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Clichés et lieux communs

Clichés et lieux communs


Dans cette époque de communication à outrance, sommes-nous encore capables de penser par nous-mêmes ? Les lieux communs, les clichés, les dernières informations jaillissent spontanément avant même de passer par notre jugement.

Tu n'as que des filles ? Les garçons sont plus turbulents, les femmes aiment ça... Ils l'ont dit à la télévision...
Reste dans ta cuisine... tu ferais mieux de prendre une aiguille et du fil !!! Où est le chef ?
Si ton mari est malade, qu'est-ce que nous allons devenir dit une mère...
Elle a passé Sainte Catherine et elle n'est pas mariée.
A mon âge, il ne devrait pas me parler sur ce ton.
Il pleure comme une fille.
Il a une mère castratrice. Que doit-on dire pour une fille ?

Par principe, je n'aime pas les idées reçues et pourtant comme chacun d'entre nous, je suis souvent piégée par elles.

Depuis que mon mari a voulu que je fasse du tricot dans la salle des fêtes, les gens m''ont assimilée à une personne manuelle qui ne se distrait qu'en faisant du tricot. J'ai eu l'impression de ne savoir faire que ça pour eux et qu'on avait enfin trouvé  à quoi m'occuper pour le village !! Gr...Un peu comme celui qui, débarquant à Londres, verrait une rousse et en conclurait que toutes les femmes y sont rousses !!! Sorte de généralisation rapide !!! Bref, on veut que je fasse des démonstrations de tricot pour les gens du village !!! Je n'ai pas accepté, j'ai trop d'occupations diverses en ce moment et si j'aime tricoter pour occuper mes mains, pour avoir un tricot à offrir aux enfants... je préfère de beaucoup les occupations plus intellectuelles. Mais c'était une réaction impulsive de ma part bien sûr.

Selon Wikipédia:


Un lieu commun, du latin locus (« lieu », loci au pluriel) et communes (« communs »), est en rhétorique une figure de style fondée sur l'emploi de situations communes ou d'assertions consensuelles. On parle de manière synonymique de topos (topoi au pluriel) en référence au mot grec signifiant le « lieu ». Le sens commun recouvre sous l'expression lieu commun l'usage d'idées reçues, qui sont la marque d'une absence totale d'originalité de la pensée, et permettent à celui qui les professe de se dispenser de tout effort de pensée. En ce sens on parle également de poncif, de platitude ou de banalités

Bien que les termes lieu commun, cliché, et poncif puissent être utilisés indifféremment, une nuance sémantique existe.

Stricto sensu un cliché est une expression stéréotypée, une métaphore passée dans le langage courant, dont le sens ne fait pas l'objet d'équivoque bien qu'elle soit imagée. Quelques exemples : pratiquer « la politique de l'autruche » (faisant implicitement référence à la croyance selon laquelle les autruches enfouiraient leurs têtes dans le sable en cas de danger), « tourner la page » après une expérience douloureuse, « avoir le cœur sur la main »,...

A contrario, le lieu commun ou poncif n'est pas un syntagme mais une idée reçue, prégnante dans la communauté linguistique mais pouvant recevoir différentes formulations plus ou moins originales. Il est à rapprocher du concept psychologique de stéréotype. Dans son acceptation courante actuelle, l'expression « lieu commun » a pris un sens péjoratif, synonyme de platitude ou préjugé.

Exemple : « Avec cette difficulté de trouver du personnel, il faut être reconnaissant de ce que Dieu nous envoie comme domesticité, même si ce n'est pas de premier ordre, (...) Ces domestiques n'en font pas d'autres. Enfin, nous sommes à leur merci. » (Albert Cohen, Belle du seigneur), le lieu commun du domestique incapable.

Flaubert donne de nombreux autres exemples dans son dictionnaire des idées reçues tels :

« Appartement de garçon. Toujours en désordre [...] Boursiers. Tous voleurs. »

Quand quelqu'un vient de mourir on a tendance à dire : " La vie continue " pour réconforter. Bien sûr que non elle ne continue pas pour ceux qui aiment vraiment. C'est la mort qui est éternelle et " qui continue ". La mort est à jamais, la mort est sans fin.

" Le malheur fait de quelqu'un un meilleur écrivain ". Il y a peut-être une part de vrai. Dans tout lieu commun il y a une part de vrai. Mais lorsqu'on arrive dans une région et qu'on rencontre une ou deux personnes blondes, doit-on conclure que tous les gens de ce pays sont blonds ?
L'acte d'écrire est ainsi résumé par Sartre : Si l’on résume le processus, on peut dire que l’écrivain a fait un premier mouvement qui est celui de la récupération du monde, le donnant à voir tel qu’il est, mais cette fois comme s’il avait sa source dans la liberté humaine et non plus dans le pur hasard des choses. Le lecteur, lui, récupère et intériorise ce non-moi en le transformant en impératif que l’on peut résumer ainsi : « Le monde est ma tâche ». C’est ce processus d’intériorisation qui va provoquer chez le lecteur ce que Sartre appelle « une joie esthétique ». C’est précisément lorsque cette joie paraît que l’œuvre s’accomplit. Chacun est gagnant et récompensé pour sa peine.
Je vais opposer à ce cliché un autre cliché : " Les petits mots sont loquaces, mais les grandes peines sont muettes. " D'ailleurs est-ce vraiment un cliché. ? Celui-ci me paraît plus vrai. A moins que la limite entre le cliché et le " vrai " ne soit qu'affaire de ressenti. Le cliché part sans doute d'une pensée profonde. Il s'use à force d'être galvaudé.
On peut écrire par amour : " Quand on aime profondément, on projette une énergie qui rend l'objet ou la personne féconde et sa présence se manifeste. "
 
Certains ont trop tendance à porter des jugements catégoriques sur les gens, fondés sur des premières impressions, des faits isolés. Ils ne paraissent pas comprendre que la nature humaine est extraordinairement changeante et que derrière chaque visage en apparence quelconque se cache un monde intérieur unique et foisonnant...

 


Date de création : 21/04/2011 • 20:37
Dernière modification : 05/09/2013 • 19:30
Catégorie : Notre époque
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