Calculer l'âge d'un arbre

ou plutôt

Comment estimer l’âge d’un arbre ?

Ce n'est pas aussi évident que certains semblent le croire ! Certains trop sûrs d'eux, conseillent des méthodes un peu simplistes et se moquent des prudents !
Quel âge peut avoir cet arbre est une question que l'on se pose souvent en forêt, et elle reste souvent sans réponse.

“Quand un arbre atteint une hauteur maximum et une expansion maximum, il stoppe sa croissance et, après un certain temps, commence à décroître lorsqu'il arrive à l'état sénile. Ni la hauteur, ni l'expansion ne peuvent servir à l'estimation de l'âge, excepté pour les jeunes arbres.

De plus, cela varie selon l'essence, la région, l'environnement immédiat. Dans les régions tempérées, le cambium ( du latin cambio, j'échange ) est un tissu végétal marquant la limite entre le bois et l'écorce. Il.est en activité seulement pendant la période estivale et ajoute chaque année un anneau de croissance. Cet anneau permettra de déterminer approximativement l'âge de l'arbre.
Les cernes ne sont également qu'une approximation..

Tout d'abord, il  ne faut pas confondre l’âge du bois avec l’âge de l’arbre.

En effet, si nous comptons le nombre d’anneaux à dix mètres de hauteur, nous obtiendrons l’âge du bois.
Si nous faisons de même à cinq mètres de hauteur, nous obtiendrons toujours l’âge du bois mais qui sera ici supérieur à celui pris à dix mètres.
Si nous comptons au niveau du sol, nous avons cette fois l’âge de l’arbre.
( encore faut-il tenir compte des quelques années qui correspondent à la hauteur séparant le semis des racines.)


Comment pousse un arbre?
 

Si l'on observe la souche d'un arbre coupé, on peut voir des cercles : ce sont des anneaux de croissance, appelés cernes. Ils représentent la quantité de bois produit par l'arbre. Une année de croissance se compose d'un anneau avec une première partie claire et une seconde partie un peu plus foncée. L'année suivante, un nouvel anneau s'ajoutera et ainsi de suite. Les plus vieux anneaux sont au centre de l'arbre. Ces anneaux nous renseignent aussi sur les évènements qui on marqué sa vie.

Structure d'un tronc d'arbre
 
La partie fonctionnelle d'un tronc d'arbre est constituée du liber, du cambium et du bois des dernières années. Lorsqu'on sectionne un arbre, cambium et liber, tissus vivants, sèchent et disparaissent rapidement. Il ne reste plus de l'écorce que le liège à l'extérieur et le bois à l'intérieur.
Chez les espèces ligneuses  (arbres, arbustes, buissons), le fonctionnement du cambium suit un cycle saisonnier ( dans les climats comportant des saisons bien tranchées ). En région tempérée, le fonctionnement s'interrompt à l'automne et reprend au printemps. Chaque année, un nouveau cylindre de bois est formé à l'extérieur du précédent. Sur une coupe transversale de tronc, ces couches concentriques annuelles s'appellent les cernes.
 
Autour des faisceaux de xylème primaire ( au centre ), des cernes de bois ont été formés ; le plus externe est le plus récent ; il est en contact avec le cambium; celui-ci a également formé des cernes de phloème mais les plus anciens ont éclaté par suite de l'augmentation du diamètre du tronc ; seule le plus récent est visible ; toute l'écorce ancienne a disparu et est remplacée par la dernière production de liège.
 

Pour connaître l’âge du bois il suffit de compter les cernes de croissance qui
indiquent le nombre de saisons vécues.
- Le bois bois initial ou bois de printemps, à grosses cellules à parois fines (année n+1 ) : on observe des vaisseaux de fort diamètre. Peu dense et poreux, de couleur plus claire, il se forme de mars à fin juin
- Le bois final ou bois d'été, cellules aux parois épaisses ( année n ) : on distingue quelques petits vaisseaux. Plus dense, lisse et compact, de couleur plus foncée, il se forme de juin à septembre. Le diamètre et le nombre de canaux de sève diminuent avec la saison.

Dossier Enseignant. « Du Cœur à l’Ouvrage ». CAP SCIENCES 2005.
 

Quel âge a cet arbre ? Fabrication de la règle des âges
 
 Les arbres s'accroissent chaque année en épaisseur et en hauteur


Parfois les arbres exceptionnellement vieux sont marqués dans les archives car . Essais auprès de la municipalité peut-être ?


Petite astuce pour mesurer la hauteur d'un arbre

C’est un système très simple qui a l’avantage d’utiliser peu de moyens et de pouvoir être employé à tout moment. En effet, il suffit de se procurer 2 baguettes droites de même longueur ( 20 à 25 cm devrait suffire ). Le principe est celui des triangles semblables : on stationne à une distance de l’arbre correspondant à une hauteur estimée. On place le bout de la première baguette sur le front entre les deux yeux, tout en la maintenant parallèle au sol. La deuxième est placé à l’extrémité de la 1^ere, tenue parallèlement à l’axe de l’arbre à mesurer. L’observateur se déplace jusqu’à ce qu’il aperçoive en même temps le sommet et le pied de l’arbre aux deux extrémités de la seconde baguette. Il suffit ensuite de mesurer la distance entre l’observateur et le pied de l’arbre ( au pas si on a étalonné au préalable celui-ci ).

Le calcul de l'âge d'un arbre par l'analyse de la morphologie des anneaux de croissance des arbres s'appelle la dendrochronologie. Cela permet une datation à l'année près.
·    Le comptage des cernes du bois permet donc de calculer l'âge de l'arbre ( si la mesure est effectuée à la base du tronc ).
·    L'analyse de l'épaisseur et de la densité des différents cernes ( bois de printemps et bois d'automne pour chaque cerne ) permet de connaître les conditions environnementales qu'a subi cet arbre au cours du temps (climat, température, pluviosité ou sécheresse ).
·    La connaissance de toutes ces données pour des arbres d'une région permet donc une approche des climats passés.
·    Les profils dendrométriques réalisés sur des troncs d'arbres d'une région ainsi que dans des poutres participant à des constructions anciennes peuvent être comparés et mis bout à bout. On peut ainsi avoir des profils sur plusieurs centaines d'années. Ces profils de référence permettent de dater par exemple des poutres d'âge inconnu.
 

 Les arbres s'accroissent chaque année en épaisseur et en hauteur et on sait que compter les cernes nous donne approximativement l'âge. Le seul problème est qu'ils se trouvent à l'intérieur du tronc, donc invisible pour les promeneurs que nous sommes !!
Dans une forêt, on aura peut-être la chance de trouver des souches d'arbres fraichement coupées et ce sont elles qui vont nous servir à trouver la solution pour les arbres alentour.

De la souche à l'arbre.
 
Compter les cernes d'une souche nous donne l'âge  de l'arbre abattu, mais comment s'en servir pour les autres arbres ? Voici l'astuce : mesurer la circonférence ( le tour) de la souche.
Admettons que le nombre de cernes de votre souche soit à peu près égal à 70. Maintenant, mesurons le tour de l'arbre le plus près possible de la coupe, supposons que l'on trouve environ 140 cm, nous avons à présent tout ce qu'il nous faut pour calculer l'âge des autres arbres ( de la même espèce que celui coupé bien sûr )
Si nous divisons 140 par 70 nous obtenons le nombre de centimètres que l'arbre prend chaque année : ici le résultat est 2 cm...

La seconde solution consiste à mesurer la circonférence du tronc, dans sa partie la plus grosse, après avoir compté les cernes d'une souche de la même espèce.
Supposons que l'on trouve environ 140 cm, si nous divisons 140 par le nombre de cernes, nous obtenons le nombre de centimètres que ces arbres, dans ce milieu,  prennent environ chaque année.
De nombreux calculs et graphiques sont nécessaires pour exprimer les changements de circonférence en fonction de l'âge, de l'espèce et de la vigueur d'un individu à un autre. Cependant, les espèces d'arbres les plus variées se conforment très largement à la plus simple des règles possibles. La croissance moyenne de la circonférence, à 1,50 m de haut, de la plupart des arbres munis d'une couronne complète, est de 2,5 cm par an. Un arbre de 2,44 m de circonférence est habituellement âgé de 100 ans. S'il pousse dans un bois il aura 200 ans. S'il est dans une avenue ou légèrement entouré il aura 150 ans.
 
On peut évaluer l'âge de certains arbres en comptant les saisons de pousse. Sur les résineux, c'est particulièrement visible car, chaque année, l'arbre produit une couronne de branche bien marquée ( surtout dans le jeune âge ) : elle s'appelle un verticille. Un verticille = Un an.

Sur une carotte de sondage.

Pour évaluer l'âge d'un arbre debout plusieurs méthodes existent :·    la plus précise consiste à réaliser une carotte dans le tronc qui permettra de compter les cernes ( mais cela peut endommager l'arbre ). On la réserve à des objectifs particuliers : études, expérimentations…· 

“ Une telle règle a besoin d'être affinée. Durant la première période de croissance, l'augmentation annuelle de la circonférence dépasse 2,5 cm. Succède ensuite une période où la croissance est à peu près de 2,5 cm et enfin une longue période de croissance plus faible. Durant toute sa vie, un arbre a donc un accroissement de circonférence voisin de 2,5 cm. Évidemment, il existe des exceptions, comme les arbres très jeunes ou très vieux ou encore les espèces qui, normalement, poussent plus vite ou plus lentement que la règle générale. ”

“ La croissance en épaisseur des arbres est utile pour les datations multiséculaires. On peut savoir ainsi de combien de centimètres la circonférence d'un tronc va croître par an. Si un chêne gagne de 2,5 à 3 centimètres par an, un individu de 3 mètres de circonférence aura environ 100 ans. La méthode serait d'une logique admirable si elle ne présentait quelque erreur évidente : un chêne de 1000 ans n'a pas 30 mètres de circonférence ! ”

“ Les difficultés d'estimation tiennent à la vitesse de croissance qui n'est constante que pendant une durée limitée de la vie. Par ailleurs, elle est éminemment tributaire des conditions de l'environnement : lumière, richesse du sol, humidité du climat. On constate ainsi que, en futaie plus ou moins dense, le tronc d'un chêne s'élève en hauteur au détriment de sa croissance en épaisseur, mais qu'il en va tout autrement pour le chêne isolé ( accroissement moyen de 1,5 centimètre par an lorsque l'arbre est isolé ) dans une prairie ou au carrefour des routes. ”

“ De jeunes chênes dans de bonnes conditions s'accroissent de 4 à 5 cm par an durant leur 60 à 80 premières années. A partir de ce moment et jusqu'à ce qu'ils atteignent entre 6 et 6,60 m de circonférence, ils maintiennent une croissance standard de 2,5 cm. ”

Alan Mitchell “Tous les arbres de nos forêts”.

“ Des chênes dont on connaît avec une certaine précision l'âge montre que ceux qui vivent de 300 ans à plus de 500 ans ont un accroissement moyen de 1,2 à 1,3 centimètre par an lorsque l'arbre est en futaie. Plus l'arbre est jeune, plus la croissance est rapide et, bien entendu, plus les accroissements annuels moyens sont élevés… On peut ainsi évaluer approximativement l'âge des très vieux arbres. Mais la difficulté est évidente lorsque la circonférence n'a plus de sens tant les troncs sont déformés ou scindés par l'âge, comme ceux des très vieux châtaigniers. ”

Robert Bourdu, Arbres souverains

Sur un tronc de tilleul , les cernes de bois sont irréguliers. Leur épaisseur dépend des conditions climatiques de l'année durant laquelle ils se sont formés.

“ L'if a un mode de croissance unique. Beaucoup poussent à la vitesse standard de 2,5 cm par an durant les cent premières années, mais leur croissance est rapidement réduite de moitié pour tomber ensuite, sur une période de 500 ans, jusqu'à 2,5 cm tous les 5 à 15 ans. La couronne est alors pleine de vigueur et en augmentation constante. Il est donc particulièrement difficile d'estimer l'âge d'un grand if d'une manière précise.
Pour aider à une estimation grossière : 2,5 m = 100 à 150 ans // 4,8 m = 300 à 400 ans // 6 m = 500 à 600 ans // 9 m = 850 à 1000 ans ”

Le saviez-vous? Sous les climats tropicaux n'ayant pas de saisons marquées, la croissance des arbres est continue tout au long de l'année. On ne peut donc pas distinguer de cernes…

“ Croissance normale de 5 à 7,5 cm par an ( parfois même 15 cm par an ) chez le séquoïa géant, le redwood de Californie, le sapin blanc du Colorado, le cèdre du Liban, le cyprès de Californie, le sapin de Douglas, ... et la plupart des eucalyptus. ”

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