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L'abeille

L'abeille

 

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Qu'on trouve presque partout mais qui est en danger

Les abeilles s'éteignent par milliards depuis un certain temps. C'est une épidémie partie de Floride qui gagne le monde et qui n'inquiète pas assez. Par milliards les abeilles quittent les ruches. Aucun prédateur n'est visible en dehors de l'homme et de ses activités douteuses.

Les causes ? Des émissions électromagnétiques ? Des pesticides ? Des microbes ? Des champignons parasites ?

En fait, pour les scientifiques, il s'agit d'une synergie de tous ces éléments qui détruisent les défenses immunitaires des abeilles.

En France, depuis 1995 près de 400 000 abeilles disparaissent chaque année malgré l'interdiction de certains pesticides. 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, pas de fruits, pas de légumes... Leur disparition pourrait sonner le glas de l'espèce humaine. Einstein l'avait prédit : " Si l'abeille disparaissait, l'homme n'aurait plus que 4 années à vivre. "


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Généralités:

L' abeille est de l' ordre des insectes à deux paires d’ailes membraneuses, comprenant aussi les guêpes et les fourmis. Les abeilles se nourrissent du nectar des fleurs.

Si vous observez une abeille sur une fleur, vous ne verrez rien, car sa tête est enfoncée dans la corolle de la fleur. Par contre, parfois elle se pose sur le bord d'une assiette contenant un jus sucré ou de la confiture, vous verrez alors sa langue effectuer des mouvements de va-et-vient au contact de la nourriture. Les abeilles lèchent donc. Les mâchoires de l'abeille sont en forme de gouttière accolées l'une à l'autre. Les gouttes, grâce à la langue remontent dans les gouttières. Les mandibules leur servent à malaxer la cire, lors de la confection des rayons de la ruche.

L'abeille ne consomme pas tout le nectar qu'elle lèche. Elle en emmagasine une partie dans son jabot : de 20 à 30 mg ( qui est une dilatation de son tube digestif ). Ce nectar emmagasiné sera dégorgé plus tard dans les alvéoles de la ruche et, là, se transformera en miel. L'hiver, les abeilles se tiennent bien en grappe à l'intérieur de la ruche; elles se nourrissent de leur miel.
Ce type d'insecte est à la fois social, sauvage et domestique. L' abeille est élevée pour le miel, le pollen, la gelée royale et la cire. Elle ne vit qu'en société.

Les abeilles et les guêpes possèdent quatre ailes membraneuses. Les deux paires d'ailes servent au vol, et battent l'air ensemble. Du même côté, les deux ailes sont accrochées l'une à l'autre. L'aile postérieure porte une rangée de crochets qui se fixent sur une nervure du bord de l'aile antérieure. Les ailes sont aussi solidaires l'une de l'autre.

L'abeille est plus poilue que la guêpe, plus dodue et plus foncée. Lorsqu'elle se sent menacée, l'abeille pique et souvent meurt après la piqûre. Son dard est en dents de scies et ne ressort pas facilement.


Les guêpes : possèdent aussi une langue mais plus large et plus courte. Elles ne peuvent pas l'enfoncer dans la corolle des fleurs. Leur langue lèche la goutte de jus qui sort des fruits mordus par leurs mandibules pointues. Ces mandibules servent aussi à broyer de petits insectes. La guêpe est jaune citron rayée de noir, elle a la taille très fine. Le dard de la guêpe est lisse.

 

 

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Au moment de la floraison, il y a des jours de récolte record : les abeilles d'une seule ruche ( 100 000 insectes environs ) peuvent, en une seule journée récolter jusqu'à 6 kg de nectar, qui deviendront après évaporation, 4 kg de miel.

Un essaim se compose de trois castes: la reine, les ouvrières et les faux-bourdons.

Les genres proches : Au sein de la famille des Apidae, se trouvent plusieurs genres, et notamment les bourdons, qu'il ne faut pas confondre avec les faux-bourdons qui sont les mâles de l'abeille domestique.
Les bourdons sont différents des abeilles dans le sens qu'ils n' ont pas de nid permanent. En automne, la colonie de bourdons meurt. Seules les jeunes reines femelles hibernent dans le sol, chacune séparément. Au printemps, la reine commence à produire une nouvelle colonie. Elle pond une première série d'œufs dont les larves émergent après 4-5 jours.



La reine

 

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C’est la " mère " de la ruche car c’est elle qui donne naissance à toutes les abeilles. Elle est la seule féconde. la seule femelle de la ruche qui soit capable de pondre. Elle est reconnaissable à sa taille plus longue que celle des ouvrières, elle atteint 18 à 20mm (contre 14 à 15mm pour les ouvrières). Son abdomen est très développé et contient des organes génitaux complets.

Elle sécrète de nombreuses phéromones dont l’influence s’avère extrêmement importante pour la colonie en favorisant le butinage ou la construction de la cire. Sa simple présence maintient la cohésion et la stabilité de la colonie.

Sa couleur est souvent différente de celle des abeilles avec parfois des reflets chauds ou bronzés, elle a une démarche très lente et ne se déplace qu’ entourée d’une cour d'ouvrières qui l’escorte, la lèche et prend grand soin d’elle. Pourtant elle se repose peu et passe son temps, non pas à commander ou donner des ordres, mais à pondre : une vrai machine à pondre. Parfois elle pond plus de 2000 œufs dans la journée, disons un toutes les 45 secondes. Et il en faut de l’énergie pour pondre tout cela : c’est plus que le poids de la pondeuse. Pour cela il faut nécessairement une bonne et abondante nourriture concentrée. Les abeilles sont autour d’elle pour y pourvoir. Langue à langue elles nourrissent la machine à pondre en lui transfusant une bouillie provenant de leurs glandes cervicales. Elle aura libéré plus d’un million d’œufs et c’est dans la nature un exemple de fécondité qui n’est surpassé que par de rares espèces. Cette fécondité n’est pas éternelle et passe par un maximum au moment de sa deuxième année puis décline après la troisième pour être réduite pendant la 4ème. En fin de vie, il arrive qu’elle devienne " bourdonneuse ", c’est-à-dire qu’elle ne donne naissance qu’à des mâles (ou faux bourdons).


Lors de l'accouplement, les spermatozoïdes sont mis en réserve dans une poche réceptrice de son appareil reproducteur.. Au moment de la ponte, l'ovule est, le plus souvent, fécondé par un spermatozoïde sortant de cette poche.. L'œuf qui en résulte donne une femelle ( reine ou ouvrière, suivant l'alimentation fournie à la larve ) . Dans ce cas les œufs ne sont pas fécondés car la reine a épuisé la provision de liqueur séminale de sa spermathèque et ne pond alors que des œufs sans spermatozoïdes qui ne vont donner que des mâles.
Toutefois si l'ovule n'est pas fécondé, il se développe tout de même, mais donne un mâle. Un tel développement d'ovule, sans fécondation, est appelé une parthénogénèse.

Elle se comporte comme une reine non fécondée et ce sera la perte de la colonie. Il n'y a plus assez de naissance pour assurer la relève. Les abeilles vont vite s’en rendre compte et s'en débarrasser sans pitié en élevant une autre reine à partir d'un de ses œufs. La vieille ne sera plus alimentée et devra s'enfuir.

Au cours de son existence, la reine est fécondée une fois par plusieurs mâles. Il faut savoir que les spermatozoïdes sont des êtres vivants qui vont rester près de 5 ans dans la spermathèque de la reine. Elle pond un seul œuf par cellule et commence sa ponte au centre d’un rayon (cadre) propre et bien nettoyé. Avant d’y introduire son abdomen elle y plonge la tête afin de s’assurer que la cellule est propre. L’œuf est posé verticalement, le petit bout adhère au fond et le gros bout s’élève dans l’axe de l’alvéole.

Ensuite il en sort un tout petit ver, ou larve. Une nourriture abondante à base de gelée royale et des soins minutieux amèneront dans 21 jours une abeille adulte qui aura un poids de plus de 1375 fois le poids du petit œuf (100 œufs pèsent 12 milligrammes, une larve en fin de croissance 140 milligrammes). Dans l’année la ponte est irrégulière, une interruption intervient en période hivernale...


Reproduction des abeilles:

Suivant la taille de l' alvéole : dans une grande cellule hexagonale, la reine dépose un œuf sans que son réceptacle séminal laisse sortir de spermatozoïde. L'œuf non fécondé donnera ainsi naissance à un faux-bourdon. Dans une petite cellule hexagonale, la reine pond un œuf fécondé par un spermatozoïde libéré par la spermathèque. L'œuf fécondé donne naissance à une abeille ou à une reine en fonction des soins et de la nourriture.
 
Quand les abeilles ont décidé d' élever une reine, elles construisent une cellule royale à partir d'une alvéole contenant un œuf d' abeille.

Les jeunes abeilles naîtront dans les 21 jours après la ponte pour une abeille, 16 jours pour une reine et 24 pour un faux-bourdon.
 
L'abeille passe, au cours de sa vie, par cinq stades :l' œuf, la larve, la nymphe, l' imago, l' abeille adulte.


La fabrication d'une reine

 

Les abeilles choisissent au hasard quelques larves (de moins de trois jours d'existence) à qui elles donnent cette nourriture spéciale appelée gelée royale. C'est un produit blanchâtre, gélatineux et à la saveur un peu acide que les nourrices fabriquent grâce à des glandes qu'elles possèdent dans la tête. Cette nourriture tonifiante offre la propriété extraordinaire de transformer n'importe quelle larve d'abeille en reine potentielle, capable d'être fécondée par des mâles. C'est une sorte de sirop miraculeux ! Cette gelée royale, est en fait la nourriture de base de toutes les jeunes abeilles qui en absorbent jusqu'au troisième jour de leur existence. Seule la reine aura le droit à cette gelée royale toute sa vie. Les nourricières seront obligées de fabriquer une alvéole spéciale plus grande que les autres pour accueillir cette larve qui va grossir à vue d’œil. Cette cellule royale est facilement reconnaissable : c'est une sorte de gland ou de cacahuète pointé vers le bas. La veille de la naissance de la reine, les ouvrières rongent la cire de cette alvéole, la reine en faisant autant de son côté pour se libérer. Sa première tâche sera de massacrer ses concurrentes qui n'ont pas eu la chance de naître plus tôt, elles seront piquées à mort par la jeune reine, à coup de dard. Les ouvrières évacuent ensuite les cadavres à l'extérieur de la ruche.
Quelques jours après, la reine quitte la ruche. Elle prend son vol, aussitôt poursuivie par une masse de faux bourdons. L'accouplement aura lieu en plein ciel, vers 100 à 200 mètres. L'étreinte est brève et le pauvre époux en retombe le bas-ventre déchiré... une reine peut avoir une dizaine de rapports avec les mâles, le temps que sa spermathèque soit bien remplie de millions de spermatozoïdes. Rentrée au logis, la mère s'installe très vite à la tâche : dès le deuxième jour elle commence à pondre.

Après la fécondation de la reine par des faux-bourdons, la ponte peut commencer. Les œufs mesurent 1,8 mm de longueur et 0,4 mm de diamètre. Ils sont parthénogénétiques, c'est-à-dire qu'ils peuvent se développer, qu'ils aient été ou non fécondés par un spermatozoïde.

 

 

Travail incessant des abeilles

Sans relâche elles butinent et virevoltent dans la lumière du soleil. Leur but : ramener nectar, pollen, eau.

Composition d'un essaim : Un essaim est un groupe d' abeilles, composé d' une reine et de plusieurs dizaines de milliers d'ouvrières. A la belle saison, généralement en mai, un certain nombre d' abeilles abandonne la colonie surpeuplée en vue d' en fonder une nouvelle. Avant de partir, elles se gorgent de miel pour se nourrir ultérieurement.

Les ouvrières : Les ouvrières bien sûr s' occupent de leur souveraine.
Elles vivent environ 38 jours en été et 6 mois en hiver. Elles peuvent effectuer trois fonctions dans la colonie : magasinières, butineuses, gardiennes. Quatre ou cinq jours environ après son éclosion, l' ouvrière adulte effectue son premier vol. Ces vols augmentent progressivement en distance. Celle-ci passe ainsi au rang de butineuse.

Les magasinières : Il naît tous les jours une génération d' ouvrières adultes. Elles commencent à travailler où se situent les larves. Ensuite elles peuvent soit effectuer la transformation du nectar en miel soit avoir un rôle de gardiennes. Le nectar leur est apporté par les butineuses au retour des champs.

Les butineuses : Elles ramènent à l' essaim du nectar et du pollen issus des fleurs, ainsi que de la propolis. Composée de matière gommeuse, recueillie des bourgeons avec de l'eau, la propolis est le ciment utilisé par les abeilles. Elle permet de boucher des trous, d'assembler des pièces... Le nectar est emmagasiné dans son jabot, alors que le pollen est accroché aux pattes postérieures par une sorte de corbeille.

Les gardiennes : Elles sont chargées de la garde et de la défense de la colonie afin d' éviter le pillage par des guêpes, des fourmis, des abeilles d'autres colonies. Elles n’acceptent les butineuses dans leur colonie qu' après les avoir reconnues grâce à leur odeur. Toutefois, certains essaims faibles ne peuvent pas résister aux pillages et périront pendant l' hiver.

Les faux-bourdons : viennent d’œufs non fécondés. Leur rôle est de féconder la reine et de réchauffer l'essaim. Ils vivent environ 22 jours. Cependant lorsque la nourriture se fait rare, les abeilles les chassent et les tuent. Elles n'ont aucun mal, puisque ceux-ci ne piquent pas.

Les larves : sont nourries par un mélange de nectar et de pollen, que la reine recueille elle-même dans les fleurs. Lorsque les premières ouvrières sont devenues adultes, la reine ne quitte plus son nid. Celles-ci commencent à butiner et veillent sur les œufs. Après la production de l'ordre de 150 à 400 ouvrières, on assiste à la naissance de nouvelles reines et de faux-bourdons (mâles).

 

Les bienfaits du miel :

Le miel aurait un usage thérapeutique efficace :

* Pour tuer des bactéries

* Pour calmer les nerfs et faciliter le sommeil

* Pour cicatriser les plaies externes

* Contre les inflammations de l'estomac et de l'intestin

* Contre certaines maladies des bronches

* Contre la diarrhée

 

Sources : ( entre autres)

* http://jlpetitlaurent.free.fr/abeille

* http://lerucherdulac.free.fr

 

 

La piqûre d'abeille


a) Généralités

Après avoir piqué, l’abeille ne peut plus retirer son aiguillon et libérer sa victime car l’extrémité de son dard est munie de plusieurs éperons. L’éloignement de l’abeille provoque le déchirement de l’aiguillon et de la poche à venin ce qui condamne l’abeille à mourir rapidement car elle est hémophile. La guêpe peut par contre retirer elle-même son aiguillon car elle n’a pas d’éperons à son extrémité.

Après une piqûre, la poche à venin est secouée de spasmes. Cette action se répète jusqu’à ce que tout le venin ait été injecté. La quantité de venin injecté est de 0,15 - 0,30 micro-grammes et son effet peut être violent.

 

Le venin se compose de :

* 80% de protéines et de polypeptides. La moitié de cette substance se compose de mélinite. Celle-ci détériore les cellules.

* 20 % de graisses, sels minéraux, enzymes et histamines. Ces dernières provoquent des réactions allergiques et des inflammations.

 

b) Que faire lorsque l’on a été piqué par une abeille ?

* Retirer immédiatement l’aiguillon sans écraser la poche à venin

* Appliquer une source de chaleur (cigarette, allume-cigare ou mieux lampe chauffante prévue à cet effet) car le venin est thermo-soluble.

* Rafraîchir l’endroit piqué avec de l’eau froide calme momentanément la piqûre

* Tamponner la blessure avec du vinaigre

* Appliquer une crème ou un sable approprié

* En cas d'allergie, consulter un médecin

 

c) Dans quelles situations les abeilles sont-elles agressives ?

Elles sont très agressives, surtout à proximité de la ruche :

* lorsqu’il n’y a pas de récolte

* l’après-midi

* lorsqu’elles manquent de nourriture et d’eau

* lorsqu’elles sont orphelines (plus de reine dans la ruche)

* lorsqu’il y a du pillage

* lorsque l’apiculteur ou ses vêtements dégagent une odeur qui les dérange

* lorsque l’apiculteur est brusque

* par temps orageux

* si elles se sentent menacées

 


d) Production du venin

La production du venin n’est pas toujours égale. Durant les trois jours qui suivent l’éclosion, la poche à venin des abeilles est totalement vide. Le venin n’est pas produit non plus lorsqu’il y a un manque de pollen dans la nourriture.

L’abeille possède la plus grande quantité de venin entre le 16ème et le 21ème jour de son existence, lorsqu’elle œuvre comme gardienne à l’entrée de la ruche.

L'essaim peut devenir très gros, il paraît que dans un essaim il y a 1,5 kilos d'abeilles (reine, boudons, ouvrières).

Les abeilles s'éteignent par milliards depuis quelques mois. Leur disparition pourrait sonner le glas de l'espèce humaine. Et de la même façon que les passagers du Titanic n’ont pas vu s’approcher l’iceberg ; De la même façon que personne n’a vu arriver le tsunami, De la même façon personne ne voit venir cette catastrophe. C'est une incroyable épidémie, d'une violence et d'une ampleur faramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche sur la planète. Partie d'un élevage de Floride l'automne dernier, elle a d'abord gagné la plupart des États américains, puis le Canada et l'Europe jusqu'à contaminer Taiwan en avril dernier. Partout, le même scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent les ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible, pas plus que de squatter pourtant prompt à occuper les habitats abandonnés. En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont ainsi volatilisées aux États-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million (sur 2,4 millions de ruches au total) le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 États. Au Québec, 40 % des ruches sont portées manquantes. En Allemagne, selon l'association nationale des apiculteurs, le quart des colonies a été décimé avec des pertes jusqu'à 80 % dans certains élevages. Même chose en Suisse, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre où le syndrome a été baptisé «phénomène Marie-Céleste», du nom du navire dont l'équipage s'est volatilisé en 1872. En France, où les apiculteurs ont connu de lourdes pertes depuis 1995 (entre 300.000 et 400.000 abeilles chaque année) jusqu'à l'interdiction du pesticide incriminé, le Gaucho, sur les champs de maïs et de tournesol, l'épidémie a également repris de plus belle, avec des pertes allant de 15 % à 95 % selon les cheptels. « Syndrome d'effondrement » Légitimement inquiets, les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure de ces désertions massives : le «syndrome d'effondrement» - ou «colony collapse disorder». Ils ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, pas de pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni
légumes. « Trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité en dépendent »,
résume Bernard Vaissière, spécialiste des pollinisateurs à l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Arrivée sur Terre 60 millions d'année avant l'homme, Apis mellifera (l'abeille à miel) est aussi indispensable à son économie qu'à sa survie. Faut-il incriminer les pesticides ? Un nouveau microbe ? La multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les nanoparticules de magnétite présentes dans l'abdomen des abeilles ? «Plutôt une combinaison de tous ces agents», assure le professeur Joe Cummins de
l'université d'Ontario. Dans un communiqué publié cet été par l'institut Isis (Institute of Science in Society), une ONG basée à Londres, connue pour ses positions critiques sur la course au progrès scientifique, il affirme que « des indices suggèrent que des champignons parasites utilisés pour la lutte biologique, et certains pesticides du groupe des néonicotinoïdes, interagissent entre eux et en synergie pour provoquer la destruction des abeilles ». Pour éviter les épandages incontrôlables, les nouvelles générations d'insecticides enrobent les semences pour pénétrer de façon systémique dans toute la plante, jusqu'au pollen que les abeilles rapportent à la ruche, qu'elles
empoisonnent. Même à faible concentration, affirme le professeur, l'emploi de ce type de pesticides détruit les défenses immunitaires des abeilles. Par effet de cascade, intoxiquées par le principal principe actif utilisé - l'imidaclopride
(dédouané par l'Europe, mais largement contesté outre-Atlantique et en France, il est distribué par Bayer sous différentes marques :
Gaucho, Merit, Admire, Confidore, Hachikusan, Premise, Advantage...). les butineuses deviendraient vulnérables à l'activité insecticide d'agents pathogènes fongiques pulvérisés en complément sur les cultures. Butineuses apathiques Pour preuve, estime le chercheur, des champignons parasites de la famille des Nosema sont présents dans quantités d'essaims en cours d'effondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvées infectées par une demi-douzaine de virus et de microbes. La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à des pesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae), certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosema pyrausta). Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes par les échanges marchands, à l'image de Nosema ceranae, un parasite porté par les abeilles d'Asie qui a contaminé ses congénères occidentales tuées en quelques jours. C'est ce que vient de démontrer dans une étude conduite sur l'ADN de plusieurs abeilles l'équipe de recherche de Mariano Higes installée à Guadalajara, une province à l'est de Madrid réputée pour être le berceau de l'industrie du miel espagnol. «Ce parasite est le plus dangereux de la famille, explique-t-il. Il peut résister aussi bien à la chaleur qu'au froid et infecte un essaim en deux mois. Nous pensons que 50 % de nos ruches sont contaminées». Or l'Espagne, qui compte 2,3 millions de ruches, est le foyer du quart des abeilles domestiques de l'Union européenne.
L'effet de cascade ne s'arrête pas là : il jouerait également entre ces champignons parasites et les biopesticides produits par les plantes génétiquement modifiées, assure le professeur Joe Cummins. Il vient ainsi de démontrer que des larves de pyrale infectées par Nosema pyrausta présentent une sensibilité quarante-cinq fois plus élevée à certaines toxines que les larves saines. « Les autorités chargées de la réglementation ont traité le déclin des abeilles avec une approche étroite et bornée, en ignorant l'évidence selon laquelle les pesticides agissent en synergie avec d'autres éléments dévastateurs », accuse-t-il pour conclure. Il n'est pas seul à sonner le tocsin.
Sans interdiction massive des pesticides systémiques* la planète risque d'assister à un autre syndrome d'effondrement, prévoient les scientifiques : celui de l'espèce humaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l'homme : «Si l'abeille disparaissait du globe, avait-il prédit, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre». *parce qu’il faudra attendre une législation pour arrêter ça, les scientifiques n’ont pas les perspectives assez développées et globales pour stopper d’eux-mêmes ! Sur votre moteur de recherche, vous pouvez taper aussi : Du miel aux OGM en Ardèche 12/09/07 Ou Les abeilles s'éteignent par milliards et comprendre que Les scientifiques jouent depuis longtemps aux apprentis sorciers Comment ne pas s’étonner, s’émerveiller qu’un si petit élément de la Création puisse jouer un si grand rôle pour l’homme ? Qui nous est le plus indispensable ? L’abeille ou le chimiste ? Les industries chimiques sont très riches mais le monde risque de s’arrêter parce qu’on n’a pas su respecter ce si petit élément. Mais... Quand eux aussi crèveront de faim, qui s’occupera du nucléaire et autres souvenirs que l’industrie va laisser partout grâce à eux ?
Oui, merci aux scientifiques... Je ne connais que deux choses qui soient infinies : l’ Univers et la bêtise humaine. Mais je ne suis pas sûr de la première.
Arthur Buies

 


Date de création : 02/01/2008 • 09:29
Dernière modification : 21/09/2013 • 09:43
Catégorie : Environnement
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