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Logique

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Le désespoir témoigne-t-il de la grandeur de l'homme ?

La philosophie est tragique lorsqu'elle s'abandonne à son poids d'humain.  Le désespoir des métaphysiques est de ceux qui ne se résorbent pas sans l'intervention d'une conscience tranquille. Ce n'est point de ces états d'âme romantiques à qui un rand amour suffisait pour dépasser le sentiment pénible de leur douleur quotidienne. C'est l'angoisse, la conscience d'un vide, d'un manque, c'est cette sorte de nostalgie de l'être qui bouleverse sans jamais pouvoir s'apaiser.

Contre la béatitude tranquille de l'homme figé dans le contentement de soi, à l'encontre de la satisfaction stérile d'un optimisme qui se prend pour une fin en soi, le désespoir apparaît comme un moyen de sauver. C'est par lui que nous pouvons nous élever au-dessus de cette tranquillité passive, et c'est par le pessimisme que l'on atteint l'infini. Selon Pascal,  seul le " silence éternel des espaces infinis " pourra nous donner le moyen de dépasser notre existence quotidienne par un arrachement radical à notre situation immédiate.

Mais le pessimisme est aussi beaucoup plus créateur que l'optimisme satisfait. Certes, ce breuvage amer du désespoir peut aboutir à une sorte de déchéance, à un abandon. Mais le désespoir surmonté est ce par quoi l'on atteint la limite de la grandeur humaine: c'est l'épreuve de la force, l'expérience de la violence qui pourront nous être donnés ainsi. Ou bien l'homme sortira victorieux et grandi de l'épreuve du désespoir, ou bien il abdiquera et sera vaincu par lui.

Celui-la seul est homme qui vit son désespoir, et qui ne renonce pas à l'assumer. Le désespoir est la meilleure preuve que l'on assume réellement sa condition humaine

Le désespoir possède une force intrinsèque, ne énergie vivace qui nous pousse à l'action. Mais d'autre part, il est aussi la marque de notre impuissance. Le désespéré est celui qui s'abandonne à sa douleur, qui reste incapable de surmonter son angoisse. c'est un faible, honteux de son existence matérielle, craintif à l'égard de tous ses contacts sociaux, pusillanime devant la vie, incapable d'assumer sa présence effective au monde.

Le désespoir apparaît comme le moment de l'abandon; il n'est pas capable de surmonter aucun des obstacles de la vie quotidienne. Il est confondu par la faiblesse de son destin, loin de pouvoir le dominer, il est dominé par lui.

Mais le désespéré a peut-être plus encore que l'homme heureux de cette vie l'espoir d'un changement radical qui le conduire  à un plus grand bonheur.

Il n'est pas question de rester dans un désespoir stérile. A travers et par-delà ce désespoir provisoire, l'homme sain parvient à un désespoir constructif. A travers la douleur, par-delà le désespoir, la joie. C'est à travers sa tristesse qu'elle parvient. C'est une joie de sacrifice dont l'amertume n'exclut pas une réelle fécondité.

C'est en le surmontant que le désespoir parvient à une sorte de prise de conscience de ce qui lui manquait et la manque d'être se transmue alors en une sorte de plus-être. l'allégresse du désespoir qui s'est sorti de son propre désespoir est dans une totalité mentale qui se saisit en tant que plénitude.
La manifestation d'une prise de conscience de l'existence éventuelle de l'éternité, de l'absolu, de l'infini, c'est dans la conscience douloureuse d'un manque que l'homme l'évoque, dans le mystère, dans la difficulté d'être.....

r


Date de création : 17/10/2013 • 11:30
Dernière modification : 14/04/2015 • 20:15
Catégorie : Un peu de philo
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