Voyages-evasion vie

Ariège, Saurat et Tarascon

Saurat :

Qu'est-il advenu de cette zone longitudinale formée des bassins de Tarascon, Saurat et Massat où, en 1846 s'enfermait tant de vie que la densité dépassait 80 ha au km carré. Beaucoup d'espagnols chassés par le froid, la vie... y venaient.
La densité s'est inversée au profit des plaines et des villes.
La guerre a été une des causes, les maladies, le choléra, l'abandon des terres ont fini de désertifier la zone. Les moyens de transport ont été un nouveau moyen d'échapper aux petites industries, aux terres petites et finalement pauvres. Tous cherchaient du travail vers le midi méditerranéen. Au début ils y allaient pour les vendanges, l'entretien des plantations. D'autres promenaient un alambic sur le dos ou se louaient comme ouvriers maçons, je sais que mon oncle Louis a d'abord été maçon. Ils se louaient aussi comme manœuvres dans les chantiers, travaillaient à la voie ferrée, vendaient leurs pierres à faux extraites de leurs carrières et façonnées en hiver. Il y avait enfin des colporteurs d'eau de Lourdes.
Mais bien vite, c'est l'exode sans retour. Les dernières forges, les verreries, les fabriques de textile et de peignes ont fermé...

Clocher de l'église aujourd'hui
Le village aujourd'hui quand j'y reviens me paraît triste. C'est un village tout en longueur. La grande route contourne le village et le bourg reste silencieux.
De la route, on apercevait une maison abandonnée dans les bois, un peu délabrée, où mes parents disaient qu'il y avait eu un meurtre et que je regardais toujours en frémissant. Les vieux châteaux en ruine sur les sommets me rappellent la légende de la passerelle qui aurait été de l'un à l'autre... L'ai-je imaginée ? Me l'a-t-on racontée ?
Le gars de l'épargne avait son crayon sur l'oreille, les boulangers faisaient des fougasses bien chaudes et appétissantes. Il m'arrive de m'arrêter au village sur la route de Font Romeu rien que pour le plaisir d'y acheter le pain.
La maison de mes grands parents était située près de l'entrée du village lorsqu'on arrivait de Tarrascon. .

Saurat autrefois

Des photos que j'ai trouvées chez moi, après la mort de mon père

Vue générale

Charrue dans la vallée de Saurat, près de Tarascon

On aperçait le château en ruines de Montarguel ou Montorgueil sur sa colline : lieu fréquent de promenade.

Gros plan sur le château de Montorgueil

Saurat, le roc de Carlong

Sur les pans de Montorgueil
Vue sur la vallée en bas. Le village s'étire le long d'une route principale.

Place des tilleuls

Rue principale

Église

Place de l'église

Place Conty avec ses bancs et ses tilleuls

Quartier Conty

Les promenades

Place de la liberté avec sa fontaine. J'ai le souvenir d'un village avec abondance de fontaines et d'eau dans les ruisseaux.

Encaouladé

Avenue de Massat

Place des tilleuls

Fête Dieu

Quartier de la place

Saurat, paysans de Massat

Ruisseau le Saurat

Quand j'étais jeune, ma mère allait encore au lavoir, parce que nous n'allions à Saurat que pour les vacances d'été, la maison datait de mon arrière grand mère et il n'y avait pas d'eau courante, nous la prenions à la fontaine en face. Je me souviens très bien de cette maison, de sa souillarde en terre battue, de ses souris qui nous narguaient pendant les repas, de la chatière qui montait au grenier, des énormes araignées qu'il nous fallait déloger et chasser dès les premiers jours des vacances. Je me souviens aussi, comme si c'était hier de certaines anecdotes:

* la chatte qui avait fait ses petits au grenier et qui avait sauté depuis le balcon jusque dans le jardin avec un de ses petits dans la gueule.
* Le mur que nous avions construit avec mon oncle maçon. J'aidais à chercher les pierres plates.
* Chaque année, il fallait faucher l'herbe du jardin à la faux.
* Des familles nous offraient des lapins pour les lopins de terre qu'elles utilisaient.
* Le soir on m'envoyait à la nuit chercher le lait frais dans la montagne et j'avais peur.
* La fougasse encore fumante à la sortie du four, embaumait. Fougasse que l'on grignote dès la sortie de chez le boulanger et dont on apprécie la douce chaleur, ou fouace comme on dit dans Rabelais !
* Ma petite chatte s'était perdue et nous l'avions retrouvée dans une autre maison de la famille; elle nous attendait. L'été précédent c'est dans cette autre maison que nous avions passé nos vacances et elle avait reconnu les lieux; c'est au cours d'une visite des lieux que nous l'avons retrouvée.
* Nous dormions dans des lits courts, creusés dans le mur... Un jour mon père qui dormait mal s'était levé. Il avait entouré la lampe d'un papier journal pour faire moins de lumière vers mon lit... et le journal avait pris feu. La lampe éclatait en tous sens !!!

Col de port où nous allions parfois pique-niquer. Il s'y trouvait une source, un bois, beaucoup de vaches avec des clochettes. Un jour j'avais escaladé un pan abrupt et j'avais failli tomber; mon père avait été obligé de venir me chercher. Une autre fois je voulais atteindre les neiges éternelles, mais plus nous montions, plus elles nous paraissaient loin.

Pyrénées ariégeoises, col de Port, route de Tarrascon à St Girons: les lacets du côté de Saurat

Sommet du col : refuge

Début du col avec vue vers Saurat

Vallée de Saurat : Aynat, commune de Beidheillac

Bédeilhac - Soudour. Au pied de la montagne se trouve la grotte qui avait été utilisée par les Allemands, comme base pour des avions...

Troun del moun rocher

Mais je songe aussi aux environs, à la grotte de Bedeilhac, aux sources d'eau chaude d'Ax les thermes...

Lettre de Georgine, ma grand-mère à son frère Louis Jauze et à sa belle-soeur Emilie,

Angèle a repris ses couleurs, elle mange beaucoup et elle va à l'école. je n'ai guère le temps d'écrire car nous avons tout à la fois l'herbe de la roche et le blé. Il fait des temps à l'orage qui fait beaucoup dépêcher. Tu diras à l'oncle que le notaire nous a remis la clé ... Papa va mieux de son côté et il ne se plaint pas autant. Quant au café de Rose, maman en a donné un peu à Clémentine. Elle m'avait bien dit de vous remercier. Marie et Raymond ont été au brevet, ils ont été collés ça fait qu'elle n'est as trop contente. On a enterré Marie de Camapgnole il y a 8 jours. j'espère que Julie vous l'aura dit. moi je m'amuse un peu le dimanche. Nos plus tendres caresses.

Je suis arrivé à bon port; à Toulouse j'ai desuite trouvé le train de Puiserda; il n'est parti qu'à 5 h, je suis arrivé à Tarascon, j'ai fait une visite à l'oncle; ensuite je suis monté à Saurat où j'arrive vers les 8 h 30; tante Julie m'a bien reçu, elle est en bonne santé ainsi que grand-mère qui est toujours la même. Je suis arrivé avec le mauvais temps.
Roger.

Les colis sont arrivés en bon état. Que faire pour vous remercier. Le tout a été remis selon la formule. Remerciez bien M. et Mme Pizzini de la part de Mme Carraze de la bienveillante attention ainsi que de nous tous. Grosses caresses à Nini. maman était des plus heureuses d'ouvrir aussi son panier ??? papa cherchait lui aussi un peu de tabac. Quant à nous sommes très bien comme santé. Espérons en effet aller bientôt nous loger à côté de papa. Massat nous achetons un peu cher pour nous rapprocher de Léon et Julie. pas moyen de trouver autre chose ici non plus. Le prix 4000 ce qui aurait valu 1500 fr.
Léon toujours le même, pas plus mal. le petit Raoul est beau et joli bébé. Angèle est arrivée pour trois jours de Foix. Elle se plaît bien a l'air de bien se développer en tout et pour tout. Nous n'avons rien à Saurat de bien intéressant. La cherté et toujours la cherté de tout comme à la ville. tante Georgine vous remercie spécialement du cacao signé Louis. véritable pur extra. Nous ferons attention à la signature
A la prochaine occasion, nos remerciements à Mme Charlotte en attendant de le faire nous-mêmes. Gros poutous à Roger. Sa maman et papa, nos meilleurs voeux.

Deux mots pour vous dire que la fête de Saurat nous a laissé en très bonne santé. Nous avons eu beau temps. On s'est bien amusés. Mais le lundi au soir quand tout le monde s'est retiré du bal, le feu était à la Carole des Properous et ils étaient eux chez théo. On n'a pu sauver que les vaches et le cochon car le feu avait pris par la cheminée et dire que j'ai été la première à m'en apercevoir. les trompes ??? ont été les dernières à venir. Elles n'y ont rien fait. Tout le foin, tout, tout a été brûlé. Il ne reste que les 4 murs mais il y avait à peu près un an qu'ils étaient assurés. En attendant de recevoir de vos nouvelles recevez cher frère et belle-soeur ainsi que des parents nos plus sincères amitiés. Un gros poutou d'Angèle et Georgine à l'oncle et tante. Georgine ???