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Le temps qui passe, la vie, la culture offrent un nouvel éclairage aux livres que nous avons aimés.

Fiches lectures

Les étapes chronologiques de la vie de Marie de France

Etait-elle originaire de France ? Sans doute.

Elle vivait en Angleterre ( Bretagne, dont elle illustre les légendes ) et faisait partie au 12 e s. de l'entourage du roi Henry II Plantagenet. Elle a peut-être reçu une formation dans un couvent, elle «  maîtrise le latin ; mais son existence est parfois mise en doute par certains. Seuls des hommes écrivaient en principe.

Définition des lais

Les lais de Marie de France sont des poèmes à forme fixe ( dont nous n'avons que des traductions). Apparus au XII e siècle, ils désignent une poésie narrative qui raconte une histoire. Ceux de Marie de France dans ce livre sont une sorte de traduction.

A qui s'adressent les lais ?

Dans «  le prologue, elle s'adresse à son roi, Henri II Plantagenêt. : 
« En votre honneur, noble roi
Vous qui êtes si vaillant et si courtois » = courtois = chevalier courtois.

Pourquoi écrit-elle des lais ?

La poésie comme toute la littérature Bretonne n'était transmise qu'oralement par des conteurs professionnels ( il s'agissait de troubadours pour la langue d'Oc et de trouvères dans le nord). Ils colportaient et déclamaient les légendes de château en château en s'accompagnant de musique. Marie de france elle, a recours à l'écriture et nécessairement aux Lais car les romans n'existaient pas. Elle a aussi un message à transmettre : la légende elle-même, pour s'éloigner du vice, mais aussi ce qu'elle symbolise, la justice après trahison.
«  A propos de Bisclavret fut écrit le lai,
Pour qu'en soit conservée la mémoire à tout jamais. ».
« Celui qui du vice veut se protéger
Doit étudier et s'efforcer... »
Chaque lai a sa justice. Les traitres sont punis et Tristan est de nouveau exilé.

Prologue

Elle s'y enorgueillit de posséder une culture littéraire et scientifique, qui est un don de Dieu

«  Qui a été gratifié par Dieu de la connaissance
Et de l'art de parler avec éloquence
Ne doit ni se taire ni cacher ses dons,
Mais le devoir de les exprimer bien volontiers »

Elle maîtrise le latin :


« C'est la raison pour laquelle j'ai d'abord pensé
A écrire une belle histoire
En la traduisant du latin au français. »

Elle s'adresse au roi Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre.


« En votre honneur, noble roi,
Vous qui êtes si vaillant et si courtois »

Les lais : Bisclavret, Lanval, Le chèvrefeuille

La première version de Tristan et la reine Iseult est de Béroul XII e s. ( littérature d'origine celtique et bretonne ). Ici il s'agit d'une partie de la légende.

Lieu où ça se passe : En Bretagne pour Bisclavret et Lanval. Plus exactement ( A Carduel pour Lanval où séjournait le roi Arthur (de la table ronde), dans le « royaume de Logres »
En Cornouailles, à Tintagel où se trouve le château du roi Marc, pour le chèvrefeuille.

Les personnages présentation

Bisclavret « C'était un beau et noble et brave chevalier, intime du suzerain.
Qui se conduisait avec noblesse. » «  aimé de tous ses voisins »

« Bisclavret est le nom en Breton
Garou l'appellent les normands »
C'est donc un homme qui peut devenir loup Garou. C'est alors une « bête sauvage » qui vit dans les bois

Sa femme : «  d'une grande valeur » et belle «  attirait le regard » Pourtant c'est elle qui va le trahir, le harceler. Mais elle agit par « peur ». Elle représente la trahison de la confidence et du lien conjugal.

Le suzerain « roi si sage et si juste »

Le chevalier amoureux de la femme qui lui propose ses «  services » (amour courtois au service de la dame). C'est lui qui ira voler les vêtements à la demande de la femme.

Lanval

Le Roi « Arthur, le vaillant, le noble ».
Les chevaliers qui ne sont pas intervenus «  en sa faveur » lorsque le roi a oublié de lui donner des terres. Jaloux de sa « valeur », parmi eux Gauvain qui va cependant se repentir et devenir «  garant » de Lanval au moment du procès, suivi par ses fidèles ( dont Yvain).
Lanval ( le héros, un étranger, qui se trouve loin de chez lui ), généreux, beau, courageux, malheureux loin de son pays. Mais qui a pourtant bien servi le roi..
« Tourmenté pas sa misère » au début, Lanval, devenu riche, grâce à la fée, se montre généreux.
« Lanval donnait des cadeaux précieux,
Lanval payait les rançons des prisonniers ».

Les fées (sous sa tente il y a aussi des chevaliers qui servent la plus belle, la maîtresse): des demoiselles très bien vêtues «  Et quels visages remarquables ! »
La maîtresse de ces fées «  Dont la valeur est exceptionnelle, qui est si sage, ( connaissance ) si belle, » « la fleur de lys, la rose nouvelle » « la jeune fille les surpassait par sa beauté ! »
Les barons qui vont participer au procès de Lanval

Le Chèvrefeuille : Tristan courageux, courtois. Il est fidèle à la reine mais il trahit malgré lui son oncle le roi Marc. Il est bienveillant aussi mais comme envouté. C'est un chevalier très intelligent. C'est lui qui aurait composé avec sa harpe le lai du chèvrefeuille. C'est la conclusion du lai.
La reine très belle, maligne, intuitive
Brangien sa fidèle suivante.
Le roi Marc : oncle de Tristan, coléreux qui n'arrive pas à pardonner la trahison de la reine et de Tristan à son égard.
Des barons et un «  cortège » de seigneurs au service du roi et de la reine

L'histoire de chacun

Bisclavret disparaît 3 jours chaque semaine ; ce qui inquiète sa dame qui croit à une infidélité.
Elle le harcèle et lui fait tout avouer : il devient loup garou, cache ses vêtements sous un fourré, dans le trou d'un rocher.
Sa femme prise de peur et son amoureux plus récent, vont le trahir et lui voler ses vêtements pour qu'il ne puisse plus redevenir humain.
Après la perte des vêtements, on le cherche en vain. La femme épouse son amoureux. Lors d'une chasse le loup garou est capturé. Il vit désormais au château. Il est doux envers son roi qu'il a toujours servi et aimé, et envers son entourage, jusqu'au jour où le mari de son ex femme arrive...
« Et d'un bond saute sur lui,
Le saisit par ses crocs et le tire vers lui ».
Le roi intervient.
Plus tard c'est la dame qui se présente au roi pour se faire remarquer. Le roi est toujours accompagné du loup garou.
«  Quand Bisclavret la voit venir
Personne ne peut le retenir.
Il se jette sur elle, comme enragé.
Ecoutez comme il s'est bien vengé :
Il lui a arraché le nez du visage.
Qu'aurait-il pu lui infliger de pire ? »
La femme avoue sous la torture qu'elle a trahi son époux. Elle rend les vêtements et Bisclavret peut redevenir humain. Le roi chaleureux retrouve son ami.
La femme punie est exilée avec son nouveau mari. Parmi leurs nombreux enfants, les filles ( c'est la femme qui a trahi) naissent sans nez :
« On a pu facilement les reconnaître
A leur apparence et à leur visage :
Plusieurs femmes de ce lignage,
C'est la vérité, sans nez, sont nées. »

Lanval:qui avait pourtant été au service du roi, n'a reçu aucune terre par oubli de son ami.Les seigneurs jaloux de lui ne sont pas intervenus en sa faveur Il deviendra dans sa tristesse et son désarroi, grâce à l'intervention d'une merveilleuse fée, amoureux de celle-ci d'un Amour courtois intense.
« Vous pourriez rien ordonner

Que je n'exécute de toutes mes forces »
Lors d'une absence du roi, Lanval est ramené par Gauvain repenti, au château. Chez la reine, Lanval savoure son bonheur en silence et reste à l'écart.
La reine, le remarque. Comme elle est seule avec ses suivantes, elle les éloigne pour attirer les chevaliers, amis de Gauvain. Ainsi, elle pourra approcher Lanval qu'elle admire depuis un moment.
La reine lui fait des avances. (Amour courtois, extra conjugal), elle s'offre : « Je vous offre toute ma tendresse ».. Mais Lanval franchement refuse. Il ne veut pas trahir son roi dit-il. La reine se met en colère. Elle l'insulte : « lâche, traître »... «  Vous n'appréciez guère ce genre de plaisir...
Vous ne ressentez pas de désir pour les femmes » ajoute-t-elle.
L'insulte le blesse et il oublie le fait qu'il doit garder le secret «  j'aime et je suis aimé ». Il oublie aussi qu'il s'adresse à la reine : «  Je vais vous dire une chose :
«  n'importe quelle femme au service de cette dame /  a plus de valeur que vous ». Insulte suprême pour une reine.
La reine va ridiculiser et trahir encore plus le roi Arthur en mentant. Elle accuse Lanval d'avoir essayé de la séduire et lui rapporte ses propos mais isolés de leur contexte, transformés. Il perd l'affection de son roi qui se croit volontairement humilié. Un procès est en cours.Lanval doit trouver des «  garants » de sa bonne foi et prouver ses dires. Gauvain repenti se présente avec ses compagnons ; ils seront « garants » de son honnêteté habituelle. Mais le procès se poursuit lentement.Personne n'est pressé de connaître la sentence sauf la reine. Lanval va perdre le service du roi. Il doit présenter un autre garant de sa bonne foi, plus puissant, c'est à dire sa dame si belle,.pour obtenir le pardon du roi. Il doit présenter la fée qui désormais se refuse à lui.
Coup de théâtre au milieu du procès, les belles fées arrivent par petits groupes. La superbe fée, sa dame, éblouit le roi et ses barons. C'est la reine qui est en tort affirme-t-elle. Lanval vengé, réconcilié, disparaît avec cet être exceptionnel.

Le Chèvrefeuille :

Le lai du Chèvrefeuille est le plus court. Marie de France ne raconte pas la légende en entier, elle relate une rencontre entre Tristan et la reine.

Le chevalier si courageux est désespéré d'être privé de celle qu'il aime.Tristan, banni du royaume par le roi, est, malgré l'exil, toujours aimant, et toujours au service de sa dame. Il est revenu en cachette en Cornouailles où vit la reine. Il la guette, et leur union reste très forte malgré la séparation. Un bâton de coudrier que Tristan grave lui permet de communiquer avec la reine. On dirait qu'elle sent sa présence, qu'elle devine au-delà du nom gravé le sens de ce qu'il veut lui dire. Elle quitte le cortège, elle quitte le roi, rien ne peut l'arrêter. Tristan et elle se retrouvent dans les bois. Elle, plus sage cependant lui conseille de retourner en exil pour que le roi Marc lui pardonne et accepte de le reprendre à son service..

Le merveilleux dans les lais

Beaucoup d'épisodes surnaturels parfois infimes s'y retrouvent : des prodiges que la révélation d'un secret peut détruire, des fées, des loups garous, des sortilèges ( comme devenir loup garou ).

Bisclavret a dû subir un sort. Il devient parfois loup garou. Un secret garantit sa vie d'homme. De simples vêtements lui permettent de redevenir humain. La trahison de sa femme prolongera le sortilège.

Lanval : Ici aussi des prodiges ( richesse, souhaits exaucés) qu'un secret révélé peut détruire.

La fée fait un don à Lanval :

« quoi qu'il souhaite, il sera exaucé »

Quand il revient chez lui après son séjour dans la tente somptueuse de la fée ( à tel point qu'aucun roi ne pourrait se l'offrir ), il trouve ses hommes également bien vêtus comme lui, par magie.

Le secret de l'amour de Lanval révélé, il perd en tant qu'humain, l'amour de la fée.
Dans ce lai, le départ de la ville par deux fois est comme l'entrée dans le merveilleux. C'est dans la nature ( lieu naturel propice aux apparitions selon l'époque) qu'il aperçoit les fées près d'une rivière. C'est aussi en sortant de la ville qu'il disparaît pour toujours. Ce lai souligne l'impossible réconciliation entre ces deux univers : la ville et la campagne, le bord de l'eau qui représentent l'univers magique où Lanval va disparaître.

Le chèvrefeuille : L'union des deux amants est telle que la reine devine la présence de tristan dans les bois, elle peut lire sur la branche de coudrier, perchée sur son cheval, au milieu du cortège, elle pense à regarder autour d'elle comme si elle attendait un signe.. Cet amour courtois est inaltérable Le titre est la métaphore des deux amoureux inséparables.

L'amour, la trahison, le secret... dans chacun des lais

L'injustice reste avec l'amour un sujet majeur dans les lais.
 

Le véritable fin' Amor, l'amour courtois présente un caractère d'extra-conjugalité, mais aussi d'exclusivité qui, la plupart du temps, fait négliger toute précaution aux héros.

Bisclavret n'est pas vraiment aimé par sa femme puisqu'elle se marie très vite avec un autre. La Dame est calculatrice. Elle réfléchit pour se débarrasser de son mari dont elle a désormais peur sans qu'il ait pourtant manifesté aucune menace de bestialité envers elle..

L'amoureux dans ce lai finalement est le second mari puisque celui-ci va trahir en privant le loup Garou de ses vêtements et pour obéir à sa dame.

Bisclavret a un secret qui va décider de sa vie future et il est trahi par sa femme et son nouvel amoureux

L'amour qui unit Lanval et la fée est surnaturel, merveilleux. Il dépasse l'amour humain. Il se présente dès le début, en plus de l'amour courtois offert, comme un soutien à la frustration matérielle du héros.
C'est cependant entre eux, l'amour, le véritable amour courtois nait. « Jamais je ne chercherai à me séparer de vous » En récompense « Il sera exaucé autant qu'il voudra »
Lanval aussi a un secret, Lanval le trahit lui-même à cause de la colère provoquée par les insultes de la reine. C'est la reine qui ment, c'est la reine qui fait un procès. Aucune courtoisie dans ces faits.

Dans le chèvrefeuille : pour Tristan et la reine, il s'agit de l'amour le plus puissant jusqu'à mourir l'un pour l'autre. Leur amour est représenté par la métaphore du chèvrefeuille attaché au coudrier jusqu'à la mort. Tristan et la reine sont tellement unis qu'ils sont fusionnels jusqu' à deviner leurs pensées, anticiper leurs gestes.Tout en chevauchant, elle remarque le bâton, devine la présence de son amant. Elle quitte le cortège du roi et des barons «  pour se reposer » ; mais en réalité elle va retrouver Tristan.

Prédiction du lai : Ils vont mourir le même jour comme seraient morts le coudrier et la chèvrefeuille tronçonnés par le bûcheron. Cette mort annoncée n'est pas dans le lai. Mais on devine qu'elle se réalisera.

On peut dire cependant que la reine et Tristan trahissent le roi Marc mais que si Tristan est banni, c'est à la suite d'une accusation.

Tristan et la reine aussi ont un secret. Tristan a bravé la sentence de l'exil. Mais la reine a deviné son retrour.
 

Mon lai préféré pourquoi ?

Lanval : Comme la fée, je prends parti pour Lanval qui a sacrifié ses biens pour servir son roi «  chevalier qui tant avait servi le roi ». De plus l'histoire est enveloppée de mystère, de beauté, de merveilleux. Les lieux ( La tente, les êtres sont surnaturels). La loyauté est récompensée et la trahison punie. La reine est dénoncée par la fée, justice est faite..

J'aime le retour inattendu de la fée qui vient sauver Lanval de son procès.
« La jeune fille pénètre dans la grand salle du palais
Jamais n'y est entrée une femme si belle !
La beauté est soulignée par la couleur blanche. Blanc le cheval de la fée, blanche sa tunique, blanc son cou.

Chronologie Louise Labé

Mise en doute de sa capacité d'écrire seule.

Elle a vécu à Lyon, sous François 1 er, dans une famille d'artisans cordiers aisés, son surnom  est «  la belle cordière ». Elle a été éduquée dans un couvent où elle apprit la broderie, la musique, l'italien, le latin. Elle a reçu la culture humaniste de la Renaissance, celle de l'école de Lyon.. Plus tard, elle aurait appris l'équitation et l'escrime. Elle aurait participé à des tournois en habits masculins.
«  Qui m'eût vu lors en armes fière aller,
Porter la lance et bois faire voler,
Le devoir faire en l'étour furieux
Piquer, volter le cheval glorieux »

 

Définition des élégies et des sonnets

Les élégies de Louise Labé sont des poèmes lyriques (de nombreux sentiments sont exprimés) qui ont généralement pour thème l'amour (surtout les peines de la vie amoureuse, les maux), la mort, la mélancolie.

Un sonnet de Louise Labé : doit être composé de 14 vers. Deux quatrains (strophe de quatre vers) suivis de deux tercets (strophe de trois vers), entièrement formés chez Louise Labé de décasyllabes (vers de 10 syllabes). La disposition des rimes composant la finale de chacun des vers doit épouser la structure suivante : ABBA, ABBA , CCD , EDE. Ou CCD, CCD parfois. Les rimes sont souvent riches. « Epandre, entendre, mourir, tarir. »

A qui s'adresse Louise Labé ?

Ses élégies s'adressent à l'aristocrate Clémence de Bourges, à qui sont dédiées ses œuvres et à travers elle aux dames lyonnaises

Dans son épitre dédicatoire ( texte en prose ) dont le thème : concerne « les sévères lois des hommes », elle affirme qu'ils ne devraient pas selon elle, empêcher « les femmes de se consacrer à la connaissance et à l'étude. »
 

Il y a dans ce livre 3 élégies et 24 sonnets

Dans ces textes, Louise Labé ne met pas seulement en scène une amante, mais aussi une auteure réclamant l'indulgence de ses lectrices et s'offrant à les aider à chanter leur plainte. Ainsi l'aventure littéraire, avec les périls qu'elle comporte pour la femme du XVIe siècle, devient-elle thème, au même titre que l'aventure amoureuse.

Chez Louise Labé :
 

Le thème de l'amour est omniprésent dans ses sonnets. Chacun d'eux en parle, en bien comme en mal. Louise Labé se présente comme une passionnée en amour. Elle écrit des poèmes poignants sur ce qu'elle ressent à l'égard de l'être aimé. L'amour dans ses descriptions est parfois une chose merveilleuse, enivrante, qu'elle décrit en des termes très poétiques : « Ô doux regards, ô yeux pleins de beauté, petits jardins pleins de fleurs amoureuses» ; l'amour semble presque idéalisé.
Mais il y a les maux...la rupture, la difficulté d'oublier ; le plus souvent «  Amour » la vise de son arc appelé aussi «  dard », « flèche » sortie du carquois. Parfois c'est le regard qui déclenche l'amour. Les «  astres », «  le soleil » qui eux symbolisent l'amant, interviennent. C'est « Amour » qui décide. «  Amour constamment me mène ». Ses sonnets représentent un mélange de sentiments contradictoires


Les personnages :il s'agit la plupart du temps d'un amoureux absent, beau, qui la fait souffrir. * L'homme aimé est seulement évoqué : avec parfois un « toi » ; elle loue les « yeux bruns » (synecdoque = rapport d'inclusion) de son ami « tes grâces ». « le blond chef couronné/D'un laurier» les «  célestes lumières »« Tant de vertus qui te font être aimé ». Elle ne nous donne aucune description physique ou morale. Nous pouvons tout de même percevoir l’importance que cet homme représente aux yeux de la poétesse. Elle se décrit dans le sonnet 23 : « ma tresse dorée » mes yeux comme des soleils... 


Le merveilleux ressort à travers ses croyances : sur l'harmonie de l'univers : Mars, Vénus, les divinités de la nature, les « nymphes », la mythologie grecque, le vent «  zephir » qui est un messager du bonheur.

Mon élégie préférée la 3

Je préfère l'élégie 3 qui s'adresse de nouveau aux dames lyonnaises, car la poétesse y révèle son attrait pour le tournois : ce qui est surprenant pour une femme.

« Qui m'eût vu lors en armes fière aller,

Porter la lame et bois faire voler,...
Piquer, volter le cheval glorieux »


Métaphore filée de l'amour à travers tous ses sonnets, la flèche car plus loin c'est l'homme qui va tirer


« Et décochant de son extrême force,

Droit la tira contre ma tendre écorce. » Belle image de l'archer vainqueur. Et c'est par la brèche qu'Amour entre :
« La brèche faite entre Amour en la place »

Les sonnets que j'ai préférés : le 2 et le 19 ?

J'aime cette image de la flèche qui à la fois blesse et enracine l'amour.


J'apprécie les nombreuses antithèses : « Ô chauds soupirs, Ô larmes épandues
Ô noires nuits vainement attendues
Ô jours luisants vainement retournés »
Ses sonnets représentent un mélange de sentiments contradictoires

Citations, figures de style et versification chez Louise Labé:

Louise Labé : lyrisme L'anaphore du Ô lyrique = interjection, pour l'expression de la plainte, des sentiments mélancoliques, de la douleur de l'absence dans les élégies et dans ses sonnets. Ses sonnets ont une grande liberté de ton, de franchise, pour l'époque. Revendiquant son droit de femme à la passion, elle en dépeint les bonheurs et les souffrances.

Champs lexicaux des émotions, des sentiments, de la douleur. Les mots "grief; endure; peine; malheur» = le sentiment amoureux communique à la fois joie très grande et douleur immense. Des métaphores filées de feu, de guerre, de chasse : « assaillir, traits, armes » ; « feu, « consumée couve cendre embrasé »

Sensualité : » jouissons l'un de l'autre à notre aise »
La poétesse a une conception de l'amour singulière. En effet, un
rapport de force est engagé. Elle est souvent prise comme dans un piège .

Comparaison du lierre ( s 13) « comme du lierre est l'arbre encerclé » = rappel du chèvrefauille chez Louise Labé
Les anaphores » je vis, je meurs, je me brûle... »

Les hyperboles et antithèses «  chaud extrême en endurant froidure » ; «  hors de moi-même vivre » «  Bien je mourrais, plus que vivante, heureuse » antithèses tragique. »Et d'un doux mal douce fin espérer ».« La vie m'est trop molle et trop dure » désir de vivre, désir de mourir. Le feu et l'eau.
Métaphores : « soleil » pour amant, « fleurs » pour œuvre = « elle épanouit toutes ses fleurs » ; Une métaphore animalière = le scorpion ( qui pique) ;
Vocabulaire : «  travail = douleur, heur = bonheur »
Synecdoque : « oeil » fréquente
Chute douloureuse souvent en fin de sonnet image de l'amourreux avec son carquois faisant « cent et cent brèches .

 

Sonnets. 2

Ô | beaux yeux bruns, | ô | regards détournés, | Chiasme

Ô | chauds soupirs, | ô | larmes épandues, | champ lescical tristesse

Ô | noires nuits | vainement attendues | antithèse jour nuit + chiasme assonances intérieure des en

Ô | jours luisants | vainement retournés ! |répétition vainement, musique du vers qui chrono le temps

Ô | tristes plaints, | ô | désirs obstinés, |

Ô | temps perdu, | ô | peines dépendues, | allitération des p

Ô | mille morts | en mille rets | tendues, |Hyperbole ; rets = piège comme ceux du braconnier =

Ô | pires maux | contre moi | destinés ! | métaphore

Ô | ris, | ô | front, | cheveux, | bras, | mains | et doigts ! | énumération

Ô | luth plaintif, | vi-ole, | archet | et voix ! | diérèse

Tant de flambeaux | pour ardre une femelle ! |

De toi | me plains, | que | tant de feux | portant, | champ lexical de feu et flamme : feu étincelle

En tant d'endroits d'iceux | mon coeur | tâtant, | flambeau

N'en est | sur toi | volé quelque étincelle. Rythme 2,2,6 opposé au vers précédent : rythme 6,2,2

Sonnet 3

Ô | longs désirs, | ô | espérances vaines, | chiasmes

Tristes soupirs | et larmes coutumières

À engendrer | de moi | maintes rivières, |

Dont mes deux yeux sont sources et fontaines ! | deux yeux = deux assonances intérieures

Ô | cruautés, | ô | durtés inhumaines, |

Piteux regards des célestes lumières, |

Du coeur transi | ô | passi-ons premières, | diérèse  passi-ons

Estimez-vous croître encore mes peines ? |

Qu'encor | Amour | sur moi | son arc | essaie, | rythme 2,2,2,2,2,2 Image angelot amour et son arc

Que nouveaux feux | me jette | et nouveaux dards, | anaphore de nouveau, nouveau

Qu'il se dépite, | et pis qu'il pourra | fasse : |allitération en p

Car je suis tant navrée en toutes parts | allitaration en t

Que plus en moi | une nouvelle plaie, | Allitération en p

Pour m'empirer, | ne pourrait trouver place. | martèlement du p qui accompagne douleur

Sonnet 4

Depuis qu'Amour cruel empoisonna amour et son arc = flèche qui empoisonne et rend fou d'amour

Premièrement | de son feu | ma poitrine, | champ lexical : feu, brûler et métaphore filée

Toujours brûlai de sa fureur divine, |

Qui | un seul jour | mon coeur | n'abandonna. |

Quelque travail, | dont | assez | me donna, | Anaphore

Quelque menace et prochaine ru-ine, | Diérèse

Quelque penser de mort | qui | tout | termine, |

De rien | mon coeur ardent | ne s'étonna. |

Sonnet 19
«  Et lui jetai en vain touts mes flèches
Et l'arc après ; mais lui les ramassant
Et les tirant me fit cent et cent brèches »

Sonnet 8
« Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie
J'ai chaud extrême et endurant froidure
La vie m'est et trop molle et trop dure
J'ai grands ennuis entremêlés de joie »

Sonnet 14

« Tant que mes yeux pourront larmes épandre

1 )Titre de l'oeuvre :

« Les caprices de Marianne »

Marianne a effectivement de grands caprices. Elle n'aime pas Claudio mais refuse Coelio. Elle tombe amoureuse d'Octave, un débauché, et veut devenir amante pour se venger de l'attitude de son mari qui se croit trompé. Mais elle hésite très peu et refuse toujours Coelio, peut-être parce qu'on lui demande de l'aimer ? Elle se croit libre mais a fait un mariage de raison.

Elle s'amuse avec les sentiments des autres surtout lorsqu'ils sont sincères. Ses caprices vont entraîner la mort du jeune Coelio.
Elle se montre au début distante, farouche, voire orgueilleuse puis elle change peu à peu, se plaint de la condition des femmes. Enfin elle devient amoureuse d'Octave et totalement indifférente à Coelio, à sa sincérité, même après sa mort. Si elle s'inquiète des assassins c'est parce qu'elle croit qu'ils vont s'attaquer à Octave.

2 ) Auteur :

Alfred de Musset (1810 – 1857)
est un poète et un dramaturge français.
Musset était beau.Il cherchait l'amour idéal et se plongea dans la débauche.
Aujourd’hui il est considéré comme un génie de la littérature ; il aura eu une vie pleine de déboires et sa situation matérielle va s'en ressentir. Il fut amoureux notamment de l'auteure George Sand. Après George Sand il revient à sa vie de plaisirs, il eut plusieurs autres liaisons. Il écrivit de nombreux poèmes, fut un moment bibliothécaire au Ministère de l'intérieur. Mais, précocement vieilli, il mourra oublié, dépressif, alcoolique. Il y avait en lui beaucoup d'émotivité, un fond de tristesse et d'ennui permanents. Octave et Coelio représentent les deux faces de son caractère.

3) Date de première parution du livre : parue en 1833 et jouée en 1851, à la Comédie française.

3 bis ) Mouvement littéraire : maître de l'avant-garde dans la littérature. chef-d'oeuvre de la littérature française dans le mouvement romantique et mélange des genres.
Le Romantisme
Il s'oppose à la tradition classique et à la philosophie des Lumières,en privilégiant l'imagination et les thèmes personnels, comme l'amour.

4 ) genre du livre : mélange des genres
Musset qualifie « Les caprices de Marianne » de comédie, alors que la pièce en elle-même est plus proche de la tragédie. Comédie par la présence de personnages originaux, bizarres, burlesques comme Claudio, Tibia, Ciuta.
Dramatique Inquiétude de Coelio. Il se croit victime d'une trahison. Et mort de Coelio assassiné sur les ordres de Claudio, le mari de Marianne.

5 ) Thèmes principaux abordés :

Amour, passion contrariée, mort... Cette pièce est aussi une véritable critique sociale. Le personnage de Claudio est, à lui seul, représentatif d'une société inégale.

Juge de métier, il se sent puissant et se sait à l'abri des foudres de la justice. Il se permet

donc d'engager des tueurs afin d'éliminer l'homme qu'il croit être l'amant de son épouse, sans remords. On assiste ici à une critique de la puissance existante et des abus de
pouvoir qui en découlent.

Le thème de l'amour est omniprésent.
Il constitue dès le début de la pièce l'élément clef et déclencheur de tous les événements : notamment le triangle Marianne/Coelio/Octave.

Claudio n'aime pas vraiment Marianne. Leur mariage est un mariage de raison. Mais l'attitude de Coelio et d'Octave déclenchent sa jalousie. Il soupçonne sa femme d'infidélité.
Les tentatives d'Octave pour soutenir l'amour de Coelio pour Marianne éveillent au contraire l'amour de Marianne pour Octave. Amour qui va être contrarié. Octave d'une part n'est pas homme à vraiment aimer. Il est essentiellement volage, débauché. Mais Marianne a un comportement différent de beaucoup de femmes, tantôt hautain, tantôt humain . Il va finir par l'aimer aussi mais y renoncera par loyauté envers son ami.

  1. résumé de l'oeuvre :

    L’intrigue : La pièce se passe à Naples ( un Naples imaginaire ) et raconte l'histoire de Cœlio, un jeune homme amoureux transi qui rêve de conquérir la belle Marianne, épouse du vieux juge Claudio. Mais dès le début, elle ne veut pas de lui. N'osant l'aborder, obstiné et malheureux, il utilise Octave, un ami bon-vivant et libertin, cousin du mari de Marianne, comme entremetteur. Son rôle délivrer des messages à Marianne pour qu'elle cède à Coelio. Cet amour est omniprésent et malheureux. La jeune femme mariée, pas très heureuse pourtant, n'est en rien intéressée, au début. Marianne continue de refuser les avances de Coelio mais elle tombe amoureuse du messager. Un triangle amoureux se met en place. Pourtant, Marianne finit par souhaiter s'engager dans une aventure avec Octave et lui fait même des avances car elle a été fortement remise en place par son mari jaloux. Elle est prête à prendre un amant mais surtout pas Coelio.
    Quant à Octave, il pense aimer Marianne, il est tenté mais son amour est, pour lui, une trahison envers son meilleur ami, Coelio.
    Claudio, soupçonneux quant à la fidélité de sa femme, engage des assassins afin de tuer Coelio qu'il croit être l'amant. Coelio se croit trahi par son ami. Suzanne croit que c'est Octave qui est venu au rendez vous et essaie trop tard de le protéger. C'est Coelio qui est assassiné, et Octave, se sentant coupable, désespéré par la mort de son ami, refuse définitivement l'amour de Marianne.


 

7 Structure de l'oeuvre :

Il s'agit d'une pièce en deux actes, le premier de 3 scènes, le second de 6.

Forme : dialogue en prose


 

8 ) Liste et caractéristiques des personnages principaux :


Les personnages
Bien que le triangle Marianne/coelio/Octave soit au cœur de l'intrigue, de nombreux
personnages sont présents.

Ciuta, une vieille femme : domestique, entremetteuse
Claudio : riche et puissant, il est juge. Il a fait un mariage de raison avec Marianne. De par son métier, il se sait à l'abri de la justice et engage donc des assassins pour tuer l'hypothétique amant de son épouse.

Claudio est redoutable, peu sensible. Marianne n'est qu'un objet de plaisir pour lui. « Après tous les cadeaux qu'elle a reçus  ». ; socialement, il défend «  l'honneur de son habit ». Muré dans ses certitudes, quand il est avec sa femme il ordonne ou se met en colère. Marianne est sa propriété.
Claudio se manifeste par des impulsions irraisonnées. Il utilise un langage qui paraît sensé mais auquel il n'a pas même réfléchi. Son langage est composé de formules toutes faites sur les femmes, l'argent, les acteurs. Il exagère et ses images sont bizarres. « Pensez-vous que je sois un mannequin, et que je me promène sur la terre pour servir d'épouvantail aux oiseaux ? » ou bien:il y a autour de ma maison une odeur d'amants ; Il pleut des guitarres et des entremetteuses ».
Caudio est un juge respecté qui méprise un garçon sans métier comme Octave. Il est sûr de son bon droit, et ses fonctions le mettent à l'abri de la sanction. 

Coelio : fils d'Hermia. Amoureux transi et éconduit de Marianne. Il est tué par les hommes
envoyés par Claudio.
Coelio est inadapté au réel. Ce rêveur est conscient de l'être. : «  il savait combien les illusions sont trompeuses et il préférait ses illusions à la réalité. Il confie maladroitement sa cause à une entremetteuse, puis à un libertin. Les confidences d'Hermia achèvent de l'assombrir, et l'obsession de la mort se précise à mesure que la pièce avance .Octave le dit sensible, dévoué, généreux. Il est faible aussi, irrésolu. Par sa sensibilité passionnée, par des élans lyriques, par sa complaisance pour le malheur, il est le plus romantique des personnages.


Hermia : mère de Coelio et voisine de Claudio. Elle est maîtresse de maison, veut ménager à son fils des plaisirs quotidiens : les fleurs, les musiciens. Elle est, à un moment, la confidente et la conseillère de son fils.
L'amour maternel est chez elle une passion. Elle tolère beaucoup de son fils et le défend. Pourtant l'amour de Coelio pour Marianne la bouleverse. Elle a peur de perdre son fils. Elle évoque devant Coelio le drame de sa vie passée. Femme d'une psychologie complexe, elle a un rôle court dans la pièce mais très humain. Elle montre quel sera l'avenir de l'amour entre Coelio et Marianne : « Votre père en plaidant pour lui avait tué dans mon cœur le peu d'amour qu'il m'avait inspiré. ».


Marianne : femme de Claudio. Épouse apparemment parfaite et irréprochable au début de la pièce, elle clame haut et fort sa fidélité envers son mari. Puis, elle rencontre Octave et tombe amoureuse de lui.

Marianne domine la pièce par son caractère. C'est une femme orgueilleuse, coquette. Mariée à un homme qu'elle n'aime pas mais prétend aimer.
Elle refuse d'entrer dans la scénario proposé par Octave. Elle s'indigne Elle ne veut être traitée ni comme une fille, ni comme une petite fille. Elle refuse tout asservicement. Sans réaliser qu'elle est objet de son mari. Ses impulsions sont parfois contradictoires. Instruite dans un couvent, elle est dévote. Habituée des romans courtois et chevaleresques, elle rêve sans doute d'un amant qui lui ferait longtemps la cour. Elle compare le cœur d'une femme à « une fleur dont il faut que le calice soit baigné de larmes, épanoui par quelques rayons de soleil, entr'ouvert par une main délicate ». Elle est énigmatique. Intelligente, elle revendique fièrement l'égalité avec les hommes. Elle refuse de tomber dans le piège de la jalousie que lui tend Octave. Elle parle cependant avec aigreur de Rosalinde. Elle est égoïste et n'a pas une parole de pitié pour le sort de Coelio. Elle est aveugle aussi de préférer Octave, un libertin à Coelio si sincère. Elle provoque la vengeance de Claudio. Quand elle cesse son jeu, il est trop tard, elle a perdu.


Octave : insouciant et bon vivan ; on le découvre cependant sensible au fil de la pièce. Il est le meilleur ami de Coelio, pour qui il refusera les avances de Marianne par qui il est pourtant attiré.
Octave est jeune d'une joyeuse insolence à l'égard de Claudio. Il a l'art de jouer avec les phrases pour leur donner un autre sens, de créer des alliances de mots cocasses, d'énoncer gravement des absurdités :  « J'aimerais mieux mourir que d'attenter à mes jours ». Sa gaieté est communicative. Mais il est débauché sans remord. Un seul sentiment le sauve, son amitié pour Coelio. Il est protecteur, généreux, loyal envers son ami. Il n'accepte pas l'idée de le trahir. Il croit le comprend même « J'ai éprouvé cela. ». Plus tard il va pleurer son ami mort, sa jeunesse disparue, et regrettera la dégradation de son âme.


 

Domestiques : Malvolio, est l'intendant d'Hermia ; Tibia, valet craintif de Claudio ( Il essaiera de dissuader son maître d'engager des tueurs) , le suit cependant fidèlement, il est admirateur de la dignité de son maître et de la justice.

Tous deux portent un masque social et paraîssent comiques à force d'être des marionnettes de la société..

Décrits avec ironie. Tibia et son maître font partie de la satire sociale.

Pippo : valet de Coelio.

9 ) Points positifs et qualités du livre selon vous

Dénonçant les dérives d’une société uniquement d’apparence où les mariages arrangés favorisent libertinage et jalousie Musset nous offre un drame romantique qui souligne l'opposition entre le monde de cette époque et l'idéal qui hante Coelio. Bonne caricature aussi du monde de cette époque. Ajouté à des quiproquos et des malentendus, on découvre un Coelio incapable de vivre dans cette réalité et la mort ne peut que le délivrer. Coelio est un être sincère, très confiant et ce caractère met en évidence le côté absurde de sa vie car il semble voué à un destin aussi capricieux que le caractère de Marianne.

10 ) Points négatifs, défauts

C'est une œuvre d'un siècle passé. La fin est un peu trop rapide, sèche vis à vis de Coelio. L'image de Marianne est assez négative car elle ne paraît jamais sincère. Elle épouse sans aimer. Peut-être y a-t-elle été obligée ? Elle s'oppose à la sincérité de Coelio et est prête à se jeter dans les bras d'un débauché à la fin. Elle se montre croyante mais peut-être n'est-ce qu'une attitude ? Le seul moment où elle paraît sincère est lorsqu'elle parle de la situation des femmes dans ce siècle.

11 ) les deux passages qui vous ont le plus marqué pourquoi ?

Lorsque Marianne parle du sort des femmes. Elle se montre lucide :«  Une femme ! C'est une partie de plaisir ! Ne pourrait on pas dire, quand on en rencontre une « voilà une belle nuit qui passe » ?« votre personne, dit-elle à Octave, digne représentant, chargé de me faire savoir que j'aie à aimer le dit seigneur Coelio... Que dira-t-on de moi ? N'est-ce pas une femme bien abjecte que celle qui obéit... Ne va-t-on pas la déchirer ? … Si elle refuse... Est-il une statue plus froide... ? »

C'est un dilemme en effet, réaliste mais qui révèle bien le caractère de Marianne. Elle n'est pas spontanée. Elle se cache sous un masque social et elle incarne bien le titre. Elle réfléchit par caprice, par qu'en dira-t-on ?


Et la fin lorsqu'Octave dit à Marianne : « Je ne vous aime pas Marianne, c'était Coelio qui vous aimait . ». Phrase courte qui résume bien par ses négations, ses oppositions la conclusion de la pièce, la punition de Marianne et la grandeur de Coelio capable d'attirer une telle amitié au-delà de sa mort et de la part d'un débauché.

12 ) Quel personnage avez-vous trouvé le plus intéressant ?

Hermia : la mère de Coelio. Elle est, à un moment, confidente et conseillère de son fils. L'amour maternel la rend complexe, consciente mais la guide. L'amour de Coelio pour Marianne la bouleverse et lui fait peur à juste raison. Elle évoque devant Coelio le drame de sa vie passée. Femme d'une psychologie complexe et riche, réaliste et surtout humaine mais qui a un rôle court dans la pièce.

13 ) Qu'est-ce que ce livre vous a apporté et appris ? Emotions, ressenti, connaissances …

La modernité des thèmes abordés fait de son auteur un maître de l'avant-garde dans la littérature

Quelques passages peuvent encore émouvoir :

La tirade où elle fait honte au libertin d’avoir les lèvres plus délicates que le cœur et d’être plus recherché en boissons qu’en femmes."

:"Qu’est-ce après tout qu’une femme ? L’occupation d’un moment, une coupe fragile qui renferme une goutte de rosée, qu’on porte à ses lèvres et qu’on jette par-dessus son épaule. Une femme ! c’est une partie de plaisir !
Bien que l’œuvre soit ancienne et difficile d’accès elle a été conçue dans une grande liberté de structure et de pensée, deux composantes qui, aujourd’hui encore, assurent sa vitalité auprès d’un public de tous âges.

C'est une pièce de théâtre bien écrite. Les personnages sont convaincants .
Coelio représente bien le héros romantique.

14 ) Qu'avez-vous pensé de ce livre ? Avis nuancé et argumenté ?

L’œuvre présente des audaces par rapport aux siècles plus classiques ; les audaces traduisent la maturité de l'auteur de 23 ans, dans ses analyses et son talent.

Sa désinvolture affichée par rapport aux règles l’entraîne vers une modernité un peu inattendue. Le lecteur d'aujourd'hui étant plus habitué à l'énoncé de vérités qui peuvent choquer.

1 Noter le titre, l'auteur et le genre

«  Le mariage de Figaro » fait suite au « Barbier de Séville »

Beaumarchais ( auteur du 18 e siècle ),
Pièce de théâtre, comédie ( pour rire et sourire ).

Pièce théâtre ( écrites pour être jouées sur scène)

Les pièces sont composées d'actes divisés en scènes correspondant à l'entrée ou à la sortie d'un personnage. Il y a des scènes d'exposition nécessaires à la compréhension initiale, le nœud de l'action  = les obstacles et le déroulement de l'action, le dénouement clôt l'intrigue.( sorte de conclusion )

Les personnages échangent des répliques au sein d'un dialogue

Si le personnage est seul sur scène, s'il parle, c'est un monologue.
Une tirade est une longue prise de parole.
Une stichomythie est un échange vif de courtes répliques. ( ex l'échange dans la scène des courbettes )

Les disdascalies sont des indications scéniques : noms des personnages, actes et scènes, accessoires...
Un aparté est lorsque la personne s'adresse aux spectateurs. Parfois il y a double énonciation : dialogue entre personnages et intention pour le public.

Comédie, thèmes : sujets de la vie quotidienne, mariage, famille, badinage amoureux, ruse, différences sociales

C'est une comédie : de Moeurs peinture de la société, condition des personnages non respectées
* Une comédie de caractère : le comte incapable de se dominer, les émotions de la comtesse
* Une comédie satirique ( acte 3 )

Mais avec  :
* Des épisodes de farce ( Chérubin caché ) La ruse féminine contribue aux effets comiques.
* Des épisodes de drame ( acte II, 16 , acte III, 16)
* Des épisodes d'opéra comique ( acte IV, 9 )
* de la poésie : chansons, fête, déclarations amoureuses...

On passe du comique, à la légèreté joyeuse, au lyrique ( acte II, 4 ) , l'émotion de Figaro est traitée avec humour dans son monologue.et au pathétique.( V, 3)

Un fil directeur cependant, le combat de Figaro pour défendre son bonheur
 

Comédie dans la comédie. Théâtre dans le théâtre. Chérubin et Fanchette répètent un rôle pour la fête. On se déguise, on joue sur les mots.
Le comte : «  Jouons-nous une comédie ? » ( acte 4 ) Qui est acteur, qui est spectateur ? = jeu baroque aussi

Les tons employés :

Satirique:Caricature pour dénoncer des défauts. Le Mariage de Figaro,est une satire de la société, de la justice ( procès Figaro, Marceline ), critique des privilèges, du libertinage. 

Polémique : Beaumarchais attaque, discrédite. se prête à la polémique et entre en lutte contre la censure .
Epique : Avec des héros qui suscitent l'admiration. Le Mariage de Figaro est l'occasion d'une lutte épique entre l'auteur et le gouvernement.
Le ton adopté pour ouvrir le monologue, avec l’interpellation et le rythme ternaire, « Ô femme ! femme ! Femme ! »( Figaro), l’inscrit aussi pour cette scène dans le registre lyrique. Portrait lyrique aussi de Figaro par Marceline ( servante ) qui voudrait bien l'épouser, sc 4 : « Jamais fâché, toujours en belle humeur ; donnant le présent à la joie, et s'inquiétant de l'avenir tout aussi peu que du passé ; sémillant, généreux ! Génereux ! » envolée des sentiments, répétitions.

Dramatique est la fureur du comte qui entre en scène dans l'attitude d'un justicier et dont la colère se déchaine au cours des aveux de la comtesse. Mais le contraste entre l'affrontement dramatique des personnages et la situation réelle face au spectateur est comique à cause des personnes qui se cachent.
 

On trouve dans la pièce toutes les formes du comique :

Comique de mots : Jeux de mots acte 1 sc 1 " zeste crac" qui servent à faire comprendre les avances faites par le comte à Suzanne. Sc 3 injures

Acte 2 sc 21 " quand on saute on se pelotonne" pout justifier la différence de taille entre lui et Chérubin et couvrir son mensonge. De même " Oh Oh Oh": Figaro fait l'étourdi

La répétition du mot "Goddamn" mot familier, par Figaro, pour prétendre parler anglais

sc 21 comique du langage d'Antonio, à demi saoul et vulgaire : confusions de mots, jurons ( jarni) = ténébreux pour téméraires, faute de syntaxe = plus moindre ; originalité de l'expression «  ni pied ni patte de ce doigt-là » = images absurdes, contradictions qui le rendent redoutable pour Figaro. Caricature du style précieux «  dans les beaux yeux de ton mérite ». Figaro s'amuse: Phrases ponctuées d'interjections » brr »( II sc2 )
Cascade de mots d'esprit plus ou moins raffinés scène 2 : «  ambassadrice de poche, fouette courrier »


Comique de répétition ( important )  : apparaît à plusieurs reprises tout au long de la comédie. Le comte qui découvre Chérubin caché alors qu*il raconte ce même événement déjà vécu.

Egalement par les révérences répétées de Suzanne et de Marceline qui sont accompagnées de répliques acerbes. sc 5 L'une reprend les paroles de l'autre avec un autre ton.

Comique de gestes : repose sur les mimiques, les gestes exagérés, les grimaces. Acte III, scène 8 : Suzanne donne des soufflets à Figaro. Fanchette sc 10 : esquisse une caricature du docteur et de Marceline, «  Elle avait l'air bien échauffé. Elle parlait tout haut en marchant. » Elle imite leurs gestes. Chez Beaumarchais, . on joue avec une multitude d'objets : voiles, rubans, épingles. Les objets provoquent des poursuites.

 

Comique de caractère : Cherubin semble amoureux des deux femmes, Suzanne et la comtesse. Suzanne se moque de lui, elle le trouve inconsistant. Le comte est libertin. Le jardinier saoul a du mal à se faire entendre.

Comique de situation : L'acte V a recours aux cachettes, mais la scène est rendue plus complexe par le jeu des quiproquos générés par les déguisements : le Comte croit entraîner Suzanne et Figaro croit parler à la Comtesse. Affrontement dramatique des personnages et la situation réelle, face au spectateur, est comique. Le comte est prêt à tuer un rival et trouve Suzanne. Des histoires de cachettes surtout avec Chérubin. Sc 9 : comique la découverte répétée de Chérubin par le comte sous les robes ou les rideaux, comique la posture embarrassée de Chérubin dans son fauteuil.


 

2 Situer brièvement l'oeuvre dans son contexte historique et littéraire

  C'est une œuvre didactique ( instruire ). La noblesse supporte de plus en plus mal d’être écartée du pouvoir et se crispe sur ses privilèges, la bourgeoisie, constituant la classe la plus aisée, entend bien aussi voir ses droits reconnus. Cette attitude révèle l’esprit des Lumières. ( 18e)

Siècle des Lumières (XVIIIe)

Mouvement fondé par les écrivains philosophes ::Voltaire, Diderot, Rousseau. Ils combattent les injustices et les intolérances de leur société par la raison.

Ils dénoncent la guerre, les abus de la religion ...

- Luttent contre les abus politiques et sociaux
- Remises en question fondées sur la « raison éclairée » de l’être humain et sur l’idée de liberté.
- Combat contre la tyrannie des siècles passés

Almaviva est une incarnation de l'aristocratie

Littérature engagée : Oeuvre jugée dangereuse par Louis 16 : sc 10 Figaro a compris qu'il ne peut faire pression sur le comte que par une action de masse, en organisant les forces de tous les opprimés, en les coalisant contre les survivances du régime féodal. Dans cette scène beaucoup de personnages sont réunis : le comte, la comtesse, chérubin etc...

« Monseigneur, vos vassaux, touchés de l'abolition d'un certain droit ». Allusion plusieurs fois à ce droit du seigneur = droit de cuissage.

Le Comte d'Almaviva incarne la classe des seigneurs de ce temps-là, assez galant, même un peu libertin, à peu près comme les autres seigneurs de ce temps-là ». Il a donc une valeur allégorique très claire.


 

3 Les étapes chronologiques de la vie de Beaumarchais

Pierre Augustin Caron naît à paris. C'est le 3 e de dix enfants dont 6 survivront. A la maison, on travaille, mais on joue aussi de la harpe, du luth, du clavecin ; on apprend l'italien, l'espagnol, on lit beaucoup, on compose. A 13 ans, il est retiré de l'école et commence chez son père son apprentissage d'horloger. Il est observateur. Il se comporte comme chérubin. Il épouse une veuve : dame Franquet. Il prend le nom de Beaumarchais, nom d'une terre de sa femme. Sa femme meurt. Il donne des leçons de harpe aux filles de Louis 15. Associé à un vieux financier, il devient riche et commence à écrire. Il obtient des charges du roi. Se mêle à la vie économique du pays et pense à une carrière littéraire. Après un premier succès, long à venir, avec Eugénie, il se remarie avec Mme Lévêque, une riche veuve qui meurt deux ans plus tard. Il écrit le barbier de Séville où vont apparaître avec le comte Almaviva, Figaro, Chérubin.... Beaumarchais a de nombreux procès, il fait un peu de prison, certaines de ses œuvres seront brûlées. Il s'exile à Londres et de là, offre ses services au roi.
Le barbier de Séville remanié sera joué à la comédie française. Il s'occupe alors d'armements contre les anglais, épouse une 3 e femme dont il a une fille, Mme Willermaulaz. Les procès se poursuivent, il gagne et dote des jeunes filles pauvres.
Succès du mariage de Figaro. Louis 16 se croyant outragé par une lettre, Beaumarchais est encore mis en prison pour peu de jours. Réconciliation, Marie Antoinette joue Rosine, nouvelles accusations, proscrit, puis réhabilité, il a mauvaise réputation, mais s'enrichit. Il meurt à 67 ans.

L'homme est une énigme.

4 Mentionner les thèmes de l'oeuvre :
 

La noblesse ( Comte Almaviva, l'élégante comtesse ), le peuple ( Figaro valet qui veut sortir de sa condition) et ses revendications sociales ; la tromperie, les intrigues où les trompeurs sont trompés grâce à des situations comiques ( quiproquos, personnages cachés, répliques à plusieurs sens ) ; la justice injuste; la condition des femmes : asservissement, mais solidarité féminine ; la liberté.

5 A qui s'adresse beaumarchais ?
 

Le Mariage de Figaro est l'occasion d'une lutte épique ( un peu cachée ) entre l'auteur et le gouvernement.

6 Pourquoi écrit-il cette pièce ?

Son principal but est de se défendre contre ses nombreux procès dû aux nombreuses acusations. c'est une sorte de vengeance contre la censure ( interdiction de jouer la pièce ) qui l'a longtemps menacé. Comme il dit dans sa préface : il veut amuser en instruisant, arracher le masque des vices, des abus et les montrer à découvert.

7 Lieu où se passe la scène :

A Séville

8 Trouver le message de l'auteur par son œuvre.

Il est critique et, moral,

9 Résumé :
 

Figaro doit épouser Suzanne, mais le comte veut en faire sa maîtresse. Pourtant il est très jaloux de son épouse, la comtesse. Figaro lui ayant fait croire qu'elle avait un amant. Chérubin est un jeune page amoureux de la comtesse. Le comte le poursuit de sa jalousie. Mais il veut aussi faire un procès à Figaro et trouve un prétexte : Marceline qui aurait aimé épouser Figaro rappelle une vieille promesse. Coup de théâtre, Marceline est sa mère. A la fin, le comte est piégé et demande pardon à la comtesse.

10 Rappeler le décor, son rôle dans l'atmosphère générale, ce qu'il symbolise.

Beaumarchais précise le décor avec précision, le détail des costumes, les jeux de scène. Le décor c'est souvent une chambre peu meublée. La chambre promise par le comte aux mariés permet de connaître la condition des personnages et les intentions du comte. La chambre a un double rôle prévu par le comte.
Mais le décor change. On nous montre parfois les personnages dans une salle pour le procés ou dans un parc. L'obscurité provoque l'émotion de Figaro. Elle symbolise le lieu d'un libertinage possible

11 Les personnages, présentation

Figaro.


Beaumarchais choisit dans ses œuvres de façonner ce personnage à son image. Omniprésent, il est le porte parole de l’auteur qui lui crée une vie pleine d’activité et expose sa déception ou sa colère à travers ce valet, intelligent malgré ce statut. Figaro vient d’ailleurs de « Fi-caron », voulant dire « fils de Caron », nom d’origine de Beaumarchais. Il est le pilier des pièces de Beaumarchais et perpétue sa renommée en incarnant la gaieté derrière laquelle se cache une intelligence incontestable. Figaro est habile, rusé. Portrait lyrique de Figaro par Marceline ( servante ) qui voudrait bien l'épouser, sc 4 : « Jamais fâché, toujours en belle humeur ; donnant le présent à la joie, et s'inquiétant de l'avenir tout aussi peu que du passé ; sémillant, généreux ! Génereux ! » . Dans son monologue, Figaro se qualifie d’ailleurs d’ « un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre ; maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune ! ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux… avec délices orateur selon le danger ; poète par délassement , musicien par occasions, amoureux par folles bouffées ».
Par lui Beaumarchais se lance dans une remise en question de la société, à travers une atmosphère de fête.

Fils de Marceline et de Bartholo, comme on le découvre à l’acte III, et mari de Suzanne à la fin de l’acte IV, âgé d’une trentaine d’années, l’ancien barbier de Séville a repris du service en tant que concierge du château et valet de chambre du Comte. Mais cette fois-ci il va mettre son zèle et son habileté au service de ses propres amours. Il l’emporte dans sa rivalité amoureuse avec son maître, après bien des péripéties.

Le comte :

Jalousie du comte qui tourne au drame

Ne pardonne pas facilement : « Vous demandez pour vous un pardon que vous refusez aux autres » dit la Comtesse.

Chérubin

Beaumarchais insiste beaucoup sur sa jeunesse. Cela justifie ses penchants et son comportement naturel, plus ou moins innocent. Il est le type de l'adolescent qui s'éveille à l'amour. Jeune page du comte Almaviva et filleul de la comtesse, il est aussi amoureux de la comtesse, ( inaccessible), inspiré il lui écrit des chansons et se désespère, ) il est un peu amoureux de Suzanne, et amant de Fanchette. C'est un personnage encore indéterminé et ambigu, attiré par toutes les femmes, dont la présence sème le trouble tout au long de la pièce. Il est source de discordes et de problèmes. «  Je ne sais plus ce que je suis ». Il contre les projets de la comtesse peut-être par hasard ( I 10, IV 5 V 6 et 14 )

Grâce à son comportement, on peut voir l’ampleur de la jalousie du Comte dont il est le rival auprès de Fanchette, Suzanne et la comtesse. C’est un personnage plein de fraicheur, qui provoque des émotions chez la comtesse, gai , mais qui se met toujours dans des situations délicates et qui évolue au cours de la pièce : «  Je n'ose pas oser » ( A 1) devient : «  oh ! Que oui j'oserai ».

«  Un enfant de 13 ans... vif, espiègle et brûlant comme tous les enfants Spirituel » »toujours au quartier des femmes » ayant des « goûters à la crème et colins maillards ». Un personnage séduisant : «  le bel oiseau bleu ».
Il est souvent présent, mais dissimulé. Et au moment de la réconciliation du comte et de la comtesse, il devra partir.

Les femmes :

Il y a Fanchette, qui est la plus petite et qui n’a que douze ans. Puis, Suzanne, la Comtesse et Marceline. Elle sont toutes douées quant à la ruse féminine. A la fin de la pièce, c’est la Comtesse qui est le personnage principal de la ruse féminine.

Consacrée à des buts souvent louables, c’est une tactique, un talent naturel qui permet aux femmes de tenir tête aux hommes.
Cette ruse étonne les spectateurs et les fait rire, car il est drôle de voir comment les femmes, dans la pièce dupent les hommes. Il faut se souvenir que les hommes à l’époque pensaient qu’ils étaient supérieurs aux femmes et cette nouvelle attitude les a probablement surpris.

Les autres : jardinier, maître, valets

Bazile rend des services à Almaviva et sert donc d'intermédiaire entre le comte et Suzanne pour qu'elle cède à celui-ci.

12 La satire

Pièce audacieuse qui reflète bien le siècle des lumières
sc 13 14 satire de la justice, avec une caricature de procès, de la corruption des gens de justice,satire des hommes de pouvoir, (les magistrats
un juge bégayant), de la censure.

Le comte prend l'attitude d'un justicier dont la colère se déchaine au cours des aveux de la comtesse alors que lui-même cherche à tromper sa femme..

Sc 5 deux tirades, étrangères à l'action, morceaux d'intention satirique, l'une sur l'angleterre, l'autre sur la politique.

Sorte de polémique enfin lorsque Figaro fait allusion au métier de soldat

13 l'amour

14 Les intrigues

15 Ce que j'ai aimé

16 Le style

de l'auteur :
Chaque personnage a son langage.

17 Quelques figures de style

l’hyperbole, métaphore, comparaison, périphrase l’antithèse sont fréquemment utilisées afin d’exprimer au mieux les effets du désordre amoureux. Sc 5 F joue sur les antithèses

Une partie du comique de cette scène vient des effets de surprise dans le dialogue, des contrastes et des antithèses
Antithèses :
« L'aimable Figaro, ce fripon-là ?»

« Généreux comme un voleur, comme un seigneur »
« Vieille gouvernante jeune maîtresse
Punir = épouser

Dialogue grinçant »

Sc 4 « généreux
comme un voleur » antithèse. De même Comme un seigneur répond Marceline
Dans le duel Suzanne Marceline

Indications de mise en scène = didascalies

EX : Sc 1 Figaro ( lui prenant les mains ), → chambre à demi meublée = condition sociale de valet

Comparaison : « Généreux comme un voleur, comme un seigneur », plus opposition voulue, voleur, seigneur. ( Beaumarchais )

Métaphore filée : Figaro : « Dans son trouble d'esprit, tenez, tenez, le voilà qui court la plaine, et force un lièvre »

Mise en valeur de l'amour de Figaro. pour Suzanne, par la périphrase (métonymie de l'oeil amoureux)( I, 1)

Figaro : "O que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d'une jeune fille, est doux le matin des noces, à l'oeil amoureux d'un époux !...".

« hommes plus qu’ingrats » et : « ennemis rassemblés » 2 périphrases. Marceline cherche à rabaisser les hommes.

Périphrase : Expression par plusieurs mots d'une notion qu'un seul mot pourrait exprimer

si ma belle marraine = périphrase

Moquerie légère de Suzanne par l’apostrophe « tu croyais, bon garçon » ; mise en valeur de sa naïveté par la personnification du mérite :

« les beaux yeux de ton mérite »

La métonymie : ex : elle n'a bu qu'un verre. Mariage F

antithèse : mariage de F : « leurrées de respects apparents dans une servitude réelle », « traitées en mineures pour nos biens, en majeures pour nos fautes », « Dans les rangs même plus élevés, les femmes n’obtiennent de vous qu’une considération dérisoire » ( paroles de Marceline.)

Mariage de Figaro "pendant ma retraite économique" -> c'est un euphémisme, Figaro veut en fait parler de son emprisonnement à la Bastille.

Effet de chute antiphrases :
• antithèse : « tout imprimer librement, sous l'inspection de deux ou trois censeurs »
antiphrase : « cette douce liberté » = ironie

Litote: C'est pas mal quand on veut dire, c'est très bien. = Amoindrir
Litote humoristique : mariage F "une petite journée comme celle-ci forme bien un ambassadeur" = ironie envers le Comte qui envisageait de l'envoyer en ambassade pour l'éloigner de Suzanne.

 

L'hypotypose : sc 2 acte 2 : si vivante qu'on croit la vivre. Figaro est un bavard éblouissant. Il utilise l'hypotypose (figure de style de la description qui la rend vivante, animée )

Acte 4 allégorie de l'Amour et de la Folie.
Hyperboles «  mille millions de galants », à ses bavardages truffés d'expressions proverbiales.

18 Citations

19 Quel est le lien entre cette lecture et le programme ? Pourquoi cette œuvre ? Quelle aide pour vos devoirs ou examens ? Que peut vous apporter ce livre ?

Le programme prévoit une pèce du 18 e s. Le mariage de Figaro est considéré comme une œuvre essentielle pour le théâtre. La connaître peut aider dans les dissertations et la connaissance de l'époque



LA LECTURE :
 
Lire, c’est donner un sens à des signes ( écriture ou image car on peut lire une image ). Pour le lecteur, c’est construire des significations.

Plusieurs types de lecture :
Lecture adhésion :  ( roman détente )
Lecture avec distance : Le lecteur se questionne ( a un recul critique )
Lecture analyse : Faite par un spécialiste
Lecture  :
revue technique pour spécialiste…

Il y a 4 modes de lecture :
Lecture appréhension globale ou lecture repérage : Identifier la nature d’un texte.
Lecture  exploration : Permet de s’orienter dans le texte sans l’analyser.
Lecture sélection : Trouver une adresse dans l’annuaire,…
Lecture intégrale : Peut mettre en jeu les 3 modes précédents.
Apprendre à lire, c’est passer du déchiffrement (associer des sons à des lettres) à la lecture silencieuse qui utilise les 4 modes de lecture


Les bons livres d'époque passée sont toujours nouveaux si on sait les lire.
Certains romans laissent une impression si vive que la personne peut en être agitée, surtout si elle est jeune, et ses propres aventures éventuelles peuvent lui paraître, moins émouvantes, moins prenantes...
 
Lire un livre, ce n'est pas seulement parcourir un roman ou une œuvre qui laisse une place à l'imagination. Le livre permet aussi de compenser en marge de la vie une existence banale et ennuyeuse et peut communiquer à la réalité quelque chose de sa ferveur. Son but ne se limite donc pas à encombrer l'esprit de fiction mais à permettre de découvrir les anomalies de l’ existence réelle et par la suite peut-être de se contrôler.

Si on ne lit pas d'affilée on est parfois perdu lorsqu'il y a de nombreux personnages par exemple...

Ce que nous cherchons dans la lecture c'est donc avant tout la distraction, mais encore le moyen de nous instruire. C'est pour cela que nous trouvons dans les bibliothèques d'un côté les romans, les ouvrages classiques, de la l'autre, les documentaires, les sciences, la politique... Les ouvrages classiques sont nombreux à cause des élèves, des étudiants, des enseignants. Mais le roman tient une place importante dans la vie de beaucoup d'entre nous. Moins peut-être depuis un certain temps !
Il y a dans nos bibliothèques personnelles, des romans que nous avons choisis. Dans la mienne, on peut trouver des romans policiers qui ont rempli quelques heures ennuyeuses et que j'ai choisis au gré des circonstances soit que j'ai été influencée par une amie, par le titre, par l'auteur que je sais ou ai su à un certain moment apprécier (
Agatha Christie, Marie Higgins Clark et bien d'autres ), soit parce qu'ils m'étaient recommandés par les enfants ou offerts. Un bon roman policier, pas grossier, sans étalage de sang et d'horreur est paradoxalement un délicieux moment d'angoisse avec en prime un peu d'amour romantique, un peu d'aventure et un approfondissement psychologique. 
Pour cet amour de l'aventure que j'ai eu par périodes, on trouve aussi dans ma bibliothèque beaucoup de romans d’espionnage ou de cap et d'épée. Je me suis laissé quelquefois tromper par un titre ou par un compte rendu prometteur mais je l'ai alors longtemps abandonné sans le relire. Contrairement aux préjugés, je pense qu'en lecture, il ne suffit pas de suivre les conseils des spécialistes et que suivant l’évolution de nos goûts, de notre moral, de bons livres d'aventure sont tout aussi enrichissants. Lorsque j'étais plus jeune, je cherchais également à approfondir la connaissance humaine et j'appréciais alors Balzac, sa comédie humaine, sa vaste fresque de la société de son temps, je me sentais comme grandie lorsque j'abordais les grands romanciers contemporains avec Camus. Aujourd'hui, je ne cherche ni à me cultiver par le roman, ni à me grandir, mais à me distraire. J'aime aussi les romans historiques, les grandes aventures amoureuses même et si je me cultive encore et toujours, c'est par les voyages et les recherches documentaires. Je m'aperçois que pour moi le roman est comme un ami. Je l'aborde doucement avec crainte, voire réticence mais lorsque je me sens à l'aise avec les personnages qui le composent, j'aime le relire rechercher des suites ou d'autres livres du même auteur.

Quand je choisis un livre parmi ces amis, je le choisis en fonction de ce que j'ai besoin d'y trouver. Si je cherche du suspens, il faut que ce soit nouveau, je prends un ouvrage à la bibliothèque municipale. Si je connais le déroulement du récit, je m'aperçois que je relis quelques années après simplement parce que j'en aime les héros, leur personnalité, le style de l'auteur, les phrases percutantes. L'histoire peut m'apparaître sous un jour différent,  je peux l’avoir en partie, oubliée...
La personnalité du lecteur, son évolution, jouent donc un rôle essentiel dans le choix du livre et sont sans cesse présents au cours de la lecture suivant la participation qu'elles apportent à l'action. Je ne me rends compte que je lis un livre qu'au cours des premières pages où les signes tracés n'ont pas encore pour moi beaucoup de signification. Mon attention est volontaire et non pas spontanée, parfois même je suis obligée de relire certains passages car je me perds dans la connaissance des personnages, mais, très vite mon attention devient continue. Je ne fais plus qu'un avec le livre et tout dans la pièce où je me trouve semble disparaître, ou tout au moins devenir insignifiant,  même la présence matérielle du livre. Dès le début je prends parti pour quelque chose ou pour quelqu'un, les personnages deviennent des amis ou des ennemis. La lecture fait réfléchir? A un certain âge certainement... A travers le livre, on cherche sa pensée, ses aspirations, les personnalités qui s'affrontent en nous. La lecture se présente comme une expérience qui nous aide à cerner nos sentiments, nos réactions, les multiples possibilités qu'aurait pu nous offrir la vie. L'introspection est très difficile, l'autre a une trop grande présence physique, seul le livre nous présente des personnalités plus ou moins abstraites, une marge d'imaginaire, d'indétermination dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître comme un personnage possible du livre face à une vie très différente de la vie réelle.
Elle se laissait parfois guider par la couverture du livre, par le titre, plus souvent par l'auteur d'un livre adoré qui publiait de nouveaux romans.
Les impressions que suscitent la lecture sont personnelles. Les personnages parlent et évoluent pour moi et je contribue à leur évolution, car l'expression des voix et des visages, la lecture entre les lignes, c'est moi qui les fais évoluer. Souvent les quelques traits que suggère l'auteur sont pauvres, mais ils laissent d'autant plus de liberté à l'imagination. Je me représente les héros selon mes goûts et l'imprécision des personnages en crée la richesse. Elle contient une foule de possibilités et, c'est pour cette raison qu'à chaque lecture du même livre, les héros peuvent m'apparaître sous un jour différent, c'est alors moi qui ai changé, non les termes de l'écrivain, pas davantage les héros eux-mêmes. C'est aussi pour cela que la représentation cinématographique d'un roman que l'on aime peut nous décevoir. Aucun acteur n'égalera le Cyrano de mes 15 ans. Les répliques sont plus brillantes telles que je les dis intérieurement.
Je peux aussi à travers la lecture trouver des exemples à imiter plus facilement que dans la vie qui nous montre des personnages trop individualisés pour nous permettre d'imaginer réaliser leur vie. De plus, vus de plus près, ces modèles présentent toujours des imperfections qui nous déçoivent. La littérature seule peut parfois nous fournir l'exemple que nous admirons et à qui nous souhaiterions ressembler.
Mais par le livre, on peut chez soi revivre des aventures au pôle Nord aussi bien qu'en Afrique.
Certains livres peuvent fasciner au point de vous donner envie de les relire. Plus que le cinéma, les romans aimés vous permettent de vous projeter avec intensité dans ce que vous lisez. Même les moments insoutenables peuvent parfois être tenus en respect par le contenu d'un livre. Le simple objet inerte prend vie, devient le lecteur qui y projette son existence, ses passions, ses goûts, ses qualités et ses défauts. S'il n'y a pas deux livres semblables, il n'y a pas non plus deux lecteurs semblables. Chaque livre est singulier comme chaque être humain, une histoire est un monde à part.
Un des livres qui m'a le plus fascinée est le comte de Monte Cristo. Edmond Dantès, jeté  du haut des rochers, dans un sac, les pieds lestés d'un boulet de canon par ceux qui croyaient avoir affaire au cadavre du vieil abbé et qui se sauve, devient riche, puissant et se venge avec raffinement de ceux qui avaient contribué à le faire enfermer. Ce livre captivait son attention au point qu'il lui tardait à la première lecture de retrouver un moment de tranquillité pour le reprendre là où elle l'avait laissé. Une étrange magie me tient ligotée à certains livres : livres d'amour, d'aventure, romans policiers. Peut-être la magie des larmes arrachées, de la peur suscitée, de la reconnaissance d'un caractère. Une véritable amitié nait pour le héros..

Avec les livres on apprend, on parfait son éducation, on imagine, on vit d'autres vies.
Je pense que l’amitié est proche des sentiments que suscitent les livres. L’ami est comme une création de notre cœur.

Mon moi profond rêve sans doute d’action et d’aide à l’égard d’autrui. Il est attiré par des audaces que je ne me permettrais pas dans la vie par manque d'audace justement ou parce qu'on ne peut vivre qu'une vie. Je découvre par la lecture des gens qui ne gravitent pas dans le même milieu. que moi. Je constate que j’ai aussi besoin d’extraordinaire lorsque je m’intéresse à des surhommes. Mes lectures m’aident à tolérer le banal quotidien. L’introspection étant très difficile, c’est par les héros qui nous attirent que nous découvrons une partie de notre inconscient. Moins l’auteur précise l’âge, le physique, plus il laisse une part d’indétermination, plus le lecteur peut se fondre en lui.

Problématique générale soulevée


Être capable de comprendre l'écrit et de l’utiliser en fonction de ses besoins. Pour aider efficacement un enfant en cours d’apprentissage, il est primordial d’avoir une idée claire du processus même de la lecture.


" La lecture, comment ça marche ? "

1) Lire est un acte de création


La lecture est une sorte de " gymnastique " de l’œil et de l’esprit. En fait, le regard explore en procédant par saccades. Il parcourt la ligne en effectuant des arrêts de quelques millisecondes. L’action de lire fait appel à la vision.
Elle peut également être accomplie par le toucher, comme dans le système Braille.
Avant d’atteindre une parfaite maîtrise de la lecture, l’enfant passe par une série de stades, allant de celui où il est préparé à la lecture, à celui où il est apte à une lecture d’adulte.
En ce qui concerne la lecture adulte, une personne lit, comprend un énoncé à partir de la forme globale ou de la physionomie d’un mot perçu. Tout le reste est reconstitué mentalement grâce à des automatismes acquis. En fait, lire revient à reconstruire une signification à partir d’une saisie visuelle discontinue.
Cette reconstitution repose sur un ensemble de connaissances. L’apprentissage de la lecture suppose que l’enfant possède déjà une bonne maîtrise du langage, c’est-à-dire du vocabulaire oral et de la syntaxe, et qu’il soit capable, au niveau de la perception, de distinguer correctement les sons ( phonèmes ) et les formes des lettres servant à les transcrire ( graphèmes ). Elle dépend de chaque individu.


2) La vitesse de la lecture

Avec la pratique, une plus grande aisance de lecture donne lieu à une compréhension élargie du texte.


3) Les fixations du regard

Les fixations du regard sont extrêmement courtes. Les personnes qui lisent vite anticipent beaucoup de signes.
Ils peuvent ainsi établir rapidement des hypothèses de sens, et prévenir la suite du texte. Pour les lecteurs dits médiocres, ils ne parviennent dans l’ensemble à saisir que quatre à huit signes; et ils sont contraints pour lire à un parcours qui prend bientôt des allures d’un véritable combat !


4) L’unité de lecture

L’unité de lecture n’est pas la lettre alphabétique. C’est la forme générale d’un mot ou d’un groupe de mots.
L’unité de lecture du lecteur moyen est le mot.
Pour le lecteur médiocre, il s’agira de la syllabe.
La lecture/déchiffrage procède par découpages successifs des syllabes et des lettres.
Ici, ce n’est pas le sens qui est alors appréhendé, mais son correspondant phonétique, c’est-à-dire sonore. La lecture/déchiffrage est souvent une étape de l’apprentissage, mais certains conservent longtemps, voire toute leur vie des habitudes de syllabation.
L’unité de lecture du lecteur rapide reste le groupe de mots.
Il perçoit l’écrit par "bloc" et non par l’association des parties élémentaires le composant.
En France, l’apprentissage de la lecture a lieu lors de la première année de la scolarité primaire. Deux méthodes de lecture, objets de multiples discussions, sont néanmoins couramment pratiquées. La méthode traditionnelle, qui procède de manière progressive en commençant par la lecture des lettres associées en phonèmes ( b + a, ba ), puis en passant à celle des syllabes et des mots. L’autre méthode de lecture, dite ‘’ méthode globale ’’, procède d’une manière inverse : l’enfant apprend d’abord à reconnaître visuellement les mots, ou les groupes de mots, puis à les décomposer en lettres et en syllabes. En privilégiant l’acquisition du sens des mots, cette dernière méthode serait selon les avis, moins favorable à l’apprentissage d’une bonne orthographe. Généralement, les programmes actuels combinent ces deux méthodes en utilisant la méthode dite « mixte » ou « semi-globale» , se révélant à l’expérience plus avérée.

5) Le rôle de la mémoire

Un rapport direct existe entre l’efficacité de la lecture et la capacité de mémoire immédiate de chaque sujet. Pour lire, il faut savoir anticiper. Cette prévision oblige le lecteur d’une part à se souvenir des premiers mots de la phrase, et d’autre part à puiser dans son stock linguistique "en mémoire" le mot ou la tournure qu’il va reconnaître comme étant la plus probable dans le contexte. La lecture ne saurait être limitée à sa seule dimension technique ou matérielle :
Lire est tout d’abord et avant tout un acte mental.
Lire c’est surtout comprendre, c’est s’ouvrir à la culture.
On ne peut dire qu’une personne lit quand elle ne comprend pas ce qu’elle lit. La conscience que tout texte écrit renferme un message, et l’intention de s’approprier le message transmis motivent la conduite du sujet lisant.
Le moteur s’appelle le désir de lire, d’apprendre et de s’enrichir.
C’est l’envie de communiquer, de rechercher une information ou de se procurer un plaisir déterminant l’entrée et le passage vers l’écrit.
Cette recherche de communication, cette ouverture au monde encourage chez l’individu une appropriation de l’outil lecture. Un outil qu’il veut peu à peu faire sien.
"Désir de lecture" puisque lecture et désir deviennent un duo indissociable, et façonnent peu à peu une réalité ordinaire que l’enfant est à même de rencontrer pour peu qu’on sache très tôt le sensibiliser à la magie généreuse des livres, des mots et des lettres.
À l’étape suivante de l’apprentissage de la lecture, l’objectif est d’enseigner à l’enfant de nouvelles connaissances et de lui apprendre à développer ses aptitudes. _ Le matériel de lecture, en s’enrichissant, devient aussi plus difficile. La lecture silencieuse est encouragée dans le sens où elle favorise l’assimilation et la compréhension des techniques de l’étude. Ce passage de l’apprentissage de la lecture à « la lecture » considérée comme moyen d’apprendre reste d’une grande importance, car l’enfant doit maintenant commencer à se servir de son aptitude à lire pour apprendre des faits, des concepts dans de nombreuses disciplines. Au cours des études secondaires et supérieures, le matériel de lecture deviendra plus abstrait, présentant à la fois un vocabulaire plus étendu et technique. L’étudiant se devra non seulement d’acquérir de nouvelles connaissances, mais aussi d’analyser le texte de façon critique et ainsi parvenir à un taux de lecture cette fois dit « optimal ».


Nous retenons selon Robert Muchielli

« Les méthodes actives dans la pédagogie des adultes. » Sixième édition Paris, ESF 1988
- 10 % de ce que nous lisons.
- 20 % de ce que nous entendons.
- 30 % de ce que nous voyons.
- 50 % de ce que nous voyons et entendons
- 80 % de ce que nous disons.
- 90 % de ce que nous disons et faisons.


Mémoriser reste difficile.

Nous mémorisons environ 75 % de ce qui est dit dans la première heure et 25 % à la cinquième heure. Le lendemain il ne restera plus que 50 % de ce qu’on avait retenu de cette première journée et trois jours après seul 15 % subsisteront. Les faiblesses de la mémoire et de l’attention laisseront une rumeur, un message de plus en plus concis que viendront déformer rajouts, interprétations, accentuations, assimilations assistés par notre culture. Pour renforcer la mémoire des apprenants, il faut avant tout favoriser leur ouverture intellectuelle en employant des moyens s’adressant aux sens.
Les nœuds mémoriels permettent d’entendre, de voir, toucher et sentir.
Chacun de nous possède des sens plus en éveil que d’autres.
On parle de mémoire visuelle, auditive. Lorsqu’un professeur enseigne à ses élèves, il est alors préférable d’utiliser les messages que ces derniers percevront plus rapidement.
- Entendre (ouïe et bruits) : cette personne retient ce qu’on lui dit. Elle est attentive aux discours.
Le professeur donne des explications claires et complètes.
- Voir (vue, images, croquis, formes) : cette personne retient ce qu’elle voit, ce qu’elle écrit.
Le professeur s’appuie sur des images, des visuels, des graphiques et des documents.
- Toucher (sensations tactiles) : cette personne retient en manipulant, en expérimentant.
Le professeur passe très rapidement à l’action. Il lui donne à découvrir.
- Sentir (odorat, goûter) : cette personne retient les odeurs et les goûts, mais hormis quelques professions (parfums, restauration…), ce sens se retrouve peu en éveil dans les pratiques de la formation. En formation de groupe, il s’agit de multiplier et de faciliter les voies d’accès à l’apprentissage en s’adressant à tous les sens lors d’une explication.
Il est important aussi d’utiliser des points clés, des plans et des structures.
Il faut rappeler régulièrement les points clés dans la logique de la progression vers l’objectif de façon à mobiliser l’attention vers un résultat.
Il s’agit d’ancrer les idées fortes par des signaux symboliques de forts symboles visuels.
Placer des agrafes mémorielles, des signaux pour organiser le système de rappel permet d’ancrer les idées par des images visuelles frappantes et marquées.
Finalement, il faudra se placer en situation d’expérimentation.
Pour acquérir de nouveaux comportements et de nouvelles attitudes, les apports théoriques d’un apprentissage seront d’autant mieux assimilés qu’ils auront été vécus et mis en pratique, en application au cours de jeux pédagogiques et d’exercices demandant aux apprenants de s’impliquer et d’utiliser leur personnalité ; leurs capacités d’analyse et de synthèse. Et ainsi inciter à un meilleur développement de leurs facultés d’adaptation.
Répéter et encore répéter : une évidente nécessité. Tout comme veiller à ne pas porter de jugements dévalorisants sur les personnes. Mieux vaut encore éviter les exposés trop embrouillés et les exercices trop pénibles. Faire participer le groupe en entier, travailler, échanger,répondre à une question d’un participant sans s’acharner à faire parler ceux qui savent ou pensent déjà savoir. Les quatre façons d’apprendre.
On distingue quatre façons d’apprendre ou du moins quatre logiques d’apprentissage.
En fonction de chaque logique, le professeur doit s’adapter de façon à faire passer au mieux son message.


- Théoricien

Il cherche la raison. Il veut comprendre le résultat. Il est pratique et réaliste.
Il possède un fort besoin d’application dans une situation.
Il privilégie le savoir applicable et qui a fait ses preuves.


Sa question : pourquoi ?

Que faire ? Le rôle du professeur consiste par la discussion à lui permettre de dégager la raison. Il doit être méthodique et très progressif.


- Décortiqueur

Il cherche à comprendre la démarche, il désire savoir comment cela fonctionne.
Face à une situation, il examine tout ce qui amène à ce résultat. Il privilégie le savoir théorique.
Sa question : comment ça fonctionne ?
Que faire ?Dans un projet, il faut intégrer l’apprenant à la démarche. L’amener à organiser, à planifier son apprentissage. Le professeur doit l’aider dans son analyse, lui donner des faits, des informations précises et logiques. Des informations claires, rigoureuses et techniques. Le support écrit conserve les informations structurées que le professeur lui fournit.


- Constructeur

Il part des faits pour élaborer le concept. Son plaisir consiste à dégager la règle.
En fait, apprendre devient un jeu intellectuel , trouver la logique qui amènera au résultat, au plus vite devient un plaisir. Il est souple et imaginatif.
Sa question : Quoi, qu’est-ce que c’est ?
Que faire ? Le professeur peut lui fournir des informations, présenter les synthèses, ne pas prendre en compte trop de détails et surtout ne pas le guider dans sa démarche. Pour lui donner une vision plus globale, le professeur peut utiliser des tableaux récapitulatifs.


- Aventurier

Il trouve son plaisir à découvrir, à faire exister les choses. Il retient ce qui lui plaît et oublie le détail.
Sa question : à quoi cela peut-il servir ?
Que faire ?Le laisser découvrir, mettre en oeuvre.
Favoriser la relation et des échanges en groupe puisqu’il aime travailler en groupe.
Il apprécie l’ouverture et l’authenticité du groupe et du professeur.

Néanmoins pour développer toutes les potentialités intellectuelles d’un groupe d’apprenants, il est essentiel d’enseigner avec les quatre autres méthodes. Exemple de démarche s’adressant aux quatre façons d’apprendre :

- Aventurier
Établir une bonne relation

- Constructeur
Donner des exemples

- Décortiqueur
Donner des informations techniques

- Théoricien
Procéder à une check-list.


Date de création : 05/02/2008 • 15:58
Dernière modification : 01/12/2013 • 10:06
Catégorie : Les livres
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