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La liberté

La liberté

Avez-vous éprouvé le sentiment d'être libre?
Avez-vous éprouvé le sentiment de ne pas être libre ?

Sens quotidien du mot liberté : faculté d'atteindre certaines fins

Sens philosophique : capacité d'autodétermination.

" Un acte est libre dans la mesure où je me reconnais en lui " dit Gabriel Marcel


Ambiguïté du mot liberté

En fait, s'il est vrai que " jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'occupation allemande " ( Sartre ), l'obéissance passive est le gage de la non-liberté.
Forme élémentaire = liberté d'action ou de mouvement. L'absence de contraintes est un leurre.
Ce devrait être aussi n'être esclave ni des instincts, ni des coutumes, ni des passions...
Pour Rousseau, la liberté naturelle de l'homme implique une dépendance envers cette nature. Il n'est pas de liberté sans contrainte. Si l'homme en société dépend d'autres hommes, et c'est réciproque, il s'agit souvent d'un contrat de travail ou autre. La force ne fait pas le droit. Le contrat devrait être délimité librement de la part des deux partis.

On parle si souvent de liberté de nos jours et celle-ci a si souvent été décrite dans la littérature que l'on ne saurait y penser sans superposer des idées venant de réminiscences littéraires. L'élève de J. P. Sartre était libre de choisir entre la Résistance et la Collaboration, entre le départ pour les forces françaises libres et le fait de rester au lycée. Le héros de " l'étranger " de Camus dit : " Je suis libre de tuer l'arabe ". Pourtant la liberté comme la contrainte sont riches de variations. Quelle valeur faut-il leur accorder ?

La notion a évolué. Pour Kojève, la conscience libre peut tout nier, tout ce qui peut éloigner de la liberté totale.

La conscience de la liberté :

La conscience de la liberté est ce qui caractérise l'homme même, la Sage, le héros et le saint sont en effet ceux qui ont le plus souvent éprouvé le sentiment d'être libres. La création ne saurai se faire sans cette conscience de la pleine responsabilité de ses actes. l'acte libre est comme la libération de ce moi profond qui n'agira qu'une ou deux fois peut-être dans toute une vie.
Le sentiment de la contrainte est beaucoup plus enrichissant que celui de la liberté. car sentir ses limites, c'est vraiment progresser. La conscience de l'échec peut être un breuvage amer mais tonique pour la conscience, sentir l'obstacle c'est déjà commencer à le surmonter. La conscience de l'&chec pour l'échec, la masochisme du névrosé, la mauvaise foi du perpétuel vaincu sont uautant de tentatives infructueuses ou stériles.r
Prenons un exemple d'élève qui a un choix d'option. Rien ne l'empêche de choisir ce qui l'ennuie le moins ou ce qui l'attire le plus...Mais il hésite. Indétermination ? Acte volontaire ? L'élève passe par plusieurs étapes : motivation, délibération, décision, exécution. Puis soudain, ne se sentant pas assez libre, il va prendre l'option qui le motive le moins. Simple acte gratuit, entièrement libre croit-il.

Et bien ce n'est pas un acte libre car il a été victime d'une autre motivation tout aussi déterminante, l'idée de faire ce qu'il n'avait aucune raison de faire. Dans ce cas l'élève semble libre parce que rien n'est intervenu pour l'empêcher de faire ce choix. Cet élève n'est pas non plus poussé par le désir d'agir gratuitement. L'acte libre est celui qui obéit à une décision réfléchie, prise en connaissance de cause.

Pourtant si l'on peut parler de décision raisonnable, ce n'est pas vraiment une décision libre. Un acte ne peut être vraiment libre que " si la personne se reconnaît en lui " dit G. Marcel. Il faudrait alors pour être libre avoir rompu toute espèce de rapport avec la vie en société. Il faudrait vivre seul ou enfermé. Il faudrait alors réfléchir en s'isolant, approfondir la connaissance de soi !!!

La conscience de la contrainte :

L'élève a un examen. Il s'est inscrit, il se sent obligé d'y aller. Est-il libre de ne pas y aller ? Oui, mais il aurait été éliminé de la compétition pour les études. Paradoxe de Sartre : " Nous n'avons jamais été aussi libres que sous l'occupation allemande " ?! ( Sartre ). L'obéissance passive, c'est la non-liberté.
Si on me dicte une décision, si je ne réfléchis pas, si je ne repense pas la décision, c'est de la non-liberté...
Si je ne me révolte pas, si je ne proteste pas, si je ne discute pas, c'est que je me laisse faire et que je cède à la volonté d'autrui. C'est une attitude passive.
Y a-t-il de la contrainte dans la passivité ? Non. l'apathie est négative, elle n'est rien. Lorsque je me laisse glisser vers une décision prise par un autre, lorsque je me décide par autosuggestion, il n'y a pas véritablement le sentiment de ne pas être libre. Il y aurait plutôt carence de sentiment; absence totale de la moindre pensée personnelle.
Pourtant, si j'analyse le fait, je ressens un échec. De même le mauvais artiste qui n'arrive pas à faire un beau tableau ou un beau poème ressent le sentiment d'échec. Il n'est pas libre, il est dans l'échec. Notre liberté est bien limitée.
 

Pouvons-nous être libres ?

Pourtant la conscience de la liberté a toujours été une des caractéristiques de l'homme. Certains reconnaissent le sage, le héros ou le saint. Ces hommes-là ont eu une décision à prendre et ont été conscients d'un moment de liberté. Sans doute le véritable artiste doit-il passer par cette pleine conscience du choix de ses mots, de la pleine responsabilité de ses actes. Sartre a insisté sur cette attitude : l'homme se sent libre, seul, responsable lorsqu'il est " injustifiable et sans excuse ". Plus l'acte est libre, plus sa valeur est grande. Ne pas confondre libre et gratuit. L'acte libre est comme la libération du moi profond qui n'agira qu'une ou deux fois peut-être dans une vie.

Mais le sentiment de la contrainte est beaucoup plus enrichissant encore que celui de la liberté, car sentir ses limites, c'est vraiment progresser. La conscience de l'échec est amère, mais elle peut être tonique lorsqu'on a la force de le surmonter. Sentir l'obstacle, c'est déjà commencer à le surmonter. La mauvaise foi du perpétuel vaincu est stérile alors que les essais, les erreurs peuvent donner à l'homme le désir du progrès. Celui qui se sent dépassé peut avoir envie de se surpasser.
L'échec pousse à être dynamique.
L'homme enchaîné aspire à la liberté...
L'homme libre ou qui se croit libre, se complaît dans sa liberté et devient déjà esclave de cette complaisance. La liberté est donc inertie ou alors elle n'est que comme un don fugitif et sa possession est le début de sa fin.
Il ne faut pas non plus se fier à l'appréciation de soi de chaque artiste. Léonard de Vinci n'était jamais conscient d'avoir bien fait tandis que d'autres qui ne le valent pas, sont enchantés de leur œuvre. Le sentiment de son libre arbitre n'est guère plus sûr. L'angoisse de l'échec, la conscience de nos limites, le déni quasi inconscient de certaines choses modifient notre interprétation. Il faut admettre en fait que nous sommes tous candidats à des échecs éventuels, à des refus...La contrainte conduit souvent à se dépasser. La déception annihile les réactions positives.

La conscience de la liberté n'est rien si elle n'est pas utilisable. La liberté ne sera pas à cheval entre la contrainte et la déception, elle sera une conquête permanente.

La valeur de la conscience de la liberté tient compte de notre responsabilité. Il faut se sentir responsable pour que la liberté ait un sens. Elle n'est pas acte gratuit ou stérile.


Fatalisme et déterminisme

sont opposés à l'idée de liberté. Pour Spinoza il n'y a dans l'être aucune volonté libre. Pour les fatalistes, tout ce qui peut arriver dans le monde est écrit ou prédit et on n'y pourrait rien, malgré les efforts. Il fait appel à une puissance mystérieuse. Superstition, pensée irrationnelle qui enchaîne l'homme à un destin. De manière plus profonde, la personne peut se réaliser en suivant la logique d'un caractère, parfois un peu le poids de l'hérédité, mais chacun devient " ce qu'il est ". ( Héros romantique ). Mais c'est une excuse qui conduit à la paresse.
Déterminisme ? On ne peut appliquer à la conduite humaine un modèle scientifique conçu pour les phénomènes physiques, car l'homme doit rester libre et doit et peut à tout moment choisir, ou même modifier les conséquences d'un certain déterminisme, jamais total.


Liberté et raison

La raison, c'est l'idée claire. Selon Descartes, l'homme se libère par son intelligence et par son savoir. La liberté obéit donc à la raison. Pour Descartes encore, la liberté a deux degrés : un pouvoir de choisir, mais aussi une irrésistible adhésion à la suite de l'idée claire, de la raison, de l'évidence.. La véritable liberté est rationnelle. " Afin que je sois libre, il n'est pas nécessaire que je sois indifférent. ( Descartes )

Pour Kant dans " fondement de la Métaphysique des mœurs", et " critique de la raison pratique ", "la liberté prouve l'autonomie de la volonté. La raison dicte une loi morale universelle. La volonté s'incline devant les désirs sensibles. L'esprit a un pouvoir sur le corps. La liberté du sage est obéissance au devoir.


La liberté existentielle ( Sartre )

L'homme fait perpétuellement des choix. Il est et il devient ce qu'il se fait lui-même. Il a à tout instant le pouvoir de dire oui ou non. L'inconscient même n'existerait pas. Il dépouillerait l'homme de son libre choix..


Liberté et responsabilité

La liberté totale devrait supposer la responsabilité totale.
Elle devient dans ce cas pour certains fardeau ou négligence, insouciance !!!Selon Sartre, nous sommes condamnés à être libres.


Conclusion : La liberté n'est jamais un bien que l'on possède définitivement. Platon : " Chacun est responsable de son choix ". L'homme se libère par son intelligence, son savoir et par sa volonté et son travail. Un travail, pas un esclavage !!!
L'expérience de la liberté est-elle déjà une profession de foi ?


Savoir être heureux, savoir être libre même en prison = vies intérieures

 Chacun de nous naît  encombré par l'atavisme, l'hérédité, les mémoires de l'ethnie, ainsi que par diverses caractéristiques physiques et mentales. Les éducations parentale, sociale, scolaire, philosophique, religieuse, morale nous sont imposées. Mais opérées ces déductions, les trois quarts de notre vie intérieure sont disponibles et suffisants pour que l'intelligence et l'affectivité puissent s'épanouir librement,  pleinement lorsqu'on les y autorise. L'inverse de la liberté est évidemment, l'emprisonnement. Beaucoup deviennent leur propre prison ou leur propre prisonnier.

 A l'instant où l'esclave décide qu'il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent. - Gandhi

Agir librement, c'est reprendre possession de soi, c'est se replacer dans la pure durée. - Henri Bergson

 
Qu'est-ce que cette liberté? C'est une indépendance intérieure. C'est celle qui me permet d'oser être moi-même, en tout temps, avec toutes les personnes qui ont de l'importance à mes yeux. Je crois que chaque personne aspire à cette liberté. Je crois même que chacun d'entre nous travaille assidûment à la gagner. Cette liberté correspond à l'idée qu'on se fait d'être bien dans sa peau : on opte alors pour renoncer " à être comme on voudrait être " avec son conjoint, son fils, sa mère... D'autres fois, l'abdication est catastrophique. Ne parvenant pas à être bien dans notre peau, on opte pour les anti-dépresseurs, les anxiolytiques, l'alcool, devenir une bête de travail...
 
Par quel chemin est-il possible de devenir bien dans sa peau et satisfait de sa façon d'être dans toutes ses relations ?

Il n'y a pas de recette miracle.

Si la réponse à cette question se fausse par les peurs de tous ordres : les angoisses, les névroses, les craintes de ne pas " faire comme tout le monde ", le respect tétanisé de l'opinion d'autrui, de ce qui se fait ou ne se fait pas, la colère de se sentir affectivement prisonnier crée un blocage. Ce qui renforce notre sentiment de solitude, de mal-être. Nous sommes révoltés, pas heureux !
En insérant dans notre vie des convictions nous commençons à devenir les acteurs de nos vies.
Les clefs de mon bonheur, de ma réalisation et du sens de ma vie sont liées à cette liberté intérieure.
D’abord regardez avec lucidité ce que vous êtes : pour cela, vous devez être convaincu que les jugements des autres ne sont absolument pas fondés. Les mots sont porteurs de sens. Mais quand la personne dit, entend ou même lit les mots, elle  leur donne le plus souvent le sens qu’elle porte déjà en elle. Et elle passe ainsi à côté du vrai sens. Celui qui ne se voit pas lui-même n’arrête pas de parler des autres. Il passe son temps à repérer et à mépriser en autrui des fautes et des faiblesses qui sont en fait camouflées et refoulées en lui-même.
Vous êtes donc ce que vous êtes. Chaque chose est comme elle est. C’est vous qui la faites apparaître bonne ou mauvaise, agréable ou pénible. Donc, d’abord acceptez-vous vous-même. Quand vous ne vous acceptez, un conflit surgit entre ce que vous croyez être et ce que vous êtes vraiment. Vous êtes responsable de votre bonheur. Vous seul et personne d’autre. La réalisation de Soi dans la liberté intérieure est un bonheur profond et permanent; elle est le but de la vie. L'aspirant à cette liberté  doit avoir un intense désir de libération.


Nature et liberté

" On ne commande à La nature qu'en lui obéissant "  disait Bacon, ce qui signifie que la liberté humaine prend son point d'appui sur l'ordre de la nature. L'homme se libère par son intelligence ( le savoir ) et par sa volonté ( le travail ). ( Descartes, Comte, Alain ).

Volonté et liberté

L'acte volontaire

Conscience et volonté

La psychologie classique distingue dans l'acte volontaire quatre moments : la conception, la délibération, la décision et l'exécution. Cette description est sans doute artificielle, mais elle montre bien la part de la conscience dans l'acte volontaire. L'activité réflexe, instinctive ou machinale est sans conscience : par opposition l'acte volontaire est celui dont la représentation précède l'exécution; c'est un acte intentionnel et délibéré. Le passage du comportement animal au comportement humain, c'est le passage de la réaction mécanique, déclenchée par un excitant extérieur, à l'action intelligente inspirée par une idée. C'est donc moins dans le comportement extérieur que dans une certaine attitude intérieure que se trouve la volonté. On peut dire que l'acte volontaire, c'est d'abord l'acte voulu.

Effort et volonté

Mais il y a différentes façons de vouloir et il convient de distinguer le désir qui dit : je voudrais, de la volonté qui dit : je veux.
Vouloir vraiment c'est être résolu à faire ce qu'il faut pour obtenir la fin désirée. De plus la volonté suppose toujours quelque obstacle : il n'est pas besoin de volonté quand on dit : je veux bien. L'acte volontaire est celui qui exige un effort.

Toutefois la présence de la volonté chez un être se marque moins par la grandeur de l'effort qu'il est capable d'accomplir que par la constance de cet effort.

Si quelqu'un se passionne pour ce qu'il fait, ... l'action passionnée n'est pas l'action volontaire. La passion est une force qui emporte l'individu et le dépossède en quelque sorte de lui-même. La volonté au contraire est maîtrise de soi. Le passionné est aveuglé tandis que l'homme volontaire reste lucide. L'homme qui a de la volonté sait ce qu'il veut. Volonté est lucidité.

Le problème de la liberté.

La forme la plus élémentaire de la liberté est la liberté d'action ou de mouvement, qui sur le plan social devient liberté civile ou politique, limitée mais garantie par la loi, en effet la liberté n'est que licence et oppression des faibles par les forts. Mais il faut encore que la loi soit librement acceptée. Cette liberté consiste à être maître de soi, c'est-à-dire à n'être esclave ni des instincts, ni des coutumes, ni des passions; elle est autonomie. Encore faut-il qu'entre l'esclavage et l'autonomie nous soyons libres de choisir et cette liberté, le plus bas degré de la liberté est aussi la condition de toutes les autres formes de liberté.

Négation de la liberté.

Cette liberté de choix, certains auteurs la nient, les uns au nom de leurs croyances religieuses, les autres en invoquant le principe scientifique du déterminisme universel. Ils pensent que tous les actes humains sont strictement déterminés :
1 - soit par un déterminisme psychologique Spinosa : " Il n'y a dans l'âme aucune volonté absolue ou libre ".

2 - Soit par un déterminisme physiologique ( cf le behaviourisme )

3 - Soit par un déterminisme sociologique, études des comportements.
 

Affirmation de la liberté.

L'âme humaine a un certain pouvoir sur le corps. Pour Kant, nous sommes libres si nos mouvements dépendent aussi parfois de notre âme.. C'est un sentiment de liberté : " Tu dois donc tu peux ".


Date de création : 27/03/2008 • 18:15
Dernière modification : 26/10/2014 • 10:05
Catégorie : Un peu de philo
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