Vieux courrier et vieux souvenirs de famille
Émilie Jauze
Émilie a été une personne importante dans ma vie :
* Elle était tante de mon grand-père Suisse donc grand-tante de mon père Roger
* Elle était tante de mon père par alliance car elle avait épousé son oncle, Louis Jauze de Saurat Ariège. Le frère de sa mère Georgine.
* Elle a aussi joué le rôle de mère adoptive pour mon père. Elle l'a élevé depuis l'âge de 6 ans à peu près.
* Elle me servait donc de grand-mère paternelle.
Louis Jauze, l'oncle, son époux
a écrit en 1938
J'ai passé la visite et on m'a trouvé le coeur malade ( dilatation à la base ). Je ne pourrai plus faire de vélo.
Suite des problèmes de santé de Louis. Je suis à l'hôpital j'ai attrapé une pneumonie, j'étais congestionné par le froid. « Tu reviens de loin a dit le toubib. Si tu n'avais pas été résistant de constitution, tu y avsis droit. »
Julie née Jauze et Angélique ( sa fille ) Grand
Pour une raison inconnue de moi, Julie s'appelait en réalité angélique ou Angélique ? C'était la tante de mon père, la sœur de sa mère Georgine. Elle a toujours vécu à Saurat.
Le grand-père Mauri de Gestiès ( Ariège ) et son épouse
Maury de Tarascon sur Ariège
Le concert commence par des artistes blessés et des Demoiselles de la Croix rouge pour celui qui ne souffre pas comme moi. c'est tout à fait beau. cela fait oublier le terrible temps que l'on a passé sur le champ de bataille. ( Marseille Juin 45 ) ?
D'après le journal " l'écho des sports " Madagascar et îles et dépendances ( hebdomadaire illustré ), le vendredi 18 Mai 1923, mon grand père a participé au premier match du championnat de rugby avec l'équipe vainqueur du racing club de Tananarive.
D'après ma mère qui le tenait de Madeleine Azénor, ce serait un noble de Paris M. de Bois Bessan qui aurait eu un enfant avec notre ancêtre Manon, appelée alors une roturière. Melle Parent dansait dans les cabarets. Il n'a pas voulu se marier avec elle et l'a envoyée à l'île de la Réunion à St Denis où est né l'arrière arrière grand- père : Parent Pierre-Auguste-Magloire.
Ce noble se serait bien plus tard rendu à l'île de la Réunion pour connaître son fils. Il l'a trouvé intelligent et bien élevé, il désirait à ce moment-là lui donner son nom. Le jeune homme aurait répondu : " Je ne vous connais pas, c'est ma mère qui m'a élevé, je garde son nom. "e
Je te dirai maintenant quelques mots sur ma santé. Je n'ose pas trop crier victoire. Mais je suis bien tout à fait sans une moindre douleur de mon opération. Je grossis beaucoup et le courage ne me manque pas à remplir ma tâche toute pleine de grosses responsabilités. J'espère que ma lettre te fera plaisir et qu'elle te trouve ainsi que tes chères fillettes et tous les tiens en bonne santé. Vous gelez en ce moment alors qu'ici nous brûlons. Cependant je n'ai pas beaucoup à me plaindre de la chaleur par ici. Allons, je t'embrasse bien affectueusement ainsi que tes fillettes à qui je souhaite toujours beaucoup de courage à l'étude, il n'y a que cela aujourd'hui. Mon souvenir à tes père et mère...
Rivière des Galets Possession
Ma chère sœur,
Oui, je dois secouer ma paresse d'écrire. Ce n'est pas que je t'oublie, non, loin de là car ma pensée est souvent, très souvent avec toi. Tu es ma plus propre ( proche ? ) parente avec tes deux fillettes, mes seules nièces. Je me considère seule aussi avec mes enfants car la belle-mère n'est plus pour moi ce qu'elle était du temps de nos défunts. Sa nièce l'accapare tout à fait et je me vois seule à la Rivière des Galets avec mes 4 enfants. Depuis Mars j'ai repris mon poste à cette école qui est mixte et qui compte beaucoup d'élèves en Décembre, j'ai fermé l'école pour les grandes vacances. J'en comptais 87 et toujours une classe unique de tous les cours jusqu'au certificat. Je suis seule, bien logée dans la cour même de l'école avec un grand jardin et passant dans la cour un grand canal, presqu'un bras de rivière que la Commune a fait entourer d'un fil galvanisé pour qu'il ne m'arrive pas d'accidents avec les jeunes enfants. Il y a du travail comme tu penses mais je suis mon maître faisant mon devoir avec conscience. Je ne suis pas ennuyée de mes chefs et la population m'estime beaucoup de sorte que je me trouve bien. Les premiers temps nous avons eu à lutter avec la fièvre avant de nous acclimater. Marcel a été le plus secoué de tous ainsi que Suzanne qui a fait de Mai à Juin une grand maladie qui a failli lui coûter la vie. Elle semble prendre le dessus maintenant qu'elle est formée. Cela lui a fait du retard pour son certificat d'études. Aussi je l'ai gardée avec moi et elle travaille pour se présenter en 38. Les autres se portent bien. Félix, je le garde à l'école jusqu'à son engagement dans l'armée. Il ne veut pas beaucoup se donner la peine d'apprendre et c'est un beau gars de 16 ans qui pèse 56 kg et qui mesure 1 m 57. le petit René ressemble de façon étonnante à notre cher petit Jean de physique, de manières encore plus.
due jusqu'à maintenant avec les affaires mortes du moment. Ce sera ce que Dieu voudra. L'anniversaire de la mort de notre cher papa approche. Nous comptons tous aller à la messe que nous faisons dire pour lui. Hélas deux ans, il me semble qu'il 'est encore là.
Je te réunis à tes fillettes pour vous embrasser affectueusement, je n'oublie pas tes père et mère à qui tu présenteras les bons souvenirs de nous tous ici. Les enfants envoient à leurs tante et cousines de bons baisers.
Mes amitiés à la famille de Marseille. Par le prochain courrier j'écrirai un peu à tante Marie qui devient Bichette. La vois-tu quelquefois ?
Ta sœur et amie
Laurence
et continuer à avoir des gâteries de ta bonne maman qui sait récompenser ses petites chéries qui sont sages et travaillent. Mes deux petites ont sous les yeux de beaux exemples de leurs bons parents qui tous travaillent sans défaillir, vous-même ma bonne Léoncie, que de fatigues, que de déplacements journellement. Dieu vous aidera dans votre lourde tâche; car vous méritez une belle récompense.. La plus belle serait de voir mes chéries grandir et arriver à leurs études afin qu'elles soient des femmes débrouillardes qui sauront diriger avec goût leur intérieur.
Je clos mes quelques lignes bonne Léoncie, en vous souhaitant ainsi qu'à vos chers parents, une bien bonne santé. Embrassez bien mes deux chéries et rappelez-leur toujours leurs vieux parents éloignés qui les aiment bien.
Votre père et ami dévoué, Raphaël Parent
Ps Laurence se montre toujours ici.
Alex est toujours sans emploi. Il pense rejoindre les TP. Mais rien encore.
Poste à la Rivière des Galets; quelle était sa surprise de trouver son habitation et son école toute découvertes. Elles ont été aplaties. Impossible de continuer à y habiter. En présence de ces ruines, le Maire de ... qui lui-même a subi de grosses pertes a laissé l'initiative à Laurence de chercher un immeuble en location propice pour son habitation et son école. Monsieur le chef de service de l'institution publique se trouve en présence de nombreux cas semblables. Le pauvre homme ne sait plus où donner de la tête.
Laurence se plaint également des mauvaises odeurs de pourriture que l'on respire à pleins poumons, ces mauvaises odeurs proviennent des animaux crevés pendant le cyclone : porcs, chiens, chats, ânes, bœufs, chevaux etc, etc..;C'est un endroit où l'on fait beaucoup d'élevage et les malheureux éleveurs ont beaucoup perdu d'animaux. Il faut craindre la peste; ce serait encore un fléau qui ferait autant qu'une épidémie.
Devant la situation de ma pauvre fille, j'ai dû garder à la maison les quatre enfants que nous mettons à l'école à St Denis. heureusement qu'ils sont en bonne santé. Ils ont bien profité de l'air pur d'Hell Bourg. Nous pensons bien qu'avec leur bonne santé ils lutteront pour leurs études et pour résister contre cette terrible chaleur . Quand ils arrivent vers les 4 h 1/2, nous leur faisons prendre un grand bain froid qui les ranime.
Et mes deux petites chéries, elles aiment toujours leurs études, ma bonne petite Mireille qui est entrée dans la classe du certificat, en 1 ère division, je suis certain qu'elle peut suivre cette classe sans ennui et qu'elle s'efforce de vous donner satisfaction.. Continue-t-elle à bien profiter des leçons à tricoter, arrive-t-elle à faire des petits chaussons et des bonnets. Oh que je suis fier de mes deux petites chéries. Ma bonne petite Rosette suivra bien sa grande sœur...
( lettre entourée de noir )
en plein mauvais temps, il y a un cyclone annoncé. Je t'assure que j'ai le cafard. Que se passera-t-il à St Denis où j'ai laissé les enfants. Félix seul m'a accompagnée ici. Oh quand on n'a plus ni papa, ni frère, ni mari et que l'on sent le poids de toutes les responsabilités, c'est angoissant pour une femme.
Allons, bien des caresses aux enfants, des choses aimables aux tiens à toi et aux petites les meilleurs baisers de nous tous.
Laurence
Champ Borne
28 Juin1934
Ma chère Léoncie,
Voilà quelque temps que je n'ai pu t'écrire, je t'assure que ce n'est pas de l'oubli, mais avec le travail ! Quand je dis le travail, je n'exagère rien, avec mon intérieur, mes enfants et mon école, j'ai amplement mon compte. Nous sommes en fin d'année scolaire et le travail est sérieux. J'en avais une pour être présentée à l'examen du C. E. P. et il a fallu travailler rudement pour avoir un bon résultat. Elle a été heureusement reçue. L'école ne compte que 36 élèves mais il y en a de tous les cours depuis les débutants jusqu'au Certificat d'études. J'ai donc de quoi faire pour donner à chacun
Le 3 Mars 1937
Ma chère sœur,
Je n'ai toujours pas de bonnes nouvelles à t'apprendre. Moi qui pensais aller en changement d'air à la Plaine des Cafres pour me refaire la santé si ébranlée, depuis quelques temps, je me suis étiolée davantage avec la fatigue, la maladie, le chagrin. J'ai eu trois de mes enfants bien malades, d'accès... ( lettre entourée de noir )
une fois l'année en Février.
Parlons un peu maintenant de nos affaires de maison. Je crois que cela finira bientôt. C'est plus compliqué que je ne le pensais. On n'a jamais fini de leur donner des renseignements, des signatures, de leur fournir toutes sortes de choses. Dernièrement le notaire m'a fait venir au téléphone pour me demander de lui indiquer deux personnes qui avec les pièces que tu lui a envoyées, c'est-à-dire procuration je crois, te tienne ici de lieu et place; l'un pour toi, l'autre pour les enfants. Cela m'a un peu embarrassée, moi qui n'ai pas beaucoup de relations; alors, après quelques démarches nous avons pu avoir M. Sisahes pour te représenter et M.Tolnard des travaux publics pour tes enfants. L'autre jour, par tonton Auguste, il me faisait savoir que tout était en ordre et que 1 mois après cela allait finir, car j'en ai du soucis avec toutes ces choses de loi, de notaire, de tribunal. J'appréhende les ennuis et les gros frais d'avance. J'en fais déjà le sacrifice car je ne voudrais pas avoir de dettes sur le dos. Notre maison du Butor reste invendue.
St Louis le 4/3/59
Voilà plusieurs courriers que je n'ai pas le plaisir de vous lire; à quoi attribuer votre silence. Je me fais mille réflexions. Serais-ce la maladie ou vos occupations multiples qui sont cause de votre mutisme. Le courrier " leconte de l'Ile " attendu dans trois jours m'apportera j'espère une lettre de vous. Combien je serais heureux de vous lire et de savoir vous tous en bonne santé ainsi que tes chers parents.
ici la santé est assez bonne. la chaleur est accablante. Nous craignons encore le mois de Mars, combien un second cyclone serait pour la colonie entière funeste. déjà nombreux sont ceux qui pleurent leurs morts et qui sont sans abri. Réellement ma chère enfant, la colonie est bien éprouvée. les hôpitaux ne désemplissent pas. les blessés du cyclone sont nombreux. c'est une pitié.
Rivière des galets
Mon petit Jean-Marie dont le coeur était plus faible n'a pu résister. Il nous a été enlevé le 20 Janvier. je t'assure que ce sont des coups dont on ne peut se remettre. Un enfant de 7 ans 1/2. Sauvé l'on peut dire qui savait lire couramment. Il faisait sa 2 e année de cours préparatoire. Le plus prévenant de mes garçons. le plus débrouillard; c'était lui qui allait chercher le pain, faisait les commissions avant de partir pour l'école. En moins de 12 h il est tombé dans le coma et c'en était fait de mon cher petit. Il est mort le lendemain à 2 h 35. terribles moments à passer pour une maman. C'est te dire si je suis forte. Le courage plutôt que la raison me teint debout.
J'ai été déplacée et envoyée à la rivière des galets mon ancien poste de 31 - 33. Seulement les bâtiments sont neufs et bien confortables. J'espère chère soeur recvoir de tes bonnes nouvelles ou plutôt excuse mon écriture et le décousu du style j'ai une tête bourrée
Le 24/ 7/ 98 : Nous avons des pluies... Nous avons rencontré Claude Parent et sa mère. Claude a la peau sombre et les yeux bleus. Il a des problèmes de hanches, il refuse d'appeler ma cousine Claude. Pour lui ce ne peut être que Marie-Claude. Sa mère a été assez réticente pour nous recevoir, elle m'a paru assez aigrie ???
2010 à Madagascar : des pluies importantes qui arrivent avec un mois d'avance. Impossible pour le moment de visiter Tananarive !?
Saurat et famille
À melle Georgine Jauze Éliaçin
Le 6 - 1 - 15
Chèe amie,
Je fais réponse à votre aimable carte que je viens de recevoir. Je vous remercie ainsi que vos parents des sentiments de bonheur et de prospérité que je viens de lire...Je vous en " envoie, dédie ? " de même. Nous nous amusons bien quoique enfermés " en ce moment ".
Je finis ma carte , le concert commence par des artistes blessés et des demoiselles de la Croix rouge pour celui qui ne souffre pas, comme moi, c'est tout à fait beau, cela fait oublier le terrible temps que l'on a passé sur le champ de bataille. Comme le temps me fait court pour assister au concert je finis. Je vous en dirai plus long demain
Mes plus sincères amitiés
Votre ami tout dévoué pour vous
? Laureas ?
Rouzeau, aviateur, cousin de l'oncle Louis Jauze et son demi-frère, Georges
Angèle de Saurat, fille de Julie Grand, cousine de Roger Dutoit et son petit frère Raoul
La plupart des photos ont été faites à Tarascon sur Ariège
Famille de Saurat ( Ariège ) sur son banc : ma grand-mère Georgine en robe blanche, sur les genoux de mon arrière-grand-mère, mon arrière-grand-père, le barbu avec son chapeau, la tante Julie derrière avec son chapeau et le frère ( sur la photo de droite ), le jeune Louis Jauze, oncle de mon père Roger Dutoit
La famille de Saurat, au centre Julie et son mari, sans doute Raoul le garçon, à gauche on dirait mon arrière grand-mère
Marseille et famille
Rose-Marie, mère de Danièle : confirmation et communion
Roger père de Danièle
Ce que ma grand mère écrivait à ma mère
Dans une lettre à une religieuse ma mère dit que nous l'invitons souvent à venir chez nous. Mais ma mère dit qu'à Marseille elle voit ses amies, alors que chez nous " elle ne voit jamais personne " !!! Non seulement sa fille, son gendre, les enfants et petits enfants, la famille entre autres !
Quand j'ai écrit mon premier roman Léontine m'a znvoyé cette lettre d'Amérique :
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