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La versification

Versification

Poésie : Les effets d'harmonie les effets de rupture

La poésie ( et au moyen âge, elle était mise en musique ) repose sur une combinaison de sons, de rythmes et de sens (ce qui l'apparente donc à la musique)
Harmonie sonore : La langue poétique s'efforce de créer des relations entre les sonorités. Les effets sonores produisent du sens. Pour cette raison, il ne suffit pas dans un commentaire ou une analyse de texte de mettre en valeur les sonorités. Ne pas se contenter de voir des assonances, des allitérations, des chiasmes … Dans l'analyse d'un poème, il faut définir le sens produit par les sonorités, dans chaque cas.
« Le roulement des chars, le sifflement des balles. »
(Hugo)   -> sifflement : mime le bruit de la balle Les « r » et les « f, l » ont leur rôle dans le bruit de la guerre.
Certaines voyelles sont aigues ou graves, claires ou sombres.

Voyelles aigues : i, u, é, ê...
Voyelles graves : o, ou, on...

Les consonnes peuvent être douces ou dures. « r » plus dur que « f ». Les rimes ont aussi leur importance.

Ces rythmes peuvent être interrompus = rupture par les enjambements, qui rallongent un vers ou le « brisent » avant sa fin normale, par les rejets, contre rejets .


 

La poésie et les règles de la versification : Un vers se définit par le nombre de ses syllabes

Les types de vers : On appelle par ex alexandrins les vers de 12 syllabes, décasyllabes les vers de 10 syllabes ( dans le livre il y a le plus souvent des décasyllabes ) et octosyllabes les vers de 8 syllabes

Compte des syllabes :
Problème : le “e muet. En poésie, les règles de prononciation sont les suivantes. Pour compter les syllabes :
● le « e muet » (ou « e caduc ») se prononce devant une consonne;
● il ne se prononce pas devant une voyelle ou un h muet;
● il ne se prononce pas en fin de vers;
● attention aux
diérèses vi-o-lon ( 3 syllabes ) et aux synérèses = Lorsque deux voyelles sont placées côte à côte et comptent pour une seule syllabe.

Comment savoir s'il y a diérèse ou synérèse ?
Par exemple, si on a des alexandrins et si on n'arrive pas à 12 syllabes. Si on en compte moins il faut chercher une diérèse possible et si on en compte plus, il faut chercher une synérèse possible.


Dans la poésie française, les vers sont le plus souvent pairs mais il existe des vers impairs
Un vers pair contient un nombre de syllabes pairs (12, 10, 8 etc). Un vers impair contient un nombre impair de syllabes.
Les types de strophes Distique = 2 vers ; Tercet = 3 vers ; Quatrain = 4 vers ; Quintil = 5 vers ; Sizain = 6 vers ; Septain = 7 vers ; Huitain = 8 vers ; Dizain = 10 vers. Dans le livre on trouve surtout des quatrains et des tercets.

Les types de rimes
Les rimes peuvent être : suivies (ou plates) : AABB ; ● croisées : ABAB ; ● embrassées : ABBA = ainsi dans les sonnets de Louise Labé.

La qualité de la rime
On évalue la richesse de la rime en fonction du nombre de sons prononcés en commun : ● rime pauvre : un son → vie/poésie : i (le « e muet » en fin de vers ne compte pas) on dit aussi assonance quand il n'y a qu'une voyelle.
rime suffisante : deux sons → fagoté/pâté : t + é
rime riche : trois sons ou plus → mélancolie/folie : o + l + i
Les poèmes étudiés sont des
sonnets lyriques en décasyllabes. Ils se composent de deux quatrains et de deux tercets. Les rimes des deux quatrains sont disposées sur le modèle ABBA : il s’agit donc de rimes embrassées. La disposition des rimes des deux dernières strophes - CCD (EDE ou encore CCD)- En ce qui concerne la qualité des rimes, la majorité d’entre elles sont des rimes riches : « épandre – entendre » et « mourir – tarir » ; les couples « tendre –comprendre », « chanter – contenter » et « séjour – jour » Les rimes à savoir « regretter –résister » et « impuissante – amante » sont suffisantes. ces poèmes ne comportent que peu de rimes pauvres.
Le genre de la rime : la rime masculine = tout vers qui ne se termine pas par « e » « -tarir mourir ». Avec « e » c'est une rime féminine
Les rimes, les dispositions des rimes

Exemple :

Deux ou trois fois bienheureux le retour A rime masc

De ce clair astre, | et plus heureux encore B rime fém

Ce que son oeil | de regarder | honore ; | B

Que celle-là | recevrait un bon jour, | A

C'est à moi seule à qui ce bien est dû, | C

Pour tant de pleurs et tant de temps perdu ; | C

Mais, | le voyant, | tant lui ferai de fête, | D

Louise Labé


 

Les tonalités
Une tonalité est un ensemble de procédés qui provoquent un certain effet chez le lecteur : .● Un texte lyrique exprime des sentiments personnels (souvent l’amour) :
● il est en général à la première personne du singulier « je »
● ponctuation expressive : points d’exclamation, d’interrogation
● figures de style : hyperbole, répétition
● apostrophes!!! Ô etc

Il existe aussi des pauses, des silences, des interruptions dans la lecture amenées par le sens, la syntaxe ( grammaire ), la ponctuation ou l’interprétation personnelle. L’accent grammatical reste valable en poésie. Non accent aigu ou grave, mais l'insistance de la voix due à la ponctuation.

A ne pas confondre avec :

L'accent tonique

Il se place en français, sur la dernière syllabe d'un mot ou d'un groupe de mots. Dans le cas des terminaisons féminines avec e muet c'est sur la syllabe précédente. Ces mots sont juste avant une césure ou une coupe. Dans le poème de 10 syllabes, en général, la césure se trouve juste avant la 4 e sullabe. La coupe est variable. Il y a également un accent tonique avant la coupe.

« Tant que mes yeux// pourront larmes épandre mais jamais sur un « e » muet

A l’heur passé // avec toi regretter,

Et qu’aux sanglots// et soupirs résister

Pourra ma voix,// et un peu faire entendre,

// = césures à la 4 e syll. L'accent tonique est juste avant sur la voyelle. Ex le « eu » de yeux

Toujours avec louise Labé :

Claire Vénus, qui erres par les cieux, | dans la syllabe nus, c'est la voyelle qui est accentuée, le « u »

Entends ma voix | qui en plaints | chantera, | Avant chantera, il s'agit d'une coupe

Tant que ta face | au haut du ciel | luira, | coupe après « ciel »

Son long travail et souci ennuyeux. |

Mon oeil | veillant | s'attendrira bien mieux, | Après « mon oeil » c'est une coupe
Et plus de pleurs | te voyant | jettera. | après « pleurs » césure, après voyant coupe

Mieux mon lit mol | de lar_mes | baignera, | mieux prononcé en synérèse, pour avoir 4 syll

De ses travaux | voyant témoins tes yeux. | Après travaux, c'est une césure
 

Les traits verticaux marquent les coupes et les césures. Comment savoir où mettre la coupe ? Pas facile = question de musicalité sur la fin d'un mot qui parît important.

Si on avait un alexandrin, la césure serait à la 6 e syllabe.
J'ai mis en gras la syllabe accentuée, mais c'est la voyelle en réalité qui est accentuée. A l'oral, eu, an, ieu (synérèse ou diphtongue) on, an etc... sont des voyelles par leur prononciation..

 

Le rythme

La césure, le plus souvent fixe, marque le point de séparation en deux parties d’un vers. Le rapport entre ces deux parties peut être :un rapport d’égalité (4//4)dans l'octosyllabe, un rapport (4//6 dans le décasyllabe), un rapport fixe (6//6 dans l’alexandrin classique). Chacune des deux moitiés de l'alexandrin s'appelle un hémistiche.

La coupe

C'est une pause dans le vers. Ele se situe après chaque syllabe accentuée, après une ponctuation aussi. Les vers longs comportent plusieurs coupes , la césure en est une.L'accent tonique est en résumé avant une coupe, une césure ou en fin de vers, sur la dernière voyelle. ( Sauf « e » )

L'enjambement

Quand la pause finale du vers révèle un sens incomplet et que l'on doive lire le vers suivant pour compléter le sens, on dit qu'il y a enjambement.
Llabé :
Ne reprenez, Dames, si j’ai aimé,
Si j’ai senti mille torches ardentes,

Mille travaux, mille douleurs mordantes. Enjambement = au moins tout le vers suivant

 

Le rejet

On dit qu'il y a rejet lorsque le sens du vers se termine au début du vers suivant.
« Ma main pourra les cordes tendre

Du mignart Luth, pour tes graces chanter » = rejet

Le rejet est un peu semblable à l'enjambement, mais il est plus court. Il s'arrête ici à luth, à la virgule.

Le contre - rejet

Lorsque le sens du vers commence à la fin du vers précédent, on dit qu'il y a contre - rejet.

« Souvenir, souvenir que me veux-tu ? L’automne

Faisait voler la grive à travers l’air atone ( Verlaine) »
Un seul mot l'automne appartient, pour le sens, au vers suivant = contre rejet


 

Les allitérations

« Nous ne pouvons pas aller au Japon.
Viens au Mexique !
Sur les hauts plateaux les tulippes fleurissent
Les lianes tentaculaires sont la chevelure du soleil
On dirait la palette et les pinceaux d'un prince » ( Cendrars)
Allitérations en « t » rouges ; seuls comptent les t qui se prononcent
Allitérations e « r » vertes
Allitérations en « p » roses
Assonances en « ou » mauves
Mots répétés «  les « ???

Allitérations = impression de fouilli dans ce poème

 


 

Deux exercices


 

un sur Baudelaire et un sur Louise Labé qui combinent ( en partie ) un rappel des figures de style et de la versification :


 

Harmonie du soir = alexandrins ( exercice et rappels de figures de style )

.Compte des syllabes dans le poème de Baudelaire : ce sont des alexandrins = vérifier toujours 12 syll
Correction de tes erreurs: Les mots qui se terminent par un « e » muet comme tige afflige, fige s'évapore n'ont pas le même nombre de syllabes tout le temps. A-ffli-ge compte 3 syllabes devant une consonne. Mais deux à l'hémistiche ou en fin de vers. Un cœur ten-dre, tendre a deux syllabes devant virgule et devant qui ( consonne)

 

Voici venir les temps// où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore// ainsi qu'un encensoir ;

 

Voici venir les temps// vibrant sur sa tige = une seule syllbe. Le e de la fin ne compte pas
Chaque fleur s'évapore / /ainsi qu'un encensoir ; idem à l'hémistiche ( 6e syll) = moitié du vers de 12
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;
Valse mélancolique et langoureux vertige ! Chiasme + allitération en « v »

Chaque fleur s'évapore// ainsi qu'un encensoir ; comparaison
Le vi-olon frémit/ comme un coeur qu'on afflige ; afflige 1 syll. Allitération en c qu ; diérèse de vi-o
Valse mélancolique et langoureux vertige ! idem (ique = 1 syll à l'hémistiche = moitié du vers de 12
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.comparaison

Le vi-olon frémit/ comme un coeur qu'on afflige,violon = vi-olon diérèse pour obetenir 6 syl
Un coeur ten/dre, qui hait// le néant vaste et noir !ici dre est une syll car avant virgule et non à l'hémistiche.
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ; comparaison
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige =1 seule syl . Allitération en s sorte de sifflement

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,tendre = 2 syll car devant consonne et pas à l'hémistiche.
Du passé lumineux re cue ille tout vestige ! Recueille 3 syll car devant consonne t de tout
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...1 syllabe ; allitération en s
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

 

Nombreuses comparaisons introduites par comme, tel que ou ainsi que
Que des quatrains
Retour et répétition de certains vers. Nombreuses allitérations, Retour et répétition de certains vers.

Louise Labé 4 siècles plus tard que Marie de France

Sonnets. 1 Toutes les remarques suivantes devront être utilisées pour justifier leur rôle

Ô | beaux yeux bruns, | ô | regards détournés, | Chiasme

Ô | chauds soupirs, | ô | larmes épandues, | champ lescical tristesse

Ô | noires nuits | vainement attendues | antithèse jour nuit + chiasme assonances intérieure des en

Ô | jours luisants | vainement retournés ! |répétition vainement, musique du vers qui chrono le temps

Ô | tristes plaints, | ô | désirs obstinés, |

Ô | temps perdu, | ô | peines dépendues, | allitération des p

Ô | mille morts | en mille rets | tendues, |Hyperbole ; rets = piège comme ceux du braconnier =

Ô | pires maux | contre moi | destinés ! | métaphore

Ô | ris, | ô | front, | cheveux, | bras, | mains | et doigts ! | énumération

Ô | luth plaintif, | vi-ole, | archet | et voix ! | diérèse

Tant de flambeaux | pour ardre une femelle ! |

De toi | me plains, | que | tant de feux | portant, | champ lexical de feu et flamme : feu étincelle

En tant d'endroits d'iceux | mon coeur | tâtant, | flambeau

N'en est | sur toi | volé quelque étincelle. Rythme 2,2,6 opposé au vers précédent : rythme 6,2,2

II

Ô | longs désirs, | ô | espérances vaines, | chiasmes

Tristes soupirs | et larmes coutumières

À engendrer | de moi | maintes rivières, | rivière prononcé en synérèse = 1 syll de moins

Dont mes deux yeux sont sources et fontaines ! | deux yeux = deux assonances intérieures

Ô | cruautés, | ô | durtés inhumaines, |

Piteux regards des célestes lumières, |

Du coeur transi | ô | passi-ons premières, | diérèse  passi-ons

Estimez-vous croître encore mes peines ? |

Qu'encor | Amour | sur moi | son arc | essaie, | rythme 2,2,2,2,2,2 Image angelot amour et son arc

Que nouveaux feux | me jette | et nouveaux dards, | anaphore de nouveau, nouveau

Qu'il se dépite, | et pis qu'il pourra | fasse : |allitération en p

Car je suis tant navrée en toutes parts | allitaration en t

Que plus en moi | une nouvelle plaie, | Allitération en p

Pour m'empirer, | ne pourrait trouver place. | martèlement du p qui accompagne douleur

III

Depuis qu'Amour cruel empoisonna amour et son arc = flèche qui empoisonne et rend fou d'amour

Premièrement | de son feu | ma poitrine, | champ lexical : feu, brûler et métaphore filée

Toujours brûlai de sa fureur divine, | Champ lexical, feu brûler

Qui | un seul jour | mon coeur | n'abandonna. |

Quelque travail, | dont | assez | me donna, | Anaphore

Quelque menace et prochaine ru-ine, | Diérèse

Quelque penser de mort | qui | tout | termine, |

De rien | mon coeur ardent | ne s'étonna. |

"Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie" sonnet de Louise Labé poème que tu devras lire quand tu l'auras acheté. Juxtaposition de deux verbes. = simultanéité des sentiments

Sonnet lyrique, enflammé d'amour et expression des tourments endurés

Lyrique car pronom personnel " je ", expression de l'amour, de la souffrance causée par l'amour

(vis, meurs) forment une antithèse

“Je me brûle et je me noie” = antithèse ; utilise des éléments comme le feu ' amour ) et l'eau ( on s'y perd; “Je” nous décrit ici de nouvelles sensations enflammées

sensations qu'éprouve l'auteur (“molle” et “dure”) = aussi antithèse

Autre sensation, L Labé utilise également une métaphore pour renforcer cette sensation, "je verdoie". Comme l'herbe arrosée. Ici par les larmes.

Champ lexical de la douleur (dure; endure; douleur; peine; malheur) nous montre bien que Labé souffre de cet amour

Le présent de l'indicatif qui a ici une valeur de généralisation. On retrouve encore l'antithèse entre les différentes sensations tactiles qu'éprouve l'auteur (“molle” et “dure”).

'heur = au bonheur

Mignard = charmant
luth = instrument à corde

fors que = excepté


Date de création : 17/01/2023 • 09:29
Dernière modification : 17/01/2023 • 09:29
Catégorie : Poésie
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