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Vie et sentiments

Vie, sentiments, réactions... L'humain toujours recommencé

Aidez-moi à trouver un sens, aidez-moi à avancer, aidez-moi à oublier, aidez-moi à percevoir les lueurs dans cette immensité sombre et froide. Amenez-moi là où encore je peux m'émouvoir. Dirigez-moi vers l'ascenseur de la vie. Tirez-moi vers les hauteurs naturelles où l'air est si léger et tellement frais. Poussez-moi vers des dimensions nouvelles pour que je puisse réaliser ce qui me semble à l'instant impossible. Mais surtout ne me laissez pas immobile là, dans cette salle. Ici, la musique s'est éteinte, les gens partent et il ne reste bientôt qu'une ombre au milieu du silence.

Je suis un grain de poussière qui a voyagé autour de la terre au gré du vent, léger comme l'air. Un jour, je me suis posé dans une cavité. Je suis ressorti une nuit de tempête, j'ai cru que j'allais être emporté pour toujours peut-être. Pourtant, j'ai atterri complètement guéri. Mais ce n'était plus comme avant, j'étais différent du grain qui s'envolait, oui, j'étais devenu lourd comme un rocher. Maintenant, dans ma cage secrète, j'attends. Oui, j'attends un ouragan qui me soulèvera avec ses forces infinies pour vivre à nouveau des histoires sans limites qui me transporteront au gré du vent, léger comme l'air. Je serai à nouveau ce grain de poussière.

Parfois la tempête qui t'emporte te fait retomber lourdement, c'est vrai, de même les remous de la vie alourdissent, mais enrichissent aussi.

J'ai voulu que ce soit un texte très positif et qui donne beaucoup d'espoir sur la fin.

Oui, il y a de la légèreté, une légèreté gaie dans ce texte, une certaine confiance, de l'espoir aussi sur la fin, mais il me semble que tu ne donnes pas assez de place à la volonté et aux sentiments qui nous guident et nous soulèvent.
Aug.

Émotion et sentiment
On peut appeler sentiments les affections dans lesquelles l'homme ne perd pas la maîtrise de soi. Le sentiment dit Alain " c'est l'émotion sauvée ". C'est qu'en effet l'émotion nourrit le sentiment qui la surmonte, même quand il s'agit du sentiment esthétique, moral ou religieux. Ce qui reste dans le sentiment , d'émotion et de passion, surmontées mais frémissantes, est de la matière du sentiment. Ici comme dans la passion, la sensibilité se fixe, mais sans la tyrannie du désir et de l'habitude. L'amour-sentiment par exemple se distingue de l'amour-passion par un certain refus de la sensualité.

Volonté et sentiment
" L'amour jure d'aimer " Alain. Le cœur est courage autant qu'affection et il n'y a pas de sentiment véritable sans une part de volonté. Si " l'amour se fortifie par les obstacles ", comme le note Alain, c'est parce que précisément les difficultés soutiennent le courage. En ce sens il n'y a point de sentiment sans une fidélité qui est en fait fidélité à soi.

Extraits des grandes tragédies impériales ( J. Benzoni ) :


Sissi et le domino jaune

Quand on ne connaît personne dans une ville...il est bien difficile de s'y amuser... Il semblerait même que la solitude, au contraire se fasse plus cruellement sentir que dans la plus silencieuse des chambres. Il était trop timide...n'avait pas encore eu le temps de se faire des amis, même pas des relations intéressantes. Cette maudite timidité était toujours là qui le paralysait. Il souriait mais n'ouvrait pas la bouche.
Sissi qui pourtant adorait son mari, était aimé de lui et qui s'ennuyait écrivit à ce jeune homme... :
-  " Il est minuit passé à ma montre. Rêves-tu de moi en ce moment ou envoies-tu dans la nuit des chants nostalgiques ? "
.
Elle venait d'écrire un poème : long, long ago et comme elle ne résistait jamais à ses impulsions... La fantaisie lui prit de l'envoyer à F.
F. pour sa part se laissait emporter par des rêves insensés... Paquet de lettres pieusement conservées et auxquelles parfois il donnait un regard et un regret.
Elle oublia sa fantaisie sans penser d'ailleurs un seul instant au chagrin qu'elle allait  causer.
Élisabeth ( Sissi )  plus instable
et plus capricieuse que jamais, ne séjournait plus que rarement à Vienne. Elle cherchait à fuir un destin qui l'accablait et peut-être à se fuir elle-même.

L'empereur, François-Joseph, qui aimait sa femme plus que tout, se sentait souvent seul et éprouva de l'amitié pour une très belle actrice. Sissi, souvent en voyage par besoin d'évasion, par instabilité, par souffrance ( maladie, perte d'enfant...) l'ayant appris, alla voir cette actrice et lui dit :

- " Vous lui faites du bien... un bien que je n'ai plus, moi, la possibilité de lui faire ! ajouta-telle avec un brin de mélancolie.
- Pourtant fit doucement Mme Schratt, l'Empereur aime profondément Votre Majesté. Plus que tout au monde, je crois bien !
- Je sais ! Et de mon côté, j'ai pour lui une infinie tendresse. Mais vous le savez comme tout le monde ici, je déteste Vienne, la Cour où j'étouffe, ces palais sinistres où jamais je ne me suis sentie chez moi. Je les fuis autant que je peux... et l'Empereur qui y demeure attaché est bien seul !
- Je n'ai pas de vie privée, Madame. Quant à mon amitié, elle est toute à l' Empereur.
- Ainsi vous acceptez de vous occuper de lui... de le distraire ?
- De tout mon cœur !
Sissi... était déjà l'Impératrice errante en attendant d'être un jour celle de la solitude.
Et pourtant il est bien vrai que son époux lui gardait intact l'amour des premiers temps de leur romanesque mariage, qu'il souffrait de la voir s'éloigner constamment de lui car pas un instant elle n'avait cessé d'être pour lui l'adorable Sissi d'autrefois ( Élisabeth apportait, masquée par son éclatante beauté, la lourde hérédité des Wittelsbach, leur romantisme exacerbé, leur sensibilité d'écorchés vifs et leur goût de l'errance. ) Mais entre ces deux êtres si dissemblables, il y avait l'Empire, énorme, écrasant qui tenait François-Joseph rivé comme un forçat à sa table de travail...Et Sissi, jamais, n'était parvenue à assouvir sa fringale d'espace et de liberté.
Sissi... s'était levée, offrit sa main à la comédienne... Un pacte venait de se conclure entre deux femmes...qui aurait l'avantage d'imposer silence aux cancanières.
L'amitié constante d'Élisabeth pour la jeune femme... et le respect évident que lui témoignait François Joseph s'inscrivirent en faux contre les bavardages.
Ce qui est certain, par contre, c'est la haine que cette amitié valut à Mme Schratt de la part de certains personnages. Le plus acharné fut le prince de Montenuovo.
L'amour,  jamais démenti, de son époux ne pouvait l'empêcher ( Sissi ) de chercher ses rêves aux quatre horizons... Pour François-Joseph, elle résumait tout l'amour du monde, un amour constitué dans les quatre enfants qu'elle lui donna. Véritable bourreau de travail, prisonnier d'une bureaucratie tatillonne... il passait sa vie aux commandes de son énorme empire, s'efforçant de laisser à Élisabeth le plus de liberté possible, puisque c'était là son plaisir. Prisonnière d'elle-même et de ses phantasmes, elle ne songe toujours qu'à s'échapper.
Il lui écrit :
- Tu me manques infiniment. Toutes mes pensées sont près de toi...


La sanglante couronne du Mexique : le roman tragique de Charlotte et Maximilien :



Le malheur voulut qu'il s'y éprit d'une belle Indienne, la femme de son chef jardinier... que celle-ci fut peu farouche... Et que Carlotta fut très vite au courant...
- Voilà donc pour qui ta as trahi la foi que tu m'avais jurée, s'écria Charlotte. Une Indienne, une misérable indienne... Tu ne nieras pas, j'ai là une lettre de toi. Des mots d'amour comme tu ne m'en as jamais écrits.
- Chérie dit-il doucement, nous ne nous sommes jamais quittés je n'avais pas à t'écrire. Tu ne devrais pas te formaliser d'une fantaisie... une folie qui ne compte pas et que je regrette déjà.
Mais Charlotte ne voulut rien entendre.
- Si tu m'aimais comme je t'aime, tu n'aurais jamais regardé une autre femme. Mais tu as regardé celle-là. Notre amour est mort, Maximilien, mort à jamais.
- Où vas-tu ? cria l'Empereur.
- Je retourne à Mexico et je te laisse à tes fleurs... à ton indienne. Ne faut-il pas que l'un de nous règne si l'autre n'en est pas capable.
Ces derniers mots blessèrent Maximilien au vif...
Entre les deux époux, la situation fut désormais tendue. Charlotte déçue... s'aigrissait de plus en plus, se renfermait sur elle-même... Mais au fond de sa douleur même, Charlotte trouvait du courage. Elle avait véritablement l'âme d'une princesse et s'était jurée d'aider son mari tant qu'il lui resterait un peu de force. Libre à lui d'être infidèle... Elle sauverait le Mexique et le seul homme qu'elle ait jamais aimé.
Les adieux furent pénibles. Les dernières rancœurs amassées... s'évanouirent pour ne laisser place qu'au chagrin de se quitter pour la première fois depuis 10 ans. Charlotte pleura dans les bras de son mari...Maximilien se mettait à écrire à sa mère :
-  " ...les mots ne peuvent exprimer ce qu'il m'en coûte de me séparer d'elle...

 

Date de création : 18/05/2012 • 19:03
Dernière modification : 10/05/2014 • 10:51
Catégorie : Un peu de philo
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