Antoine Tome 3 ( suite ter )
Les deux femmes d'A. étaient maintenant dans la même tombe avec L.. Le lendemain de l'enterrement fut le premier jour d'une longue série triste qui attendait A. et Y.. Soirées mornes, repas également. Le couvert d'A. faisait face à celui de sa fille, alors que de chaque côté, les chaises s'alignaient aux places naguère occupées par M. et D. la sœur d'Y. qui venait de se marier et avait pris un hôtel en gérance.
M.. laissait la petite Y. âgée seulement de 9 ans, privée de ses soins. Le deuxième Dimanche de Mai, jour de la fête des mères, Y. pour aller à la messe, rehaussa son corsage d'une fleur blanche, signe qu'elle était orpheline. Désormais, les soirs où A. sortait pour aller au cinéma, car pour ce vif argent, la vie quoi qu'il arrivât continuait, Y. ressentit la terreur des nuits solitaires qu'elle ignorait encore et s'attacha désespérément à son père. Avide d'offrir son aide, de parler de l'hôtel, de s'initier, elle rejoignait souvent A. dans le petit bureau, passait son bras autour de son cou. Il l'embrassait et la regardait si tendrement, qu'elle se sentait heureuse de rester là la tête sur son épaule. Cette petite fille en quelques années était devenue physiquement très jolie, séduisante, elle avait de plus des yeux très expressifs, mais un visage déjà triste... Il ne fallait pas que la mort prenne toute la place dans sa vie ! A. s'inquiétait pour elle qui avait un grand besoin d'affection et qui finalement en trouvait si peu à côté de ce père incapable de ces tendresses délicates qui sont plus nécessaires à la vie des enfants et même des femmes - peut-être A. le réalisait-il enfin - que les soins matériels.
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