Pour mon fils, ce n’était pas le travail lui-même qui constituait une contrainte, c’était plutôt l’organisation stricte, l’horaire, la hiérarchie
Ce n’est pas le travail, vu sous ce jour, qui contraint l’homme, c’est l’homme lui-même qui contraint l’homme. Or comme dirait Sartre l’homme ne naît pas homme, il le devient.
Le travail est-il formateur ?
Comme le rire ou le sourire, le travail définit l'homme mais il nécessite un apprentissage, une éducation.
Hegel a montré dans ses œuvres : " dialectique du maître et de l'esclave " et " phénoménologie des l'esprit " que si le maître domine l'esclave et jouit passivement des choses, l'esclave, lui, agit sur le monde tout en se transformant lui-même et acquiert son autonomie par la lutte contre la matière, par ses progrès et sa propre éducation face à son monde extérieur. Le travail sur la nature, au niveau de l'ouvrier est progrès, éducation, civilisation. Il éloigne l'homme de la perversion.
Le travail, au niveau du maître est écrasant, dominateur...
L'homme a façonné la nature à son image, il l'a domptée, l'a souillée, l'a manipulée mais certains ont pris conscience de ce carnage et en ont tiré des leçons. L'homme a cru acquérir ainsi sa liberté, il s'est coupé les ailes.
Le travail libère- t- il de l'angoisse ?
Il vise aussi à éloigner l'homme de la perversion. Il a une fonction anthropologique. L'esclave de Hegel a travaillé par peur du maître, par peur de la mort. Il s'est peu à peu libéré de l'angoisse par les progrès, par le labeur. L'homme occupé déprime moins que le travailleur. Mais il existe aujourd'hui un suicide post dépression dû aux contraintes actuelles, à la pression pour le rendement, la réussite. Le nouvel esclave ne trouve même plus dans le travail le soutien dont parlait Hegel.
La division du travail
Dans la société moderne le travail se répartit entre les coopérateurs et se hiérarchise. Le travail se divise aussi entre travail physique et travail intellectuel. Les tâches parcellaires aliènent l'homme, l'enferment dans un secteur limité et précis d'activités et dans des gestes souvent répétitifs. La répartition des tâches devrait se faire en fonction de la valeur de chacun, elle se fait trop souvent en fonction de la puissance, de l'argent, de la mondialisation...La division du travail et le capitalisme ont engendré un nouvel esclavage.
Initialement l'artisan produisait la totalité d'un objet. Aujourd'hui le producteur ne se reconnait plus dans ce qu'il produit, et il travaille pour enrichir les grands de ce monde !!! L'homme devient "étranger " à son travail et esclave de quelque chose qui semble plus fort que sa propre vie. Il est exploité par son travail dans une sorte d'oligarchie = " une classe au pourvoir" celle des très riches. Le riche, le puissant rétribue, mais il ne paie pas en fonction du travail et s'accorde une large part. Il ne respecte même plus le fidèle au labeur et rejette l'ouvrier comme une vieille machine, enfin désormais il peut même prolonger la durée du travail.
Le choix du métier
Il intéresse directement la réalisation de la personnalité. Dans la destinée personnelle, le choix qui le commande jusqu'à ce jour est essentiel. Mais en ce début de XXI ième siècle, je me demande si, avec la précarité, la mondialisation... on peut encore choisir son métier ?
Conditions du choix
Il existe un choix libre et réfléchi. On dit que dans ce cas la personne répond à une vocation. La vraie liberté n'est pas de choisir dans l'arbitraire et dans l'absurde. Le choix pour être authentique doit présupposer des aptitudes.
Faire un choix est aussi renoncer à toute autre aventure si on peut dire. Mais nous n'avons pas toutes les aptitudes. De plus la nécessite et le besoin poussent aux choix qui existent si encore ils existent. Se restreindre peut développer une certaine créativité dans le quotidien habituel...Permet aussi des loisirs ou des violons d'Ingres.
Pour Sartres il y a toujours une option qu'elle soit portée par l'acceptation le refus, la révolte.... Le travail permet de se réaliser, de jouer un rôle utile.
La conscience professionnelle
Principaux aspects de la conscience professionnelle
Elle engage la responsabilité, elle implique des vertus : ponctualité, exactitude, régularité, dévouement, don de soi...Elle incite au progrès personnel.
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