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Les écoles que j'ai fréquentées

Les écoles que j'ai fréquentées


* L'école maternelle de Montolivet, dans le XIIe à Marseille
 

Je me souviens d'y avoir été avec ma cousine Monique. Une image floue d'ardoises levées, de mots à écrire, la fierté des mots justes et des bons points me revient...
 

* L'école primaire de Montolivet à Marseille


( espace actuellement occupé par une annexe de la mairie)

 

Je me souviens de l'odeur du vick sur la poitrine, les jours de froid; ma tante nous mettait cette pommade pour que nous respirions mieux lorsque nous étions enrhumées. Par temps de pluie l'impasse se couvrait d'une eau mal évacuée et nous pataugions presque jusqu'aux genoux.
L'école buissonnière ? Et oui je l'ai faite une fois et j'avais entraîné ma cousine. Au lieu d'aller directement à l'école, nous étions passées devant la maison de mes parents. J'y avais vu la voiture. Pourquoi, alors que mon père aurait dû être au travail ? Tout en continuant sur le chemin de l'école, je me posais beaucoup de questions. Était-il malade? En congé ? Il ne me l'aurait pas dit ? Il m'aurait laissée chez la tante ? Au moment de la fermeture du portail de l'école, nous étions retournées chez mes parents, j'avais escaladé la grille. Personne, la voiture d'ailleurs n'était plus là... Mon père avait depuis la guerre les poumons fragiles. Il avait pris froid sur les bateaux et comme il avait été mal soigné, il avait cumulé les pleurésies... Bref, il obtenait facilement des congés, mais je pense maintenant qu'il en profitait pour aller voir des maîtresses... Nous nous sommes mises à errer dans les rues du quartier. J'ai mis la révolution dans la famille, sans oser donner la véritable raison. J'ai été doublement grondée pour avoir entraîné ma cousine avec moi.
Et puis un jour, alors que nous allions à l'école, mes deux cousines et moi, comme j'avais de façon exceptionnelle quelques pièces de monnaie, j'avais souhaité acheter des chewingums et des bonbons, sans avoir à les partager. C'était un fait si rare que je possède quelque chose ! J'avais caché les petites pièces que ma mère m'avait données le Dimanche précédent, j'en avais ajoutées prises à ma tante et il me fallait inventer une histoire pour rendre plausible cet achat. Je n'étais pas très douée pour les histoires !!! Je quittais mes cousines... pour soi-disant choisir un cadeau, pour la fête des mères. Pas besoin qu'on m'accompagne, je voulais choisir seule... Malheureusement mes cousines m'ont attendue, elles ont vu que j'entrais chez le marchand de bonbons. Quelle histoire, seigneur !!! Même le tonton, qu'on voyait rarement, m'avait prise sur les genoux pour essayer de me faire avouer !!!
Et les punitions ??? A tour de rôle, nous devions ranger la classe et nettoyer le tableau. J'étais avec une camarade qui m'avait narguée et qui prétendait que je ne serais pas capable d'écrire le mot de Cambronne sur le tableau. Alors je l'avais écrit, en très gros, au moment même où la cloche sonnait et je n'avais pas eu le temps de bien le faire disparaître !!!
On nous mettait une pancarte dans le dos, lorsque nous ne savions pas bien les tables de multiplication, et nous devions les revoir pendant la récréation. Pourquoi personne ne m'avait aidé à les apprendre chez moi, le Dimanche, ou chez ma tante en semaine ???
Comme je l'ai déjà dit, je n'étais pas une élève brillante, mais moyenne, disons dans les 15 premiers; mais seulement les dix premiers élèves étaient présentés automatiquement au concours d'entrée en sixième, . Pour les autres, il fallait une demande des parents. Or, je vivais chez ma tante et elle a refusé de s'engager... Lorsque j'en ai parlé à mes parents, c'était trop tard, les dossiers d'examen étaient partis. J'ai gardé de cette période une sorte d'humiliation stérile...

 

* L 'école religieuse privée des Chartreux, à Marseille : pour un second CM2

 
J'ai donc redoublé mon CM2. J'étais de la fin de l'année, je n'étais donc pas tellement plus âgée que la plupart de mes nouveaux camarades. J'ai fait une bonne année scolaire. Mes parents m'avaient reprise à la maison et j'ai réussi l'examen d'entrée au Lycée Longchamp de Marseille. Cette année-là l'examen avait été supprimé, mais pas pour les écoles privées.
Je me souviens de certaines camarades. Entre autre des jumelles dont l'une seulement était brillante. Cela a été l'année de ma communion solennelle, émouvante pour ma nature sensible de fillette, et parce que ma mère accordait une grande importance à la religion. Je me rapelle notre sortie en car pour la Vierge de La Garde, les chansons que nous avions chantées : " Que sera sera... "

 

* Le lycée Longchamp de Marseille

A ceux qui avaient redoublé le CM2, il n'était pas conseillé de faire du latin. Cela m'a handicapée plus tard pour devenir professeur de lettres. Il m'a fallu d'abord passer un bac maths et langues pour choisir " lettres modernes avec latin cependant " et non " lettres classiques ". Or, il y avait plus de postes en lettres classiques qu'en lettres modernes (seulement 1 % d' admis ).

Les sixièmes qui ne faisaient pas latin se retrouvaient à l'annexe du lycée. Nous n'allions au lycée que pour la cantine où j'apercevais mes cousines; mais le fait d'avoir regagné la maison de mes parents et mon redoublement; m'avaient un peu éloignée d'elles. D'ailleurs ma tante se moquait parfois de mes premiers goûters " d'enfant gâtée " comme elle disait en riant, que ma mère s'était appliquée à faire les premiers temps...
Mes meilleurs résultats étaient en sport. Première dans toutes les disciplines : sauts, corde lisse, course... Sauf en gym et souplesse. La prof pensait que je le faisais exprès. Mais non.
A11 ans, on m'avait fait passer des tests et on m'avait jugée inapte aux longues études ( déjà cette image d'enfant peu dégourdie me collait à la peau...) et pourtant très habile manuellement... A 11 ans ! J'aimerais parfois que des psychologues puissent lire ces lignes !!! J'ai eu  plus tard une licence et une maîtrise de lettres, avec certificat supplémentaire dans les arts " nobles ", puis j'ai obtenu mon CAP d'institutrice, je suis devenue ensuite PEGC et enfin certifiée de lettres, considérée comme un bon professeur qui passait souvent " au grand choix ". Mon enfance très perturbée par l'éloignement de ma famille, ma rêverie... ont retardé mon épanouissement dans le domaine des études et m'ont laissé une impression de mal être. Depuis j'ai évolué : "Je suis ce que je suis... Je suis comme je suis ". « Deviens ce que tu es. » veut dire : " Sois cohérent avec toi-même ; suis ton instinct ! "

* Pensionnat chez des religieuses Jésuites à Marseille : École Champavier
 

Mes résultats au lycée n'étaient pas brillants. Mes parents ont préféré me mettre, en souvenir de mon CM2 et pour une bonne éducation religieuse ( ceci c'est une idée de ma mère ), dès la cinquième, au pensionnat.
J'y ai, effectivement, fait très vite de gros progrès. D'abord en sport, dessin, catéchisme, puis en mathématiques, anglais et français. Le jeu des prix, des points d'honneur, des mises au point devant la classe, chaque semaine, etc... m'ont encouragée. Dès la quatrième, je passais en tête de classe en anglais, ce qui m'a poussée à faire des efforts dans les autres domaines.
J'avais une amie Jacqueline que j'aimais beaucoup et avec laquelle je me suis fâchée, à cause de mon père. Combien d'amies ai-je perdues à cause de mon père ? !!! Mon père faisait fuir toutes mes amies et surtout la famille de ma mère. Il les maltraitait volontairement...Pour cette Jacqueline la raison a été autre. Nous allions souvent l'une chez l'autre, nous lisions, jouions... C'est elle qui m'avait la première fait entrer dans les guides de France, encouragée à donner des cours de catéchisme... Peu avant la rentrée scolaire, cette année-là, j'avais appris par hasard et avec surprise, je ne sais plus comment d'ailleurs, que la date du premier jour d'école était plus tôt que nous le pensions. Je souhaitais que mon père m'amène chez elle en voiture pour le lui dire. Nous n'avions pas le téléphone et nous habitions assez loin l'une de l'autre. Bien sûr, il avait refusé en disant. " Ce sont des gens toujours fourrés chez les curés et ils sont sûrement au courant. " Phrase typique de mon père. Mais la Jacqueline, humiliée de ne pas avoir été présente le jour de la rentrée, m'en a voulu définitivement.
C'est là aussi que j'ai commencé à avoir des doutes sur la religion. Nous avions, en plus des cours, la messe à l'école, mais elle était facultative. En bonne fille et pour ne pas avoir d'ennuis, j'y allais de temps en temps. D'ailleurs, je ne savais pas si je croyais ou pas, pas encore. Il me semblait que si je devais croire, alors, il fallait s'engager à fond, mais au fond de moi j'hésitais trop. Un matin, la directrice m'avait convoquée. Je me demandais ce qu'elle pouvait me reprocher. Elle m'avait déjà convoquée, une fois, parce qu'avec mon amie Jacqueline, alors qu'à la récréation nous jouions au " ballon prisonnier " avec d'autres, nous avions tenté une expérience, celle d'attraper le ballon ensemble. Elle était pour le ballon une vraie passoire !!! Et pour cela nous nous étions placées l'une derrière l'autre, bras en avant. Mes bras passant nécessairement près de sa taille, mais tendus vers le ballon qui arrivait en force. Seigneur quelle attitude !!! Voilà la raison de ma première convocation. Attitude naïve qui aurait pu devenir volontaire à cause des sœurs !!! J'aime bien me révolter un peu...
Et bien, cette fois, la directrice me convoquait parce qu'elle trouvait que je n'allais pas assez souvent à la messe. Ce jugement m'a révoltée. La messe était " facultative " !!! Et de plus j'y allais parfois, je communiais, j'étais sage... Je suis timide, réservée, mais têtue. Depuis ce jour je n'y suis plus allée, du moins à l'école, et pendant la semaine. J'y allais avec ma mère, le Dimanche, notre seule sortie pendant que mon père allait... Allait où d'ailleurs ??? !!! Un mois passa ainsi; puis un jour la directrice entra dans la classe pour nous dire qu'un professeur était absent et que la messe serait donc obligatoire. Toutes mes camarades  de troisième se sont levées et je suis restée assise. La directrice très froide m'a dit : " Vous irez dans la classe de sixième pour la matinée. " Et j'y suis allée. Mais je n'ai pas cédé pour la messe.
Malgré mes progrès constants, le bac je ne l'ai pas eu cette année-là. pour trois raisons. Mes nombreuses activités comme cheftaine chez les guides, une mauvaise orientation et un manque d'organisation et de surveillance. Il y avait deux parties pour le bac. En première j'avais choisi mathématiques et langues, et je n'étais pas particulièrement bonne en maths, du moins à l'époque. Pourquoi avais-je choisi maths et langues ? Et bien parce que je ne pouvais pas faire "  lettres classiques " sans latin. Handicap que je trainais depuis le CM2. Et "langues " parce que j'envisageais donc un avenir dans les lettres modernes, avec langues étrangères. Voilà le piège des orientations imposées !!!

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École Champavier

* Lycée sainte Marie Blancarde Marseille pour le bac
 
C'est là que j'ai fini par obtenir mon bac. Quels souvenirs ai-je gardé de ce lycée privé ? La camarade qui chantait si bien et se disait fiancée à Jésus. Le prof de maths dont les deux enfants étaient morts accidentellement; l'un en escaladant dangereusement une montagne, il avait dévissé; l'autre en traversant la route pour prendre une photo avait été happé par une voiture à grande vitesse. Deux messes émouvantes... La religieuse qui voulait me confier une aveugle pour la guider à la fac... et je n'avais pas su refuser.
J'ai fait des progrès fulgurants, surtout en lettres, en philo et en anglais. Mes profs lisaient souvent mes dissertations devant la classe.

 
* Faculté des lettres à Aix en Provence : lettre modernes jusqu'en Maîtrise
 

La même religieuse ( celle qui m'avait confiée la jeune handicapée ) à laquelle j'avais écrit pour lui parler justement de cette jeune aveugle, de mes difficultés à supporter cette charge à cause de ma timidité, de mon besoin de rencontrer d'autres camarades, de sortir de ma réserve, de profiter enfin de la fac, de cette semi-liberté... et qui m'avait répondu : "Seigneur, je vais prier pour vous. " !!!
Je m'étais vite sentie, en effet, un peu égoïstement prisonnière de cette bonne action ( BA chez les guides !). Les ricanements au bruit que faisait le braille dans les amphis, l'obligation de la guider par le bras dans les couloirs et les espaces ouverts, le fait qu'elle ne devait pas faire la queue dans les cantines et les restaus U... nous séparaient de tout.
Qui m'en a donné l'idée ? Je ne sais plus, mais des étudiantes diverses ont accepté de partager cette tâche avec moi. Nous nous répartissions les demi-journées de responsabilité et j'ai pu ainsi connaître d'autres camarades : en particulier Régine, devenue institutrice et artiste peintre.
J'ai connu Mai 68 bien sûr... Mais j'ai sagement étudié de façon à obtenir régulièrement mes diplômes. Je me souviens aussi avoir dépassé des camarades qui avaient eu le bac bien avant moi, mais sans doute moins de ténacité, moins de maturité, moins de culture de base. Un redoublement à la fac était grave, le second ne pardonnait pas, c'était la porte. J'ai terminé ma maîtrise avec mention et j'ai même commencé des certificats de spécialité en art... Mais il fallait entrer dans la vie...

http://www.trombi.com/?AdrHId=3865

http://copainsdavant.linternaute.com/


Date de création : 07/01/2022 • 15:30
Dernière modification : 07/01/2022 • 15:30
Catégorie : Ma vie
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