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Meubles et styles

Meubles et styles


http://ebeniste-restaurateur.over-blog.com/article-reconnaitre-un-meuble-ancien-authentique-ou-copie-45996924.html

Cannelures et sculptures
 Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les ébénistes travaillaient à la main. Même les plus talentueux de ces artisans ne parvenaient pas à obtenir une parfaite constance dans la réalisation de sculptures et de cannelures.
Dès la fin du XIXe
( Napoleon III ), les ateliers sont axés sur les copies en grande série, à la machine. Ce sont des faux.
Résultat: un travail sans âme, d'une grande régularité, avec des sculptures sans défauts et des cannelures symétriques.
En revanche, les raffinements qu'affectionnaient les ébénistes des siècles précédent disparaissent, les cannelures qui s'affinaient disparaissent. Le travail à la machine favorise les tailles plus grossières. Mais elles vont s'affiner peu à peu, les découpes s'effilent...
 
 Les Chevilles
 Jusqu'au début du XIXe siècle, la majorité des meubles massifs étaient assemblés par chevilles. On ne collait pas les éléments entre eux, mais on les faisait tenir grâce à des chevilles fichées dans le bois. Elles sont visibles sur tous les points d'attache des meubles, souvent à l'extérieur, parfois à l'intérieur.
L'assemblage des meubles plus récents, copies ou créations originales du XIXe ou XXe siècle, est plus généralement réalisé par collage, renforcé par des vis voire des équerres. Ou alors le meuble a été mal restauré.
Cependant Attention ! les copies arborent parfois des chevilles factices.
Difficile à contrôler sauf si l'une d'elle manque ( ou si vous pouvez en extraire une ).
Les chevilles traditionnelles des ébénistes du XVIIIe et antérieurs sont tronconiques; l'extrémité enfoncée est nettement plus fine que l'opposé.
Les chevilles " modernes " sont cylindriques.
 
 Les Tiroirs
 Ouvrez de quelques centimètres le tiroir d'une commode ou d'un buffet.
Les queues d'aronde, trapèzes réalisés par l'ébéniste pour solidariser la façade et les côtés vous aideront à dater le meuble. Sur les plus anciens, XVIIe et antérieurs ( Louis XIII notamment ), il n'y a pas de trapèze : les découpes sont à angle droit.
Jusqu'au milieu du XVIIIe, les trapèzes sont nets mais les découpes peu nombreuses : deux queues-d'aronde, parfois trois, mais rarement plus.
Dans la seconde partie du XVIIIe et au XIXe ( Louis XV, Louis XVI, Directoire, Empire, Restauration, Louis-Philippe, Charles X ) les découpes sont de plus en plus nombreuses.
Trois queues-d'aronde au moins à la fin du XVIIIe siècle.
Elles s'affinent au XIXe siècle.
 

 Dimension
 
Mesurez la pièce convoitée avec précision, surtout s'il s'agit d'un petit meuble ou d'un modèle en placage qui a peu de chance d'avoir beaucoup travaillé.
Non seulement en hauteur, largeur, profondeur, mais relevez aussi les dimensions intermédiaires : largeur et hauteur des tiroirs, des portes, largeur du bâti ,hauteur de l'assise...
Si vous obtenez plusieurs dimensions au millimètre près, méfiance ! Car les ébénistes d'avant la révolution ne connaissaient pas le système décimal; encore moins le système métrique actuel.
Officiellement banni à la fin de la Révolution, le calcul en pieds et pouces est resté usité jusqu'au XIXe siècle dans bien des provinces.
Le système métrique ne s'est réellement généralisé qu'au milieu du XIXe.
Attention, le meuble douteux risque d'être postérieur à cette époque.
 

Épaisseur des placages
 
Si le meuble convoité est recouvert d'un placage, contrôlez son épaisseur. C'est facile si le meuble est équipé de tiroirs : ouvrez-le pour examiner la tranche de la façade.
Sur un meuble dépourvu de tiroirs, il faudra examiner la face arrière ou le dessous.
Un placage ancien ( XVIIIe et antérieurs ) est d'épaisseur inégale, visible à l'œil nu, sur le bord d'un tiroir. C'est la conséquence logique d'un sciage manuel délicat. Un placage du XIXe ( ou postérieur ) présente une épaisseur uniforme, résultat d'une coupe mécanique précise.
Si vous pouvez mesurer l'épaisseur, vous constaterez que les placages anciens sont épais (1,5 à 3 mm) alors que les placages mécaniques du XXe et postérieurs sont très fin ( moins d'1 mm ).
 

Dossiers
 
Si le siège qui vous attire est réputé fin XVIIe ou XVIIIe, examinez l'assemblage des dossiers pour le dater. Tâche aisée sur un meuble ciré; à peine plus difficile sur un modèle peint ou vernis, car le revêtement d'un siège ancien est toujours ( légèrement ) craquelé à l'endroit des assemblages.
Jusque vers 1760-70, les styles Louis XIV, Régence et la plupart des Louis XV se caractérisent notamment par une coupe verticale dans l'assemblage des parties supérieures des dossiers.
Fin XVIIIe, avec le style Louis XVI, les assemblages se font pour la plupart avec des coupes horizontales.
 

 Galeries de parasites
 
Les vers ont creusé des galeries dans la plupart des meubles anciens.  Elles sont surtout visibles sur les meubles massifs où leurs orifices affleurent, particulièrement sur les pieds et les bâtis.
Moins évident sur les meubles en placages ou marqueterie ( les vers n'apprécient guère les colles et vernis ), ils n'en sont pas absent pour autant, mais se cachent dans les recoins, au dos ou dans les tiroirs.
Très rares sont les meubles anciens exempts de traces du passage de larves et de parasites.
L'absence totale de galeries sur un meuble massif présenté comme étant du XVIIIe, par exemple, doit vous faire douter. Car les traitements préventifs ( ou curatif du bois ) et la chasse aux larves ne se sont généralisés qu'au XXe siècle.
La présence des galeries de vers est tellement liée à l'histoire des meubles anciens que les copies récentes ( et plus encore les faux ) s'enorgueillissent de trous ressemblant aux orifices des galeries. Certains menuisiers ont même appris à les imiter en tirant à la carabine à plomb ou au fusil de chasse sur les meubles avec du petit plomb !
Principale différence : les " vrais " parasites creusent des galeries irrégulières et plutôt longitudinales, en suivant les veines du bois. En revanche, les " faux " trous sont rectilignes et généralement perpendiculaires à la surface du meuble. Testez-les avec une fine épingle. Si la pointe est très vite bloquée, si elle s'enfonce latéralement,ou si vous sentez le début d'un conduit en l'orientant, il est probable que vous êtes en présence de galeries de vers. Ce conseil a ses limites car certaines copies sont réalisées à partir de bois anciens où les parasites ont déjà fait leur oeuvre.
 

Usure
 
Utilisation régulière et frottements continus finissent par user les meubles, même les plus endurants. Ces traces d'usure ne se retrouvent que sur les pièces qui ont vécu; les créations récentes en sont vierges.
Sur tous les meubles à pieds, examinez les extrémités. Les marques de lavage ( décoloration ou inversement noircissement ), les extrémités irrégulières, les traces de frottements ou de petits chocs sont les stigmates des vieux meubles.
 
Sur les meubles à tiroirs, regardez. Une manipulation continue de plusieurs générations finit toujours par marquer les rebords en les arrondissant, même avec les bois les plus durs.
Passez la main sous les tiroirs, à demi ouverts. Là aussi, les côtés doivent porter des marques d'usure: stries ou simples arrondis. Il arrive aussi qu'ils aient été renforcés par des lames de bois plus récentes: vous sentirez la différence au toucher.
 

Clous
 
Jusqu'au XIXe siècle, les vis étaient très rares dans un meuble. En marge des assemblages par chevillage, les fixatons d'accessoires et de pièces mineures se faisaient avec des clous ou des pointes.
Inutile de les extraire pour savoir s'il s'agit de pièces anciennes ou de matériel récent.
Forgés à la main, les gros clous anciens présentent des facettes martelées, contrairement aux modèles récents, à l'empreinte plus uniforme.
Les pointes sont plus usitées sur les meubles du XIXe que sur ceux des siècles antérieurs. Elles se reconnaissent à une tête très plate, fine, aux bords souvent irréguliers. Alors que celles du XXe siècle sont épaisses, avec des bords très réguliers.
La présence de quelques clous récents peuvent se justifier par une réparation. Inversement,on peut aussi utiliser des pièces anciennes sur une copie...
 

Traces d'outils
 
Le sciage mécanique est apparu au début du XXe siècle et s'est popularisé dans les années 1840-50.
Auparavant, les ébénistes sciaient toutes leurs pièces à la main. Leur travail est facile à voir sous un siège, ou sous le plateau d'un table.
Aussi soignées soient-elles, ces pièces sont toujours marquées de traces irrégulières, avec des stries plus ou moins grosses. Des traits de scie nettement plus fins et très réguliers,ou en arc de cercle, trahissent l'utilisation de scies mécaniques à ruban ou circulaire. Il s'agit donc de travaux du XIXe ou du XXe siècle.
L'absence totale de marques est anormale : elle peut traduire un ponçage réalisé par un ébéniste particulièrement maniaque...mais plus souvent un rabotage destiné à camoufler des traits de scie mécanique.


Le Style Louis XIII
meuble 13 e siecle.jpg


Le style Louis XIII se situe entre 1610 et 1643, fin du règne de Louis XIII mais s'étend en fait jusqu'à la prise de pouvoir par Louis XIV en 1661. Après l'insécurité vécue pendant la grande moitié du XVIe Siècle, les français éprouvent un grand besoin de stabilité et de confort.
Les grands architectes s'inspirent des styles italiens et flamands pour créer un style original quoiqu'un peu lourd. Le mobilier Louis XIII, qui résulte de ces inspirations différentes est dans l'ensemble sobre et droit.
Les formes s'adoucissent au fur et à mesure que l'on avance dans le style Louis XIII.

Comment reconnaître un meuble Louis XIII ?

À son bois
Dans le mobilier de style Louis XIII les bois massifs sont très employés : noyer et chêne et, parfois, pour les meubles rustiques : le sapin. À la mode, trois nouvelles techniques : le placage d'ébène au moyen de feuilles de 8 à 10 mm d'épaisseur, sculptées en bas-relief; les incrustations de lames de bois de couleur ou de feuilles de marbre; la marqueterie, qui consiste en un revêtement de petits morceaux de bois assemblés composant un décor.

À son ornementation.
Les principaux éléments de décoration du style Louis XIII : la pointe de diamant, dessin géométrique en forme de pyramide basse, très employée pour les armoires, la croix de Malte simple ou à facettes, les cornes d'abondance, les vases aux arrondis accentués, les fruits, surtout pommes et poires, les palmes et les masques de chérubins; le mufle de lion tenant un anneau métallique; les branches de laurier et de palmier entrecroisées, les feuilles d'acanthe, les aigles aux ailes déployées, la tête de femme entourée d'une guirlande de draperie; la rosace particulièrement en Bretagne, les colonnes placées aux angles de certains meubles et sculptées dans les montants, les panneaux simples formés de rectangles moulurés sur les bords: ces rectangles sont encastrés dans les panneaux et légèrement en relief, l'étroite moulure plane servant de bordure. De nouveaux systèmes de montage permettent l'utilisation de moulures en bois tourné, sculptées profondément.

À ses pieds
Avec le style Louis XIII les pieds sont très divers, particulièrement pour les sièges et les tables. On distingue : les pieds bas ou en spirale... Enfin le pied droit à section rectangulaire prolongeant le montant du meuble, et une sorte de boule aplatie.
Ces deux derniers détails étant ceux des bahuts et des armoires. Ils se terminent en une boule ronde ou aplatie.


Les meubles typiques du style Louis XIII

Les sièges Louis XIII

Chaise, chaise basse; en 1650, le mot fauteuil n'est pas encore prononcé sous Louis XIII. On trouve aussi les sièges pliants en X, les tabourets, les banquettes et les escabeaux. Ils sont tous d'aspect carré et massif, pourtant d'une grande élégance. En noyer ciré ou en chêne.

Les chaises.
Elles sont en général en noyer, les pieds sont réunis entre eux par des traverses. Les dossiers sont hauts, étroits. sans bois apparent, recouverts de tissu, de cuir ou de tapisserie. On a trouvé des chaises d'influence étrangère, cannées et paillées, mais elles sont plus rares;  ainsi que des chaises à arcades d'inspiration espagnole et des chaises à pieds obliques.

Les tabourets sont carrés ou rectangulaires.

Les fauteuils.
- Les fauteuils à dossier bas et large.
Ce sont les fauteuils de bureau ou de salle à manger;

- Les fauteuils à dossier haut, sont des meubles de repos :
75 à 80 cm. Les bras sont galbés et reposent parfois sur un buste de femme, ou une tête d 'animal, parfois une feuille d'acanthe.

Les canapés sont beaucoup plus rares. Ils sont à 2, 3 ou 4 places, à dossier avec joues garnies.

Les tables Louis XIII
Elles sont en bois massif, en noyer, parfois en chêne. Il en existe deux types :
la grande table qui est une table de monastère fabriquée à l'époque de Louis XIII. Elle est formée d'un long plateau de 1 m 80 à 4 m, sur 60 à 80 cm de large, en chêne, noyer ou châtaignier, qui repose sur deux gros pieds à facettes placés dans l'axe central du plateau et s'appuyant sur des patins.
la petite table en noyer, en chêne, parfois en chêne avec des incrustations; les pieds et les traverses sont tournés en spirales, balustres. Elle comporte en général un grand tiroir.

Les armoires Louis XIII
Les armoires sont en chêne et en noyer surtout. On en distingue deux sortes :
les armoires à deux vantaux. Elles peuvent atteindre 2 m 50. Elles sont sculptées simplement de pointes de diamant ou de simples panneaux décorés et ornés de colonnettes tournées, indépendantes ou encastrées dans les montants. Elles sont moins précieuses que les armoires de petites dimensions;
Les armoires à quatre portes ou bahuts à deux corps superposés. Les plus rares sont celles dont le corps supérieur est plus étroit et légèrement en retrait. Elles sont souvent ornées d'un mufle de lion tenant un anneau métallique servant de poignée. Ces armoires sont surmontées d'une corniche plus ou moins sculptée.
Elles reposent sur des pieds à section rectangulaire ou en forme de sphère écrasée.

Les armoires " chapeau de gendarme " se retrouvent dans les styles régence, louis XV, Louis XVI, Empire, très rarement dans le style Louis XIV...
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Le style Louis XIV émerge à la prise du pouvoir par Louis XIV en 1661 et perdure jusqu'à la fin du XVIIe siècle et est progressivement remplacé par le Style Régence.
L'armoire se reconnaît à ses pieds :
Les pieds sont droits : plus ou moins ornementés, parfois marquetés; parfois en forme d'S peu accentué. Ils se terminent en toupie, en sphère écrasée, en griffe, en patte de lion, en sabot cubique et sont souvent en bois doré ou en marqueterie, sobres ou sculpté.

Le style Louis XV se caractérise par sa légèreté, en réaction au style Louis XIV où le mobilier devait dégager de la puissance et imposer le respect au point d'en devenir écrasant : le mobilier Louis XV est charmant, élégant, léger et invite plus à la détente et aux futilités de la cour qu'à la solennité.

Le style Louis XVI est un style d'ameublement et de décoration employé d'abord en France, de 1774, date du début du règne de Louis XVI à 1785 environ; il s'est inscrit dans un mouvement européen de retour au classicisme

Date de création : 19/05/2012 • 20:59
Dernière modification : 22/05/2012 • 21:43
Catégorie : Culture artistique
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