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Récits étrangers

Des contes pour enfants venus d'autres continents, des légendes nées de l'inconnu :

Groenland et pôle nord

Mercator ( 1595 ) et autres cartographes

En 1569, Gérard Mercator fait publier à Duisbourg une carte dont les parallèles et méridiens dessinent un quadrillage orthogonal, en utilisant un système qui porte son nom : la projection de Mercator. Cette projection cartographique préserve les angles ( essentiels pour la navigation ) en déformant les surfaces et les distances au fur-et-à-mesure qu'on s'éloigne de l'équateur. Mais la carte représentait le pôle nord ainsi connu avant les découvertes.

Mercator s’est longuement penché sur la question du champ magnétique terrestre.
Puisque le pôle Nord magnétique ne coïncide pas avec le pôle Nord géographique, Mercator, espérait pouvoir trouver une solution simplifiée au problème des longitudes.
IL tente alors de préciser la position des pôles magnétiques en trouvant l'intersection des grands cercles tracés à partir de quelques mesures locales de la déclinaison magnétique.
En fait, il recherchait cette hypothétique montagne de magnétite ( le pôle magnétique ) qui n'était donc pas confondu avec le pôle géographique.

 Une carte de Mercator ne peut ainsi couvrir les pôles : ils seraient infiniment grands. Cela a par exemple pour conséquence la vision d'une égalité de surface entre le Groenland et l'Afrique alors que cette dernière est 14 fois plus grande.

Le globe Erdapfel est un globe planétaire réalisé par Martin Behaim entre 1492 et 1493. Il s'agit du plus vieux globe au monde encore conservé. Il fut fabriqué sur commande du conseil municipal de Nuremberg par différents artisans sur la base des instructions de Martin Behaim. L'objet est aujourd'hui exposé au Germanisches Nationalmuseum de Nuremberg. C'est une des dernières représentations cartographiques du monde avant la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb.
On peut penser que le navigateur et commerçant était intéressé à l'idée de mieux informer les marchands de Nuremberg sur les possibilités d'une expédition par bateau vers les Indes. La forme du globe devait rendre la réalisation d'une telle expédition plus tangible. En outre les lieux d'origine de différentes marchandises et matières premières étaient signalés sur le globe.
La précision géographique du globe varie d'un continent à l'autre et dépend beaucoup des sources utilisées. Comme l'on s'était référé aux travaux de Ptolémée sur le rayon de la Terre, l'on obtient le chiffre erroné auquel était arrivé Posidonios et non le bon résultat d'Ératosthène. Ceci fait que la mer Méditerranée est proportionnellement trop grande par rapport à la taille du globe, de même la taille des continents européen et asiatique sont trop grands. Du coup la taille de l'Océan Atlantique est réduite. Ainsi un rajout ultérieur du continent américain aurait été a priori impossible.

Au sein des continents eux-mêmes, l'Europe et la Méditerranée sont reproduits de la façon la plus précise. L'Afrique est représentée de manière très détaillée au nord et sur la côte occidentale ce qui est dû aux voyages de Behaim à bord d'un vaisseau portugais ou bien à l'acquisition d'une carte marine portugaise. Par contre la côte orientale africaine est reproduite de manière très imprécise. Plus on se déplace vers l'est, plus la carte est dénaturée. Le sous-continent indien est à peine reconnaissable et le Pacifique est orné d'îles fantaisistes.

L'île de Saint-Brandan est indiquée sur l'océan qui sépare l'Europe et l'Asie.

Johann Ruysch ou Johannes Ruysch ( vers 1460 à Utrecht - 1533 à Cologne ) était un géographe et cartographe du XVIe siècle. On sait très peu de lui, sinon qu'il est l'auteur du planisphère de Ruysch, une des cartes les plus importantes du début de ce siècle, et la seconde carte imprimée connue du nouveau monde. Elle fut largement diffusée dès 1507.


Johann Ruysch nota, à propos de l'Inventio Fortunata ( Inventio Fortunate, est un livre perdu, datant probablement du XIVe siècle, contenant une description du pôle Nord magnétique. ) : Il est dit dans l'Inventio Fortunate qu'au pôle arctique se trouve un rocher magnétique élevé, de trente-trois miles de circonférence. Une mer houleuse entoure cette roche, comme si l'eau avait été libérée à la base d'un vase à travers une ouverture. Autour de lui sont des îles, dont deux sont habitées.
Ainsi que beaucoup d’autres savants de son temps, il ne se rendait pas compte du fait que l’évaporation enlève à la mer, pour former les nuages, autant d’eau qu’elle en reçoit. Il lui semblait que, puisque tous les fleuves se jettent dans la mer, celle-ci devait avoir un trop-plein ou un régulateur de son niveau Il pensait que ce trop-plein devait s’engouffrer à l’intérieur du globe pour aller former les sources. Là fut le point de départ de ces fameuses cartes de Mercator figurant le Pôle et dans lesquelles on voyait la mer se précipiter à l’intérieur du globe terrestre par quatre embouchures.
L’incertitude où l’on était de la terminaison septentrionale des grands courants marins, tels que le Gulf-Stream, les légendes relatives au Maëlstrom, et d’autres circonstances encore, donnèrent une apparence de possibilité à cette hypothèse d’un gouffre polaire.

On ignorait encore, il y a quelques siècles, s’il n’y avait pas quelque chose pour supporter la Terre dans l’espace.

Après que l’idée d’un pivot ou d’un support solide eut été abandonnée, plusieurs géographes, et non des moindres, persistèrent dans l’hypothèse d’un trou polaire. C’est-à-dire qu’ils supposèrent qu’au Pôle, soit au Pôle Sud, soit au Pôle Nord, soit en ces deux emplacemens, il existait un trou mettant en communication l’eau des mers avec l’intérieur de notre sphère terrestre, supposée creuse. Il n’y a pas lieu de plaisanter sur cette croyance et de la rejeter dédaigneusement sans examen. De fort grands esprits l’ont admise. Mercator lui-même, l’éminent géographe et astronome auquel on doit le système de projection qui porte son nom et sur lequel les marins de tous les pays se sont appuyés pour fixer la route quotidienne de leurs navires, n’hésitait pas à admettre cette hypothèse du trou polaire.

 LES INUITS DE THULÉ ET LA LICORNE

Cet espace nordique a un nom: Thulé,  le Pôle des lumières
Il est singulier que les Esquimaux du nord du Groenland auquel les Occidentaux ont voulu donner un destin en dénommant leur capitale Thulé, aient avec sagesse repris l'ancien nom de Qaanaaq et placé leur histoire sous la protection de leur dieu tutélaire: l'extraordinaire dent de narval, cette " licorne de mer " - narval antique - qui se reproduit tous les trois ans dans ces eaux arctiques de Thulé. Licorne: symbole de pureté, associé à la lune ? Elle est au Moyen Age associée à la Sainte-Vierge. Pour Saint Bonaventure, elle est " arbre de vie ". Elle vit, assure la tradition, chez le Prêtre Jean, à l'entrée du Paradis.

" Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau ! - "

Charles Baudelaire.

Nouvelle Zemble : Sur une carte de 1595.

Inventio Fortunate décrit le pôle nord comme étant une île, nommée Rupes Nigra, entourée par un tourbillon géant et quatre continents.

Aucun extrait n'a été directement découvert, mais son influence sur l'idée occidentale de la géographie de la région arctique a persisté pendant plusieurs siècles.
Le livre est considéré comme un récit de voyage écrit par un franciscain du XIV
e siècle, moine d'Oxford qui a voyagé dans la région de l'Atlantique Nord au début des années 1360.

Malheureusement, au moment où les explorateurs de l'Atlantique étaient à la recherche d'informations dans les années 1490, l'Inventio avait disparu, et n'était connu que par un résumé dans un deuxième texte. Le résumé de Cnoyen a été la base de la représentation de la région de l'Arctique sur de nombreuses cartes, l'une des premières étant le globe terrestre de Martin Behaim en 1492.

La plupart de ce que nous savons du contenu de l'Inventio, outre son utilisation sur les cartes, se trouve dans une lettre du cartographe Flamand Gérard Mercator à l'astronome anglais John Dee en date du 20 avril 1577, maintenant située au British Museum. Cette lettre décrit un voyage au-delà du Groenland dont le retour avec 8 hommes à bord date de 1364. Cnoyen mentionne également qu'un prêtre était du voyage.

Il est évident que l'auteur de Inventio, s'il s'était effectivement rendu à l'extrême nord, n'a pas réellement atteint le pôle Nord, qui ne ressemble en rien avec la description figurant dans le livre. L'auteur a spéculé quant à la source de la force magnétique puissante qui sous-tend le fonctionnement de la boussole.

 Les navigateurs ont trouvé que les inuits rencontrés avaient une petite taille. Ils les ont même appelés pygmés.

 En 1829, le 3 avril, deux hommes, Jens et son fils Olaf Jansen, quittent Stockholm pour aller pêcher. Ils prirent la direction du nord, longèrent les côtes des îles de Gotland et d’Oeland et continuèrent en passant par le détroit qui sépare la Suède et le Danemark. Les étapes se succédèrent et finalement, le 23 juin, ils s'arrêtèrent quelques jours pour pêcher parmi les icebergs.

Ensuite, ils reprirent le voyage. Après 24 heures de navigation, alors qu'ils envisagaient de rebrousser chemin, ils furent face à l'incroyable : une terre verdoyante, le vent ne soufflait plus et l'air était tempéré et calme. Ils pêchèrent sur place quelques jours et prirent la décision de continuer leur chemin sans savoir qu'ils iraient de surprises en surprises. Pendant qu'ils vérifiaient l'état avant du petit bateau, devant eux, à l'horizon apparut, un deuxième soleil. Son emplacement les surprit beaucoup et ils pensèrent à un mirage qui allait se dissiper d'ici peu. A leur stupéfaction, il n'en fut rien et au contraire, plus ils avançaient au fil des jours, plus le soleil montait à l'horizon.

Il se révéla d'un aspect rouge et cuivré avec, par moment, des nuances pâles et brumeuses. Par la suite, les deux pêcheurs baptisèrent cet astre " le Dieu Brumeux " ( the smoking God ). Olaf et Jens pensaient depuis longtemps avoir dépassé le Pôle Nord, mais leur boussole continuait à pointer droit devant.
 C'est aux alentours du début du mois d'août que " le Dieu Brumeux " fut définitivement à son zénith, aux yeux des deux voyageurs. Peu de temps après, ils accostèrent sur une terre verdoyante pleine d'arbres et de végétation. Jens remercia Odin. Ils explorèrent les lieux quelques jours et trouvèrent des arbres de très grande taille, des rivières, des lacs. C'est dans cette ambiance subtropicale et démesurée qu'Olaf se souvint d’avoir calculé avec son père que lorsqu'ils mirent pied sur cette terre inconnue, cela faisait pratiquement cinq mois qu'ils avaient quitté Stockholm.
Mais leur exploration fut interrompue par l'arrivée d'une étrange embarcation occupée par des hommes de grande taille qui les invitèrent à les suivre. Ensuite, ils arrivèrent dans une cité du nom de Jehu où nos deux voyageurs furent cordialement invités à résider. Olaf précisa que l'activité première de ces "géants" était l'agriculture. Tout était à la taille des habitants et les grains de raisin étaient aussi gros q'une pomme.

La croyance des Anciens à des antipodes et à une zone torride inhabitable s'était enrichie des affabulations colportées par certains missionnaires et les premiers marchands.
Ces légendes eurent la vie longue. D'autres disparurent et furent remplacées par de nouveaux mythes, s'attachant aux animaux bizarres, aux cannibales, aux géants ou tout simplement au bon sauvage. Une société contrainte par des codes rigides et des exclusions libère souvent son imagination, selon un phénomène de compensation bien connu.

Adam de Brême vint à Brême vers l'année 1067, et s'y fit successivement nommer chanoine, puis directeur de l'école de la ville.

Le grand commerce frison, les grands échanges dans les mers du nord a inspiré Adam de Brême qui qualifiait encore à la fin du 11 e s la mer du nord d'occeanum fresonicum.

Vers le milieu du XIe siècle, les voies maritimes sont suivies à grand péril par les navires marchands. Le monde semble finir avec ces îles surgies de la Baltique ou des eaux glacées de l'Océan. Sauvages et monstres y attendent le voyageur dérouté.
À Brême, où l'a fait venir l'archevêque Adalbert, Adam entreprend d'écrire l'histoire de l'archidiocèse, depuis les temps primitifs.
Adam ne connaissait pas le pays qu'il décrit; il semble même qu'il n'y soit jamais allé, et que les renseignements dont il s'est servi pour écrire sur les nations du Nord lui ont été fournis par les prédicateurs chrétiens que Rome et l'Allemagne envoyaient souvent vers les peuples septentrionaux, et qui, à leur retour, passaient presque toujours par Brême qui, déjà à cette époque, était une ville importante. Dans l'ensemble toutefois, la fiabilité est meilleure pour les évènements du XIe siècle que pour les plus anciens.

Ces ouvrages sont également très connus car on y trouve le premier témoignage écrit de la découverte par les Vikings du Vinland, c'est-à-dire vraisemblablement l'Amérique du Nord. Il est à noter que l'ouvrage ne fut connu au Moyen Âge que dans la région de Brême, ce qui limita la diffusion de cette découverte.

Il évoque le Danemark que l'Eider sépare de la Nordalbingie avant d'aller se jeter dans l'océan Frison, que les romains appellent Britannique.
Il décrit les îles du Nord et fait la première allusion attestée au Vinland.
La  description  du  monde  des  géants et  notamment  des  circonstances de  l’arrivée  du  héros  dans  cette  partie  mal  connue  du  monde est généralement  plus  floue.  Il appartient  à  la  catégorie  des  récits  légendaires.

Jules Verne parle des ouvertures polaires et de la Terre creuse dans son livre.

Dans Voyages et aventures du capitaine Hatteras, chapitre XXIV intitulé : " Cours de cosmographie polaire " Nous lisons ceci :… Enfin, de nos jours, on a prétendu qu’il existait aux pôles une immense ouverture, d’où se dégageait la lumière des aurores boréales, et par laquelle on pourrait pénétrer dans l’intérieur du globe.


 L’HYPERBORÉEN

Descendant des peuples géants mi-divins des temps antédiluviens, l’hyperboréen vit dans le Grand Nord, espace légendaire de félicité; la croyance en est diffuse dans toute la pensée grecque. On oublie trop que les peuplements méditerranéens, par vagues successives, sont venus de pays périglaciaires où la vie des chasseurs arctiques, les Grands Ancêtres, a été, par relais géographiques – Borée: le Caucase, la Scythie, la Mongolie, I’Hyperborée – magnifiée. Sur un temps long, les pays méditerranéens sont dans la mouvance des peuples nomades de l’Asie Centrale et du Nord Sibérien dont les mythes, s’ordonnent et s’homogénéisent au sud.


Temps légendaire, à mieux dire biblique, puisque la Genèse se réfère nettement à cette vie des hommes avant le déluge où dieu et hommes auraient vécu en familiarité.  " Or, il y avait des géants sur la Terre en ce temps-là, car après que les fils de Dieu se furent unis aux filles des hommes, il naquit des enfants qui devinrent puissants et des hommes illustres dans les temps anciens  » (Genèse VI, 4). Des Néphélines (4), des anges déchus selon la tradition orthodoxe, des  » tombés du ciel « , " des antiques géants pré-humains.  » Il n’a point été pardonné aux antiques géants qui s’étaient révoltés à cause de leur force  » ( Écclésiaste XVI, 7). Les fils d’Anaq en seraient issus.

 LE MYTHE DU POLE AU XVIIIe et XIXe SIÈCLE

Au XVIIe ( siècle, le Pôle Nord était souvent apprécié comme un gouffre d'eau où viennent confluer et disparaître à l'intérieur de la terre les eaux de la mer; mais aussi comme un lieu de renaissance et de mort.

En 1714, un anonyme décrit un voyage le conduisant du Pôle Nord au Pôle Sud par l'intérieur de la Terre : " Au Pôle, se trouve un gouffre d'eau, un " grand tournant d'eau ". Nous approchant toujours du centre, nous reconnaissons que cette île prétendue n'était qu'une haute écume sur les eaux se précipitant et s'engouffrant dans cet abîme, formée sur la superficie ".


Au XIXe siècle, les Romantiques ( Bernardin de Saint Pierre ) évoquent l'axis mundi comme une véritable Arcadie, Jules Verne, un volcan d'où sort l'aurore boréale, Edgar Poe, une eau de naissance et de mort, Lovecraft, l' Atlantide, un pont jeté entre terre et ciel.

Les Tchoukt considèrent que l'Étoile polaire est un trou permettant aux chamans de passer à travers la voûte céleste où le chasseur peut connaître un éternel paradis, s'il a respecté les grands tabous durant son existence terrestre. Paradis qui rappelle celui où il y a longtemps, très longtemps, les peuples arctiques vivaient sur terre, en symbiose avec le vent, les eaux, les plantes et les animaux, en parfaite harmonie avec la nature et les forces surnaturelles. De nos jours, les hyperboréens vivent la nostalgie de cette unité perdue et ils conçoivent verticalement leur univers, des profondeurs au ciel, la terre étant un pont.
Au Moyen Age, le mythe persiste; Gérard Mercator a tué dans une carte de 1596 au Pôle, un rocher noir et élevé - " Rupes nigra et altissima " - à partir duquel convergent les quatre fleuves de la Genèse. Même inspiration mythique chez Guillaume Postel qui situe, en 1569, la première carte du monde en projection polaire le paradis au Pôle, océan glacial où les autochtones communiquent de la Sibérie à l'Amérique par un pont de glace.

 

SYMBOLIQUE DE CETTE MYTHOLOGIE

La notion de Paradis perdu, d'Age d'or au Pôle, de peuple primordial anté-diluvien présuppose qu'une humanité primordiale vivait au nord, dans l'hyperborée, qu'elle y vivait en symbiose avec la Nature et les Dieux.

En 1714, un anonyme décrit un voyage le conduisant du Pôle Nord au Pôle Sud par l’intérieur de la Terre :   " Aux abords du Pôle, on observe beaucoup d’oiseaux à bec rouge. " Au Pôle, un gouffre d’eau, un  " grand tournant d’eau " . Nous approchant toujours du centre, nous reconnaissons que cette île prétendue n’était qu’une haute écume sur les eaux se précipitant et s’engouffrant dans cet abîme, formée sur la superficie.

Au XVII e siècle, le Pôle Nord était souvent apprécié comme un gouffre d’eau où viennent confluer et disparaître à l’intérieur de la terre les eaux de la mer; mais aussi comme un lieu de renaissance et de mort.

Au XIXe siècle, les Romantiques ( Bernardin de Saint Pierre ) évoquent l’axis mundi comme une véritable Arcadie, Jules Verne, un volcan d’où sort l’aurore boréale, Edgar Poe, une eau de naissance et de mort, Lovecraft, l’ Atlantide, un pont jeté entre terre et ciel.

Second pôle: le Pôle magnétique qui a hanté les navigateurs. Troisième pôle, le plus essentiel: le Pôle céleste. L’Étoile polaire : référence de tous les navigateurs – est considérée comme le centre absolu autour duquel tourne le ciel; c’est le pôle de l’univers. Pour les Lapons, il est le  " pilier " , le  " moyeu  " du monde. Pour les Yakoutes, le nombril du ciel. Ce gouffre serait assez semblable au chaos des grecs.


Des théories multiples et contradictoires pendant le Moyen-Age

Plusieurs solutions se présentent lorsque l'action des astres est refusée. Puisque le vent a une influence évidente sur la mer, il n'y a qu'un pas à faire pour supposer qu'il est également responsable des marées. Une autre observation est plus troublante, celle du Maelström dans la mer du Nord, dont le tourbillon change de sens lorsque la marée se renverse; lieux où la marée est nulle. S'appuyant sur ce phénomène, Paul Diacre (720-778), attribue le flux et le reflux à des gouffres chargés d'absorber puis de rejeter périodiquement les flots de la mer.

 Au seizième siècle les marins croyaient que, quelque part au nord, se trouvait une montagne magnétique qui était à l'origine de l'attraction ...
Le mythe persiste; Gérard Mercator a supprimé dans une carte de 1596 au Pôle, un rocher noir et élevé à partir duquel convergerait les quatre fleuves de la Genèse.

 

Le pôle est un point singulier, où tous les méridiens se confondent et où l’on peut faire en une seconde le tour du monde, où l’on peut, en quelques pas et en quelques instants, descendre ou remonter le cours des vingt-quatre heures, et abolir le Temps,

 Le Pôle magnétique qui a hanté les navigateurs

Au Moyen Age et à la Renaissance, la tradition géographico-mystique de Guillaume Postel situe le paradis au pôle Nord. Au XVIIe siècle, le pôle Nord était souvent apprécié comme un gouffre d'eau et comme un lieu de renaissance et de mort.

 Le Pôle du monde, appelé aussi  la capitale, l'île, la montagne des " Maîtres de la Nuit ", des " Douze Sages ". Cette île ou montagne initiatique, où se situerait elle ? " Le centre dont il s'agit est le point fixe, nous dit René Guénon, que toutes les traditions s'accordent à désigner symboliquement comme le Pôle, puisque c'est autour de lui que s'effectue la rotation du monde,

Ce pôle magnétique est en déplacement avec une vitesse accélérée ( auparavant 10 km par an, mais depuis 2001, 55 km environ par an ).

 L'aurore boréale est un phénomène lumineux caractérisé par des voiles extrêmement colorés dans le ciel nocturne, le vert étant prédominant. Provoquées par l'interaction entre les particules chargées du vent solaire et la haute atmosphère, les aurores se produisent principalement dans les régions proches des pôles magnétiques.

Les aurores polaires sont associées à de nombreux mythes et légendes.

Provoquées par l'interaction entre les particules chargées du vent solaire et la haute atmosphère, les aurores se produisent principalement dans les régions proches des pôles magnétiques, dans une zone annulaire justement appelée « zone aurorale

 L'astronome britannique Edmond Halley soupçonne le champ magnétique terrestre de jouer un rôle dans la formation des aurores boréales.

La couronne solaire n'a pas de frontière précise et se fond dans le milieu interplanétaire. L'expansion de la couronne se manifeste par un flot de matière ionisée qui baigne tout le système planétaire : le vent solaire.
Le champ magnétique de la Terre est créé par le mouvement du noyau terrestre. Ce champ magnétique aurait près de 3,45 milliards d’années.

Dans quelques milliards d’années le noyau de la Terre se sera refroidi, ainsi le champ magnétique terrestre disparaitra, les formes de vie s’éteindront, tout comme sur Mars et la Lune. Le champ magnétique terrestre joue un rôle essentiel dans le développement de la vie sur Terre, sa présence nous protège des particules des vents solaires. C’est par ce processus que vent solaire et champ magnétique se lient pour créer une aurore polaire.
Le champ magnétique terrestre nous protège des particules ionisées du vent solaire.

 

Le pôle Nord magnétique. Il a hanté les navigateurs. Le Pôle du monde, la capitale, l'île, la montagne des " Maîtres de la Nuit ", des " Douze Sages ". Cette île ou montagne initiatique, où se situerait elle ? " Le centre dont il s'agit est le point fixe, nous dit René Guénon, que toutes les traditions s'accordent à désigner symboliquement comme le Pôle, puisque c'est autour de lui que s'effectue la rotation du monde. Il se déplace actuellement en direction de la Russie, et plus exactement de la Sibérie.
Il n’y a pas d’apocalypse en vue. La dernière inversion totale de polarité du pôle Nord magnétique a eu lieu il y a... 780 000 ans ! « Le pôle magnétique s’est alors totalement inversé. Il y a des conséquences », explique M. St-Onge, en ajoutant que «certains animaux, utilisent le champ magnétique terrestre pour s’orienter. Au niveau des télécommunications, quand il y a une inversion totale, l’intensité magnétique diminue beaucoup, devient plus faible, alors plus de particules cosmiques entrent sur la terre. Mais en cas d’inversion totale, il n’y a rien de clair sur les problèmes qui seraient provoqués.»

 

La cartographie abandonnait définitivement ce mariage de la science et de l’imaginaire qui avait longtemps séduit nobles et érudits de l’Europe entière.
Le véritable développement intervient avec l'amélioration des outils de mesure mis au point par les géomètres, ainsi que l'amélioration des registres de tous types. Les recherches en matière de projection cartographique avancent ; le cartographe portugais Pedro Nunes théorise dans des écrits publiés à Bâle vers 1540 les principes qui permettent à Mercator en 1569 de proposer la projection cylindrique dite Projection de Mercator ( projection des rayons d'une sphère sur un cylindre que l'on déroule à plat ensuite ). En 1599, le mathématicien Edward Wright complète les travaux de Mercator en publiant une table permettant de corriger en chaque point la déformation des distances due à la projection cylindrique.

Ces améliorations méthodologiques mettent toutefois du temps à s'imposer. Ainsi, Petrus Plancius (1552-1622) préfère-t-il s'inspirer des cartes portugaises, du fait de leur plus grande précision empirique, plutôt que d'utiliser la nouvelle technique de Mercator. Lisbonne est alors un important centre cartographique.

Vers 1479-1481, Christophe Colomb écrit à Paolo Toscanelli qui l’encourage dans son projet de route par l'océan Atlantique vers la Chine.

Félix Fabri, Dominicain fait partie des quelques personnages savants qui prennent la route dans la seconde moitié du XVe siècle, au « crépuscule du Grand Voyage ». D’après Aryeh Graboïs, il est « sans doute la figure la plus originale de cette génération de pèlerins-savants ».

Frère Félix est allé deux fois en Orient, la première fois en 1480.

Voir aussi la littérature :

Mary shelley son :

Frankenstein ou Le Prométhée moderne; c' est un roman « gothique » considéré comme le précurseur de la science-fiction, publié en 1818. Robert Walton, lors de son voyage au Pôle Nord, rencontre un certain Victor Frankenstein à qui il sauve la vie. Ce dernier lui raconte le récit de sa malheureuse vie : il s'agit d'un docteur habitant à Genève ayant découvert le secret de donner la vie. Ce dernier crée une créature extrêmement hideuse, à ce point qu'au moment même où le « monstre » prend vie, Frankenstein prend la fuite. Cependant le « monstre » le poursuit en tuant ses proches, surtout après le refus de ce dernier de lui fabriquer une compagne. Frankenstein décide alors de supprimer lui-même le monstre. Ce dernier l'entraine vers le Pôle Nord où la créature Frankenstein s'égare et finit par mourir. Le « monstre » apprenant la mort de son créateur, pris de remords, décide alors de mettre fin à sa propre vie.

Le Sphinx des glaces est un roman fantastique de Jules Verne, publié en 1897.

Cette œuvre se présente comme une suite au roman d'Edgar Poe – auquel il est dédié –, Les Aventures d'Arthur Gordon Pym, publié en 1838. Alors que le texte de Poe offre une fin fantastique, voire mystique, Jules Verne donne une explication d'ordre rationnel à la fin du récit.

Afrique du Sud



Récits qui confirment les réalités des grandes découvertes :
- Jetez l’ancre, nous allons faire provision d’eau douce ! ordonna Diogo Cao, le capitaine.
Vasco fut de ceux qui devaient débarquer.
Des Noirs attendaient les Portugais sur la rive. Ils  accueillirent les visiteurs avec d’autant plus d’enthousiasme qu’ils reconnaissaient parmi eux des hommes ayant participé, trois ans plus tôt, à la première expédition de Diogo Cao.

Les roulements des tambours et les battements de mains se mêlèrent aux rires et aux cris de joie. Il n’était plus question de commencer par remplir les barriques... Le troc d’abord. On échangea des fruits, des légumes, des poulets contre des perles, des miroirs et des grelots. Les voyageurs purent ensuite se rendre à la source.

La nuit était sereine, la mer paisible, un vent doux gonflait la voile. Adossé au mât de misaine,  Vasco contemplait le firmament.
- Eh ! moussaillon, lui lança Fernando, le maître charpentier, eh ! mauvais présage, non ? L’étoile du nord a disparu, pas vrai ? Ça commence comme ça, après quoi, le lendemain, la mer se met à bouillir à cause du grand soleil...
- Ridicule ! bougonna l’adolescent. Quand on  passe l’équateur, le ciel change...
- On a beau dire,  grogna un matelot roulé dans une toile au pied de la rambarde, c’est pas des choses à dire, on ne sait jamais...
- Pour finir, continua Fernando, la barcasse bascule dans un gouffre sans fond... Voilà ce qu’on gagne à vouloir aller au bout du monde !



Comment la girafe est devenue si grande


Il y a très très longtemps, en Afrique, la girafe était pratiquement de la taille de l'autre antilope qui errait dans la steppe Sud Africaine ( le veldt).
À part ses taches d'une couleur fauve-orangée (patches), pour le reste, elle ressemblait tout à fait à un zèbre ou à un kudu. Et comme eux, elle détestait l'herbe et les plantes qu'elle pouvait trouver sur le sol.
C'est alors qu'une année, le soleil africain fut particulièrement féroce et pas une goutte de pluie n'est tombée du ciel.
La terre est devenue sèche et les plantes et l'herbe ont été desséchées par la chaleur. Les animaux sont devenus très affamés et ont dû se quereller au sujet de la nourriture qu'ils pouvaient trouver.
Un jour, la girafe cherchait de la nourriture avec son meilleur ami le rhinocéros. De place en place, ils trouvèrent une touffe sèche d'herbe à grignoter, ou un buisson de feuilles craquantes à mâcher. Comme ils étaient de très bons amis, ils partageaient toujours ce qu'ils pouvaient trouver. " Hurumph ! " se plaignit le Rhinocéros mâchant une brindille très sèche. " Bientôt il ne restera plus rien à manger ". " C'est vrai,"  soupira la Girafe : " Si seulement nous pouvions atteindre le haut de ces acacias. Il y a beaucoup de feuilles vertes là-haut ! " "J'ai une idée! " révéla le Rhinocéros fièrement. " Allons voir le sorcier du village. Il nous aidera à atteindre ces juteuses feuilles vertes, j'en suis persuadé ! " " Quelle brillante idée mon vieil ami! " s'écria pleine d'admiration la Girafe et ils dirigèrent immédiatement en direction du soleil couchant qui était aussi celle du village du sorcier.
Comme ils avançaient en flânant tout au long du chemin poussiéreux, les deux amis ont remarqué une sauterelle bondissant de rocher en rocher.
" Vois-tu comme elle saute haut ? " chuchota la Girafe. " Si nous pourrions sauter aussi haut, nous pourrions atteindre le haut acacias sans aucun problème ! " Le rhinocéros s'étrangla de rire.
" Ce serait possible en effet, mais quelle drôle d'image nous présenterions ! " La girafe rit à son tour et ils poursuivirent leur chemin.

Pas longtemps après ils rencontrèrent par hasard une troupe de singes se balançant haut dans les sommets des arbres avec l'aide de leurs longues queues.
"Mmmm", réfléchit
Rhinocéros . " Et si nous avions une queue comme ces singes, se balancer en haut des arbres d'acacia ne serait plus un problème !" cette fois la girafe rugit de rire à l'idée, et bientôt les deux amis étaient de nouveau en route riant  simplement, sans vraie raison, tout en marchant. Ils pénétraient dans la nuit. La pleine lune éclairant le long chemin en direction du village du sorcier.
Plus loin sur le chemin, une grande chouette fusa devant eux, avant d'atterrir sur la branche haute d'un arbre. La girafe et le Rhinocéros se regardèrent. " Des ailes ! " dirent-ils simultanément et ensuite tous les deux se sont effondrés avec un rire rauque rien qu'à l'idée.
Comme l'aube brisait le ciel africain, les deux animaux ont atteint la hutte du sorcier. Il écouta leur histoire et après une courte réflexion, il dit aux animaux de revenir à midi.
Affamé après le long voyage, les deux amis décidèrent de prendre des directions différentes à la recherche de nourriture, se promettant d'appeler l'autre s'ils en trouvaient.
Non loin du chemin, le Rhinocéros trouva par hasard un chemin d'herbe douce et juteuse. Il ne pouvait pas croire à sa chance ! Il commença à mâcher, tout en s'éloignant, ayant tout à fait oublier d'appeler son ami pour  partager son repas avec lui.
A mâcher, mâcher
La girafe n'était pas aussi chanceuse pour trouver sa nourriture et à midi elle rebroussa chemin et marcha, fatiguée vers le village. Là, le sorcier avait préparé un mélange magique de feuilles et de racines.
" Une fois que vous aurez mangé ceci, vous pourrez atteindre les plus hauts acacias ."  dit le
gentil sorcier. Alors lui et la girafe attendirent l'arrivée du Rhinocéros.
Après une longue attente, le sorcier dit : " La magie ne marchera plus  si on attend plus longtemps. Le rhinocéros est en retard. Tu devras manger tout, toute seule. " Et alors la Girafe a commencé à mâcher et tandis qu'elle mâchait, la chose la plus étrange se produisit. La girafe sentit un picotement dans les jambes ... et un étirement de son cou ... et comme elle se tenait debout tout en mâchant le mélange magique ... ses jambes devinrent de plus en plus grandes et son cou de plus long en plus long, jusqu'à ce qu'elle dépassa, imposante et majestueuse le sorcier et sa petite hutte.
" Hourra ! " s'écria la Girafe avec joie, merci, merci ! Maintenant j'aurai à  manger en abondance. "
Juste à ce moment-là, le Rhinocéros repu qui avait flâné en chemin, arriva, son ventre plein de toute l'herbe délicieuse qu'il avait avidement mangée, tout seul. Quand il se rendit compte qu'il n'y avait plus de pâtée magique pour lui, il se mit en colère et  poursuivit le sorcier de sa colère jusqu'à épuisement.
Depuis ce jour, les girafes sont les animaux les plus grands du monde, ils sont capables d'atteindre les branches les plus hautes pour leur nourriture. En raison de sa jalousie, le rhinocéros n'est plus ami avec la Girafe. Et quand le Rhinocéros voit  un homme, il y a de fortes chances qu'il le poursuive de sa colère jusqu'à épuisement.



La peau noueuse du crocodile

Il y a très très longtemps en Afrique, le crocodile ne ressemblait pas à ce qu'il est aujourd'hui. Était-il noueux et laid ? Oh non, le crocodile était une très belle créature. Il était long et mince et sa peau douce et soyeuse  brillait comme l'or pur.
Maintenant parce que sa peau était si soyeuse et douce il devait en prendre le plus grand soin pour ne pas l'endommager. Et parce que le soleil brillait et brûlait tellement en Afrique, le Crocodile savait qu'il ne devait ne jamais quitter  sa rivière boueuse pendant la journée.
Un soir, la lune qui exceptionnellement grande et ronde, brillait si vivement que rien n'était caché par la nuit. Crocodile était étendu sur la rive de sa rivière boueuse, sa belle peau rougeoyant comme un bijou d'or au clair de lune.
Il ne s'écoula pas beaucoup de temps avant qu'une chouette ne s'aventura là d'un coup d'aile et voyant cet objet luisant, elle s'arrêta pour jeter y un coup d'œil.es gros yeux ronds de la chouette s'agrandirent même plus encore. Jamais auparavant elle n'avait vu une si belle créature. Elle dit au crocodile juste cela, et elle s'
envola ensuite  de là pour faire partager ces nouvelles avec les autres animaux.
La diffusion de la nouvelle se fit vite et bientôt le Guépard, le plus rapide de tous les animaux, est venu lui-même pour voir le Crocodile. " Le vieux hibou avait raison vous êtes la créature la plus magnifique de toute la terre ! Je suis moi-même tout à fait fier de mes taches, mais ce ne sont pas des taches sur votre peau dorée. " Le crocodile était très heureux.
Le zèbre est venu à son tour descendant au trot vers la rivière. Lui aussi ne pouvait en croire ses yeux. " Mes raies, je croyais étaient la chose la plus seyante des environs. Mais votre peau brillante est de loin la chose la plus belle que j'ai jamais vue.
Maintenant Crocodile éprouvait un grand plaisir d'avoir entendu de tels égards.
Bientôt beaucoup plus d'animaux se sont assemblés autour de lui, tous poussant des oooh et des aaah d'admiration devant sa peau d'or, splendide. Le crocodile était le plus heureux face à tous ces commentaires et tandis qu'il glissait doucement pour revenir dans l'eau boueuse avant que le soleil ne se soit levé, il dit aux animaux de revenir le visiter lors de la prochaine pleine lune.
Sous les profondeurs boueuses d'eau, Crocodile attendit impatiemment la
pleine lune suivante. Il était devenu vaniteux et ne pouvait plus attendre longtemps avant que tous les animaux ne reviennent l'admirer. " Une créature magnifique comme moi ne devrait pas se cacher profondément et  pour si longtemps "  se dit-il.
Enfin les jours ont passé et la pleine lune a brillé de tous ses éclats...Le crocodile sortit de l'eau et se hissa
de nouveau sur le bord de la rivière. Cette fois une foule d'animaux attendait pour le voir. L'admiration était sans déception. Et vers la fin de la soirée, le Crocodile s'en retourna à la rivière, encore plus narcissique qu'auparavant.
Après quelques jours d'attente de la lune pleine lune suivante, le Crocodile est devenu très impatient.
En levant les yeux vers le soleil à travers les eaux boueuses, il décida de s'allonger sur le bord de la rivière  juste
pour quelques minutes, pour que les animaux puissent admirer sa peau magnifique.
Et  c'est
alors exactement ce qu'il a fait.
Tout d'abord ce fut une troupe de singes qui le trouva couché au soleil. Et même eux, qui raillaient d'habitude les autres animaux, étaient époustouflés par la beauté de Crocodile.
Alors une masse de flamants vint le voir. Ils étaient certains que la beauté de leur plumage, leur couleur rosée de coucher du soleil par temps nuageux, ne pouvait absolument pas être égalée. Quand ils virent le Crocodile doré, ils sont entrés dans un brusque accès de colère.
Jour après jour le Crocodile s'étendait sur le bord de la rivière, aimant attirer l'admiration des animaux qui s'attroupaient autour de lui pour le voir. Il fit tellement pour attirer l'attention, qu'il négligea le soleil qui faisait tomber drus ses rayons sur lui.
Mais un jour, alors qu'il sortait de l'eau, il ne fut pas salué par les douces exclamations de ooohs et aaahs, au lieu de cela il entendit un rire désobligeant.
Une foule énorme d'animaux s'est jointe à ce rire, montrant du doigt et raillant grossièrement le Crocodile.
Il jeta un regard à sa peau et avec horreur, il vit pourquoi ils se moquaient.
Le soleil dur avait transformé sa peau en armure épaisse, noueuse, plus d'or, mais une affreuse couleur d'un gris verdâtre.
Le crocodile  plongea aussi rapidement qu'il le pût dans les profondeurs de l'eau. Il ne se remit jamais de cette expérience humiliante. Et depuis ce jour, il préfère se cacher sous l'eau boueuse, montrant juste ses yeux et ses narines.



Argentine : légendes Tehuelches

Une légende dit que lorsqu'on goutte au fruit du calafate ( sorte de myrtille), on revient en Patagonie...

En Argentine chaque animal a sa légende...
Autrefois, la baleine avait plusieurs pattes. Elle errait sur la terre, mangeait tout sur son passage, animaux, humains. Puis fatiguée, elle se reposait. Les humains de l'époque ont appelé à l'aide le grand dieu Tehuelche. Accusant la baleine il changea son corps, ses pattes disparurent. Mais auparavant il lui piqua la gorge pour la faire tousser et faire sortir tout ce qu'elle avait avalé. Puis il la chassa dans la mer où elle fut tout de même heureuse de ne plus sentir son poids et sa fatigue.

La légende de la naissance de la Croix du Sud chez les Tehuelches.

Les Tehuelches, une tribu de Patagonie, selon la légende, ont assisté à la naissance de cette Coix du Sud. Pour les Tehuelches, comme tout a nécessairement une explication, tout ce qui est obscur est par conséquent  "", " mais il y a tant d'années que cela ne peut être précis, donc " on ne sait pas quand ".
Ce jour-là, les hommes étaient sortis chasser, selon la méthode de l'encerclement à pied. Les chevaux n'ayant fait leur apparition qu'avec les espagnols.
La chasse à pied consistait à former deux groupes d'hommes, chacune partant dans une direction opposée de manière à former un grand cercle autour des proies. La communication entre eux se faisait par des signaux de fumée. Au signal convenu tous se déplaçaient vers le centre du cercle en resserrant les rangs et en rabattant les animaux. Pendant ce temps les hommes armés de flèches ou de trois boules reliées entre elles par un cordon de cuir devaient essayer de tuer le plus d'animaux possible. Les animaux leur servait non seulement à l'alimentation de plusieurs semaines, mais aussi pour les vêtements, les abris.

Un mâle  "avestruz ", cousin de l'autruche, malgré la technique leur échappait régulièrement. Plusieurs hommes décidèrent de le poursuivre. C'était un jour de pluie. Ils lui décochèrent plusieurs flèches sans l'atteindre.
Sur le bord d'un plateau, le soleil avait peint un arc-en-ciel annonçant la fin de la pluie. L'animal et les hommes se dirigeaient vers celui-ci. On se sépare pour coincer l'animal et l'acculer au bord de la falaise à l'endroit même où se trouve le début de l'arc-en-ciel. Et, à la grande surprise de ses poursuivants, l'animal ne s'arrêta pas au bord du précipice, il continua sa course en montant sur l'arc-en-ciel.

Un des hommes visa l'animal qui fit alors un brusque écart pour essayer d'éviter le choc avec l'arme fatale. La légende ne dit pas avec certitude si l'animal est mort, oui, certainement, mais cet écart, ce geste brusque aurait laissé  son empreinte sur le ciel qu'il venait de fouler.

Cette trace y resta pour l'éternité. Depuis ce jour-là a commencé à briller dans le ciel un nouveau groupe d'étoiles : la Croix du Sud.

Iguazu :


La légende Guarani raconte qu'il y a bien longtemps, le fleuve Iguazu était habité par un énorme serpent appelé Boi. Chaque année, une jeune fille lui était sacrifiée, jetée dans la rivière. Un jour, le jeune Cacique Taroba tomba amoureux de Napi, la belle jeune fille choisie pour le sacrifice. Il tenta en vain de convaincre les anciens de l'épargner. Alors il l'enleva la veille de la cérémonie et s'enfuit en canoë. Furieux Boi interrompit le cours du fleuve, formant les chutes et transforma Taroba et Naipi en arbres. Caché dans la Garganta del Diablo ( gorge du Diable ), il veille à ce que les amants ne puissent jamais se rejoindre. Mais les jours de soleil un arc-en-ciel unit les deux arbres.
 

 Afrique

Written and illustrated by Jacqui Taylor

A baobab is big

Un baobab est gros, c'est une sorte d'arbre. Il pousse seulement en Afrique. Il est bien plus gros que moi dit un petit garçon namibien.

Il me semble que le baobab pousse les pieds en l'air. Avec le haut en dessous - où les racines devraient être - et des racines au lieu de feuillage.

On disait il y a très très longtemps que dans un coup de colère, un dieu renversa le baobab et le planta à l'envers !

Parfois à l'intérieur d'un baobab on trouve un espace creux, bon pour y jouer et pour se cacher, ou juste pour y trouver un endroit tranquille.

Le baobab est un grand hôtel pour de nombreux animaux que je connais, un petit singe, un gros babouin, un bruyant calao, un gecko.

Parfois une petite pluie se rassemble tout en haut dans les branches de l'arbre, où des créatures viennent se baigner et boivent quand il fait vraiment très très chaud.

Le baobab a une fleur d'un blanc crémeux et très pur, une fleur que vous ne pouvez jamais cueillir, c'est immensément beau d'un coup d'œil.

Le baobab a une cosse contenant des graines que j'aime manger. Leur nom est crème de " tartar" . c'est mon régal.

Si je pouvais avoir un baobab tout à moi, je choisirais le plus gigantesque et le plus creux et je l'appellerai : " home sweet Home "

Hello Aloe

Hello Aloès, comment vas-tu ? Tu atteins le ciel bleu. Il me semble que ce qui fait ta réputation, ce sont tes feuilles de cuir et tes fleurs de flamme.

Mr Tortoise

Salut M. tortue, dans votre coquille de tortue. Je suis sûr que vous vous y sentez en sûreté, mais il fait bon dehors aussi !

Lilith and the Loerie bird

Un jour, Lilith paraissait, allongée à l'ombre d'un gros arbre. Elle regardait les nuages naviguer au-dessus, comme des bateaux sur la mer.

Les nuages changeaient avec le vent, elle les voyait se transformer et s'étirer en différentes formes, depuis son petit coin ombragé en dessous.

Lilith était tranquillement allongée là, perdue dans les nuages changeants. Quand soudain elle entendit un cri; c'était tout près, grossier et fort ! La voix disait " va-t-en !" Et elle semblait venir du ciel. La pauvre Lilith se mit immédiatement à courir pour rentrer chez elle où elle se mit à pleurer.

" Oh Maman, j'étais seulement allongée là-bas, je me contentais de rêver tranquillement, quand quelqu'un m'a crié grossièrement : " va-t-en " depuis le sommet du gros arbre. "

Sa mère la serra dans ses bras, puis elle lui dit : " ma chérie ce que tu as entendu, ce n'était pas quelqu'un de grossier ou une phrase dite avec intention, c'était ce vieil oiseau gris le " loerie ".

C'était un avertissement avant coureur, un appel pour dire à ses amis de fuir face à toutes les autres bêtes sauvages qui pourraient manger ses amis en les considérant comme des proies.

Alors elles sortirent dans le jardin pour trouver le coupable dans l'arbre. Et Lilith dit : " tu es un vilain oiseau, pour m'avoir joué un tel tour."

The springbok

Le springbok est une petite gazelle, qui connaît l'art de bien bondir. S'il faisait à l'école une course d'obstacles il nous battrait tous et gagnerait la première place !

Daddy's Aeroplane

Papa est monté dans un aéroplane. Nous sommes allés lui dire " au revoir ". Il est monté dans le jumbo jet qui s'est élevé dans le ciel.

Nous avons regardé l'avion argenté et gigantesque, nous l'avons vu devenir tout petit en une minute. J'ai demandé à Maman: " L'avion est si petit, comment papa peut-il encore être dedans.

Big Bugs

Que vous soyez grand ou petit, vous avez le droit de vivre. Souviens-toi de cette morale venue d'Afrique.

Percy's Potjie

Percy est mon python, un cadeau de mon père. Au début il était tout petit mais il devint bien plus grand plus tard ! Nous avons trouvé une marmite qui allait très bien, nous avons mis un doux coussin dedans et mon Percy a grimpé et s'est coulé dans son lit. Il y montrait une image de pure fierté. Percy grandit et changea de peau comme tous les serpents font et tristement la marmite de Percy ne put plus le contenir. Mes parents eurent pitié de Percy et de son problème. Aussi allèrent-ils acheter une énorme marmite hors dimensions, faite pour un roi ou un géant ! Percy eut donc une nouvelle marmite. il était aussi content qu'on peut l'être. Et sa vieille marmite était parfaitement à ma taille.

The sun

Au coucher, le soleil est comme une énorme balle rouge et pourtant à midi, juste au-dessus de nous il est brillant et très petit.

From Namibie

Les bushmen ne sont pas des gens très bavards. Quand un Bushman tombe amoureux d'une femme il tire une flèche dans sa butte de tir. Si la femme sort la flèche et la casse, elle montre qu'elle ne l'aime pas. Mais si elle retire la flèche et la pose sur son cœur, elle lui montre qu'elle l'aime.

Un rêve Namibien ( Nandoli von Marées et Shiya Karuseb )

Il y a bien longtemps en Namibie, par un beau matin, le soleil se promenait et il s'ennuyait parce qu'il n'y avait aucun animal. C'était avant la création des animaux et des hommes, le monde était alors occupé par des esprits. Le soleil était encore sur la terre et pas aussi éloigné qu'il est maintenant. C'était le temps où le soleil était encore le protecteur du monde. C'est alors que le soleil eut une idée. Il a appelé tous les esprits et il a créé les animaux. Il a créé des animaux très différents : des antilopes, des chats sauvages, des oiseaux et des poissons. Tous vivaient pendant la journée et dormaient pendant la nuit.
Mais, certains animaux n'étaient pas contents du soleil. Ils pensaient qu'il était trop chaud et trop brillant et ils décidèrent alors de le tuer pour être libérés.
Les autres animaux qui aimaient le soleil, l'avertirent du danger qu'il courait. Le soleil convoqua alors les traîtres pour qu'ils expliquent pourquoi ils étaient mécontents. Mais les traîtres n'eurent pas le courage de lui répondre.
Tout à coup, l'un d'eux, la hyène, qui était l'animal le plus couard de tous, profita du fait que le soleil lui tournait le dos, pour lui décocher une flèche. La flèche aurait tué le soleil si le kudu ne l'avait vue et ne s'était mis entre la flèche et le soleil.
Le soleil fut très surpris sur le moment, mais il se reprit bien vite et captura les traîtres avec son filet.
Puis le soleil se soucia du kudu. Mais il était trop tard. Il était mort et le soleil ne put que lui fermer les yeux. Depuis ce jour, chaque fois qu'un kudu meurt, il tourne toujours sa tête vers le soleil pour lequel il est mort, il y a si longtemps...
Le soleil était triste et furieux de la mort du kudu et il maudit les traîtres. Il leur déclara que s'ils les revoyait encore une fois, il les tuerait. A partir de ce jour, ils ne purent plus chasser que la nuit. Cette décision ne concernait pas seulement les cochons et les porcs-épics qui désormais durent vivre sous terre, mais aussi les hyènes, les chats sauvages, les chouettes, les chauves-souris et beaucoup d'autres animaux qui, aujourd'hui, ne sortent que la nuit.
On raconte, qu'après cela, le soleil dota la hyène d'un rire si horrible que personne ne pouvait le supporter. On ajoute encore que le soleil donna aux animaux demeurés loyaux les moyens de se protéger de sa chaleur et de sa clarté. Ensuite, parce qu'il ne voulait plus rester sur la terre, le soleil la quitta pour aller au centre de l'univers. Mais avant son départ, il déclara qu'il surveillerait toujours les animaux. C'est depuis ce jour que le soleil est si loin de nous.
Mais il y avait des traîtres qui ne voulurent pas accepter leur sort. La taupe, par exemple, ne supportait pas de vivre que la nuit et elle vint chasser un jour que le soleil resplendissait de lumière. Ses yeux n'étaient pas adaptés à la clarté et elle perdit la vue. Elle eut encore la chance de retrouver son trou. Mais, après cela, les taupes ne retrouvèrent jamais plus la vue.
Tous les traîtres ont payé pour leur trahison à un prix fort. Ils doivent désormais éternellement vivre dans l'obscurité. Le kudu, quant à lui est devenu un héros grâce à son courage et c'est pour cela que tout le monde le respecte aujourd'hui encore.

Albanie

La légende de Rozafa

" Il était une fois 3 frères qui voulaient construire un château.Tous les jours ils travaillaient dur pour construire les fondations de celui ci, cependant chaque nuit suivante tout se détruisait. Ils étaient desespérés. Cela a duré environ 3 semaines.
Ils ne savaient plus comment faire pour remédier à ce problème.
Un matin, les 3 frères prirent une pause durant leur dur travail.
A ce moment là, les nuages se transformèrent et un visage d'ange apparut dans le ciel. L'ange demanda aux 3 hommes la raison de leur desespoir, ceux ci effrayés s'interrogèrent sur le phénomène. L'ange leur expliqua qu'il était là pour les aider, en effet il détenait la solution pour que la construction du château ne disparaisse pas pendant la nuit. Les 3 frères lui demandèrent donc la solution. L'ange répondit: " l'une de vos femmes doit se faire emmurer vivante ( dans le mur principal du château )".
Il leur expliqua donc que la femme choisie serait celle qui
apporterait le repas du lendemain. Cependant aucun des frères ne devait révéler le secret à son épouse.
Le soir même, les 3 hommes inquiets, s'interrogèrent:" quelle
serait la femme qui porterait le repas du lendemain????" L'ainé ne réussit pas à s'endormir, il décida donc de parler à son épouse, afin que celle ci ne se rende pas sur les lieux le midi, le 2e frère fit de même. Le dernier respecta les volontés de l'ange.
Le lendemain, les 3 frères partirent travailler, et tous 3
stressés attendirent l'heure de midi. Selon les règles qu'ils avaient adoptées, le tour de porter le repas était destiné à la femme de l'ainé, cependant elle dit à la seconde qu'elle ne pouvait s'y rendre car elle avait trop de linge à laver.
La seconde trouva également une excuse, pour que la troisième s'y
rende, cependant celle-ci venait à peine d'accoucher et ne voulait pas laisser son enfant seul.
Tant sa gentillesse était grande, elle accepta tout de même d'y
aller. Elle prit le panier et partit.
Les 3 frères virent une femme au loin, la crainte était grande,
chacun se demandait si c'était la sienne... Peu à peu, ils découvrirent l'épouse du dernier.
Elle demanda aux 3 hommes: " que se passe t il ? pourquoi n'avez
-vous rien construit aujourd'hui ? "
Ils eurent beaucoup de difficulté à lui expliquer...mais ils le
firent.
En pleurant, le femme répondit " j'accepte de me faire emmurer, à
condition de me laisser une jambe pour bercer mon enfant, un bras pour le tenir, un sein pour le nourrir, une bouche pour lui parler, un oeil pour le regarder et une oreille pour l'écouter. "
La construction s'est donc établie, et le château a traversé les
siècles...tout comme sa légende. "

Madagascar



Le petit oiseau qui mange les yeux
 

Un jour il y avait un petit garçon âgé de trois ans qui pleurait tout le temps. Sa maman pourtant le choyait beaucoup. Mais cela n'y faisait rien. Excédée, sa maman lui dit : Si tu ne cesses pas tes caprices, le petit oiseau qui mange les yeux viendra...A la saison sèche les petits oiseaux ont très faim, parce qu'il n'y a rien à manger pour eux. Alors... alors... tu vas voir.
On raconte cette histoire aux enfants capricieux.


 

Le caméléon
 
Un monstre fabuleux dit un jour au chasseur qui faisait griller une pintade :
- " fais griller ta pintade, donne-la à ton chien, mange après ton chien, puis je te mangerai
".
L'homme eut peur. Il ne connaissait pas ce monstre énorme aux yeux globuleux
Quelqu'un eut pitié de lui et une autre voix résonna :

- "fais griller ta pintade, donne-la à ton chien, mange après ton chien, ce monstre te mangera, et après, je mangerai le monstre.
Le monstre ne sachant qui parlait ainsi eut peur à son tour et s'éloigna.
Le chasseur découvrit alors un petit caméléon discrètement caché dans les branchages...
C'est depuis ce temps dit-on à Madagascar, que l'on vénère les caméléons.


 
 
Le crocodile et le sanglier
 
 
Ils se rencontrèrent par hasard, et par hasard ils se parlèrent en amis.
- Bonjour, caïman, lança le caïman
- Bonjour, sanglier, répondit le caïman.
-  Les deux géants se rencontrent se dirent les petits oiseaux, allons-nous en plus loin.
- Les deux géants se saluent, se dirent les caméléons, la paix est donc conclue, approchons maintenant sans crainte.
- Bonjour caïman, salua encore une fois le sanglier.
Le saurien cligna de l'œil, puis il dit :
- Mon ami, avec ta tête si basse, peux-tu vraiment tuer les autres ? Les vois-tu bien ?
- Moi ? répondit le sanglier, je baisse la tête car je pense toujours. J'ai l'air de fermer les yeux, mais j'épie chaque chose. Mais toi qui rampes tout le temps, comment fais-tu ?
- Il faut toujours se méfier de celui qui rampe, répondit le caïman.
Tandis que les deux amis vantaient leurs pouvoirs respectifs, le caïman s'approchait doucement, en rampant, tandis que le sanglier, tout en paraissant ne rien voir, épiait d'un
œil malin. Soudain le caïman sauta et brisa les reins du sanglier, tandis que tout aussi rapidement le sanglier d'un coup de ses défenses arrachait les intestins du caïman.
Les deux géants moururent en même temps.
- Voila ce qui devait arriver, chantèrent les oiseaux.
- Fuyons, leurs cadavres feront encore du mal, clamèrent les caméléons.



 

Le caractère bouillant du jeune homme
 

Un jeune homme recherchait plutôt qu'à courtiser les jeunes filles, " l'extraordinaire ".
Un jour il cueillait du miel et sa faisait piquer, un autre jour il foula au pied un boa  et c'était bien la prédiction d'un malheur extraordinaire car le boa est  comme " tabou ", il se battit avec un sanglier qu'il tua et il révolta ainsi tous ceux de son espèce... Mais le jeune homme jamais satisfait pensait toujours rencontrer ou vivre quelque chose de plus extraordinaire encore, malgré les conseils du père ou des sages...
Il partir enfin avec dans un sac des tubercules. il rencontra le fils du tonnerre qui cherchait ses 8 chèvres.
- Elles doivent être dans ton sac " dit-il au jeune homme et malgré ses protestations, le jeune homme dut ouvrir le sac. celui-ci ne contenait plus les 8 tubercules, mais têtes de chèvres !!! Il fut fait prisonnier et ne fut libéré que grâce à son père.
Après cela il devint sage. Certains enfants n'en font qu'à leur tête et ne veulent croire qu'en leur propre expérience. C'est bon parfois, mais ils peuvent aussi devenir des victimes.


Je préfère ma brousse ( par Clémence Maghal )


 

Cette histoire commence dans un campagne, non loin de Tananarive où se trouve le site touristique d'Antsahadinta qui date du temps où l'île était encore la belle île verte. Ce site n'est qu'à quelques kilomètres de la capitale et la route qui y mène devient impraticable, au fil du temps. Malgré cela les touristes arrivent en taxi-brousse et continuent à visiter les lieux où a vécu et où est mort le grand roi Ranavalona. Il parle aussi de la végétation locale qu'il connaît parfaitement.
Zazah est un jeune garçon de 16 ans qui sert de guide aux vazahs, c'est-à-dire aux touristes blancs,
depuis l'âge de 7 ans. Ses pourboires servent à  compléter les revenus de sa mère et donc à nourrir sa famille. Sa mère est veuve. Elle tient une pauvre petite épicerie. Elle a un autre fils et une fille. Ia vie à Madagascar est rude. Ils n'ont souvent pour tout repas qu'un peu de riz ou de manioc, du sucre, du café...
Zazah travaille en tenue légère. Sa culotte est d'un blanc un peu sale, sa chemise à carreaux n' a plus qu'un seul bouton.
Un jour un vasah qui le trouve intelligent, lui propose un emploi de jardinier, chez un ami médecin  qui vit dans la capitale. Bien que Zazah préfère sa brousse, il accepte d'aller à la ville gagner plus d'argent pour sa famille.
Pendant trois ans, il peut enfin manger à sa faim, envoyer de l'argent à sa mère qui modernise et agrandit sa petite épicerie et découvrir une autre vie qui contribue à l'instruire.
Mais au bout de trois ans Zazah préfère revenir dans sa brousse pour partager son savoir avec ses amis. Il en a d'ailleurs assez de voir les gens des villes faire les ordures, pour manger, au lieu de suivre l'exemple des gens de la campagne qui se lèvent tôt pour travailler sans relâche. Ils travaillent beaucoup mais ils ont toujours un peu à manger.
Maintenant il rêve de faire construire un petit hôtel dans son village.  En attendant il achète avec l'argent donné par son ancien patron une charrue et
un bœuf pour tirer la charrue, une vache pour donner le lait. L'épicerie de sa mère s'est agrandie et possède un réfrigérateur. Les clients deviennent nombreux. Il a des graines de fleurs et il a appris à soigner les roses. Il va l'apprendre à ses amis pour avoir un site et un village accueillants Avec ses économies il va acheter  plus tard un taxi brousse, pour aller chercher plus de touristes à la ville.


 

Ousbékistan

Les contes : Nasreddin Hodja

L'humour de ce conteur à la fois candide et plein d'humour se retrouve en Turquie et en Ousbékistan

Pourquoi montait-il son âne à l'envers ?

Un jour, NH s'en allait à la moquée avec des collègues. Il monta à l'envers sur son âne. Étonnés, ils demandèrent :
- Pourquoi montez-vous à l'envers ?
- Si je monte à l'endroit vous serez derrière moi, si vous passez devant moi je serai derrière, donc jamais face à face. J'ai pensé que la meilleure solution est de monter à l'envers.


La fin du monde

Un jour, quelqu'un vint voir le très sage NH pour lui demander s'il connaissait la date de la fin du monde.
- De quelle fin du monde parles-tu ? Répondit-il à l'homme. La grande ou la petite ? Si c'est de la petite dont tu parles, c'est quand ma femme mourra. Si tu parles de la grande, elle se produira quand c'est moi qui rendrai l'âme.


Les perles bleus

Un jour, NH acheta deux perles bleues à un marchand. Le soir, il en donna une à sa première épouse en lui conseillant de ne surtout pas parler de ce cadeau à sa seconde femme. Et le lendemain, il donna la perle restante à cette deuxième épouse en lui recommandant de ne rien dire à la première. Quelques jours plus tard, après une dispute qui avait éclaté entre les deux femmes, elles vinrent voir leur époux et lui demandèrent laquelle il préférait. Avec un large sourire, il répondit que sa préférée était celle qui possédait la perle bleue.


Le partage

Deux enfants se disputaient quelques pièces de monnaie. Apercevant NH ils lui demandèrent son aide.
- Aide-nous à partager cet argent, comme le ferait Dieu.
NH donna 6 pièces à l'un et une pièce à l'autre.
- Ce n'est pas juste cria l'enfant le moins bien servi.
- Oui, mais c'est comme cela que Dieu fait.


La parole donnée

Un jour, le voisin de NH lui demanda de lui prêter son âne. NH répondit que la bête n'était pas là parce qu'il l'avait déjà prêtée à quelqu'un d'autre, mais à cet instant précis on entendit l'âne braire dans l'écurie.
- Tu te moques de moi dit le voisin, ton âne est là, je l'entends braire.
- Très cher voisin, tu me déçois... Tu crois donc la parole de mon âne plus que la mienne ?


La chute

Le voisin de NH se précipita chez lui en demandant quel était le terrible bruit qu'il venait d'entendre.
- Ce n'est pas grave, dit NH, c'est juste ma femme qui a jeté ma tunique dans l'escalier.
- Et ça fait un bruit pareil ?
- oui... J'étais dedans.

Le nom propre

Le voisin de NH qui avait besoin d'un service est venu plusieurs fois chez lui alors que celui-ci était absent. Énervé le voisin écrivit sur sa porte : " âne".
Le lendemain ils ont fini par se rencontrer. Le voisin fâché lui dit qu' il était venu plusieurs fois et que soit  il ne répondait pas soit il n'était jamais là...
- Ah bon, répondit NH, tu es venu plusieurs fois ? Je croyais que tu n'étais venu que la fois où tu as signé ton nom... " âne "!!!

Le chat et le gigot

NH va au marché et achète un gigot de trois livres. Il rentre chez lui et donne la viande à sa femme. Il ajouta :
- fais cuire la viande pour le déjeuner, comme je l'aime.
Puis il sort de nouveau. Sa femme fait cuire le gigot comme il le lui a demandé. Mais son frère arrive, il revient de voyage, il a faim, NH tarde à rentrer. Ils se mettent donc à table et finissent par manger tout le gigot. Que faire ?
NH finit par rentrer et réclame sa viande. L'odeur flotte encore dans la pièce.
- Le chat a tout mangé pendant que j'étais occupée ailleurs mentit sa femme.
NH attrape le chat et au lieu de la battre, il le pèse.  Il pèse trois livres. Il dit alors à sa femme :
-  Scélérate crie-t-il à sa femme. Si le chat pèse trois livres, où est la viande ? Si je viens de peser trois livres de viande, où est le chat ?


Le chasseur

Un chasseur novice a demandé à NH :
- Pourquoi au moment du tir on doit fermer un œil ?
- C'est très simple. Si tu fermes les deux yeux, tu ne verras plus ta cible!!



Le conseil

Je lis parfois le livre du sage...Nasreddin  Hodja
- Quel est le bien le plus précieux ?
- Le conseil est un bien précieux
- Quel est le bien qui a le moins de valeur ?
-  Le conseil...
- Comment une chose peut-elle être sans valeur et la meilleure des choses.
- Un bon conseil pris et appliqué est une bonne chose. Un conseil qui n'est pas le bien venu est la pire des choses !!!

Ce sage populaire Ouzbek qu'on retrouve en Turquie me fait sourire. Il y a du vrai dans ce qu'il dit.
En fait, le conseil ne peut être donné que si l'autre est prêt à le recevoir, s'il ne blesse pas ou s'il est donné avec affection et non par quelqu'un qui essaie de se montrer supérieur !!!



 

Les contes : Nasreddin Hodja


qui ont inspiré des auteurs français

" Plaire à tout le monde "  a inspiré la fable de La Fontaine

Un jour, NH marchait tranquillement avec, à côté de lui, son fils monté sur l'âne. Deux hommes passèrent à ce moment.
- Non mais regardez ça, dit l'un d'eux, voyez comment on éduque les enfants de nos jours : le petit profite de l'âne alors que le vieil homme s'épuise à marcher !
Ayant entendu cela, NH et son fils échangèrent leurs places. Quelques minutes plus tard, ils croisèrent à nouveau deux passants.
- Quelle honte, dit l'un d'eux, ce père indigne est tranquillement sur son âne alors que son pauvre fils est obligé de marcher à grands pas pour rester à sa hauteur !
NH et son fils décidèrent alors de s'installer tous les deux sur l'âne. Un groupe de trois femmes ne tarda pas à croiser leur route.
- C'est terrible, dit l'une d'elles, cette bête va bientôt mourir sous le poids de ces deux fous !
Cette fois, NH et son fils se mirent à marcher tous les deux à côté de l'âne.
- Idiots ! s'exclama un autre passant. pourquoi marchez-vous sous cette chaleur alors que vous avez un âne pour vous porter ?
Ne sachant plus que faire, le père et le fils rentrèrent chez eux.
- Tu vois, dit NH à son fils. n'hésite pas à agir comme tu l'entends, puisque de toute façon tu ne réussiras jamais à plaire à tout le monde !



 
Le Meunier, son Fils, et l'Âne de La Fontaine

L'invention des Arts étant un droit d'aînesse,
Nous devons l'Apologue à l'ancienne Grèce.
Mais ce champ ne se peut tellement moissonner
Que les derniers venus n'y trouvent à glaner.
La feinte est un pays plein de terres désertes.
Tous les jours nos Auteurs y font des découvertes.
Je t'en veux dire un trait assez bien inventé ;
Autrefois à Racan Malherbe l'a conté.
Ces deux rivaux d'Horace, héritiers de sa Lyre,
Disciples d'Apollon, nos Maîtres, pour mieux dire,
Se rencontrant un jour tout seuls et sans témoins
(Comme ils se confiaient leurs pensers et leurs soins),
Racan commence ainsi : Dites-moi, je vous prie,
Vous qui devez savoir les choses de la vie,
Qui par tous ses degrés avez déjà passé,
Et que rien ne doit fuir en cet âge avancé,
A quoi me résoudrai-je ? Il est temps que j'y pense.
Vous connaissez mon bien, mon talent, ma naissance.
Dois-je dans la Province établir mon séjour,
Prendre emploi dans l'Armée, ou bien charge à la Cour ?
Tout au monde est mêlé d'amertume et de charmes.
La guerre a ses douceurs, l'Hymen a ses alarmes.
Si je suivais mon goût, je saurais où buter ;
Mais j'ai les miens, la cour, le peuple à contenter.
Malherbe là-dessus : Contenter tout le monde !
Écoutez ce récit avant que je réponde.

J'ai lu dans quelque endroit qu'un Meunier et son fils,
L'un vieillard, l'autre enfant, non pas des plus petits,
Mais garçon de quinze ans, si j'ai bonne mémoire,
Allaient vendre leur Âne, un certain jour de foire.
Afin qu'il fût plus frais et de meilleur débit,
On lui lia les pieds, on vous le suspendit ;
Puis cet homme et son fils le portent comme un lustre.
Pauvres gens, idiots, couple ignorant et rustre.
Le premier qui les vit de rire s'éclata.
Quelle farce, dit-il, vont jouer ces gens-là ?
Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense.
Le Meunier à ces mots connaît son ignorance ;
Il met sur pieds sa bête, et la fait détaler.
L'Âne, qui goûtait fort l'autre façon d'aller,
Se plaint en son patois. Le Meunier n'en a cure.
Il fait monter son fils, il suit, et d'aventure
Passent trois bons Marchands. Cet objet leur déplut.
Le plus vieux au garçon s'écria tant qu'il put :
Oh là ! oh ! descendez, que l'on ne vous le dise,
Jeune homme, qui menez Laquais à barbe grise.
C'était à vous de suivre, au vieillard de monter.
- Messieurs, dit le Meunier, il vous faut contenter.
L'enfant met pied à terre, et puis le vieillard monte,
Quand trois filles passant, l'une dit : C'est grand'honte
Qu'il faille voir ainsi clocher ce jeune fils,
Tandis que ce nigaud, comme un Évêque assis,
Fait le veau sur son Âne, et pense être bien sage.
- Il n'est, dit le Meunier, plus de Veaux à mon âge :
Passez votre chemin, la fille, et m'en croyez.
Après maints quolibets coup sur coup renvoyés,
L'homme crut avoir tort, et mit son fils en croupe.
Au bout de trente pas, une troisième troupe
Trouve encore à gloser. L'un dit : Ces gens sont fous,
Le Baudet n'en peut plus ; il mourra sous leurs coups.
Hé quoi ! charger ainsi cette pauvre bourrique !
N'ont-ils point de pitié de leur vieux domestique ?
Sans doute qu'à la Foire ils vont vendre sa peau.
- Parbleu, dit le Meunier, est bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le monde et son père.
Essayons toutefois, si par quelque manière
Nous en viendrons à bout. Ils descendent tous deux.
L'Âne, se prélassant, marche seul devant eux.
Un quidam les rencontre, et dit : Est-ce la mode
Que Baudet aille à l'aise, et Meunier s' incommode ?
Qui de l'âne ou du maître est fais pour se lasser ?
Je conseille à ces gens de le faire enchâsser.
Ils usent leurs souliers, et conservent leur Âne.
Nicolas au rebours, car, quand il va voir Jeanne,
Il monte sur sa bête ; et la chanson le dit.
Beau trio de Baudets ! Le Meunier repartit :
Je suis
Âne, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue ;
Mais que dorénavant on me blâme, on me loue ;
Qu'on dise quelque chose ou qu'on ne dise rien ;
J'en veux faire à ma tête. Il le fit, et fit bien.

Quant à vous, suivez Mars, ou l'Amour, ou le Prince ;
Allez, venez, courez ; demeurez en Province ;
Prenez femme, Abbaye, Emploi, Gouvernement :
Les gens en parleront, n'en doutez nullement.



 
Le bruit et l'odeur de NH :

Un jour, un pauvre qui n'avait qu'un morceau de pain à manger, passa celui-ci dans la vapeur d'une viande en train de cuire pour en capter le fumet. Le marchand qui faisait cuire la viande réclama un dinar au mendiant comme prix de l'odeur, mais celui-ci refusa. Les deux hommes allèrent voir NH pour les départager. NH écouta attentivement les arguments, puis il sortit une pièce de un dinar de sa poche et la laissa tomber.
- Marchand, dit-il, as-tu entendu le bruit de cette pièce tombant à terre ?
- Oui, bien sûr.
- Eh bien considère que le bruit de cette pièce est le paiement de l'odeur de ta viande.



Dans un fabliau français du Moyen Âge on trouve cette histoire :

Un vagabond qui n'avait pour tout viatique qu'un quignon de pain à moitié sec, passant devant la boutique d'un rôtisseur, eu l'idée de s'arrêter a proximité pour le manger de manière à profiter, tout en mastiquant son croûton, de l'appétissante odeur des viandes en train de cuire.

Cela déplut fort au maître des lieux qui prétendit faire payer au vagabond le fumet de ses rôtis. Celui-ci refusa alléguant que, de toute manière, les vapeurs de la cuisine s'évanouissaient dans l'atmosphère et se trouvaient ainsi perdues pour tout le monde .

La querelle s'envenimant on alla chercher un juge réputé pour sa sagesse et son équité (ceci n'est pas précisé dans le fabliau, mais je crois savoir qu'il s'agissait de Monsieur Saint Yves en personne et que c'est la raison pour laquelle il est devenu le Saint Patron des avocats). Après avoir pris connaissance de la cause de la contestation, il demanda au vagabond :

– " As-tu de l'argent ? "

Celui-ci sortit de sa bourse l'unique piécette d'argent qu'elle contenait.

Le juge la prend la fait sonner sur le pas de la porte du rôtisseur et lui dit :

– " Il a assaisonné son pain du parfum de ta viande, sois payé du son de sa pièce " et il rendit l'argent à son propriétaire.

 

Savoir ou ne pas savoir

Un jour NH décida de voyager pour parfaire son savoir. Un jeune homme lui demanda quelles personnes il allait chercher à rencontrer.
- Eh bien, je suivrais les préceptes de la sagesse.
Celui qui ne sait pas et sait qu'il ne sait pas, il est stupide, il faut l'éviter.
Celui qui ne sait pas et sait qu'il ne sait pas, c'est comme un enfantn il faut l'instruire.
Celui qui sait et ne sait pas qu'il sait, il est comme endormi. Il faut le réveiller.
Celui qui sait et sait qu'il sait, c'est un sage. Il faut le suivre à certaines conditions car il est difficile de savoir s'il est orgueilleux ou même s'il sait vraiment !!!

Socrate le philosophe Grec du 5 ième siècle avant JC a peut-être précédé NH, mais...c'est une idée souvent reprise.

 

    * Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, tandis que les autres croient savoir ce qu’ils ne savent pas... Socrate
    * Je ne sais pas ce que je dis… Je ne sais pas ce que je sais… Je ne dis plus ce que je veux… Maeterlinck Maurice
    * Je sais que je ne sais pas ce que je ne sais pas. Yourcenar Marguerite

 

Asie

Laos

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Vietnam

La grotte des fées est l'une des plus grandes et des plus hautes. La grotte et le ruisseau des Fées, où selon la légende les fées venaient se baigner pour la fête du Têt, sont éloignés de deux kilomètres du chef-lieu de Ha Giang. Aujourd’hui, les habitants des alentours viennent pour y puiser de l’eau ou prier.

Histoire du bétel et de la noix d'Arec

Au temps du roi Hung, vivaient deux frères qui se ressemblaient étrangement. Tan et Lang, aussi beaux l'un que l'autre. Très jeunes ils perdirent leurs parents mais la profonde affection qui les unissait apaisa quelque peu leur souffrance.
Privé de l'éducation d'un père, ils allèrent, pour obéir à la loi des ancêtres et avoir l'esprit et le cœur formés, demander l'aide d'un sage taoïste.
Le maître avait une fille de leur âge aussi belle que bonne, avec les yeux du phœnix.. Les jeunes disciples de son père éveillèrent en elle un sentiment tendre. Elle voulut épouser l'aîné

Les parents consultés acceptèrent avec joie et Lang se réjouit du bonheur de Tan. Mais l'amour souvent exclusif, détacha peu à peu Tan de son frère. Lang en souffrit. D'injustes soupçons s'en mêlèrent. Lang décida de s'enfuir pour cacher sa souffrance en quelque lieu secret. Un matin il partir à l'aube et la brousse se referma sur ses pas. Traversant bois et fourrés, ayant oublié d'emporter des vivres, il arriva épuisé au bord d'une rivière, se laissa tomber et se mit à pleurer. Il n'entendit ni le chant des oiseaux ni celui de l'eau et pleura longtemps. La nuit tomba, il eut froid et mourut là sur la berge déserte.

Les génies, émus par cette mort due à tant d'amour le transformèrent en rocher.

Tan d'abord ébloui par son amour ne pensa pas tout de suite à son frère. Mais bientôt le remords, le sentiment de responsabilité envahirent son cœur. Un matin n'y tenant plus, il laissa sa jeune femme endormie et parti à la recherche de son frère. 2puisé, affamé, il parvint au pied d'un rocher solitaire. Il le gravit espérant de là-haut apercevoir son frère ou tout au moins quelqu'un qui aurait pu le voir.L'escalade eut raison de ses dernières forces et il mourut embrassant la pierre de ses bras.

Les génies le changèrent alors en un arbre qui se dressa droit et svelte, déployant au sommet son éventail de feuilles.
Seule à la maison, l'épouse de Tan se désola et acquit bientôt la certitude que son mari était parti à la recherche de son frère. Comme il ne revenait pas, elle partit à son tour. Elle marcha sans répit sous la forte chaleur, dans les nuits  peuplées d'horreur et de glissements furtifs. Malgré les animaux sauvages, elle marcha, marcha jusqu'à l'épuisement. Un soir, vaincue par la fatigue et la faim, elle parvint à une roche surmontée d'un arbre qui balançait très haut dans le ciel son bouquet de palmes. La jeune femme embrassa le tronc de ce qu'elle reconnut être un aréquier et la mort la saisit dans cet ultime effort. Alors les génies la changèrent en une plante grimpante pour réunir les trois héros de ce drame d'amour.
Plus tard on fit bâtir un temple en l'honneur de cet amour marital et fraternel. Lorsqu'il y avait des sècheresses, tout était brûlé, mais pas l'aréquier ni sa liane de bétel.
Le roi Hung se rendit sur les lieux pour constater ce prodige. Émerveillé il fit cueillir une noix d'arec et des feuilles du bétel qu'il mâcha. Il fut surpris de la teinte rouge qu'il vit apparaître sous sa langue et il en trouva la saveur agréable.

C'est de cette lointaine époque que date l'usage de la chique de bétel et la tradition de l'offrir pour les mariages, comme symbole d'amour et symbole d'une union qui se perpétue jusque dans la mort.

Théâtre de marionnettes au Vietnam
 
" Cô Dô Huê "

Danses de marionnettes sur l'eau


Un type d'art dramatique et populaire propre au Vietnam, un spectacle pour les yeux et pour le cœur. Il date de la civilisation du riz d'eau du règne des Hungs. L'eau transmet aux marionnettes mouvement et joie. Le nuage de fumée ajoute une touche romantique et féérique. L'ambiance du village est naturelle  et spontanée avec ses petites histoires amusantes, chaleureuse et tranquille avec ses canards qui nagent paisiblement et fantasmagorique avec ses fées, ses dragons et l'alliance de l'eau et du feu.

A la fois chant religieux, danse du dragon, de la licorne, du phœnix, des fées, des animaux fabuleux...Une allusion au quotidien avec les jeux des enfants dans l'eau,  l'utilisation des instruments de musique traditionnelle, le travail des paysans et des pêcheurs...Les paysans façonnent laborieusement la terre, cultivent le riz dans une ambiance optimiste et joyeuse. Les répliques sont rythmées par le pilonnage du riz et le décorticage du paddy ( le grain de riz séparé de la paille ). Les pêcheurs sont assis dans une petite jonque, ils pêchent même des crevettes et des grenouilles tout en taquinant joyeusement les filles. C'est la présentation d'une vie tranquille et heureuse remplie d'enfants qui nagent, plongent  et folâtrent dans la rivière. Le spectacle allie au quotidien les croyances du passé, les médiums aux costumes voyants, les chants mystérieux et sacrés, les offrandes d'encens, de fleurs dans l'espoir de multiplier les chances de la vie.

Teu est leur personnage le plus populaire. Il incarne le sens de l'humour, l'intelligence, l'optimisme, il est le plus représentatif du peuple vietnamien. Dès le début il chante le prologue, présente le programme.
Les quatre animaux sacrés sont le dragon, la licorne, la tortue et le phœnix.

Le dragon : animal légendaire sublimé, il symbolise la force, la puissance, la prospérité, il crache du feu et projette de l'eau.
La licorne : elle apparaît lorsque le Saint vient pour aider le peuple. Elle danse et  annonce la paix et la prospérité. La dispute des balles de soie est à la fois acharnée et joyeuse dans un rythme coloré et entraînant.
La tortue : symbolise la puissance, l'existence, la longévité et la prospérité.
Le
phœnixil symbolise la noblesse et l'éternel amour. Dans la couleur brillante et fantasmagorique de la fumée et du brouillard, les phœnix déploient leurs ailes, taquinent en la becquetant la tortue ou s'aiment tendrement dans un décor d'Éden merveilleux, romantique et charmant.
Les fées : les fées dansent dans les nuages blancs. La danse symbolisait déjà la joie et le bonheur lorsqu'on la présentait à la famille royale pour un anniversaire ou une naissance.
Renard : comme dans notre culture, il est perfide et rusé. Il se cache dans les buisson, grimpe aux arbres. Il poursuit et attrape les canards des paysans.

L'orchestre ancien est composé des instruments traditionnels : viole à deux cordes, luth en forme de lune, tambour, cymbales...


Date de création : 05/01/2008 • 21:55
Dernière modification : 10/09/2013 • 14:02
Catégorie : Récits étrangers
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