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Oeuvres oubliées

Œuvres et auteurs oubliés

 Oubliées provisoirement, mais pas totalement " L'œuvre réussie paraît à certains plus durable que les constructions en pierre ".

 
Théâtre
Andromaque ( acte III scène  4 )
Andromaque
Où fuyez-vous, madame ?
N'est-ce pas à vos yeux  un spectacle assez doux
Que la veuve d'Hector pleurante à vos genoux ?
Je ne viens point ici par de jamouses larmes,
Vous envier un coeur qui se rend à vos charmes.
Par une main cruelle, hélas ! j'ai vu percer
Le seul où mes regards prétendaient s'adresser :
Ma flamme par Hector fut jadis allumée;
Avec lui dans la tombe elle s'est enfermée.
Mais il me reste un fils. Vous saurez quelque jour,
Madame, pour un fils jusqu'où va notre amour;
Mais vous ne saurez pas, du moins je le souhaite,
En quel troubel mortel son intérêt nous jette,
Lorsque de tant de biens qui pouvaient nous flatter,
C'est le seul qui nous reste, et qu'on veut nous l'ôter.
Hélas ! Lorsque, lassés de dix ans de misère,
Les Troyens en courroux menaçaient votre mère,
J'ai su de mon Hector lui procurer l'appui;
Vous pouvez sur Pyrrhus ce que j'ai pu sur lui.
Que craint-on d'un enfant qui survit à sa perte ?
Laissez-moi le cacher en quelque île déserte;
Sur les soins de sa mère on peut s'en assurer,
Et mon fils avec moi n'apprendra quà pleurer.
Hermione

Je conçois vos douleurs; mais un devoir austère,
Quand mon père a parlé, m'ordonne de me taire.
C'est lui  qui de Pyrrhus fait agir le courroux.
S'il faut fléchir Pyrrhus, qui le peut mieux que vous ?
Vos yeux assez longtemps ont régné sur son âme.
Faites-le prononcer : j'y souscrirai, madame.
Ve siècle avant J.C l'Antigone de Sophocle :

Créon : Et toi, maintenant, réponds-moi, sans phrases, d'un mot. Connaissais-tu la défense que j'avais fait proclamer ?

Antigone : Oui, je la connaissais : pouvais-je l'ignorer ? Elle était des plus claires.

Créon : Ainsi tu as osé passer outre à ma loi ?

Antigone : Oui, car ce n'est pas Zeus qui l'avait proclamée !
Ce n'est pas la justice assise à côté des dieux infernaux qui a jamais fixé pareille loi aux hommes, et je ne pensais pas que tes défenses à toi fussent assez puissantes pour permettre aux mortels de passer outre à d'autres lois, aux lois non écrites, inébranlables, des dieux ! Elles ne datent celle-là, ni d'aujourd'hui, ni d'hier, et nul ne sait le jour où elles on paru. Ces lois-là, pouvais-je donc, par crainte de qui que ce fût, m'exposer à leurs vengeances chez les dieux ?

C'est la défense et la différenciation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel comme dans la bible : " Rendez à César ce qui est à César,  et à Dieu ce qui est à Dieu " ( Évangile selon St Mathieu XXII, 21 )

Les œuvres littéraires du Moyen âge nous sont parvenues sur des manuscrits calligraphiés par des clercs avec minutie. Découverte par Gutenberg en Allemagne, l'imprimerie fait ses débuts en France en 1470.


La littérature courtoise : Cette " courtoisie " était-elle à l'image des mœurs ? Certainement pas. C'était un idéal pour séduire les femmes et chercher à adoucir les m
œurs : Tristan et Iseult où l'amour est  source de prouesses, où l'amour est plus fort que la mort même.

Le théâtre comique avec la " Farce de Maître Pathelin ". Il s'agit pour Pathelin d'obtenir un drap sans le payer. Il va pour cela se faire bien voir du marchand et endormir sa méfiance, en affectant un ton de bonhomie et surtout en le flattant. Guillaume comprendra trop tard " que tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute."


 

Rabelais : Gargantua, Pantagruel

" Quand Pantagruel fut né, qui fut bien ébahi et perplexe ? Ce fut Gargantua son père. Car, voyant d'un côté sa femme Badebec morte, et de l'autre son fils Pantagruel né, tant beau et tant grand, ne savait que dire ni que faire, et le doute qui troublait son entendement était à savoir s'il devait pleurer pour le deuil de sa femme, ou rire pour la joie de son fils."


Montaigne : Les essais

C'est ici un livre de bonne foi, lecteur... Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice; car c'est moi que je peins... Ainsi lecteur je suis moi-même la matière de mon livre.
Ce que nous appelons ordinairement amis... Ce ne sont qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion... En l'amitié de quoi je parle, elles se mêlent et se confondent... Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : " Parce que c'était lui, parce que c'était moi. "

Instruire c'est former le jugement... Il est bon qu'il ( son élève ) le fasse trotter devant lui pour juger de son train... Qu'il ne lui demande pas seulement compte des mots de sa leçon, mais du sens et de la substance... Qu'il lui fasse tout porter par l'étamine et ne loge rien dans sa tête par simple autorité et à crédit... Ce n'est pas assez de lui raidir l'âme, il lui faut aussi raidir les muscles.

Peut-on mépriser la douleur ? " Ce qui nous fait souffrir avec tant d'impatience la douleur, c'est de n'être pas accoutumés... de ne point nous attendre assez à elle.

Que philosopher c'est apprendre à mourir... Et pour commencer à lui ôter son plus grand avantage sur nous, prenons voie tout contraire à la commune : ôtons-lui l'étrangeté, pratiquons-le, accoutumons-le, n'ayons si souvent en la tête que la mort.

L'indépendance : " Mon opinion est qu'il faut se prêter à autrui et ne se donner qu'à soi-même."

Sachons rester nous-mêmes : " La plupart de nos vacations sont farcesques. Il faut jouer dûment notre rôle, mais comme rôle d'un personnage emprunté."

Nature est un doux guide : " Fais ce que tu fais ". " quand je danse, je danse; quand je dors, je dors... "

" Pour moi donc j'aime la vie et la cultive telle qu'il a plu à Dieu nous l'octroyer. "


XVI e siècle
Du Bellay

Du Bellay à Rome ( 1553-1557 ) a réalisé son rêve d'humaniste, mais il fut déçu et les " Regrets " sont les confidents de son amertume. Du Bellay avait la charge d'intendant. Ces occupations lui étaient ennuyeuses. Très vite il a souffert du mal du pays : " La France et mon Anjou dont le désir me point ".
Les mœurs romaines ont accru son dégoût de l'exil et stimula sa verve satirique.

Retour en France ( 1557-1560 ) : publication des chefs d'œuvre : les Antiquités de Rome, les Regrets, les Poemata et les jeux rustiques.
Du Bellay : poète de cour en 1559
Ses dernières épreuves : en Juillet 1559, il se débattait encore pour la conservation de sa maison. Repris par sa surdité, vieilli avant l'âge, il mourut d'apoplexie 1 er Janvier 1560 à l'âge de 37 ans.

Corneille: Le combat contre les Maures

Don Rodrigue ( Le Cid )

Sous moi donc cette troupe s'avance,
Et porte sur le front une mâle assurance.
Nous partîmes cinq cents; mais par un prompt renfot,

Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port,
Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus épouvantés reprenaient de courage!
J'en cache les deux tiers, aussitôt qu'arrivés,
Dans le fond des vaisseaux qui lors furent trouvés;
Le reste, dont le nombre augmentait à toute heure,
Brûlant d'impatiencer, autour de" moi demeure,
Se couche contre terre et, sans faire aucun bruit,
Passe une bonne part d'une si belle nuit.
Par mon commandement la garde en fut de même,
Et, se tenant cachée, aide à mon strtagème ( ... )
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles
Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles;
L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effort
Les Maures et la mer montent jusqus au port.
On les laisse passer; tout leur paraît tranquille;
Point de soldats au port, point aux murs de la ville.
Notre profond silence abusant leurs esprits,
Ils n'osent plus douter de nous avoir surpris;
Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent,
Et courent se livrer aux mains qui les  attendent.
Nous nous levons alors, et tous en même temps
Poussons jusques au ciel mille cris éclatants.
 Les nôtres à ces cris, de nos vaisseaux répondent;
Ils paraissent armés, les Maures se confondent,
L'épouvante les prend à demi descendus;
Avant que de combattre ils s'estiment perdus.
Ils couraient au pillage, et rencontrent la guerre;
Nous les pressons sur l'eau, nous les pressons sur terre,
Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang,
Avant qu'aucun résiste ou reprenne son rang. ( ... )

L'ardeur de vaincre cède à la peur de mourir.
Ils gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles,
Poussent jusques aux cieux des cris épouvantables,
Font retraite en tumulte et sans considérer
Si  leurs rois avec eux peuvent se retirer.
Pour souffrir ce devoir leur frayeur est trop forte:
Le flux les apporta, le reflux les remporte,
Cependant que leurs rois, engagés parmi nous,
Et quelque peu des leurs, tout percés de nos coups,
Disputent vaillamment et vendent bien leur vie.
A se rendre moi-même en vain je les convie:
Le cimeterre au poing ils ne m'écoutent pas;
Mais, voyant à leurs pieds tomber tous leurs soldats,
Et que seuls désormais en vain ils se défendent,
Ils demandent le chef; je me nomme, ils se rendent.
Je vous les envoyai tous deux en même temps;
Et le combat cessa faute de combattants.

Corneille ( Le Cid )

La partie de billard.jpg

La partie de billard suite.jpg

La partie de billard suite bis.jpg

La partie de billard fin.jpgfidele au rendez vous.jpg


Date de création : 02/07/2008 • 21:09
Dernière modification : 22/08/2012 • 21:41
Catégorie : Littérature française et culture litt.
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