Il neige doux, il neige doux, tout près du feu resserrons-nous. Il neige doux, il neige doux, la terre est noire par dessous. Flocons, papillons, la fenêtre, la fenêtre, flocons, papillons, la fenêtre est en coton.

Il neige froid, il neige froid, mettez vos capuchons tout droits. Il neige froid, il neige froid, la tortue s’est cachée je crois.

Extraits d'une chanson d'Anne Sylvestre : cliquez sur le lien suivant puis sur la flèche pour avoir un " extrait de la chanson ".

https://www.youtube.com/watch?v=7F8HY0TdulA



  C’était par un matin de Noël sombre et froid.

Le vent du nord s’était levé et il neigeait doucement sur le village endormi.

 
Les enfants, couchés bien au chaud dans leur lit, la couverture tirée jusqu’au menton, dormaient à poings fermés. Ils faisaient la grasse matinée parce qu’ ils avaient veillé jusqu’à minuit dans l’espoir de rencontrer le père Noël. Et ils rêvaient les enfants, de quoi ? devinez… du père Noël bien sûr, qui à travers la nuit leur apportait de magnifiques jouets et qu’ils n’avaient pu voir. Pas si bête le père Noël, il attend que tous les enfants tombent de fatigue.
 
En fait, le travail du père Noël, ce n’est pas si drôle, il n’arrive pas sur un grand chariot d’étoiles tiré par dix chevaux blancs et c’est pour cela qu’il préfère se cacher.

Le voici justement qui avance sur ce chemin désert et couvert de neige.

 
Il a relevé sa capuche. Brr… qu’il fait froid. Il appuie aussi fort qu’il peut sur les pédales de sa vieille bicyclette. Sa hotte contient encore quelques jouets et il ne va pas très vite, le pauvre. Il est bien fatigué. Il a distribué ses jouets toute la nuit. Il est passé chez Nicolas, Yannick, Alexia, Karine et bien d’autres encore…

Il s’arrête :

- Voyons, le C.. Éric est en vacances chez ses grands parents. Voyons, Éric …Est-ce qu’il a été sage ce petit garçon ? Que dit mon carnet : Éric, Éric… Oui, ça va. Bon, un train électrique.
Le père Noël grimpe alors contre la gouttière comme un acrobate, monte sur le toit, laisse tomber dans la cheminée, Pif paf pof le train électrique et il repart dans le vent et la neige.

Pour Olivier un ours en peluche, Pif paf pof dans la cheminée. Pour Alexis, une auto mécanique pif paf pof.

Le père Noël est de plus en plus fatigué, la chaîne de son vélo grince.

Après les dernières maisons du village, commence la campagne, blanche de neige. Et on ne voit rien d’autre que la neige.
 

Si, juste une maison là-bas, toute seule, à l’écart.

- Que c’est loin. Je n’en peux plus et ma hotte est presque vide.

Dans cette maison dorment Corinne, Isabelle et Guillaume. Pour le petit Guillaume, il reste dans la hotte une voiture rouge. Pour Isabelle, un costume d’Indien. Mais non, je me trompe. Voyons, voyons père Noël, tu deviens vieux, c’est un beau livre qu’elle veut, cette petite.

Mais il y a aussi Corinne qui dort dans cette maison, elle aussi rêve au père Noël qui va lui apporter, elle en est certaine, un mikado, un livre de contes et une robe bleue. Du moins, c’est ce qu’elle a demandé, elle a même écrit une longue lettre au père Noël, en s’appliquant et en rongeant ses ongles pour ne pas faire de fautes. Mais le père Noël se dit que c’est bien dommage, bien sûr, mais qu’il n’y a plus rien pour Corinne, tant pis, ce sera pour l’an prochain, c’est une grande fille, elle comprendra.

Il monte sur le toit et pif paf, pof, voilà la voiture dans la cheminée, pif, paf, pof le père Noël laisse tomber le livre. Heureusement, c’est fini il n’y a plus rien. Ouf !

Au moment de repartir il entend un bruit bizarre le père Noël : « miaou, miaou ». Il lève la tête, et il voit, tout près de lui sur la branche d’un arbre un joli chat qui le regarde :

- Qu’est-ce que tu fais là ??
 
- Je suis perdu, je n’ai pas mangé depuis trois jours, tu n’aurais pas un peu de lait et une souris.

- ah J’avais bien une souris mécanique, mais je l’ai donnée à un petit garçon.
- D’ailleurs je n’aime pas les souris mécaniques. Oh la, la qu’est-ce que je vais devenir ?

Le père Noël et le chat sont très tristes. Et tout à coup, le père Noël a une idée:

- Viens chat saute.

- Pourquoi ?

- Saute, je te dis.

Et le chat saute prestement près du père Noël qui le prend dans ses bras.

- N’aie pas peur chat. Je vais te laisser descendre dans la cheminée.

En bas tu trouveras des souliers, couche-toi à côté, tu auras chaud et demain on te donnera autant de lait que tu voudras.

- C’est vrai ?

- Rien de plus vrai

Le père Noël monte de nouveau sur le toit et pif, paf, pof le chat dégringole dans la cheminée.

Dans la matinée Corinne se réveilla la première, bondit hors du lit et se précipita vers la cheminée. Et qu’est-ce qu’elle vit. Pas de jouets pour elle, ni de robe, mais un chat qui dormait.
 
Le chat entrouvrit ses grands yeux verts « miaou » et s’étira. Corinne était tellement heureuse de voir ce chat si beau, si poli qu’elle oublia le mikado, le livre et la robe.

- J’avais demandé d’autres cadeaux au père Noël mais je suis encore plus contente d’avoir un si joli chat : « miaou, miaou »,

- Il a faim, le pauvre.

Et elle l’emmena dans la cuisine où elle lui servit un grand bol de lait que le chat but jusqu’à la dernière goutte. Alors, il se passa quelque chose d’extraordinaire. Le chat releva la tête, se lécha les babines, et sourit. Oui sourit à la petite fille, et comme la petite fille le regardait tout étonnée de voir un chat sourire. Le chat sauta sur une chaise, puis sur la table où il s’installa. Il y avait justement sur cette table une boîte d’allumettes, un bouchon et une miette de pain, oubliée la veille. Le chat leva une patte, et la posa sur la boîte d’allumettes, en disant d’une petite voix étrange :

- Am stram gram... et en un clin d’œil la boîte d’allumettes se transforma en mikado, puis il fit de même pour le bouchon et la miette de pain :

- Am stram gram... qui devinrent une splendide robe et un livre de contes. Corinne se mit à battre des mains tellement elle était heureuse et elle allait remercier le chat et l’embrasser, quand elle s’aperçut que l’animal s’était endormi. Alors la petite fille passa doucement la main sur sa fourrure, doucement, doucement pour ne pas l’éveiller.
  Le chat resta dans la maison et y fut très heureux. Il dormait sur un coussin dans la chambre de la fillette et buvait autant de lait qu’il le désirait. Mais, après ce matin de noël, il ne fit plus de merveilles, il ne transforma pas les mouches en éléphants, ni les fourmis en chevaux, ni les livres en châteaux. Non, c’était en apparence un chat très ordinaire, juste un joli chat de gouttière. Il chassait les souris, se roulait dans l’herbe du jardin, bâillait quand il avait sommeil, miaulait quand il avait faim et griffait un peu les rideaux pour se faire les ongles. Seulement, parfois, quand les enfants avaient un cauchemar dans le silence de la nuit, quand ils rêvaient de l’ogre et se retournaient dans leurs draps. Le chat se levait doucement, sans que personne  ne le voie. Il s’approchait de l’enfant qui rêvait, posait sur son front une patte douce comme la laine et alors, tout à coup, l’ogre disparaissait et l’enfant se mettait à rêver de flamants roses, de ciels d’avril, de grandes prairies couvertes de fleurs, où passaient lentement de jolis moutons blancs.
 

Haut

© 2004-2021