens s'approvisionnent en viande en pratiquant le charognage, surtout de gros animaux comme l'éléphant antique, le mammouth et le rhinocéros ( tués par d'autres animaux, enlisés ou bien encore échoués sur la rive d'un cours d'eau ). Mais ce sont avant tout des chasseurs : ils sont taillés pour. Leur musculature puissante, la morphologie de leurs épaules et de leurs bras, assurant une grande amplitude des mouvements dans toutes les directions ( sorte de levier ), leur permettent de lancer leurs armes de jet avec force et précision. Leurs gros orteils, robustes, larges, courts et à fortes insertions musculaires, favorisent la course rapide pieds nus et la marche en terrain accidenté, aptitudes essentielles pour la chasse. En outre, comme le montre la morphologie de leurs fémurs ( une ligne âpre, peu développée, et une platymétrie assez marquée ), ce sont aussi de bons grimpeurs.
 

Ils ont la vue et l'ouïe particulièrement adaptées à la traque

 

La chasse nécessite également une bonne acuité sensorielle - la vue et l'ouïe. D'après le contour elliptique de l'orifice de leur conduit auditif externe, les Néandertaliens entendent mieux que nous. Les zones d'association et de coordination, situées au carrefour des aires auditives, du toucher et de la vue, impliquées dans la réalisation des gestes successifs pour viser et toucher une proie, sont ici développées. Elles sont conçues, comme d'ailleurs le langage dans la région pariétale du cerveau gauche.
Pour ramener le gibier, ils savent déjà confectionner des traineaux en branchages.
Les Néandertaliens connaissent non seulement les mœurs des animaux qu'ils chassent, mais également leur anatomie car pour tuer une proie, il faut viser un organe vital, occasionner une forte hémorragie. En Europe, quelles que soient la région, la période, ils chassent de préférence les herbivores. cependant, ils tuent parfois des carnivores, loups, renards ou ours bruns, pour leur chair et surtout leur fourrure. En Europe continentale, durant les périodes froides et sèches des phases glacières, ils s'attaquent aux chevaux, aux buffles et aux rennes. Dans l'Europe méridionale ou durant la phase tempérée du dernier interglacière, ils capturent des chevaux, mais aussi des animaux forestiers, principalement le cerf, rarement le daim ou le chevreuil. Dans les régions montagneuses, ils abattent des bouquetins, parfois des chamois, des marmottes, principalement pour leur graisse et leur fourrure. D'autres bêtes, peut-être parce que plus difficiles à tuer, comme l'éléphant antique, la mammouth, le rhinocéros, l'aurochs et le sanglier, ont été plus plus rarement recherchées. De même, certaines espèces n'ont été chassées que durant des phases climatiques particulièrement humides ( le mégalocéros ou cerf géant, l'élan ) ou froides (l'ovibos ou bœuf musqué ). Les hommes qui vivent en Europe orientale chassent l'antilope saïga, le bouquetin du Caucase et l'Equus hydruntinus, petit équidé proche de l'hémione asiatique. Ils capturent également du petit gibier, comme les lapins ou les lièvres pour leur viande et pour leur peau, et les oiseaux. Au bord de la mer, ils attrapent de phoques, des dauphins et autres mammifères marins échoués sur la plage.
En symbiose avec leur environnement, les Nandertaliens étudient les stratégies déployées par les carnivores pour se nourrir, et ont probablement ainsi amélioré leurs techniques pour repérer le gibier, l'approcher, l'attirer et le tuer. Ils se déplacent à l'intérieur de vastes territoires ( jusqu'à 100 km ) et, en général, orientent leurs chasses vers deux ou trois espèces. Les chasses opportunistes ( sur un gibier diversifié ) ou hyperspécialisées ( sur une seule espèce ) sont relativement rares, exceptées dans certaines régions comme le Caucase ( le bouquetin ) ou la Crimée ( l'antilope saïga ou à l'Equus Hydruntinus ). Selon leurs besoins, les chasseurs sélectionnent leurs proies en fonction de leur âge et de leur sexe. Contrairement aux prédateurs, ils chassent souvent des individus adultes dans la pleine force de l'âge, préférant les animaux à viande grasse.

 


Date de création : 20/03/2011 • 20:27
Dernière modification : 22/05/2014 • 16:32
Catégorie : Culture scientifique
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