Dessiner, c'est d'abord regarder. " Ce que je n'ai pas dessiné, je ne l'ai pas vu ( Goethe ).
Faire un carnet de voyage avec des croquis, " c'est rester immobile devant ce qui bouge et l'arrêter du bout du crayon, c'est poser du fini sur l'infini ". C'est aussi un regard appuyé, un regard spécifique posé sur toutes choses, c'est une autre manière de voyager et de laisser une trace personnelle de l'expérience où se mêlent dessin et écriture. On y recherche plus le plaisir que la prouesse artistique. Des croquis se superposent, des portraits restent inachevés, des textes sont notés au fil du voyage...
En voyage, il faut être très rapide et parfois discret. Il fut éviter de gommer. Gommer c'est douter, or il faut aller de l'avant. Il faut " photographier du regard puis reproduire. Il faut oublier la perfection.
Le fusain est une technique très utilisée pour apprendre à dessiner.
Le dégradé, les ombres, les contrastes sont des méthodes de base. Ils permettent de mettre en relief un volume.
Le matériel utilisé
Le fusain : naturel résulte de la carbonisation de petites branches d'arbres divers ( le nom vient de l'arbre lui-même ). Sa couleur varie du noir au brun.
Entourez le fusain brut d'un papier d'aluminium pour éviter de vous salir les doigts. Sinon, prenez un crayon fusain. Mais le vrai fusain permet davantage de plages d'ombre ou de dégradés. Le fusain ou la sanguine peuvent être utilisés sur toute leur longueur.
Il existe du papier à esquisses. Vous pouvez fixer votre dessin par des pinces, des punaises, ou du papier adhésif conçu à cet effet.
Les estompes vont de la main à la gomme en passant pour les essuie tout , les buvards d'autrefois, ou les divers cotons, cotons-tige, pinceaux, doigts même, mouchoirs, lingettes sèches, vieux linges... Les effets ne sont pas les mêmes en fonction de l'estompe utilisée ou du geste. Les chiffons conviennent aux grandes surfaces, les pinceaux, cotons-tige permettent de fondre les détails. Les gestes minutieux ne donnent pas le même résultat que le balayage large. Grâce à l'estompe l'ombre ou la couleur s'étalent. C'est en quelque sorte une retouche. Elle permet aussi d'adoucir les contrastes, mais seule la gomme peut effacer...
Un simple crayon peut suffire pour des croquis de voyage. L'esquisse doit être légère. Il faut le compléter plus tard en faisant varier l'épaisseur des trais ou les ombres. Les différentes pressions de la main créent des variations. Plus la pression est forte, plus le grain du papier s'écrase et plus le trait est foncé. En jouant avec la pression, on peut créer des effets de texture parfois intéressants. Vous pouvez aussi jouer avec la trame. Une trame de fond au fusain a des aspects hachurés. Si vous effectuez des mouvements circulaires, uniformes et doux, la trame hachurée disparait et vous avez un ombré qui ressemble à un coloriage en sombre ou en roux s'il s'agit de sanguine.
Un bloc de papier à dessin. papier grain moyen, type canson; papier Ingres... avec crayon fusain et craie blanche
Le crayon blanc peut servir à éclaircir un dessin.
Pour dessiner au fusain prenez une gomme, de la toile blanche, une planche à dessin et une feuille de papier Ingres.
Le trait de fusain peut être presque totalement effacé en passant simplement le doigt dessus.
En soufflant fortement sur du fusain, on diminue l'intensité du noir. Avec un chiffon, on l'efface mais on tinte très légèrement l'ensemble de la zone.
Pour protéger votre dessin il faut le recouvrir d'un papier pelure ou d'un chiffon, sinon il s'efface lorsque plusieurs dessins sont empilés dans un dossier. Il est très difficile de conserver intact un croquis au fusain ou même au crayon.
Tout dessin doit être conservé au moyen d'un fixatif sous forme de bombe aérosol. La laque pour cheveux peut servir de fixatif pour un moindre coût.
Personnellement, je photographie puis numérise mes dessins.
Ayez la main légère pour pouvoir corriger vos croquis sans salir. Toute trace reste visible, même le poids de votre main surtout si celle-ci est sale. Il est possible de reposer la main sue un autre papier ou un support pas trop épais. Tout coup de chiffon estompe sans effacer. Le moindre frottement menace votre travail.
On doit tenir le fusain à l'intérieur de la min sans appuyer les doigts. Tenu par pouce, index, majeur, les autres doigts groupés autour. Ne jamais frôler avec la suface du papier. Le fusain est presque perpendiculaire, le crayon-fusain est fortement incliné. Ne pas dessiner avec un fusain entier, utiliser parfois le fusain complètement couché sur le papier. Pour que le trait soit ferme, consolidez la main en appuyant sur le petit doigt et sur la feuille.
Les techniques utilisées
Faire varier la pression sur le trait pour foncer une partie du croquis.
Multiplier, juxtaposer ou superposer les traits. Alterner plusieurs procédés au cours d'un même travail. On peut alterner aussi les crayons, la sanguine, le fusain et la craie... Incurver les hachures pour donner du volume au dessin.
Créer des hachures discrètes ou au contraire nombreuses pour obscurcir.
Jouer sur les fonds ou la qualité du papier. Plus le grain est grossier, plus il est difficile de couvrir la surface du papier.
Plus le crayon est gras, plus il couvre les surfaces.
Le fondu est une variante de l'estompe : le but est de mélanger les ombres ou le rouge brique de la sanguine.
Le dégradé est une des techniques les plus couramment employées. Dans une gamme de tons, il suffit d'atténuer les passages d'un à l'autre. Il faut savoir qu'en estompant un dégradé, l'ensemble est plus clair si l'on estompe en partant du clair vers l'obscur.
Tracer d'abord les grandes lignes de l'esquisse. Tenir compte des proportions ,des zones en clair obscur.
Les modèles sont en général colorés, mais pour les transcrire en noir et blanc, il faut bien observer les ombres, les tons, les nuances... Le blanc du papier correspondra évidemment aux zones les plus claires. Vous pouvez à la rigueur utiliser craie blanche ou crayon blanc. Le fusain sombre sera réservé aux ombres et vous disposez aussi de toute une gamme de gris.
Pour éviter de heurter les sensibilités, vous pouvez seulement suggérer les personnages lointains ou en mouvement.ou photographier du regard votre modèle avant de détourner la tête pour le croquer !
Les proportions : le corps d'un adulte contient 6 à 7 fois la tête. Les bras le long du corps arrivent à mi-cuisse. Le marcheur a la colonne verticale, celui qui court est penché vers l'avant.
La distance entre front et yeux est sensiblement la même qu'entre yeux et menton...
Le portrait
L'ensemble du corps = 8 fois la tête; La tête = 3 fois 1/ 2 l'unité choisie en largeur; 2 fois 1/2 en longueur. Pour centrer yeux, menton etc... il faut partager en 5 parties. le menton étant pratiquement au centre.
La lèvre inférieure est au centre de la 3 e unité
1/2 = Naissance cheveux + épaisseur des cheveux
Donc : 1 = front de la naissance des cheveux aux sourcils + épaisseur des cheveux
2 = De dessous les sourcils à partie inférieure du nez + oreilles
Largeur visage = 2 unités 1/2. Pour un visage de 4 cm unités. Donc largeur 10 cm et hauteur 14 cm
Les yeux se trouvent au centre exact de la hauteur. Le nez et la bouche sont au centre de la largeur.
La distance qui sépare les deux yeux est égale à la longueur d'un oeil.
3 = Bas du visage
