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La vérité, la vertu

La vérité

 
On peut se demander si c'est parce qu'elle exprime la réalité qu'elle est vraie ( réalisme ) ou si c'esdt parce qu'elle est vraie qu'elle exprime la réalité ( idéalisme ).


Le réalisme des sensations

L'idée naïve du sens commun est qu'une connaissance vraie est une connaissance exactement modelée sur la réalité qui nous est donnée par les sens. Nos idées ne seraient que les copies des choses. Telle est la position de l'empirisme ( Hume, Condillac ) qui fait de l'esprit un mécanisme enregistreur. Il est évident que cette position repose sur une mauvaise analyse de la perception. : un chaos de données sensibles ne constitue pas une connaissance car " des intuitions sans concepts sont aveugles " ( Kant )


Le réalisme des idées


Plus méfiants à l'égard des sens, Platon et Descartes ont cherché la vérité dans des réalités que la raison seule pourrait atteindre . Pour Platon ces réalités sont les idées que nous aurions contemplées dans une existence antérieure et dont nous pouvons nous souvenir  ( réminiscence ) grâce à un effort de réflexion. De même pour Descartes les idées vraies ce sont ces idées claires et distinctes que nous trouvons dans " le trésor de notre esprit ", c'est-à-dire qui s'imposent à nous lorsque, grâce au doute, nous avons réussi à " détacher l'esprit des sens "
Le scepticisme
L'empirisme conduit au scepticisme, car si les sensations varient d'un individu à l'autre, ce qui sera vrai pour l'un ne sera pas vrai pour l'autre. Chacun sa vérité. Chacun ses erreurs. Le scepticisme fait remarquer que les opinion des philosophes sont aussi divergentes. D'une façon générale, on ne peut donner des critères certains de la vérité. Comment donc pourrions-nous connaître la moindre vérité puisque nous ne savons même pas ce que c'est que la vérité ? On ne peut sortir du scepticisme que par un acte de foi : " Il n'y a pas de choses certaines, disait Renouvier, il n'y a que des hommes certains."
La pensée vraie
Le pragmatisme
Protagoras s'évadait du scepticisme en soutenant que, si on ne peut enseigner la vérité, on peut du moins faire en sorte que l'homme ait les opinions qui lui sont le plus avantageuses. De même le pragmatisme de James, considérant que l'intelligence a pour fin , non de nous faire connaître la vérité, mais de nous permettre d'agir sur elle, cherche à définir la vérité par un critère pratique : le succès dans l'action. " Posséder des idées vraies, c'est à proprement parler, posséder de précieux instruments pour l'action ".  La vérité se définit ainsi par l'utilité, que James entend d'ailleurs dans un sens très large : " utile de n'importe quelle manière et à n'importe quel point de vue. " Mais si certaines idées nous permettent d'agir efficacement, il semble qu'elles doivent représenter en quelque façon la réalité; c'est parce qu'elles sont vraies qu'elles sont utiles, et non parce qu'elles sont utiles qu'elles sont vraies.
L'idéalisme Kantien
" L'accord de nos connaissances avec les lois générales de l'entendement et de la raison " ( Kant ). Une idée est vraie soit lorsqu'elle rend compte des apparences sensibles d'une façon satisfaisante pour tout esprit, soit lorsque tout esprit se retrouve en elle ( vérités rationnelles ). L'idée vraie est donc celle qui tend à être universelle: " la vérité, c'est le langage qui dégage l'universel " ( St Exupéry ) L'erreur peut être collective et la vérité individuelle. Mais toute idée vraie doit pouvoir finalement s'imposer à tous les esprits. C'est ainsi que Poincaré disait, des rapports établis par la science, qu'ils sont vrais " parce qu'ils sont, deviendront ou resteront communs à tous les êtres pensants ".
Vérité et raison
Comment on parvient à l'idée vraie, c'est-à-dire à l'évidence. Pour parvenir à la vérité, il s'agit avant tout de penser rationnellement ( être dans le vrai, c'est avoir raison ), c'est-à-dire de se libérer d'une part des préjugés sociaux et d'autre part des opinions personnelles. C'est à cause de nos " appétits ", par " précipitation " ou par " prévention ", comme disait Descartes, que nous tombons dans l'erreur. Pour penser le vrai, il faut douter, suspendre son jugement aussi longtemps que l'avidence ne s'impose pas.
Conclusion
C'est l'accord des esprits libres qui définit la vérité.'

Y a-t-il des vérits du coeur ?

Les sceptiques avaient coutume d'embarrasser leurs dversaires en leur posant cette question : qu'est-ce que la vérité ? Et en effet, on ne peut définir le vrai, car de toute définition du vrai il est permis de se demander si elle est vraie. mais alors, concluaient les sceptiques, comment pourriobs-nous connaître une vérité si nous ne savons pas ce que c'est que la vérité ? Et cependant, il y a des vérités qui, comme dit Descartes, résistent " à toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques " . La certitude métaphysique d'un Descartes, rien ne peut la défaire comme les certitudes de tout homme. Le scepticisme est impuissant contre les vérités auxquelles on croit de tout son coeur.  sont au-delà des raisonnements et des preuves. mais peut-on  encore appeler vérités ces propositions ue nous dicte notre coeur ? La vérité implique semble-t-il, un accord universel et ce qu'il y a d'universel en l'homme c'est la raison et non le coeur.

La vertu

La volonté et la vertu

C'est toujours par un effort de volonté que l'homme est un homme. ( Cf Hegel : " L'homme ne se teint debout qu'autant qu'il veut " ). Nos affections se tournent spontanément en passions aveugles si la volonté n'intervient pour en faire des sentiments. Nos opinions naturelles sont d'imagination et il faut le secours de la volonté pour passer d'imagination à entendement. Ce qui caractérise l'homme vrai, c'est qu'il se conduit au lieu de s'abandonner, c'est-à-dire qu'il aime au lieu de " s'attacher " simplement, qu'il veut au lieu de désirer, qu'il juge au lieu de rêver, et cela ne va pas sans courage. La vertu essentielle ce serait donc le courage ou mieux ce que Descartes appelle la Générosité, c'est-à-dire selon la formule d'Alain " la ferme résolution de ne manquer jamais de libre arbitre ".
Conclusion :

Ce n'est pas par hazard que le mot latin virtus signifie courage. C'est la force d'âme, en effet, qui seule permet à l'homme d'être ce qu'il doit, et qui constitue ainsi la vertu essentielle.


Date de création : 18/08/2012 • 08:39
Dernière modification : 10/12/2012 • 08:02
Catégorie : Un peu de philo
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