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Critères poétiques

     Critères poétiques
 
et subtilités de notre langue


La poésie est toujours associée à la versification, toujours soumise à des règles, le vocabulaire en est souvent choisi, élevé, le choix des mots associé aux rimes, aux assonances, aux rimes intérieures, aux anaphores, aux allitérations parfois, gagne à avoir des sons musicaux, à chaque instant...
" De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l'Impair Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose. " disait Verlaine.
Mais les règles de la poésie n'ont-elles pas évolué selon les cultures et les époques ? Soit elles tendent toujours à mettre en valeur le rythme, l'harmonie et les images. Mais bien des poètes ont fait surgir la beauté, " le sublime " ! ou une nouvelle esthétique de la réalité la plus triviale. La poésie engagée serait bien terre à terre, certains poèmes de Baudelaire également...


« Il n’est point de serpent
ni de monstre odieux
qui par l’art imité
ne puisse plaire aux yeux » Boileau dans son Art Poétique


 

La poésie, qui est la plus ancienne forme d'expression littéraire, change donc et s'enrichit à chaque époque. Notre époque souffre de maux nouveaux dont le cancer fait partie...

Voici un poème de Guillaume qui a été critiqué essentiellement parce qu'il parlait du " cancer ". peut-on être poète avec un tel thème ???

Quoi de plus naturel
Que parler du cancer ?
Sur la liste d’appel
Le destin nous enserre

Nous sommes tous inscrits
En simples êtres fragiles
Et quand Nilsss soudain crie
L’ignorance débile

Hypocrite, il s’étonne.
Son cerveau est troué
En vilaine personne
Si mal intentionnée

Jolie Mickaèla
Et Dirk, homme sincère
C’est tout votre combat
Qui nous rend tous si fier

Car des milliers de gens
Aimeraient réussir
Et ressentir l’élan
Qui pourrait adoucir

Les souffrances cachées.
La plume de Micka
Est vivante et perchée
Pour les gens de là-bas

Ces gens qui n’osent pas
S’exprimer en raison
Du difficile pas
De l’incompréhension

Et dans les hôpitaux
Ils seraient si nombreux
A pleurer sur tes mots
Qui sont choisis pour eux.




Allez, j'ajoute ma propre touche, sans prétention aucune d'ailleurs !!! C'est plutôt un cri de solidarité bien agencé.

Comme Baudelaire cherchait les Fleurs du Mal, nous cherchons parfois, mais plus modestement, l'espoir et la vie dans le mal
.

Second poème de Guillaume écrit en réaction !!!

Pour plaire aux précieux.


Pour bien plaire ici, il faut des alexandrins,
Surtout ne pas faire de fautes d’orthographe
Ainsi on sera regardé comme un malin
Même si c’est triste comme un vrai épitaphe

Et quand on termine un vers par le masculin,
Le suivant aura une rime féminine.
Suivons donc le rythme classique des chagrins
Ou la joie marquée de syllabes qu’on devine.

Écrivons fidèlement le rythme imposé
Qui oubliera la libre spontanéité,
Un encadrement militaire déposé
Qui satisfera les grandes velléités

Des donneurs de leçons aux chevilles qui enflent
Des gros cerveaux au savoir immense étalé
Ceux qu’on lit, vous savez ? Quand doucement on ronfle
Quand ils nous parlent, on a envie de détaler

Fuir leurs grandeurs, ces précieux forts ridicules
Qui nous montrent leurs choix fantastiqu’ imbuvables
On les écoute, on n’entend pas et on recule
Puis on reprend comme la tortue dans la fable !



Après une critique virulente de ces  poèmes de Guillaume ( critique en vert, vers de Gui en violet )....  Ses poèmes sont pourtant souvent beaux, touchants et avec une technique en progrès constant. Il faut dire que ces deux poèmes sont écrits en réaction à la critique. Voyons les détails de cette critique sans juger les poèmes dans l'ensemble.

" Pour bien plaire ici, / il faut des alexandrins, "

5/7 hiatus ici/il

Mais il n'y a pas d'hiatus si les deux mots sont séparés par une virgule. Cf. Baudelaire

Cf. Baudelaire


" Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais ! "

" Surtout ne pas faire de fautes d’orthographe "

L' e muet n’a pas sa place à la césure.


Il faut attendre Arthur Rimbaud ou Guillaume Apollinaire pour trouver ce type d'écart, mais il existe chez ces grands poètes :
Il s'agit d'une césure dite lyrique chez Rimbaud par exemple : Rimbaud place des " e " muets en 6e position,
" Et toute vengeance ? + Rien !... — Mais si, toute encor, "
" Périssez ! puissance, + justice, histoire, à bas ! "
" À nous ! Romanesques + amis : ça va nous plaire. "
" Cités et campagnes ! + — Nous serons écrasés ! "

" Madame Rosemon//de roule avec mystère "

Citation du message publié par Guillaume
:

" Ainsi on sera regardé / comme un malin "

8/ 4 j’aurais mis Mandrin pour une plus belle rime...

Le mandrin est une pièce mécanique fixée au bout de l'arbre d'une machine rotative. A-t-il son rôle ici ?!


Le suivant aura /une rime féminine.!
C’est faux, les rimes peuvent être enjambées.

" Même si c’est triste comme un vrai épitaphe ! "
Encore une fois L'e muet n’a pas sa place à la césure
Un vrai épitaphe sonne très laid et de plus le mot est féminin

Une effectivement !
Vous auriez dû vous contenter de “ comme noire épitaphe ”
Que dire ? Manifestement il y en a qui cherchent à se faire mousser en  mettant en évidence " la petite bête ".

La poésie est un genre littéraire très ancien aux formes variées, écrites généralement en vers, mais qui admet aussi la prose, et qui privilégie l'expressivité de la forme. Sa définition se révèle difficile, et varie selon les époques, au point que chaque siècle peut lui trouver une fonction et une expression différente. Celle-ci varie aussi d'un poète à l'autre. Le terme «poésie » et ses dérivés viennent du grec ancien, et s'écrivait, jusqu'en 1878 poësie ( le tréma marquait une disjonction entre les voyelles o et e ). et le mot a signifié « faire, créer » : le poète est donc un créateur, un inventeur de formes expressives, ce que révèlent aussi les termes du Moyen Âge, comme trouvère et troubadour. Le poète, héritier d'une longue tradition orale, privilégie la musicalité et le rythme, d'où, dans la plupart des textes poétiques, le recours à une forme versifiée qui confère de la densité à la langue. Le poète recherche aussi l'expressivité par le poids accordé aux mots comme par l'utilisation des figures de style et au premier chef des images et des figures d'analogie, recherchées pour leur force suggestive.

La poésie s'est constamment renouvelée au cours des siècles avec des orientations différentes selon les époques, les civilisations, les aires culturelles et les individus. On peut par exemple distinguer le poète, artiste soucieux d'abord de beauté formelle, le poète « lyrique » qui cultive le « chant de l'âme », le poète prophète, découvreur du monde et « voyant » ou le poète engagé, sans cependant réduire un créateur à une étiquette simplificatrice.

Au XXIe siècle, la situation est plus complexe puisque le terme de « poésie » recouvre en fait des aspects très différents, celle-ci s’étant dégagée d’une forme versifiée facilement identifiable et même du « poème ». On cherche la poésie à la limite dans une «expression poétique» indépendante du travail des poètes. Néanmoins la spécificité du texte poétique demeure à travers sa densité qui tente d'exploiter à la fois toutes les possibilités offertes par les spécificités linguistiques. Il est d’ailleurs difficile de traduire un poème dans une autre langue, car la question se pose toujours de savoir s'il faut se préoccuper d’abord du sens ou s'il faut chercher à inventer des équivalences sonores et rythmiques.

Le vers qui tend à s'imposer est ce que Jacques Roubaud nomme le « vers international libre ». « Il n'est ni compté ni rimé " et plus généralement ignore les caractéristiques d'une tradition poétique dans une langue donnée; il « va à la ligne » en évitant les ruptures syntaxiques trop fortes. » Ses exigences formelles sont faibles. Il est de ce fait plus facile de le traduire à l'heure de la mondialisation. La différence entre la poésie et la prose est ténue. La poésie se fait par « petites proses courtes » mais non narratives. L'absence de narration devenant alors le marqueur du genre poésie. On parle également tout simplement de « texte » ou de « document poétique ». On peut en trouver de nombreux exemples dans les innombrables revues de poésie qui continuent à fleurir, malgré une ambiance peu favorable à leur expression.

Certaines tentatives contemporaines, s’expriment d’ailleurs davantage avec le soutien de la musique dans le genre populaire de la poésie-chanson avec, par exemple, le rap et le slam, poésie orale. C'est un art d'improvisation poétique qui rejoindrait donc la tradition médiévale perdue  des troubadours.

Le monde des poètes est aussi cruel que les manipulateurs !

Subtilités de notre langue :

( Il ne faut surtout pas perdre le fil… car c’est très subtil ! )
 

AVOIR et ÊTRE ( Vive la langue française. )

Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.

Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.

Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.

Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.

Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque.
Souffrait beaucoup dans son ego.

Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.

Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.

Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.

Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.

Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur,
Et sa noblesse est à ce prix.

Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.

Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.

Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.

Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.

Quelle est la valeur essentielle de la poésie ?

Comment affirmer à la fois l'excellence de Hugo et de Baudelaire, d' Éluard et de Valéry ?
 La poésie n'est-elle pas essentiellement la création d'un langage, celui-ci n'étant pas simplement un ensemble de mots, mais un complexe de signes, d'idées, de sensations et de sentiments ? Nulle part, en tout cas, cette création n'est plus autonome et plus totale que dans la poésie, même dans ses formes les plus naïves, les plus timides et les plus douteuses.


Date de création : 06/09/2013 • 10:51
Dernière modification : 27/08/2014 • 16:21
Catégorie : Poésie
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