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L'annonce d'un cancer

Lorsque le médecin vous dit : " Vous avez un cancer "

- Je pense que le moment le plus dur est le verdict. Annonce brutale ! Mais comment l'annoncer autrement ? JE FUS RECONNAISSANTE qu'on ne m'ait pas menti!!!

Faut-il le dire ou le taire ?


- Mon père ne sait pas que sa cirrhose s'est transformée en cancer et qu'il a des métastases au foie. Je redoute le moment où il faudra le lui dire. Je ne veux pas qu'il baisse les bras. Et si je dois le lui dire cet après-midi ? Comment le lui dire ?

- Pourquoi annoncer une nouvelle sans que vous sachiez si votre papa souhaite la connaître. Je vous conseillerais d'aller le voir, de l'écouter, de discuter avec lui de divers sujets, et d'attendre qu'il vous pose des questions pour lui donner des informations sur son état. Les médecins lui ont déjà parlé, et c'est leur mission. Essayez de savoir ce qu'ils ont dit pour être en coordination avec eux.

- Ma mère me dit pas tout au sujet de la maladie de mon père! il a le cancer des poumons, je sais des petites chose, mais pas tout. Je viens d'avoir une petite fille, elle a 1mois et demi, je comprends bien que maman ne voulait pas m'inquiéter pendant ma grossesse, mais maintenant j'ai besoin de savoir. Je n'ose pas lui demander car je sais qu'elle aurait de la peine de me savoir malheureuse, je fais la fille forte devant mes parents mais ça me rend horriblement triste, j'ai vraiment besoin de savoir ce qui se passe, je sens en plus qu'en ce moment ça ne va pas trop, en effet il est rentré hier en clinique car il ne s'alimente plus; ce n'est pas la première fois et à chaque fois il ressort et ça va mieux. Cela fait maintenant plusieurs mois qu'il ne fait plus de chimio, POURQUOI ? est-ce que c'est parce que... ??? Oui c'est très dur de l'admettre quand on ne sait pas vraiment, j'ai une foule de questions qui me passent par la tête, mais, sans réponse!! Je viens juste d'avoir 21ans, j'ai peur...

- Votre angoisse est bien compréhensible. Quoi de plus angoissant que le "non -dit"
Le silence libère l'imagination, et les hypothèses les plus folles traversent l'esprit.
C'est ce que vous pouvez expliquer à votre Maman, car elle est certainement autant angoissée que vous et je doute qu'elle en sache beaucoup plus. Ce qui est important en vérité c'est que l'une et l'autre soyez proches de votre père, à son écoute, en respectant ses silences et en maintenant le dialogue lorsqu'il le désire. C'est un chemin difficile et il faut le mener ensemble.

- Je pense qu'il faut vraiment que tu discutes avec tes parents, si tu as besoin de savoir n'hésite pas à poser des questions, tu auras moins peur quand tu pourras en discuter librement, je suis sùr que ta maman a besoin d'en parler aussi, tu es très jeune et elle veut te protéger mais c'est pire de faire semblant, la maladie est là et c'est mieux de la combattre ensemble. Dis-lui que tu es encore plus triste d'être mise à l'écart, que tu veux être avec elle pour soutenir ton papa car c'est difficile de faire front chacun de son côté, ensemble on est plus fort.
Le quotidien sera plus facile si tu es au courant de tout, sans te poser un tas de questions toute la journée.
Sois courageuse et parle avec ta maman, dis-lui ce que tu ressens , même si vous pleurez ensemble, ça vous fera du bien !
Courage


- Moi non plus je n'ai pas tout dit, je n'ai même presque rien dit à mes filles. Elles avaient 19 et 22 ans, je n'ai pas eu le courage de le leur dire, j'ai voulu les protéger. Et elles ne m'ont pas posé de question.

- Cacher,faire semblant, n'apporte que des incompréhensions, des litiges et tout le monde en pàtit. Je crois que si les enfants ne posent pas de questions c'est parce qu'ils voient que les parents veulent les tenir à l'écart donc ils n'osent pas déranger ou ont peur d'être rejetés et ils souffrent en silence , à n'importe quel âge.
Parfois il est difficile de regarder la vérité en face, surtout dans le cas d'une maladie alors il faut beaucoup de courage pour affronter les personnes touchées et pour discuter sans tabou, mais la relation devient tellement plus facile après.
Moi je n'ai jamais rien caché à mon fils, je lui explique toujours tout, même le cancer de ma mère, il est encore petit (6 ans) mais lorsqu'il me voit pleurer ou inquiète, il sait pourquoi et il vit mieux sans ajouter l'angoisse d'être mis à l'écart..


- Nous sommes samedi 31 mars, hier ma mère a dit à mon copain que lundi le pneumologue allait me parler pour m'expliquer la maladie de mon père; ,je ne suis pas censée être au courant... je vais enfin savoir, finalement ce qu'il va m'annoncer; comment vais je réagir ? Rien qu'a y penser je fonds en larmes...Je ne veux pas pleurer devant mon papa, ça lui trop de peine ! Il a tellement d'amour pour moi et moi autant pour lui, et il est si heureux quand il voit Marina sa petite fille de presque 2 mois; j'ai reçu une éducation formidable, je suis quelqu'un qui respecte beaucoup les gens, je suis déçue car je sais que la petite Marina n'aura pas la chance de connaître son papy, mais une chose est sûre c'est qu'elle le connaîtra a travers moi. Moi qui veux tant savoir, tant avoir des réponses à toutes mes questions, lundi me fait encore plus peur, je me demande si je vais tenir le choc.

 

Aspect psychologique

- Je trouve que l'on ne prend pas assez en compte l'aspect psychologique autour du cancer.
J'aimerais donc avoir des réactions sur l'annonce du diagnostic, c'est-à-dire comment il est vécu par le patient et l'entourage et comment le médecin l'annonce.
De plus je trouve inadmissible que le médecin établisse un pronostic sur la durée de vie de son patient. Je tenais donc à dire que je connais quelqu'un à qui les médecins ne donnèrent que deux mois de vie. Il a alors changé totalement de vie, et ...il est toujours en vie.

- Moi je suis tout à fait d'accord avec ce manque de prise en compte, mon gynécologue m'avait annoncé par téléphone que j'avais une tumeur maligne au sein, sympa comme nouvelle annoncée brutalement par téléphone ! J'ai changé d'hôpital depuis, et je trouve que les médecins qui me suivent sont très bien formés et relativisent bien ma maladie, du moins pour mon moral.

- Il est difficile sans doute pour les médecins de savoir ce qu'ils doivent dire et faire. il y a ceux qui veulent ignorer leur maladie, il y a ceux qui veulent savoir. Je pense que de plus en plus le médecin souhaite que le malade soit au courant, se prenne en charge et réagisse. Mireille

-Tout médecin digne de ce nom doit prendre en compte l'anxiété, la peur, l'espoir de son malade. L'information ne se délivre pas comme un sac que l'on dépose, mais doit se discuter au sein d'un vrai dialogue avec le malade, il faut entendre ses questions et y répondre franchement, mais humainement, comprendre ses réactions et en tenir compte.
De plus l'information est un travail d'équipe entre soignants.
Par ailleurs, il est inadmissible de donner des statistiques, qui ne sont valables que pour une collectivité et non pour un individu.
Quant aux dates présumées de fin de vie ou non, elles ne peuvent être source que d'angoisse indescriptible tant pour les proches que pour la personne concernée. Par contre on peut expliquer, si c'est le cas, qu'il s'agit d'une maladie grave, qui ne guérira pas nécessairement, ce qui n'empêchera pas de vivre, mais fera vivre dans une grande incertitude et dans des conditions parfois difficiles.
Loyauté et humanité doivent être la règle.

- J'ai appris par ma mère il y a 3 semaines que mon père était atteint d'un cancer. A l'annonce j'ai vu ma vie changer. Des sentiments énormes de tristesse, de colère et d'injustice m'ont envahie. Les quelques jours qui ont suivi l'annonce, il était impossible pour moi d'aller travailler. Aujourd'hui encore je me fais violence pour y aller et tenir le coup. Je suis allée voir mon généraliste pour lui parler de mon état et il m'a dit que j'étais dans une période de pré deuil. L'annonce de la maladie m'a fait tout à coup comprendre qu'un jour ou l'autre mes parents mourront, ce qui était encore impossible dans ma tête jusque là. J'ai dit au docteur que j'aimais tellement mon père que j'aurais voulu que ce soit moi qui sois touchée et pas lui. Pourtant je suis maman d'une petite fille de 14 mois qui a besoin de moi. Il y a quelques jours, j'ai appris que le cerveau de mon père était touché aussi et depuis j'ai une haine, une colère, contre le sort que je n'arrive pas à dépasser. De plus, depuis le verdict, qui m'a assommée, l'angoisse ne m'a pas quittée : J'ai sans cesse une sensation de nœud dans la poitrine et je n'arrête pas de penser à mon père. Je ne lui montre rien de tout ça. Ce qui me fait mal aussi, c'est de voir que je n'ai plus de vie dans mon couple, comme au boulot, depuis cette dramatique annonce et donc je culpabilise.

- C'est hélas un vrai combat qu'il faut mener et ce dès l'annonce de la maladie.
J'ai vécu moi-même ces situations et je ne peux que constater, 10 ans après, que les mentalités n'évoluent guère.
La colère et le dénie, le sentiment de culpabilité que peuvent éprouver les proches...

- Quand les autres comprendront-ils que la détresse nous tombe dessus dès le diagnostic !!! et ce, même s'il n'y a pas d'issue fatale à brève échéance !

- L'annonce du diagnostic et des traitements proposés est un moment capital pour le patient.Trop souvent, elle est faite de façon trop rapide, trop brutale. Ainsi existe-t-il un " protocole d'annonce " consacrant du temps, assurant un dialogue, et le patient pouvant ensuite être pris en charge par une équipe comportant infirmières spécialisées, et si besoin kinésithérapeute, psychologue, assistante sociale etc.. de nombreux hôpitaux appliquent cette procédure qui doit être généralisée progressivement.
En ce qui concerne les pronostics ils sont formellement à proscrire, car on ne peut jamais faire de prédictions précises. Tout au plus évaluer la gravité.

- Toute réserve est de mise sur des chances de vie ou pas. Un humain ne fait pas l'autre. Mais on ne peut que vouloir absolument savoir si une chance existe. Et elle existe toujours.

- Je voudrais vous faire part de l'annonce qui nous fut faite, du cancer du sein de ma femme.
Nous avons fait comme pour toutes les autres opérations. Nous allions en baver mais il était hors de question de ne pas relever le défi, même si l'ablation totale semblait inéluctable.
Dans une consultation suivante, notre gynécologue m'a brutalement demandé si j'allais quitter mon épouse. C'est en effet le cancer qui provoque le plus de ruptures de couple. Mon air complètement ahuri face à une question qui était hors de propos, lui a permis de réaliser vraiment, je pense, que nous allions mener ce combat ensemble.

J'attire, par là, simplement l'attention sur l'annonce faite à la famille.

- Sympa la gynécologue qui s'occupe de la vie privée de votre couple...

- Ce que vous racontez me laisse absolument ahurie. Comment un médecin (ou n'importe qui d'ailleurs) peut avoir autant de bêtise, de grossièreté pour poser une question pareille.

- Vous parlez d'annonce encadrée avec une équipe pluridisciplinaire autour de vous. Croyez vous que cela se passe réellement comme cela ? Le cancer c'est votre problème, on ne vous écoute pas. Vous passez les différentes épreuves seule : chirurgie, radiothérapie. vous êtes le numéro "X"e.

 
- Cette question de l'annonce est particulièrement importante. la vie du malade est d'ailleurs parsemée d'annonces : annonce initiale du diagnostic, annonce du programme de soins, annonce d'une complication ou d'une rechute etc..
L'annonce doit être honnête, mais adaptée à chaque malade, à sa capacité psychologique et émotionnelle à tout absorber ou à aller à son propre rythme.


 

Il faut parfois avoir un peu d'humour :

Super, j'ai un cancer et je viens de l'apprendre !!!

 
 
J'ai un cancer avec deux ans de chimiothérapie...pour l'instant...et un peu plus si l'avenir en décide ainsi...la vie est belle...je dors comme un loir et je suis crevé ce qui me permet de ne pas travailler. J'aimerais bien faire du bricolage, des travaux physiques, d'autant plus que tous les arbres fruitiers de mon verger sont morts. J'envie ceux qui sont plein d'énergie...parfois une violente colère s'empare de moi...et oui !!!


Date de création : 29/12/2007 • 10:08
Dernière modification : 15/02/2013 • 14:58
Catégorie : Cancer et dépistage
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