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La sociologie

La sociologie


 


La sociologie a été fondée par Auguste Comte. On lui a reproché d'être insuffisamment scientifique dans le domaine de sa " physique sociale ".  C'est alors Émile Durkheim que l'on tient pour le fondateur d'une sociologie plus scientifique...



La sociologie de Durkheim
Les faits sociaux


" Ce sont des manières d'agir, de penser et de sentir extérieures à l'individu et douées d'un pouvoir... elles s'imposent à lui. Par suite ils ne sauraient se confondre avec les phénomènes psychiques, les quels n'ont d'existence que dans la conscience individuelle. "
l'établissement des faits est soumis aux règles habituelles de la science et notamment à la règle de l'objectivité : " Il faut considérer les faits sociaux comme des choses.



Les lois sociologiques

La régularité remarquable de certains faits sociaux ( le taux des suicides par exemple, est plus constant, à certaines époques, que celui des morts naturelles ) a conduit à l'idée de lois sociologiques. On distingue des lois : loi du suicide donc, d'autres enfin qui concernent leur évolution, d'autres enfin qui établissent entre eux des relations générales et s'expriment par des courbes ( rapport de la criminalité et du chômage, par exemple ). pour établir ces lois, on a recours à la méthode comparative et l'on utilise comme matériel de comparaison les documents fournis par l'histoire, l'ethnographie et les statistiques. Durkheim posait en principe que " la cause des faits sociaux doit toujours être cherchée dans d'autres faits eux-mêmes sociaux ".



Les théories : le sociologisme


Durkheim ne se contente pas de réunir les faits et d'en découvrir les lois. Il cherche encore à fonder sur ces faits et sur ces lois une conception générale de la société et de l'homme, qu'on peut appeler sociologisme. pour lui l'homme est un animal social, c'est-à-dire que tout ce qui en l'homme, ne s'explique pas par la biologie doit s'expliquer par la sociologie. l'individu n'existe que comme membre d'une collectivité; les consciences individuelles sont des produits de la conscience collective, ensemble des représentations communes à un groupe donné. ( L'individualisation résultant de la division du travail. Dieu, c'est la société pensée symboliquement. )


 
Examen critique

Individu et société

L'homme n'est un homme que dans la mesure où il est capable de juger et de se libérer des pressions sociales aussi bien que des influences psychologiques. La société ne saurait penser pour l'homme : " l'individu qui pense contre la société qui dort, voilà l'histoire éternelle et le printemps a toujours le même hiver à vaincre... C'est toujours dans la société que la barbarie se retrouve, toujours dans l'individu que l'humanité se retrouve  " ( Alain )


L'explication sociologique


Les lois sociologiques ne permettent pas de prévisions précises et cela les rend suspectes.Les faits humains semblent beaucoup trop complexes pour être régis par des lois  rigoureuses, et si l'on admet que l'homme est libre, les lois sociologiques ne peuvent jamais avoir qu'une valeur approximative ( loi des grands nombres ). A une certaine époque on parlait de " régularités " plutôt que de lois. Pour le suicide par exemple, il semble bien  qu'on doive invoquer aussi des cause d'ordre psychologique.  Et cela signifie que les faits sociaux ne constituent sans doute pas une espèce définie de faits, comme le croyait Durkheim.


Les faits sociaux ne sont pas des choses


Il est douteux qu'on puisse considérer les faits sociaux comme des choses. On ne peut, quand il s'agit de faits humains, faire abstraction des idées et des sentiments des hommes. L'existence de la conscience individuelle est un fait dont on doit tenir compte, par exemple pour expliquer le suicide. Quand on veut dire de manière purement objective ce qu'est un suicide, on tombe dans l'arbitraire en négligeant l'aspect proprement psychologique. Celui qui se laisse mourir de faim, ou risque sa vie par dégoût de la vie, se suicide-t-il ? Dans la mesure où il est un fait humain, le fait social ne peut être une chose. De la des tentatives pour constituer une sociologie compréhensive qui renonce à la règle de l'objectivité.


Conclusion


Dans tout fait humain on trouve toujours indissociablement liées trois sortes de données : biologiques, sociologiques et psychologiques. La sociologie n'est pas une science authentique, elle est proche de la  philosophie, et n'est qu'un instrument d'explication pour la philosophie, l'anthropologie entendue comme l'étude de l'homme animal social et doué de pensée.


L'homme se sert de l'introspection : observation intérieure de sa pensée, à l'intuition trop subjective...
C'est Auguste Comte qui a fondé la sociologie. Il souhaitait en faire la science des sciences, mais ses observations comme celles de Spencer et Mill restent imprégnées de Métaphysique.
Durkheim fait encore un pas en avant en tentant de faire accéder la sociologie au statut de science. Il recherche par le biais des statistiques des lois permettant de prévoir l'évolution des sociétés. Il faut considérer les faits sociaux comme des choses. Mais la définition des faits sociaux est difficile, imprécise, complexe. Ce n'est pas une science positive comme la biologie ou l'agronomie. La sociologie contemporaine redonne de l'importance à la vie quotidienne vécue. Pour la vie quotidienne moderne, on étudie la ville, la consommation, les livres, les disques, les meubles, les objets du vécu deviennent des signes variables : signifiant sur signifié.
La sociologie s'est constituée à travers une double approche : une approche positive et scientifique selon Durkheim. Connaître le taux de suicide par exemple. Puis à travers une réflexion qualitative et concrète sur le vécu social : lois, comparaisons, expérimentations.

Conclusion : Les faits sociaux ne sont pas des choses. Ce n'est pas au même titre que l'on parle de sciences de la nature et de sciences de l'homme car ces dernières ne peuvent totalement s'émanciper de la pensée philosophique ou métaphysique. Les sciences humaines ne sont pas reconnues comme ayant atteint la positivité des véritables sciences.. Les sciences humaines sont autonomes. C'est par la littérature plus que par la psychologie que l'on connaît l'homme.


 

Morale et sociologie

 

" Celui-là seul est homme qui vit la vie de son temps ". ( Rauh )

Rôle d' l'orgueil dans la vie morale et sociale

Il y a une forme d'orgueil qui va à la chevalerie et une qui va à l'empire disait Peguy. L'orgueil fait partie de ces  termes que l'on peut prendre à double sens. Il est le meilleur et le pire des aiguillons. Il sert et il dessert tout à la fois : terme tour à tour pour l'un des sept péchés capitaux et qui peut être parfois une vertu. L'orgueil incarne l'ambiguïté essentielle de la condition humaine. La question est de savoir si l'on peut canaliser cette force vive en lui assignant un rôle efficace, et de quelle façon au juste pourrait se faire cette capture.
Le prétentieux simule, l'orgueilleux est franc.. L'orgueil est la maladie du solitaire. La vanité est statique, l'orgueil est dynamique.
La fatuité ou l'amour démesuré de soi sont des perversions de la connaissance de soi-même. L'orgueil se confond avec la fierté quand on le prend en bonne part, ou avec l'honneur, bien que l'honneur ait naturellement tendance à s'exagérer.

Saint Paul : " Que chacun en toute humilité regarde les autres comme au-dessus de lui ".
L'orgueil pousse l'homme à accomplir une action. L'humble craint d'agir. Seul l'orgueilleux agit vraiment.
Il y a place pour un orgueil agissant ( désir de perfectionnement, volonté de dépassement continu, recherche active d'un mieux.

La contrepartie, c'est le modèle des deux moments d'Horace qui nous la montre : le héros et le bourreau.

La perversion de l'orgueil ? C'est le manque de conscience morale.
Il semble que l'esprit de sacrifice puisse servir de discriminant : lorsqu'il se joint à l'orgueil, il le rend utilisable, il l'apprivoise.l

 

La pitié occupe une place centrale à mi-chemin entre la charité et l'amour. Elle est " contagion de souffrance sentie ou supposée en autrui ".

Avoir pitié c'est beaucoup plus qu'un devoir de charité ou qu'une obligation de générosité, c'est retrouver l'attitude candide de nos premiers mouvements, des élans du cœur. La pitié est avec l'innocence dans un rapport rendu inférieur dans notre société. On pourrait la rapprocher du sacrifice qui en est le terme. Avoir vraiment pitié ce n'est pas hésiter à sacrifier sa vie pour sauver autrui. C'est finalement un moi généreux. " On ne ruse pas avec le sacrifice, on le fait ou on le fuit. Il montre l'âme" ( Le Senne ).

 

 La charité peut-elle sans cesser d'être juste, dépasser la Justice ?

" Je n'apporte pas la paix, mais la guerre ", disait un archevêque de Canterbury, en calquant des paroles de Jésus, entendez par là la guerre aux méchants. L'idéal rationnel de toute philosophie est bien celui de la paix, mais d'une paix construite sur la justice et d'une justice armée du glaive et décidée à s'en servir contre ceux qui la violenteraient. La paix ne peut jamais se constituer sur l'amour car, en impliquant la miséricorde infinie elle se trouverait encourager les entreprises du mal par l'espérance que l'on a de ne les point payer.

Le passage à une véritable équité peut se faire au moyen de la charité.

Si l'on définit la charité en un sens trop élémentaire comme la bienfaisance, comme l'acte par lequel on accorde l'aumône, comme un simple don matériel des plus superficiels, alors et dans ce cas aucun dépassement de la justice ne sera possible. Mais la charité peut être prise en un sens plus élevé : l'amour du genre humain qui permet à tous les hommes de s'entr'aimer.

A la justice raide, s'oppose la charité sympathisante, compréhensive, affectueuse.
L'idée d'une justice morale, orale, celle-là même qu'Antigone pressentait d'instinct lorsque Créon lui ordonnait de ne pas recouvrir de terre le corps de son frère mort. C'est pourquoi le christianisme pourrait mieux que toute autre doctrine, être invoqué ici. Selon St Paul : " La charité excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. "

Mais ces limites doivent toujours être reculées, car à la justice close s'oppose la charité ouverte.
" Faire plus que son devoirs ? Mais c'est impossible, car notre devoir n'a d'autre limite que notre pouvoir ".

 

 

Regrets, remords et repentirs

 

C'est le moment de faire une " rétrospection ", de regarder en quelque sorte en arrière.  Ils symbolisent la mauvaise conscience. Le regret et le repentir sot la face psychologique tandis que le remords serait la face morale liée au péché. Pour nombre de gens il y a  une fusion des trois termes. .

Le fait de regretter ce qui est fait est le point commun des trois termes. Ils ont aussi un radical commun : " re ", il rappelle " retro ". Ils se fondent sur l'irrémédiable, ont un air de fatalité. Mais le regret est vexé, le remord fait souffrir, le repentir est méditatif...Le regret de Macbeth le saisit  au moment même où il va accomplir le geste fatal. Le geste accompli laisse place à l'angoisse du remords qui est cuisante, bouleversante.

 

L'homme devant l'imprévu et le risque

 

Il faut disait Nietzsche, vivre dangereusement. C'est une morale de surhomme, de héros et de génie.  L'imprévu a toujours fasciné les hommes forts, tout comme l'attrait d'une vie stable et rangée a pu paraître un idéal absolu. Opposer les deux formes de l'existence : celle qui consiste à se jeter dans l'aventure, et celle qui nous force à résister, à tirer en arrière, à nous appesantir sur le poids mort d'un passé éternisé.  L'être se trouve ainsi écartelé.

Certains vivent avec la crainte, la panique du lendemain non assuré.

Quand  on est sûr du danger, le courage vient naturellement. N'être pas sûr de  l'instant futur, c'est ce qui provoque cette sensation d'angoisse, cette conscience d'un manque. Certains imagineent que le lendemain sera identique à aujourd'hui.
Jamais un coup de dés, n'abolit le hasard, dit un vers célèbre de Mallarmé.Il faut tout risquer dans l'embarquement perpétuel où l'homme s'engage sans cesse.

L'appel de l'aventure
 

On peut expliquer la crainte du péril par une extrême sénilité, sans que d'ailleurs, cette décrépitude ne soit l'apanage des personnes les plus âgées ( on peut être un vieillard à vingt ans ), en revanche, " l'appel du héros " que Bergson exaltait dans les deux sources de la Morale et de la Religion est inhérent à la jeunesse de l'esprit. Cette juvénilité nous incite à nous jeter sans cesse dans de nouvelles aventures où tout sera de nouveau à recommencer. personne plus que l'adolescent n'est insatiable à force de désirs.

Ainsi l'homme devant l'imprévu et le risque peut être saisi d'une envie éperdue de tout tenter, de tout risquer, de tout essayer de faire...

La condition humaine

Il faut vivre dans le présent en se méfiant du passé comme de l'avenir, sans les négliger. L'instant épuré de son passé, dégagé de son avenir, c'est le propre même de cette exitence humaine qui est surgissement de l'être dans la réalité sensible.

Enfin, le signe même de la vie authentique, du temps vécu dans le présent, c'est la joie.


Date de création : 04/06/2011 • 07:55
Dernière modification : 23/01/2014 • 20:20
Catégorie : Un peu de philo
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