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Critique de livres lus

Livres lus et aimés ou critiqués

 Extraits d'un roman policier connu :

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La science fiction peut me séduire comme l'Odyssée de l'espace :

Il regarda la Terre qui commençait déjà à pâlir dans le ciel du matin lumaire. Seule une poignée d'hommes entre les 6 milliards qui y vivaient étaient au courant de la découverte. Comment l'humanité réagirait-elle lorsque le black out serait levé ?
( Les conséquences politiques et sociales seraient immenses. Chaque être, quelle que fût son intelligence, verrait sa vie, sa philosophie, son sens des valeurs subtilement transformés ). Même s'il demeurait pour toujours un mystère, l'homme saurait désormais qu'il n'est pas sur l'univers. Ceux qu'il avait manqués à quelques millions d'années près pouvaient fort bien revenir un jour. Et si ce n'était pas eux, il en viendrait d'autres...
Il était encore perdu dans ses pensées quand le haut-parleur, à l'intérieur de son casque, émit soudain un sifflement électronique suraigu, une sorte de signal distordu, saturé. Instinctivement, il leva ses mains gantées jusqu'à son casque. Puis il se reprit et agrippa le contrôle de volume d'un geste frénétique. Quatre signaux déchirèrent encore l'éther, puis ce fut le silence miséricordieux.
Tout autour de l'escavation, les silhouettes des hommes s'étaient figées. Ainsi, se dit Floyd, cela ne venait pas de mon récepteur. Ils ont tous entendu.
Trois millions d'années d'obscurité, AMT-1 venait de saluer l'aube lunaire.

Arthur C. Clarke : 2001, l'Odyssée de l'espace

Manon Lescaut de l'abbé Prévost

Le roman jusqu'à Prévost


Ni au XVII e, ni au début du XVIII e,  le roman n'est considéré comme un genre défini. S'il existe des règles précises pour la tragédie, il n'y en a pas pour le roman, et le romancier n'est lié par rein. Cette absence de contraintes et de principes réduit d'ailleurs la valeur que l'on accorde, littérairement, au roman et à son auteur : le succès ne saurait être la gloire, tout romancier est a priori un auteur secondaire.
De roman en roman cependant le Roman s'enrichit. L'Astrée publièe de 1607 à 1627 trouve d'innombrables lecteurs. C'est le type même du roman-fleuve, aux personnages nombreux ( des bergers surtout ) et aux multiples péripéties, qui répond à une mode ( celle de la pastorale ) et aux dispositions même des esprits : après les guerres de religion de la fin du XVI e siècle, la France connaît une période relativement calme et heureuse, de 1610 à 1630 environ, et ce calme retrouvé incite aux lectures de détente. L'Astrée a le mérite, d'ailleurs, d'apporter au Roman un cadre vrai ( le Forez ) et de donner à l'analyse psychologique ( prolongeant ainsi Montaigne ) une place essentielle. 


Je reproche à certaines bibliothèques ce qu'elles appellent le " désherbage " ( jeter certains livres : livres de poches, collections superficielles, livres anciens non littéraires... ). Bien sûr, on peut penser à un manque de place dans les rayons, à un vieillissement des livres...Mais je pense que la lecture n'est ni soumise à une mode, ni à une autorité qui choisit pour vous...Je ne me laisse pas influencer par les conseils de la télévision, ou par les modes...


En ce moment, je me passionne pour l'Égypte avec Christian Jacq. La seule chose qui me gêne chez cet auteur est qu'il écrit comme s'il croyait aux sortilèges... Mais c'est vrai que les aventures qu'il décrit sont prenantes : Ramsès, La pierre de lumière, les mystères d'Osiris.

Personnellement dans des moments de crise, je me réfugie dans la lecture. Celle de romans simples de détente. Le livre permet de connaître en marge de chaque vie, d’autres vies fictives qui compensent les moments d’ennui ou remplissent les moments de loisirs. Parfois la lecture permet au lecteur de lui révéler des tendances plus ou moins inconscientes, c’est une sorte de défoulement bienfaiteur. Avant, c’était moi qui donnais des conseils à mes enfants. Aujourd’hui j’aime bien les laisser choisir pour moi et je réalise combien notre éducation les a influencés. Grâce souvent à mes filles ou à d'autres personnes, j’ai découvert les romans policiers : Marie Higgins Clark, Ruth rendell, P Cornwell ou P wentworth, Harlan Coben, Musso, Fred Vargas...
Je viens de découvrir P.D.James et un autre encore. C’est curieux comme je préfère de beaucoup les romans policiers écrits par des femmes, je les trouve
souvent, moins grossières.

J’aime lire aussi pour oublier, pour m’endormir et me calmer, pour surmonter une obsession. Si le livre parvient à intéresser, les représentations nouvelles rejetteront dans l’oubli les pensées qui me préoccupent. La lecture serait une vie de compensation ? Je le croyais et je ne suis plus tout à fait d’accord. Je cherche surtout des personnages amis, des aventures qui me distraient ou m’impressionnent, je ne me sens pas un des personnages. Ce que je cherche à oublier, le soir avant de dormir, c’est l’énervement de la journée, l’inquiétude des derniers événements qui me déçoivent parfois, et la détente arrive après, même si c’est pour plonger dans le malheur des autres.

Le soir avant de m'endormir donc, j'aime donc lire et tout particulièrement des romans d'aventure. A une certaine époque, j'aurais passé des heures, à lire, silencieuse, devant un poêle ou un feu de cheminée, mais je n'ai jamais eu trop le temps et mon métier m'entrainait nécessairement vers des livres littéraires.

Je lis en ce moment la " nuit des temps " de Barjavel. J'en ai lu une bonne série, mais j'ai arrêté à cause du côté machiste de l'auteur !

- Je n'ai pas le temps de lire beaucoup mais j'ai entendu parler de ce livre " La nuit des temps ", une histoire d'amour et de fiction.

- Non, c'est plutôt de la science fiction... Mais je trouve que la femme est pour cet auteur trop souvent un bel objet qui assure la descendance. Ses romans sont très prenants et il les rend plausibles dans un univers pourtant fictif. René Barjavel est un écrivain et journaliste français né le 24 janvier 1911 à Nyons ( Drôme ). Il est décédé le 24 novembre 1985 à Paris. Il est principalement connu pour ses romans d'anticipation. Certains thèmes y reviennent fréquemment : chute de la civilisation causée par les excès de la science et la folie de la guerre, caractère éternel et indestructible de l'amour ( Ravage, Le Grand Secret, La Nuit des temps, Une rose au paradis ). Pour ce côté éternel de l'amour, c'est sûrement une opinion d'homme ! Son héros dans " la  nuit des temps " aime sa première femme mais a plusieurs épouses, j'appelle cela de la polygamie. Son excuse ? Repeupler la terre. Où est le caractère éternel et indestructible de l'amour ? Son écriture se veut poétique, onirique et, parfois, philosophique. Il a aussi abordé dans de remarquables essais l'interrogation sur l'existence de Dieu ( notamment, La Faim du tigre ), et le sens de l'action de l'homme sur la Nature.

J'ai beaucoup aimé les livres de cape et d'épée comme les Pardaillan ou Cyrano de Bergerac ou encore les trois mousquetaires. Quelques romans d'amour, romans fleuve comme les gens de Mogador. Les "Angélique " de Golon, Les " Mariane " de Juliette Benzoni.

 

Les livres considérés comme littéraires, ayant passé le cap des années...
 

J. Lemaitre : J'aurai le courage ingrat de considérer Cyrano comme un événement merveilleux, sans doute, mais non pas, à proprement parler, surnaturel.... Est-il vrai que cette comédie " ouvre un siècle " , ou, plus modestement qu'elle " commence quelque chose ", - comme Le Cid, comme Andromaque, comme l'École des femmes, comme le mariage de Figaro, comme Hernani...Aucune voix discordante n'a troublé l'applaudissement universel qui a salué la pièce de M. Rostand. Il manque donc, tout au moins, à ce trop heureux ouvrage une des marques accessoires auxquelles on distingue empiriquement les œuvres inauguratrices. Il lui manque d'être incompris... Tout nous charme dans Cyrano, et rien ne nous y offense : mais rien aussi n'y répond à la partie la plus sérieuse de nos préoccupations intellectuelles et morales; et, s'il était vrai que cette très brillante comédie romanesque " ouvrît le XXe siècle ", serait condamné à quelque rabâchage.
Ce que j'en dis n'est pas pour déprécier ce séduisant joyau.


Je lis moins de livres classiques, mais je garde de bons souvenirs de ceux qui ont contribué à ma culture : Je dois beaucoup à certaines œuvres rencontrées au cours de mes études ou de mon travail. Vipère au poing d'Hervé Bazin est une œuvre sombre qu'il me fallait étudier avec les élèves.

Balzac et son labeur obstiné. Il corrigeait sans cesse. Chez Chateaubriand, Flaubert... il y a un renoncement volontaire à la liberté. Ils s'opposaient à eux-mêmes des obstacles pour viser les ajustements nécessaires à la traduction de leur pensée, pour amener leur prose vers une certaine maturité, la maturité des grandes œuvres d'art.

Mauriac : Thérèse Desqueyroux ( 1926 ) tentera d'assassiner son mari tant l'exaspération qu'elle ressent dans la monotonie de sa vie de province la pousse au crime. Elle souhaite de tout cœur que Bernard, son mari, puisse enfin la comprendre. Mais ce dernier n'a qu'une hâte, l'arracher à son cercle pour qu'à Paris elle puisse échapper aux ragots.

H. Bergson et P. Langevin qui s'inquiétaient des dangers que peut faire courir à l'humanité, la vie du monde moderne, réclamaient le premier : " un supplément d'âme " , l'autre un supplément de " raison ". G. Bernanos voulait retrouver la vie authentique à travers la religion, le doute, la foi.
Mais il ne faut pas oublier que Bernanos était chrétien et ce titre ajoute à toutes ses œuvres et à tous ses termes, une nuance importante. Quand il parle de silence, ce silence évoque alors ce qui a précédé la création et ce qui suivra: cette quiétude antérieure que Péguy appelle dans "
l'hymne à la nuit ": la " quiétude de lumière éternelle ". C'est aussi l'image du monde aux premiers versets de la Bible : monde que les quatre éléments occupent seuls, sans rien qui les limite : " La terre était informe et vide, il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme et l'Esprit de dieu se mouvait au-dessus des eaux ". et peu après ce sera l'apparition de la Lumière. Dieu dit : " Que la lumière soit et la lumière fut ".

Un véritable courant semble avoir pris naissance avec la Bible, pour traverser le monde, courant de silence, de nuit, de lumière et d'eau, agglomérés et indifférenciés. C'est à tout moment que Bernanos recherche cette quiétude antérieure, même à travers ses divers symboles.

Saint Exupéry : " Terre des hommes " : à travers divers épisodes dont le plus célèbre nous fait part de l'angoisse du salut d'un aviateur après un atterrissage forcé ( " au centre du désert " ), saint Exupéry médite sur la grandeur du métier qui est " avant tout, d'unir les hommes ". L'avion, alors est seulement un " outil comme la charrue ", qui permet de découvrir le visage de la terre et la valeur des héroïsmes humains.
" Citadelle " : sur le ton des litanies arabes, parmi d'innombrables digressions, le " seigneur berbère " montre comment un chef doit "pétrir ses enfants" : il faut construire, non seulement une cité réelle, mais " une citadelle dans le c
œur de l'homme. "

Malraux : la condition humaine ( 1933 ) : au cours de la guerre civile chinoise, en 1927, des terroristes communistes ( dont Tchen Kyo et le russe Katow ) ont déclenché l'action. Mais le chef des troupes révolutionnaires organisées, Tchang-Kaï-Chek, pactise avec les capitalistes et ordonne aux insurgés de rendre leurs armes. Ceux-ci organisent des complots, mais la répression est rude. Tchen, blessé, se suicide d'un coup de révolver. Kyo et Katow sont condamnés à un terrible supplice : être brûlés vifs dans la chaudière d'une locomotive. Kyo échappe à cette mort horrible en absorbant une dose de cyanure, mais Katow donne sa réserve de cyanure à de jeunes camarades et se livre aux bourreaux.

La guerre de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux ( 1882- 1944 ). Malgré des nuances qui les distinguent on peut grouper les personnages en trois catégories : ceux qui croient qu'on peut éviter la guerre, ceux qui croient à la fatalité de la guerre, ceux qui croient à la beauté et même à la nécessité de la guerre.
Intermezzo ( 1933 ) : L'héroïne de cette charmante fantaisie, Isabelle, suppléante de l'institutrice d'un village limousin, rencontre tous les jours au crépuscule un spectre qui exerce sur elle son pouvoir mystérieux. Elle tombe évanouie : l'amour d'un contrôleur et l'habile subterfuge d'un droguiste qui fait ouoer à côté d'elle la symphonie de la vie, la rendront à son rôle de femme.

En 1966 éclot l'étude de mœurs avec " vipère au poing " de Hervé Bazin

Au romanesque Balzacien de la volonté va succéder un romanesque de l'impuissance avec Nathalie Sarraute, Alain Robbe-grillet, Le Clézio, Marguerite Duras

Ionesco dans Rhinocéros 1959, refuse de céder à la folie collective qui s'est emparée de son entourage, et, alors que tous ses concitoyens se transforment en rhinocéros, il choisit de rester le dernier, le seul homme. On a pu y voir une caricature du nazisme. C'est possible. On peut y voir tous les phénomènes de mode, tous les mouvements qui entraînent les masses... de la musique en passant par la pub, la politique...

Les problèmes de l'après guerre se retrouvent et créent un climat d'angoisse : Antigone d'Anouilh avec son refus de la vie...selon elle, vivre avilit les hommes. Anouilh décrit un monde de plus en plus contaminé par l'argent, une société où les turpitudes et la corruption sont immanquablement liées à la richesse, au plaisir, à la facilité. Il faudrait pouvoir rester très jeune pour ne pas se dégrader, pour ne pas avoir honte de soi-même. dans Antigone, Créon répond à l'un de ses pages qui veut devenir grand :
" Tu es fou, petit, il faudrait ne jamais devenir grand. "
Reprise en costumes modernes, de la tragédie de Sophocle. Les deux files d'Oedipe, Etéocle et Polynice, se sont entretués. Antigone leur s
œur, pour avoir cherché à jeter un peu de terre sur le corps honni de Polynice, est condamnée à mort. Son oncle Créon, le tyran de la cité, dont elle doit épouser le fils, essaie de la sauver en lui parlant du bonheur : mais elle refuse toute compromission avec la vie. " Vous me dégoutez tous avec votre bonheur ".

La sauvage d'Anouilh ( 1938 ) : d'un côté une famille crapuleuse, les Tarde, minable orchestre pour café, qui garde un être pur et sensible, la petite violoniste, Thérèse; de l'autre le célèbre compositeur Florent France, qui s'est épris de Thérèse. Mais Thérèse se sent étrangère au sein d'une famille honorable et riche et finit par renoncer à ce bonheur.

Le roman existentialiste à travers la nausée de Sartre, l'étranger ou la peste de Camus; on retrouve dans ces livres les grands thèmes de la philosophie existentialiste : la mort de Dieu, l'absurde, la liberté.

Sartre : la nausée ( 1938 ) : journal intime tenu dans une ville normande, par Antoine Roquentin. Il se révolte contre l'optimisme béat de ceux qui l'environnement ( l'autodidacte ). De plus, le fourmillement et la présence envahissante de tout ce qui existe le dépriment : tout est " de trop ", lui le premier. Roquentin choisira pourtant d'assumer son existence. Sartre a été visionnaire dans ses romans : la scène où Roquentin découvre l'existence des racines du marronnier.

Sartre : Les mouches ( 1943 ) : reprise moderne du thème antique de l'Orestie. La " mauvaise foi " imposée aux Argiens par la tyrannie d'Egiste est opposée à l' " authenticité " de la vengeance d'Oreste.

L'art de Sartre sait aussi rester sobre grâce à son langage direct et à sa densité dramatique : Huis clos ( 1944 ); bref drame. C'est un modèle à cet égard. Après leur mort l'infanticide Estelle, la méchante Ines, le déserteur Garcin, se trouvent enfermés dans une sordide chambre d'hôtel. Ils croient pouvoir mieux supporter le souvenir de leurs actes en se les avouant. Au contraire, le regard des deux autres avive encore la honte de chacun : " l'enfer c'est les autres. "

Les mots ( 1964 ), souvenirs de l'enfance où Sartre recherche l'influence, néfaste peut-être, mais indélébile - il est contraint de l'avouer - qu'ont exercée les mots sur lui. Cette confession d'une ironie parfois tempérée par un sourire de tendresse, est ensuite dans un style plus dépouillé que les autres romans.

L'emploi du passé composé par Camus dans l'étranger est là pour noter cette suite d'événements sans suite qu'est la vie absurde : " J'ai bien travaillé toute la semaine, Raymond est venu et il a dit qu'il m'avait envoyé la lettre. Je suis allé deux fois au cinéma avec Emmanuel. " (1942 ) L'étranger est un récit d'une extrême sobriété. Il y décrit l'existence médiocre d'un employé de bureau d'Alger, Meursault, indifférent à tous les événements d'une vie dont il ne comprend pas le sens. Condamné pour avoir tué un arabe, dans une quasi-inconscience, il a, en prison, la révélation de l'absurde et passe ses derniers instants à jouir des dernières sensations de cette vie.

Camus dans la peste fait des tentatives pour redonner vie au symbole ou à l'allégorie. Oran par exemple, dans la peste, représente la France de l'occupation. Ce roman évoque Oran en proie à la terrible épidémie. Chacun adopte une attitude différente : peur, divertissement, recherche du profit, confiance volontaire en Dieu ( P. Paneloux ), dévouement (Rambert, Tarrou, Dr Rieux ). Car la peste est " l'affaire de tous. " Elle reviendra sans doute, mais il ne faut pas cesser de lutter.

Mais Sartre aussi s'engage politiquement dans " les mains sales " (1948 ) : cette pièce pose le problème de l'engagement de l'intellectuel dans l'action. Hugo doit-il exécuter, pour des motifs politiques, Hoederer et se salir les mains ? Il le fera finalement, mais pour un motif vulgaire de jalousie amoureuse.

L'hymne liberté, hymne à la résistance de Paul Eluard, est sans doute le chef d'œuvre de la poésie de la résistance :

" Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom. "

Paul Claudel : Le soulier de satin écrit sous l'occupation
Sartre : Les séquestrés d'Altona ( 1962 )
St Exupéry : le petit prince est une parabole

Bernanos : Le journal d'un curé de campagne ( 1936 ) nous raconte les aventures d'un pauvre abbé que torture un cancer de l'estomac et dont la sainteté exaspère les esprits des pêcheurs de sa paroisse. Après de nombreux heurts avec les châtelains du lieu et ses paroissiens ordinaires, il réussira à rendre la foi à tous ceux qui l'entourent car " tout est grâce ", comme il le dit lui-même au       vv ment de mourir.

Jean-Christophe Rufin : Le parfum d'Adam  publié chez Flammarion en janvier 2007.

En Pologne, au printemps 2005. Juliette, une jeune Française, libère des animaux de laboratoire. Cette action militante l'entraîne au cœur d'un complot. Des territoires indiens d'Amérique aux ghettos pour milliardaires du lac Léman, ce roman explore le monde de l'écologie radicale constituant selon le FBI la deuxième source de terrorisme mondial.

Résumé

Dans ce roman, Jean-Christophe Rufin nous conduit de la Pologne ( printemps 2005 ) aux États-Unis, en passant par la France, le Cap-Vert jusqu'au Brésil que l'auteur connaît bien. À la manière des romans d'espionnage, il met en scène les investigations d'une agence privée qui tente de déjouer les plans d'une organisation d'écologistes extrémistes, dissidents du Front de libération des animaux, qui souhaitent protéger, à leur manière, l'écosystème planétaire.
       Juliette est une jeune militante écologiste, fragile et idéaliste. Elle participe à une opération commando pour libérer des animaux de laboratoire. Cette action apparemment innocente va l'entraîner au coeur d'un complot sans précédent qui, au nom de la planète, prend ni plus ni moins pour cible l'espèce humaine.
Ces extrémistes estiment que la surpopulation du tiers monde est un risque majeur pour la planète. Partisans de la décroissance démographique, ils décident de lutter contre cette surpopulation en menant des actions de bioterrorisme à base d'une nouvelle souche de choléra.

L'agence de renseignements privée « Providence », aux États-Unis, est chargée de l'affaire. Elle recrute deux anciens agents, Paul et Kerry, qui ont quitté les services secrets pour reprendre des études, l'un de médecine, et l'autre de psychologie. Leur enquête va les plonger dans l'univers terrifiant de l'écologie radicale et de ceux qui la manipulent. Car la défense de l'environnement n'a pas partout le visage sympathique qu'on lui connaît chez nous

L'intrigue n'est pas trépidante. Malgré quelques poussées d'adrénaline lors de certaines scènes et une tension permanente palpable, on n'a pas vraiment faire à un roman haletant. Ce qui est intéressant, ce sont davantage les questions qui sont soulevées sur le devenir de l'humanité.

Si le lecteur se laisse sans peine embarquer par le côté rocambolesque de l'aventure, il est aussi amené à réfléchir aux questions posées par les personnages.

En France, les écolos sont plutôt sympathiques, avec leurs injonctions de tri des déchets et leur répulsion pour l'énergie nucléaire, largement tempérée par leurs querelles intestines. Il en est autrement dans d'autres civilisations – en particulier anglo-saxonnes.
L'histoire imaginée par Jean-Christophe Rufin transporte le lecteur à travers plusieurs continents : on commence en Pologne, avec le « casse » d'un laboratoire de recherche biologique et la libération de quelques animaux servant de tests, puis on s'envole en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, en France et en Suisse et enfin à Rio, au coeur des favelas accrochées aux pentes abruptes du Corcovado.

En effet, il pousse à l'extrême, jusqu'à l'absurde même, les raisonnements de certains écologistes et montre la vanité des actions de certains autres. Cela est fait avec beaucoup de subtilité, de réalisme (à tel point que l'absurdité de l'extrémisme évoqué ne semble pas si irréaliste que cela…) et bien sûr tout le monde n'est pas mis dans le même panier.
Et puis, je me suis sentie particulièrement concernée par toutes ces réflexions sur l'évolution de l'homme, de son mode de vie, la question de la transition à l'agriculture…
Toute l'intelligence de Jean-Christophe Rufin est de faire passer ce qui aurait pu être une indigeste leçon, au moyen d'un roman d'espionnage sur fond de complot mondial. On sait dès le début que tout est plus compliqué qu'il n'y parait et que cette libération d'animaux voués à la vivisection n'est qu'une façade pour quelque chose de beaucoup plus important.

    Un roman d'espionnage diablement bien écrit : l'auteur n'usurpe pas son siège à l'Académie française ! Ses multiples vies antérieures ( médecin humanitaire, ambassadeur ... ) lui permettent aussi d'aborder un sujet qu'il maîtrise, avec la distanciation indispensable à celui qui veut alerter sans ennuyer.
Le thème de cet ouvrage est la dérive de l'écologie radicale vers le terrorisme. A partir d'une prémisse logique
« l'homme est une espèce parmi d'autres », certains illuminés tirent une conclusion radicale « pour préserver la nature, il faut impérativement réduire la population et surtout celle des pauvres qui polluent l'environnement ».


 


Date de création : 03/01/2008 • 20:57
Dernière modification : 26/07/2013 • 20:46
Catégorie : Les livres
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